Bénin : le président veut «rétablir les relations» avec le Niger

Le président béninois Patrice Talon s'exprime lors de la thématique Alliance pour l'entrepreneuriat, dans le cadre du Sommet du Nouveau Pacte financier mondial au Palais Brongniart à Paris le 22 juin 2023 (Photo par Emmanuel DUNAND/AFP).
Le président béninois Patrice Talon s'exprime lors de la thématique Alliance pour l'entrepreneuriat, dans le cadre du Sommet du Nouveau Pacte financier mondial au Palais Brongniart à Paris le 22 juin 2023 (Photo par Emmanuel DUNAND/AFP).
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Publié le Jeudi 21 décembre 2023

Bénin : le président veut «rétablir les relations» avec le Niger

  • Le chef de l'Etat a affirmé sa «volonté de voir se rétablir rapidement les relations entre le Bénin et les pays où des coups d’Etat sont intervenus»
  • Les sanctions de la communauté internationale et de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) à l'encontre du Niger ont de lourdes conséquences économiques pour le Bénin

LAGOS: Le président béninois Patrice Talon a déclaré jeudi matin vouloir "rétablir rapidement les relations" entre le Bénin et le Niger, dans son discours à la nation annuel devant l'Assemblée nationale.

Le chef de l'Etat a affirmé sa "volonté de voir se rétablir rapidement les relations entre le Bénin et les pays où des coups d’Etat sont intervenus", ajoutant ne pas avoir "manqué d'adresser, de manière discrète et répétée, des messages à ces pays frères, notamment le Niger", où un coup d'Etat, en juillet, a renversé le président Mohamed Bazoum et placé au pouvoir un régime militaire.

"Il y a un temps pour condamner, un temps pour exiger et un temps pour faire le point et prendre acte", a affirmé le chef de l'Etat béninois, ouvrant la voie à une reprise des relations avec le Niger.

"Prendre acte requiert que nos interlocuteurs jouent leur partition en exprimant clairement leurs intentions, mais aussi leurs attentes, auprès de la communauté internationale", a-t-il précisé.

Les sanctions de la communauté internationale et de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) à l'encontre du Niger ont de lourdes conséquences économiques pour le Bénin, du fait de la fermeture des frontières entre les deux pays.

Le Bénin enregistre notamment une baisse de ses revenus portuaires, à la suite de l'arrêt du transit de marchandises vers le Niger via ses ports.

L'oléoduc géant reliant le sud-est du Niger à la côte béninoise, censé permettre à partir de janvier la commercialisation du brut nigérien sur le marché international, est aussi un sujet de préoccupation pour les deux pays.

Le Niger en attend une augmentation de ses recettes pétrolières et le Bénin la perception de droits de transit, compensant les recettes douanières perdues du fait des sanctions.

Allègement 

La Cedeao a ouvert la voie le 10 décembre à un allègement de ses sanctions à l’encontre du Niger, en le conditionnant à une "transition courte" avant un retour des civils au pouvoir.

Elle a décidé qu'un comité composé des présidents du Bénin, du Togo et de la Sierra Leone négocierait avec le régime militaire nigérien les engagements à mettre en œuvre, avant un éventuel assouplissement des sanctions prises par l'organisation régionale peu après le coup d'Etat du 26 juillet.

"La balle est dans le camp des autorités de fait, qui doivent donner des gages" en "exprimant clairement leurs intentions", a précisé Patrice Talon, "ce qui n'est pas encore le cas".

Mi-décembre, le ministre togolais des affaires étrangères Robert Dussey, en médiation à Niamey, a affirmé être "convenu du contenu" et du "timing de la transition" au Niger avec le Premier ministre de ce pays Ali Mahaman Lamine Zeine, un civil nommé par les militaires, indiquant qu'il allait "présenter" ce plan aux instances de la Cedeao.

Sur les quinze pays membres de la Cedeao, quatre sont désormais dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d'Etat depuis 2021 : le Mali (2021), la Guinée (2021), le Burkina Faso (2022) et le Niger (2023).

La multiplication de ces régimes militaires inquiète la Cedeao pour leurs mises en cause de la démocratie mais aussi pour les risques de déstabilisation régionale.

Le retrait de l'armée française du Sahel a renforcé les craintes de voir l’instabilité s'étendre aux États du golfe de Guinée : Ghana, Togo, Bénin et Côte d'Ivoire.

Et ce, alors qu'en Sierra Leone et en Guinée-Bissau ont eu lieu récemment des événements présentés par les autorités comme des tentatives de coup d'Etat.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.