Océan Indien : Des pirates somaliens présumés détournent un chalutier sri-lankais

Selon le pôle d'expertise français dédié à la sûreté maritime MICA Center, si les actes de piraterie sont restés stables dans le monde en 2023, à un niveau historiquement bas, un regain de tension a été enregistré l'an dernier en mer Rouge et dans l'océan Indien. (Photo, AFP).
Selon le pôle d'expertise français dédié à la sûreté maritime MICA Center, si les actes de piraterie sont restés stables dans le monde en 2023, à un niveau historiquement bas, un regain de tension a été enregistré l'an dernier en mer Rouge et dans l'océan Indien. (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 28 janvier 2024

Océan Indien : Des pirates somaliens présumés détournent un chalutier sri-lankais

  • Des cas de piraterie ont été répertoriés au large de la Somalie en 2023, pour la première fois depuis 2017
  • Il a précisé que le Lorenzo Putha-4 avait été détourné samedi à quelque 840 milles nautiques au sud-est de la capitale somalienne, Mogadiscio

COLOMBO, Sri-Lanka: Des pirates somaliens présumés ont détourné un bateau de pêche sri-lankais, avec six membres d'équipage à bord, a annoncé dimanche le Sri Lanka.

"Selon nos informations, ils ont été capturés par des pirates somaliens", a déclaré Gayan Wickramasuriya, le porte-parole de la marine sri-lankaise.

Des cas de piraterie ont été répertoriés au large de la Somalie en 2023, pour la première fois depuis 2017.

Il a précisé que le Lorenzo Putha-4 avait été détourné samedi à quelque 840 milles nautiques au sud-est de la capitale somalienne, Mogadiscio.

"Le Sri Lanka a alerté les Forces maritimes combinées", la coalition internationale chargée de lutter contre le terrorisme et la piraterie, a déclaré à l'AFP M. Wickramasuriya.

Il a précisé que la marine indienne avait déjà envoyé un navire de guerre pour enquêter, tandis que celle du Sri Lanka, île de l'océan Indien proche de l'Inde, prépare un navire pour se rendre dans la zone.

Apogée en 2011 

Depuis novembre 2023, les Houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont multiplié les attaques de missiles et drones au large du Yémen, disant viser les navires liés à Israël en "solidarité" avec les Palestiniens de la bande de Gaza, pilonnée et assiégée par l'armée israélienne depuis l'attaque sanglante du mouvement islamiste Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.

Ces attaques ont poussé certains armateurs à suspendre les passages en mer Rouge, par où transite en temps normal jusqu'à 12% du commerce mondial, et à contourner l'Afrique pour rallier l'Asie à l'Europe.

Les forces navales internationales ont également été détournées vers le nord, du golfe d'Aden vers la mer Rouge, suscitant la crainte d'une résurgence des pirates qui exploiteraient la brèche.

Les attaques de pirates au large des rives somaliennes - parfois jusqu'à plus de 3.600 kilomètres de ces côtes, dans l'océan Indien - ont atteint leur apogée en 2011, avant de diminuer fortement ces dernières années.

Selon le pôle d'expertise français dédié à la sûreté maritime MICA Center, si les actes de piraterie sont restés stables dans le monde en 2023, à un niveau historiquement bas, un regain de tension a été enregistré l'an dernier en mer Rouge et dans l'océan Indien.

«Piraterie d'opportunité ?»

Pour la première fois depuis 2017, des cas de piraterie ont été répertoriés au large de la Somalie en 2023.

"Est-ce une piraterie d'opportunité car tous les moyens (militaires, NDLR) sont focalisés sur la mer Rouge ? Ou est-ce un phénomène qui redémarre ? C'est trop tôt pour le dire", s'interrogeait auprès de l'AFP le commandant du MICA Center, le capitaine de frégate Éric Jaslin, à la publication du bilan annuel du MICA il y a trois semaines.

Au total, 295 actes de piraterie et de brigandage ont été dénombrés en 2023 dans le monde, contre 300 en 2022, au plus bas depuis le début des statistiques en 2008, selon ce bilan du Maritime Information Cooperation & Awareness (MICA) Center, hébergé à Brest (est de la France).

Le 16 décembre 2023, des pirates somaliens ont détourné un vraquier, le MV Ruen, battant pavillon maltais, à 380 milles nautiques à l'est de l'île yéménite de Socotra.

Les pirates, qui ont remis un marin blessé à la marine indienne, ont emmené le MV Ruen et ses 17 membres d'équipage restants dans l'État semi-autonome somalien du Puntland.

Au début du mois, le Sri Lanka a annoncé qu'il rejoignait un groupe de travail maritime dirigé par les États-Unis en mer Rouge afin de protéger le transport maritime international contre les attaques des rebelles houthis.

Toutefois, l'île, à court d'argent, n'a pas encore envoyé de navire. Le président Ranil Wickremesinghe a déclaré que les attaques des Houthis avaient augmenté les coûts de fret et avaient un impact sur les exportations de vêtements et de thé du Sri Lanka.


L’humoriste Stephen Colbert défend les manifestants propalestiniens sur les campus après les critiques de Trump

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
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  • L’humoriste estime que les manifestations devraient être autorisées à se poursuivre tant qu’elles sont pacifiques
  • Donald Trump prétend que le rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville n’est «rien» par rapport aux manifestations propalestiniennes dans les universités

LONDRES: L’humoriste américain Stephen Colbert a défendu les manifestants propalestiniens sur les campus, s’opposant ainsi aux récentes critiques de l’ex-président Donald Trump.

La semaine dernière, ce dernier avait comparé les regroupements d’étudiants au rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville, en Virginie, affirmant que ce dernier n’était «rien» en comparaison.

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza.

L’animateur a déclaré que les manifestations pacifiques «devraient être autorisées», reprochant à M. Trump de «banaliser l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire américaine».

«Même si vous n’êtes pas d’accord avec le sujet de leurs manifestations, tant que ces dernières sont pacifiques, les étudiants devraient être autorisés à manifester. C’est le droit que leur confère le premier amendement.» 

L’ancienne star de l’émission The Colbert Report a critiqué la réaction des responsables universitaires et des forces de l’ordre aux récents événements survenus à l’université Columbia, dénonçant le recours à des policiers lourdement armés et les menaces de faire appel à la garde nationale comme une «tactique classique de désescalade».

M. Trump a, quant à lui, salué la manière dont les forces de l’ordre ont géré la situation, félicitant la police de la ville de New York.

Les propos de M. Colbert ont coïncidé avec le déploiement de la police antiémeute au Hamilton Hall de l’université Columbia, ce qui a entraîné l’arrestation de nombreux étudiants propalestiniens qui occupaient le bâtiment.

Les descentes de police ont été condamnées par des groupes de pression tels que Jewish Voice for Peace et la rapporteuse spéciale de l’ONU, Francesca Albanese. Le maire de New York a indiqué que 282 étudiants avaient été arrêtés.

Des affrontements entre des groupes propalestiniens, des contre-manifestants et les forces de l’ordre ont ensuite éclaté dans d’autres campus des États-Unis.

Par ailleurs, l’université Brown, dans le Rhode Island, a conclu un accord avec les manifestants mardi. Il semble que ce soit la première fois qu’une université américaine accepte de voter sur le désinvestissement en réponse aux manifestations.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir usé d'un agent chimique en Ukraine

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  • Washington a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères
  • Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies

WASHINGTON: Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), selon un communiqué mercredi du département d'Etat.

En outre, la Russie se sert d'agents anti-émeutes comme "méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention", ajoute la diplomatie américaine dans ce texte.

"L'utilisation de ces produits chimiques n'est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d'Etat.

Washington a annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l'effort de guerre russe dans l'invasion de l'Ukraine.

Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d'armes chimiques et biologiques russes.

"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s'inscrit dans la même logique que les opérations d'empoisonnement d'Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département d'Etat.

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, décédé le 16 février, avait été victime d'un grave empoisonnement qu'il avait attribué au Kremlin,

L'ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient été empoisonnés en Angleterre en 2018.

La Russie a déclaré ne plus posséder d'arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l'utilisation d'armes toxiques dont il est accusé.

Selon les Instituts nationaux de la santé (NIH), la chloropicrine est un produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d'inhalation, présente un risque pour la santé.

«Contournement» des sanctions 

"Les sanctions prises aujourd'hui visent à perturber encore plus et affaiblir l'effort de guerre russe en s'attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l'aident à se fournir", a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d'aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d'entre elles, d'avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent des entreprises issues de cinq autres pays: les Emirats arabes unis, la Turquie et l'Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l'Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies.

Enfin, les sanctions concernent aussi les infrastructures de gaz et pétrole russes, alors que Moscou cherche à développer celles qui lui permettraient d'exporter plus facilement ses hydrocarbures, en particulier vers la Chine. Ces exportations se font actuellement par pétroliers ou méthaniers, faute d'oléoducs et gazoducs suffisants vers l'est.

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux Etats-Unis, ainsi que l'interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l'UE et plusieurs pays proches, tels que l'Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l'encontre de la Russie depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les dernières sanctions ont en particulier ciblé le secteur minier, notamment l'aluminium, le cuivre et le nickel, dont l'importation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits.


Ukraine: une attaque russe de missiles à Odessa fait une dizaine de blessés

Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones
  • Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville

KIEV: Une attaque russe de missiles a fait une dizaine de blessés à Odessa, une ville portuaire ukrainienne déjà ciblée en début de semaine par des attaques meurtrières, ont rapporté les autorités locales dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Une nouvelle attaque russe de missiles balistiques" a touché Odessa, a rapporté le maire de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine, Guennadiï Troukhanov, sur le réseau social Telegram.

"Des infrastructures civiles ont été détruites" et "13 personnes ont été blessées" dans l'attaque, a-t-il précisé, ajoutant que les pompiers combattaient "un incendie" d'ampleur, sans fournir davantage de détails.

Oleg Kiper, le gouverneur de la région d'Odessa, a de son côté affirmé qu'une "attaque russe de missile sur Odessa" avait blessé 14 personnes. "Des infrastructures civiles ont été endommagées, dont des entrepôts postaux", a-t-il ajouté.

Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones.

Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville. Et lundi, une attaque similaire conduite par Moscou y avait tué cinq personnes, d'après des responsables locaux.

La Russie frappe sans relâche les villes ukrainiennes depuis des mois et avance sur le front est de l'Ukraine avant l'arrivée d'armes américaines cruciales pour Kiev.