Les Houthis sous le feu des critiques pour leurs attaques de navires en mer Rouge

Le navire commercial Galaxy Leader, détourné par les Houthis le mois dernier, est vu au large de la côte d’Al-Salif, au Yémen, le 5 décembre 2023. (Reuters)
Le navire commercial Galaxy Leader, détourné par les Houthis le mois dernier, est vu au large de la côte d’Al-Salif, au Yémen, le 5 décembre 2023. (Reuters)
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Publié le Vendredi 15 décembre 2023

Les Houthis sous le feu des critiques pour leurs attaques de navires en mer Rouge

  • Pour Peter Stano, porte-parole de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, les menaces des Houthis en mer Rouge sont «inacceptables»
  • Abda Sharif, ambassadrice britannique au Yémen, estime que les menaces persistantes des Houthis sur la navigation commerciale internationale finiront par limiter l’approvisionnement en nourriture au Yémen

AL-MOUKALLA: L’Union européenne (UE) et le Royaume-Uni ont condamné les Houthis, soutenus par l’Iran, pour avoir attaqué des navires en mer Rouge et porté atteinte à la sécurité le long de cet axe de circulation vital. Il s’agit de la dernière réaction forte en date de la communauté internationale.

Peter Stano, porte-parole de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a déclaré que les menaces des Houthis contre la navigation internationale en mer Rouge et leurs dernières attaques de missile contre le pétrolier norvégien Strinda et d’autres navires étaient «inacceptables». Il les a appelés à cesser leurs attaques et à libérer les membres d’équipage du navire Galaxy Leader qui a été détourné.

Il a également exhorté tous les pays à ne pas soutenir les activités «illégales» des Houthis. «L’UE réitère son appel aux Houthis pour qu’ils s’abstiennent de nouvelles menaces et attaques contre les voies maritimes internationales et demande la libération immédiate du navire Galaxy Leader et de ses 25 membres d’équipage, illégalement enlevés le 19 novembre dans les eaux internationales du sud de la mer Rouge», a indiqué M. Stano dans un communiqué.

 Abda Sharif, ambassadrice du Royaume-Uni au Yémen, a prévenu que les attaques des Houthis ne menaceraient pas seulement le trafic maritime commercial international en mer Rouge, mais qu’elles exacerberaient aussi la crise humanitaire déjà terrible au Yémen en compromettant l’approvisionnement en nourriture, puisque 80% des importations alimentaires du pays passent par ses ports sur la mer Rouge.

«Les menaces permanentes qui pèsent sur la navigation commerciale internationale limiteront  la disponibilité des denrées alimentaires, car les sociétés de navigation commerciale ne risqueront pas leurs navires et leurs équipages. Les coûts d’assurance du transport maritime ont commencé à augmenter, ce qui fera grimper les prix des denrées alimentaires et accroîtra les besoins humanitaires», a-t-elle expliqué.

L’indignation internationale suscitée par les attaques des Houthis intervient alors que le United Kingdom Maritime Trade Operations (UKMTO) a lancé jeudi après-midi une alerte concernant une entité prétendant être la marine yéménite et ordonnant à un navire de changer de cap vers le Yémen, tout en conseillant aux navires de rester prudents.

«L’UKMTO a reçu un rapport faisant état d’une entité se présentant comme la marine yéménite et ordonnant à un navire de changer de cap vers le Yémen. Il est conseillé aux navires se trouvant à proximité de faire preuve de prudence et de signaler toute activité suspecte à l’UKMTO», a écrit l’organisation sur la plate-forme X. 

Le négociateur en chef des Houthis, Mohammed Abdelsalam, a assuré que la milice continuerait à prendre pour cible tous les navires à destination d’Israël ou ceux qui cherchent à les protéger, quelle que soit leur nationalité, jusqu’à ce qu’Israël cesse de bombarder Gaza et autorise l’entrée de toutes les denrées alimentaires et de l’eau dans la bande de Gaza.

Les Houthis ont lancé des drones chargés d’explosifs et des missiles de croisière contre des navires commerciaux internationaux. Ils ont également pris pour cible des navires de guerre américains et français.

Le Commandement central américain (Centcom) a annoncé jeudi que l’USS Mason, un destroyer lance-missiles de la classe Arleigh-Burke, avait empêché les Houthis de monter à bord et de s’emparer du navire à moteur Ardmore Encounter, qui se trouvait en mer Rouge mercredi matin.

Les Houthis, incapables de s’emparer du navire, ont lancé deux missiles depuis des régions qu’ils contrôlent en direction du navire et ont par ailleurs tiré un drone qui a été abattu par le destroyer américain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Les États-Unis affirment bénéficier d'un soutien régional pour la résolution de paix sur Gaza

Des bâtiments détruits par l'armée israélienne  dans le quartier de Shijaiya de la ville de Gaza, lors d'une visite organisée par l'armée pour les journalistes, le 5 novembre 2025. (AP Photo)
Des bâtiments détruits par l'armée israélienne  dans le quartier de Shijaiya de la ville de Gaza, lors d'une visite organisée par l'armée pour les journalistes, le 5 novembre 2025. (AP Photo)
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  • Selon le projet de résolution, la gouvernance de Gaza serait transférée au Hamas et la démilitarisation serait imposée au groupe
  • Une copie du projet de résolution a été distribuée mercredi soir pour examen formel par le Conseil de sécurité

NEW YORK : La mission américaine auprès de l'ONU a déclaré mercredi que des partenaires régionaux clés, notamment l'Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis, ont apporté leur soutien à son projet de résolution pour Gaza.

Cette évolution est le signe d'une avancée diplomatique au sein du Conseil de sécurité de l'ONU en faveur d'un mandat transitoire de deux ans pour l'enclave déchirée par la guerre et du déploiement d'une force internationale de stabilisation.

Au cours d'une réunion convoquée par l'ambassadeur américain aux Nations unies, Mike Waltz, les dix membres élus et non permanents du Conseil (Algérie, Danemark, Grèce, Guyane, Pakistan, Panama, Corée du Sud, Sierra Leone, Slovénie et Somalie), rejoints par des États régionaux tels que l'Arabie saoudite, l'Égypte, le Qatar, la Turquie et les Émirats arabes unis, ont exprimé leur soutien à l'initiative menée par Washington, a déclaré un porte-parole de la mission américaine.

Le projet de résolution soutient la création d'un organe de gouvernance transitoire, appelé "Conseil de la paix". Le contrôle de la bande de Gaza serait ainsi transféré des mains du Hamas et la démilitarisation serait imposée au groupe.

Le projet de résolution autorise également le déploiement d'une "Force internationale de stabilisation" à Gaza, qui opérerait dans le cadre d'un mandat de deux ans de l'ONU. Elle aurait le pouvoir d'utiliser "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils, superviser les flux d'aide humanitaire, sécuriser les zones le long des frontières avec Israël et l'Égypte, démilitariser les acteurs non étatiques et former une nouvelle force de police palestinienne.

Une copie du projet de résolution a été distribuée mercredi soir pour examen formel par les 15 membres du Conseil de sécurité.

L'adhésion régionale au projet reflète "l'opportunité historique" de mettre fin à des décennies d'effusion de sang au Moyen-Orient et de transformer Gaza en un territoire plus sûr et plus prospère, a poursuivi le porte-parole, et souligne l'intention des États-Unis de traduire la résolution en résultats plutôt qu'en "discours sans fin".

Le soutien des principaux acteurs régionaux est important car leur participation est largement considérée comme une condition préalable à l'autorisation de toute force multinationale de stabilisation d'opérer à Gaza et d'obtenir une légitimité internationale.

Le porte-parole américain a souligné qu'aucune troupe américaine ne serait déployée à Gaza. En revanche, Washington a engagé des pourparlers avec des États tels que l'Indonésie, les Émirats arabes unis, l'Égypte, le Qatar, la Turquie et l'Azerbaïdjan en vue de fournir des troupes à une force internationale de stabilisation.

Le projet de texte stipulerait qu'une telle force opérerait sous un commandement unifié, comme convenu par le Conseil de paix, l'Égypte et Israël une fois que des accords sur le statut de la mission auront été conclus.

Il décrit également une séquence d'événements au cours desquels la force stabilisera la situation sécuritaire à Gaza, démilitarisera les groupes armés non étatiques, mettra les armes hors service et supervisera la formation et le soutien de la force de police palestinienne nouvellement approuvée.


Turquie: le chef kurde Öcalan veut agir avec «sérieux et responsabilité»

 Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs. (AFP)
Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs. (AFP)
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  • "Pour passer à une phase positive, il est essentiel que chacun agisse avec sensibilité, sérieux et sens des responsabilités"
  • Abdullah Öcalan, qui a appelé en février son mouvement à se dissoudre, est détenu à l'isolement depuis 1999 sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul

ISTANBUL: Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs.

"Pour passer à une phase positive, il est essentiel que chacun agisse avec sensibilité, sérieux et sens des responsabilités", écrit le leader historique du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), auquel une délégation du parti prokurde DEM a rendu visite lundi.

Abdullah Öcalan, qui a appelé en février son mouvement à se dissoudre, est détenu à l'isolement depuis 1999 sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul.

Le PKK a annoncé le 26 octobre le retrait vers le nord de l'Irak de ses derniers combattants présents en Turquie, complétant ainsi la première phase du processus de paix initié un an auparavant par Ankara.

Lors d'une cérémonie en juillet, une trentaine de combattants en treillis avaient symboliquement brûlé leurs armes.

Le parti prokurde, troisième force au Parlement, a appelé à "passer à la deuxième phase, à savoir les étapes juridiques et politiques".

"Nous nous efforçons de développer une phase positive, et non une phase destructrice et négative", poursuit M. Öcalan. "L'intégration du phénomène kurde dans toutes ses dimensions dans le cadre légal de la République et un processus de transition solide doivent en constituer le fondement", écrit-il.

Une commission parlementaire transpartisane planche depuis août sur une traduction légale et encadrée de cette transition vers la paix.

Elle doit notamment décider du sort d'Abdullah Öcalan et de possibles garanties de sécurité pour ses combattants.

La libération du leader kurde âgé de 76 ans est au cœur des demandes du PKK. Il a été autorisé en septembre à rencontrer ses avocats pour la première fois en six ans.

Selon des analystes, le PKK est affaibli par des décennies de guérilla qui ont fait au moins 50.000 morts, selon un bilan officiel. Et la communauté kurde, qui représente selon des estimations 20% de la population turque sur 86 millions d'habitants, est épuisée par un long conflit.


Un hôpital de Gaza déclare avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens

L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël. (AFP)
L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël. (AFP)
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  • Sur les 28 otages décédés que le Hamas avait accepté de remettre à Israël dans le cadre de l'accord, 21 ont été restitués à ce jour. Israël exige toujours la restitution des sept dernières dépouilles
  • Le mouvement islamiste palestinien a également libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza, en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens

KHAN YOUNES: L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël.

"La dixième série de dépouilles de martyrs palestiniens, soit 15 martyrs", est arrivée "dans le cadre de l'échange de dépouilles entre la partie palestinienne et l'occupation israélienne", a déclaré l'hôpital en précisant que 285 dépouilles ont été reçues dans la bande de Gaza depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre.

Sur les 28 otages décédés que le Hamas avait accepté de remettre à Israël dans le cadre de l'accord, 21 ont été restitués à ce jour. Israël exige toujours la restitution des sept dernières dépouilles.

Le mouvement islamiste palestinien a également libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza, en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens.

Mardi, la branche armée du Hamas a fait parvenir aux autorités israéliennes la dépouille d'une personne, identifiée mercredi comme Itay Chen, un soldat israélo-américain tué à l'âge de 19 ans.

Dans la bande de Gaza, des proches de personnes arrêtées par Israël et qui attendent leur retour ont dit lors de plusieurs remises de dépouilles par Israël que les corps étaient très difficiles à identifier.

Le service de presse du gouvernement du Hamas à Gaza a de nouveau accusé mercredi les autorités israéliennes de refuser de transmettre des listes de noms des personnes dont les dépouilles arrivent dans le territoire palestinien.