A cinq mois des Européennes, début des grandes manoeuvres à Bruxelles

Le président du Conseil européen Charles Michel a quitté prématurément ses fonctions (Photo, AFP).
Le président du Conseil européen Charles Michel a quitté prématurément ses fonctions (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 08 janvier 2024

A cinq mois des Européennes, début des grandes manoeuvres à Bruxelles

  • Charles Michel a décidé de préparer son avenir, en se présentant aux élections au Parlement européen
  • Cette annonce vient renforcer l'attente autour des intentions de l'autre figure dirigeante de l'UE, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen

BRUXELLES: La course aux "top jobs" européens est déjà lancée: la décision inédite du président du Conseil européen Charles Michel de quitter prématurément ses fonctions, dès juillet, bouscule le calendrier et soulève d'épineuses questions autour de sa succession.

L'ancien Premier ministre belge de 48 ans, qui préside depuis quatre ans les réunions des chefs d'Etat ou de gouvernement des 27 pays de l'UE, voyait son mandat actuel s'achever en novembre prochain.

Il a décidé de préparer son avenir, en se présentant aux élections au Parlement européen. Prévues du 6 au 9 juin, elles déboucheront sur un renouvellement des têtes des principales institutions de l'UE qui doit refléter l'équilibre politique issu du scrutin.

Cette annonce vient renforcer l'attente autour des intentions de l'autre figure dirigeante de l'UE, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, à qui de nombreux observateurs prêtent la volonté de briguer un nouveau mandat.

Charles Michel, qui mènera aux Européennes la liste du Mouvement réformateur (MR, parti libéral francophone), compte exercer sa "fonction de président du Conseil européen jusqu'à (sa) prestation de serment comme député européen, qui aura lieu le 16 juillet".

«Eviter Viktor Orban»

Il a assuré que ses fonctions étaient compatibles avec le fait de mener une campagne pour se faire élire au Parlement européen: "C’est exactement la même situation qu'un Premier ministre ou un président (d'un pays membre) en campagne électorale", a-t-il dit lors d'un point de presse par visioconférence.

A propos des conséquences de son départ prématuré, qui a soulevé des critiques, il a rappelé que son successeur devait être désigné par le Conseil européen en juin, et que les dirigeants pouvaient très bien "décider d'anticiper la prise de fonction" du nouveau titulaire du poste pour éviter tout risque de vacance.

"Si tout va bien, les nominations des +top jobs+ peuvent tout à fait être décidées au Conseil européen de fin juin", estime aussi un officiel européen, qui s'interroge toutefois sur la capacité de Charles Michel à "faire campagne, et surtout à présider le Conseil européen après l'élection de début juin".

Si un successeur n'était pas trouvé, les procédures européennes prévoient, en cas de fin de mandat lié à un "empêchement", que le président du Conseil européen soit remplacé temporairement par le dirigeant européen dont le pays assure la présidence semestrielle du Conseil de l'UE (c'est-à-dire dirige les réunions européennes au niveau des ministres).

Or en juillet, c'est le Premier ministre hongrois nationaliste Viktor Orban, familier des diatribes anti-UE et seul dirigeant parmi les 27 à avoir maintenu des liens étroits avec le Kremlin à la suite de l'offensive de la Russie contre l'Ukraine, qui sera dans cette position.

Charles Michel a toutefois indiqué qu'il était possible de "changer (ces dispositions) à la majorité simple". "S'il y a une volonté d'éviter Viktor Orban, il y a différentes options possibles", a-t-il dit.

«Prise de risque»

L'eurodéputée néerlandaise Sophie in't Veld, issue de Renew Europe (centristes et libéraux), la même famille politique que celle de Charles Michel, a fustigé ce départ annoncé.

"Le capitaine quitte le navire au milieu d'une tempête. Si c'est là le peu d'intérêt que vous portez au sort de l'Union européenne, quelle est votre crédibilité en tant que candidat?", a-t-elle écrit sur X (ex-Twitter).

Charles Michel a quant à lui défendu son choix de se présenter devant les électeurs comme un "exemple" et "une prise de risque personnelle".

"Il serait très confortable pour moi d'attendre jusqu'à décembre, de ne pas être candidat, de ne pas rendre des comptes (...) et d'essayer de négocier en coulisse un rôle pour l'avenir", a-t-il affirmé, sans dire s'il visait, au-delà de son élection comme eurodéputé, un autre "top job", comme la présidence de la Commission européenne.

Il a précisé avoir informé samedi les dirigeants européens de sa décision, ajoutant que "la plupart avaient réagi positivement".

Le Belge avait été choisi en juillet 2019 pour succéder au Polonais Donald Tusk à la présidence du Conseil européen, institution réunissant les chefs d'Etat ou de gouvernement des Etats membres, lors de la distribution des "top jobs". A ce titre, il est notamment chargé depuis quatre ans de diriger les travaux des sommets de l'UE.

Les députés européens, qui seront 720 à l'issue du scrutin de 2024, sont élus au suffrage universel direct pour une durée de cinq ans.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.