Légion d'honneur: 11 personnes intervenues lors de l'attentat d'Arras distinguées

Cette photographie prise le 19 octobre 2023 montre le portrait de l'enseignant français Dominique Bernard, 57 ans, poignardé à mort lors d'une attaque dans une école d'Arras, affiché sur le mur de la mairie d'Arras, dans le nord de la France. (Photo Francois Lo Presti  AFP)
Cette photographie prise le 19 octobre 2023 montre le portrait de l'enseignant français Dominique Bernard, 57 ans, poignardé à mort lors d'une attaque dans une école d'Arras, affiché sur le mur de la mairie d'Arras, dans le nord de la France. (Photo Francois Lo Presti AFP)
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Publié le Dimanche 31 décembre 2023

Légion d'honneur: 11 personnes intervenues lors de l'attentat d'Arras distinguées

  • Au total, la nouvelle promotion civile de la Légion d'honneur, la plus élevée des distinctions nationales françaises, récompense «à parité» 352 personnes œuvrant «au service de l'intérêt général», précise la Grande chancellerie
  • Deux rejoignent le cercle prestigieux des grand'croix, par seulement 68 autres personnes: l'hématologue Dominique Meyer, membre de l'Académie des sciences, et le PDG du numéro un mondial du luxe LVMH, Bernard Arnault

PARIS : Onze personnes intervenues lors de l'attentat d'Arras (Pas-de-Calais) le 13 octobre, six policiers et cinq personnels du lycée Gambetta, sont faites chevaliers dans la promotion de la Légion d'honneur du 1er janvier, publiée dimanche au Journal officiel.

Le professeur Dominique Bernard, poignardé à mort devant son collège-lycée d'Arras par un ancien élève radicalisé, avait lui été élevé à titre posthume au grade de chevalier par la présidence de la République, aussitôt après cette attaque.

Au total, la nouvelle promotion civile de la Légion d'honneur, la plus élevée des distinctions nationales françaises, récompense «à parité» 352 personnes œuvrant «au service de l'intérêt général», précise la Grande chancellerie dans un communiqué. Illustres ou inconnues du grand public, ces personnes sont réparties en différents grades (chevaliers, officiers, commandeurs...).

Deux rejoignent le cercle prestigieux des grand'croix, plus haute dignité de la Légion d'honneur détenue par seulement 68 autres personnes: l'hématologue Dominique Meyer, membre de l'Académie des sciences, et le PDG du numéro un mondial du luxe LVMH, Bernard Arnault.

Toujours dans les sciences, deux lauréats du prix Nobel de physique 2023, le Français Pierre Agostini et la Franco-Suédoise Anne L'Huillier, sont promus commandeurs, tout comme le spationaute Jean-François Clervoy et le pédopsychiatre Marcel Rufo.

Dans le monde économique, sont récompensés Jean-Michel Darrois, avocat d'affaires, Colette Lewiner, administratrice d'EDF et du groupe parapétrolier CGG, ainsi que David de Rothschild, président d'honneur de la banque R&CO, tous trois promus grand officier.

Les ministres et parlementaires en exercice ne peuvent être nommés, mais l'ancien ministre centriste Jean-Louis Borloo est promu officier, et l'ancienne ministre du gouvernement Castex Elisabeth Moreno, présidente de Femmes@Numérique, devient chevalier.

L'ambassadeur de France en Iran Nicolas Roche, ancien directeur de cabinet de Jean-Yves Le Drian lorsqu'il était ministre des Affaires étrangères, est fait aussi chevalier.

Dans le domaine sportif, Michel Vion, secrétaire général de la Fédération internationale de ski, est fait officier, tandis que David Lappartient, président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), Marion Bartoli, consultante sportive, Patrick Haddad, président du Red Star Football Club et producteur audiovisuel, Marc Keller, président du Racing Club de Strasbourg, ainsi que Frédéric Michalak, entraîneur au Racing 92 en rugby, rejoignent les chevaliers.

Pour les arts, le compositeur Vladimir Cosma est notamment promu officier.

La promotion dite du 1er janvier et celle du 14 juillet sont les deux promotions civiles annuelles de la Légion d'honneur, qui compte désormais quelque 79.000 membres.

Deux promotions militaires sont également publiées, l'une en juin-juillet pour l'armée d'active, l'autre en octobre-novembre pour les militaires de réserve et les anciens combattants. En 2023, 1.858 personnes ont ainsi été distinguées.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.