Comment l’Arabie Saoudite réorganise ses infrastructures de transports face aux défis du changement climatique

Un rapport de 2022 du Centre King Abdullah d’études et de recherche sur le pétrole, intitulé «Réduire les émissions de carbone liées aux transports en Arabie saoudite», a démontré que le secteur des transports représentait 33,33 % de la consommation énergétique mondiale. (SPA)
Un rapport de 2022 du Centre King Abdullah d’études et de recherche sur le pétrole, intitulé «Réduire les émissions de carbone liées aux transports en Arabie saoudite», a démontré que le secteur des transports représentait 33,33 % de la consommation énergétique mondiale. (SPA)
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Publié le Samedi 20 janvier 2024

Comment l’Arabie Saoudite réorganise ses infrastructures de transports face aux défis du changement climatique

  • Une filiale de NEOM chargée de gérer les systèmes d'énergie et d'eau durables de ce gigantesque projet, offre une démonstration de la manière dont l'Arabie saoudite choisit de s'associer à la nature pour tenter de dynamiser ses pratiques environnementales
  • le projet de la ville de NEOM constitue un excellent exemple de l’engagement du Royaume à transformer les transports et les infrastructures pour répondre aux préoccupations liées au changement climatique

RIYAD: Face à l'intensification des défis liés au changement climatique, l'Arabie saoudite est le fer de lance d'une transformation de son secteur des transports, avec une série d'initiatives révolutionnaires.

Alors que la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord est aux prises avec une croissance démographique en hausse, une urbanisation rapide et une classe moyenne en plein essor, la pression sur les infrastructures et les réseaux de transport existants a atteint un seuil critique.

En réponse à cela, l’Arabie saoudite non seulement s’attaque de front à ces défis, mais donne également un exemple probant au monde.

Un rapport de 2022 du Centre King Abdullah d’études et de recherches sur le pétrole, intitulé «Réduire les émissions de carbone liées aux transports en Arabie saoudite», a démontré que le secteur des transports représentait 33,33 % de la consommation énergétique mondiale. (SPA)

Selon les conclusions de la Banque mondiale en 2020, la région nécessitera des investissements annuels d’au moins 100 milliards de dollars au cours des cinq à dix prochaines années. Ces investissements sont essentiels pour soutenir les infrastructures existantes et remédier aux engorgements du secteur.

L'Arabie saoudite, du fait de sa position stratégique entre l'Europe et l'Asie, et du rôle prépondérant qu’elle joue sur le marché mondial de l'énergie, dispose d'un vaste réseau d'infrastructures opérationnelles.

Un rapport de 2022 du Centre King Abdullah d’études et de recherches sur le pétrole, intitulé «Réduire les émissions liées aux transports en Arabie saoudite», a démontré que le secteur des transports représentait 33,33 % de la consommation énergétique mondiale, étant en deuxième position derrière le secteur industriel.

FAITS MARQUANTS 100 milliards de dollars

Selon les conclusions de la Banque mondiale en 2020, la région nécessitera des investissements annuels d’au moins 100 milliards de dollars au cours des cinq à dix prochaines années. Ces investissements sont essentiels pour soutenir les infrastructures existantes et remédier aux engorgements du secteur.

Malgré tout, le contrôle permanent des prix et l’amélioration du rendement visent à réduire le taux de progression annuel des émissions de carbone dues aux  transports au Royaume de 7% par le passé, à 3 % d’ici 2030.

D’ici 2030, les émissions de dioxyde de carbone liées aux transports devraient atteindre 184 millions de tonnes.

L’Arabie saoudite poursuit activement trois opérations majeures de sa politique, comme le souligne un rapport de 2022, de l’Autorité portuaire saoudienne, également connue sous le nom de Mawani, intitulé «Permettre la croissance et l’innovation dans le secteur maritime saoudien.»

Abdulla Elyas, co-fondateur de Careem
Abdulla Elyas, co-fondateur de Careem (fournie)

La première initiative se concentre sur la transition des ventes de voitures neuves vers les véhicules électriques, l’objectif étant que ceux-ci représenteraient 30 % de toutes les automobiles à Riyad d'ici 2030.

La deuxième politique est axée sur l’électrification des moyens de transport public, tandis que la troisième utilise des programmes incitatifs visant à orienter les consommateurs vers des solutions durables en ce qui concerne les voitures particulières.

Au fil des ans, l’Arabie saoudite a pris des mesures majeures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et rationaliser les besoins en énergie.

Depuis 2015, le Royaume a mis en œuvre une réforme des prix intérieurs de l'énergie, ainsi qu'une réforme fiscale, dans le cadre du Programme d'équilibre budgétaire, indique le rapport Mawani.

Cela vise à rendre la consommation d'énergie plus durable, tout en accroissant les recettes publiques en augmentant les prix de l'énergie, comme en témoigne la hausse progressive des prix des carburants dans le pays.

ENOWA, une filiale de NEOM chargée de gérer les systèmes d'énergie et d'eau durables de ce gigantesque projet, offre une démonstration de la manière dont l'Arabie saoudite choisit de s'associer à la nature pour tenter de dynamiser ses pratiques environnementales.

«En exploitant les abondantes ressources solaires et éoliennes de NEOM, associées à des solutions de stockage innovantes et à des technologies de réseaux intelligents, ENOWA vise à accroître la production énergétique dans NEOM et à être le fer de lance de l'approvisionnement mondial en énergie à des prix compétitifs, en réaménageant le paysage énergétique, tout en donnant la priorité à la durabilité et à l'accessibilité», a affirmé le PDG d'ENOWA, Peter Terium, à Arab News.

ENOWA joue un rôle fondamental dans le développement des infrastructures du Royaume.

Peter Terium, PDG d'ENOWA
Peter Terium, PDG d'ENOWA

L'entreprise aspire à façonner un paysage énergétique durable et efficace qui aura un impact important sur tous les secteurs de l'économie, notamment les transports, la construction, et la production industrielle, ainsi que le traitement de l'eau et des déchets.

Parallèlement, le projet de la ville de NEOM constitue un excellent exemple de l’engagement du Royaume à transformer les transports et les infrastructures pour répondre aux préoccupations liées au changement climatique.

ENOWA vise à accroître la production énergétique dans NEOM et à être le fer de lance de l'approvisionnement mondial en énergie à des prix compétitifs, en reconfigurant le paysage énergétique, tout en donnant la priorité à la durabilité et à l’accessibilité.

Peter Terium, PDG d'ENOWA

NEOM Mobility révolutionne la façon dont les individus se connectent et voyagent en transformant la ville de NEOM en un acquis durable, partagé et transparent via les airs, la terre et la mer.

Une autre activité qui gagne en popularité dans le Royaume en matière de transport, tout en prenant en compte le changement climatique est le service de voitures partagées.

Les deux sociétés actives dans ce domaine en Arabie Saoudite sont Careem et Uber, la première ayant été lancée en 2013, avant de se développer pour toucher 26 villes à travers le Royaume.

«L'Arabie saoudite construit des réseaux de transport plus vastes et plus durables qui contribueront à réduire les embouteillages et les émissions de gaz à effet de serre», a indiqué le co-fondateur de Careem, Abdulla Elyas à Arab News.

Careem contribue à connecter ces réseaux grâce au service de voitures partagées et à la micro mobilité, a expliqué Elyas.

Il a ajouté: «Aujourd’hui, les résidents et les visiteurs en Arabie saoudite utilisent Careem pour des déplacements journaliers fiables, pratiques et sans stress, dans et autour de leurs villes.»

En parlant de projets d’avenir axés sur le respect de l’environnement et l’écologie, Elyas a annoncé le lancement de Careem Bike par l’entreprise.

«Le lancement de Careem Bike à Médine en partenariat avec ALMQR Development Co. est le prochain épisode de notre parcours visant à améliorer les déplacements», a indiqué Elyas.

«Nous sommes fiers de soutenir le programme de l’Arabie saoudite en faveur du développement durable et de l'objectif de la Vision 2030 visant à améliorer la qualité de vie dans le Royaume», a-t-il ajouté.

Selon lui, les stations de vélo à Médine sont accessibles d'un simple clic, et sont bien reliées aux transports en commun et aux principaux monuments.

«La municipalité de Médine a construit 70 km de pistes cyclables le long des routes principales, ainsi qu’à l'intérieur des quartiers résidentiels», a-t-il souligné.

Et d’ajouter: «Careem Bike est une excellente option pour la connectivité du premier et du dernier kilomètre – par exemple pour aller d'une gare ferroviaire ou routière à son domicile ou son bureau. »

Les vélos peuvent également être utilisés pour des trajets plus longs. C'est l'avantage d'avoir un vaste réseau de stations dans une ville, a-t-il précisé.

«Le vélo est une excellente source d'exercice et de loisirs pour les familles et les amis. Nous pouvons déjà voir à quel point les Saoudiens aiment passer du temps à faire du vélo, et nous sommes ravis de contribuer à encourager des modes de vie encore plus sains et plus actifs grâce à notre nouveau réseau à Médine», a relevé Élyas.

«Le service est ouvert et accessible à tous. Les clients peuvent acheter une carte pour l’utilisation de leur choix – quotidienne, hebdomadaire, mensuelle ou annuelle. Chaque carte offre un accès illimité pendant 45 minutes», a-t-il souligné.

Les projets de transport durable de l'Arabie saoudite constituent un élément essentiel des mesures du Royaume visant à réduire les émissions mondiales de carbone de 4 %, a déclaré un responsable du gouvernement s'exprimant lors du Forum mondial des transports durables qui s'est tenu à Pékin les 25 et 26 septembre 2023.

Le ministre saoudien des Transports et des services logistiques, Saleh ben Nasser Al-Jasser, avait alors mis l’accent sur le fait que la durabilité était un élément fondamental de la Vision 2030 du Royaume.

Al-Jasser a souligné lors de son discours que le solide engagement du Royaume en faveur de la durabilité a été intégré de façon régulière dans la stratégie nationale du transport et de la logistique.

Le plan comprend une réduction des émissions de carbone par personne de 2 % par an, une augmentation des déplacements durables, l'électrification des transports et leur mise en œuvre tout au long de la chaîne de valeur logistique.

Cela comprend également le développement des infrastructures nécessaires pour répondre à la demande future, avec le principal objectif de réduire le nombre de décès sur les routes, avait alors ajouté le ministre.

Dans le cadre des réformes ambitieuses de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, en liaison avec le Programme national de transformation, et le Programme national de développement industriel et logistique, le gouvernement est sur le point d'injecter 133,3 milliards de dollars dans le développement d'infrastructures vitales, notamment les ports, les aéroports et les transports ferroviaires, et ce jusqu’en 2030.

Cet engagement financier considérable met en évidence la détermination de l’Arabie saoudite dans la réduction des émissions de carbone, mettant fortement l’accent sur la responsabilité environnementale, en menant à bien ces projets de transformation.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Le FMI relève ses prévisions de croissance pour l'Arabie saoudite en 2025 à 3,6 %

La croissance du Royaume devrait dépasser la moyenne mondiale de 3 % l'année prochaine et dépasser celle de la plupart des États voisins du Golfe. (Shutterstock)
La croissance du Royaume devrait dépasser la moyenne mondiale de 3 % l'année prochaine et dépasser celle de la plupart des États voisins du Golfe. (Shutterstock)
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  • Le Fonds monétaire international (FMI) a relevé sa prévision de croissance économique pour l’Arabie saoudite en 2025 à 3,6 %, contre 3 % en avril
  • Le FMI indique que cette révision reflète une expansion plus soutenue que prévu du secteur non pétrolier

RIYAD : Le Fonds monétaire international (FMI) a relevé sa prévision de croissance économique pour l’Arabie saoudite en 2025 à 3,6 %, contre 3 % en avril, soulignant la vigueur du secteur hors pétrole et la levée attendue des coupes de production de l’OPEP+.

Dans sa dernière mise à jour du World Economic Outlook, le FMI indique que cette révision reflète une expansion plus soutenue que prévu du secteur non pétrolier. La croissance du Royaume devrait ainsi dépasser la moyenne mondiale (3 %) l’an prochain, se hissant au-dessus de celle de la plupart des pays du Golfe voisins.

À moyen terme, le FMI anticipe une hausse de la croissance à 3,9 % en 2026, avant une stabilisation autour de 3,5 %.

Le PIB hors pétrole est estimé en croissance de 3,4 % en 2025, légèrement en retrait par rapport aux 4,2 % enregistrés en 2024. Toutefois, les perspectives à moyen terme restent solides, avec une progression approchant 4 % en 2027, pour atteindre environ 3,5 % à la fin de la décennie.

Les conditions sur le marché du travail se sont également améliorées : le taux de chômage des Saoudiens a atteint un niveau record de 7 % en 2024, selon le FMI.

L’inflation demeure maîtrisée—le taux global devrait rester proche de 2 %, grâce à l’ancrage au dollar et au cadre des subventions en vigueur.

Sur le plan budgétaire, le FMI estime que l’augmentation des dépenses publiques en 2025—entraînant un déficit plus élevé que prévu—reste justifiée. Il met en garde contre de nouvelles coupes liées à la baisse des prix du pétrole, qui risqueraient de peser sur la croissance en rendant la politique budgétaire procyclique.

Le Fonds recommande une consolidation budgétaire progressive à moyen terme, notamment via l’augmentation des recettes non pétrolières, la suppression progressive des subventions énergétiques et la rationalisation des dépenses publiques.

Malgré certaines pressions liées à la forte croissance du crédit et aux coûts de financement, le secteur bancaire saoudien demeure résilient, selon le FMI. La Banque centrale saoudienne a introduit un coussin de capital contracyclique et continue de renforcer le cadre réglementaire.

Le rapport souligne l’importance de poursuivre les réformes structurelles pour soutenir la diversification de l’économie hors pétrole. Il appelle à avancer sur la gouvernance, le développement du capital humain, l’accès aux services financiers, la numérisation et le développement des marchés de capitaux — indépendamment des fluctuations des prix du pétrole.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Déjà confronté à des "vents de face", le luxe affronte désormais les droits de douane américains

Le dirigeant du conglomérat de luxe LVMH Bernard Arnault prononce un discours lors de la présentation des résultats financiers 2024 du conglomérat de luxe français LVMH dans le cadre d'une assemblée générale des actionnaires à Paris, le 17 avril 2025. (AFP)
Le dirigeant du conglomérat de luxe LVMH Bernard Arnault prononce un discours lors de la présentation des résultats financiers 2024 du conglomérat de luxe français LVMH dans le cadre d'une assemblée générale des actionnaires à Paris, le 17 avril 2025. (AFP)
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  • Mauvaise passe pour le luxe: déjà confronté à une baisse de la consommation de sacs à mains chics, parfums et tenues de grandes marques, le secteur doit désormais faire face aux droits de douane sur ses exportations vers les Etats-Unis
  • Désormais se greffe aussi la question des droits de douane de 15% sur les exportations vers les Etats-Unis, selon un accord passé dimanche entre le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne

PARIS: Mauvaise passe pour le luxe: déjà confronté à une baisse de la consommation de sacs à mains chics, parfums et tenues de grandes marques, le secteur doit désormais faire face aux droits de douane sur ses exportations vers les Etats-Unis, un de ses principaux marchés.

"Nous affrontons des vents de face, avec les difficultés conjoncturelles de l'économie mondiale", a déclaré Bernard Arnault, le PDG du numéro un mondial LVMH. "S'ajoutent des difficultés géopolitiques et la diminution des voyages touristiques en Europe et aux États-Unis", a-t-il souligné.

Le bénéfice net de LVMH (Louis Vuitton, Dior, Celine...) a chuté au premier semestre de 22% à 5,7 milliards d'euros et les ventes ont reculé de 4% à 39,8 milliards.

Désormais se greffe aussi la question des droits de douane de 15% sur les exportations vers les Etats-Unis, selon un accord passé dimanche entre le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Un accord pas "parfait" mais "nécessaire" dans le "contexte actuel", a défendu Bernard Arnault mardi. Donald Trump avait menacé l'UE de droits de douane de 30%.

Le marché américain représente 25% des ventes de LVMH, qui ouvrira aux Etats-Unis un nouvel atelier Louis Vuitton, sa marque phare, à Dallas fin 2026 ou début 2027. Le groupe possède déjà aux Etats-Unis trois ateliers Louis Vuitton.

Beaucoup de groupes de luxe considèrent que des droits de douane de 15% restent acceptables. C'est "gérable", selon le mot de Kering, qui malgré ses difficultés pour redresser sa marque phare Gucci estime pouvoir augmenter les prix sur "certaines marques" pour compenser, selon sa directrice financière Armelle Poulou.

- Baisse du dollar -

Contrairement à LVMH, le groupe de François-Henri Pinault, propriétaire de Gucci, Yves Saint Laurent, Balenciaga et Bottega Veneta, ne possède pas d'atelier en Amérique du Nord, où il réalise 24% de ses ventes.

"On vend de la culture française, on vend de la culture italienne. Ça n'aurait pas de sens pour moi d'avoir des sacs Gucci italiens fabriqués au Texas", estimait récemment François-Henri Pinault.

Prudent, le gérant de Hermès Axel Dumas préfère "attendre les règles du jeu précises". "Les dernières annonces ont besoin d'être affinées", a-t-il dit, soulignant que les droits de douane étaient à 4,7% en début d'année, auxquels se sont ajoutés en avril de nouveaux "frais d'approche" comme Hermès appelle la surtaxe de 10%.

"Si les 15% c'est les 10% plus les 5% qui existaient, il n'y a pas de raison d'augmenter les prix", estime Axel Dumas. A la suite des droits de douane de 10% imposés en avril, le groupe a relevé sa grille aux Etats-Unis de 5% ce qui n'a pas freiné ses ventes dans la zone "Amériques", en hausse de 6,3% au deuxième trimestre.

Hermès, qui lui semble ne pas rencontrer de "vents de face", a annoncé mercredi des ventes en hausse de 7,1% au premier semestre.

Le britannique Burberry ne se montre pas inquiet non plus. Au premier trimestre de son exercice décalé, il a vu ses ventes dans la région "Amériques" augmenter de 4%. La Grande-Bretagne a négocié des droits de douane de 10% pour les produits exportés aux Etats-Unis.

"Évidemment, 19% de notre chiffre d'affaires provient des États-Unis. Certes, cela représente toujours un obstacle, mais 81% de notre activité n'est pas touchée", a estimé lors d'un échange avec les analystes la directrice financière Kate Ferry.

Au-delà de l'impact comptable, les droits de douane pourraient aussi toucher "la confiance des consommateurs (de luxe) à l'échelle mondiale, en particulier dans les importants marchés chinois (environ un tiers des ventes) et américain (environ 25% des ventes)", estime la banque UBS dans une note.

Ils devraient aussi pousser les amateurs américains de luxe à acheter à l'étranger en raison des différences de prix selon les pays, qui peuvent être "de l'ordre de 10%, en plus du remboursement de la TVA en Europe", selon UBS.

La question des changes est majeure, soulignait Axel Dumas: "On a un dollar qui a beaucoup baissé, ça a autant d'impact, si ce n'est plus, que les droits de douane."


L’aéroport international de Dubaï bat un record avec 46 millions de passagers au premier semestre

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  • Le trafic mensuel moyen au cours du premier semestre s'est élevé à 7,7 millions de passagers
  • DXB a accueilli 222 000 vols et traité 41,8 millions de bagages au cours du premier semestre

RIYAD : L'aéroport international de Dubaï a accueilli 46 millions de passagers au cours du premier semestre 2025, marquant sa période de six mois la plus active jamais enregistrée malgré les perturbations de l'espace aérien régional et les vents contraires mondiaux.

Dans un communiqué de presse, l'opérateur Dubai Airports a déclaré que l'augmentation de 2,3 % en glissement annuel souligne la force continue du secteur de l'aviation de l'émirat et la résilience opérationnelle du terminal.

La croissance s'est produite malgré les restrictions temporaires de l'espace aérien en mai et juin, qui ont forcé plusieurs transporteurs du Golfe à réacheminer des vols et à ajuster les horaires en raison de l'intensification de l'activité militaire et des déclarations de zones d'exclusion aérienne dans certaines parties du Moyen-Orient.

Paul Griffiths, PDG de Dubai Airports, a déclaré : "La croissance continue de DXB au cours d'une période de défis régionaux met en évidence la force de Dubaï et des EAU, la souplesse de nos opérations et l'engagement de notre communauté aéroportuaire."

Au cours du seul deuxième trimestre, l'aéroport a accueilli 22,5 millions de passagers, soit une augmentation de 3,1 % par rapport à la même période l'année dernière. Le mois d'avril a été le plus chargé du trimestre et le plus actif jamais enregistré, avec 8 millions de voyageurs.

Le trafic mensuel moyen au cours du premier semestre s'est élevé à 7,7 millions de passagers, avec des volumes quotidiens de 254 000 en moyenne. Janvier a été le mois le plus chargé, établissant un nouveau record mensuel avec 8,5 millions de passagers.

DXB a également assuré 222 000 vols et traité 41,8 millions de bagages au cours du premier semestre, 91 % d'entre eux étant livrés dans les 45 minutes suivant leur arrivée. Le taux de bagages mal traités était de 2 bagages pour 1 000 passagers, bien en dessous de la moyenne de l'industrie qui est de 6,3, ajoute le communiqué.

"Alors que nous entrons dans la seconde moitié de l'année, l'activité de voyage devrait s'accélérer, en commençant par le pic de la fin de l'été et en menant à une saison d'hiver remplie d'événements de haut niveau dans les domaines du divertissement, du sport et des affaires", a déclaré M. Griffiths.

Il a ajouté que le salon aéronautique de Dubaï 2025 serait un événement exceptionnel, prêt à battre les records précédents et à mettre en lumière la vision audacieuse qui guide l'avenir de l'aviation et de l'aérospatiale.

"Sur la base de nos performances à ce jour et de nos perspectives positives, nous prévoyons que le trafic annuel atteindra 96 millions cette année, ce qui nous rapprochera de la barre symbolique des 100 millions", a ajouté M. Griffiths.

L'Inde est restée le premier marché de DXB au premier semestre, avec 5,9 millions de passagers, suivie par l'Arabie saoudite avec 3,6 millions. Le Royaume-Uni a accueilli 3 millions de passagers, tandis que le Pakistan et les États-Unis ont enregistré respectivement 2,1 millions et 1,6 million de passagers.

Londres a été la ville de destination la plus fréquentée avec 1,8 million de passagers, suivie par Riyad, Mumbai, Jeddah, New Delhi et Istanbul.

DXB a également traité plus d'un million de tonnes de fret au cours du premier semestre 2025, soit une augmentation de 0,1 pour cent par rapport à la même période l'année dernière. L'aéroport est relié à plus de 269 destinations dans plus de 107 pays et est desservi par 92 compagnies aériennes internationales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com