Des oeuvres de Schiele volées par les nazis? L'Autriche nie en bloc

Un visiteur du Musée Léopold regarde le tableau du peintre expressionniste autrichien Egon Schiele "Ville morte III (1911)" à Vienne (Photo, AFP).
Un visiteur du Musée Léopold regarde le tableau du peintre expressionniste autrichien Egon Schiele "Ville morte III (1911)" à Vienne (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 06 février 2024

Des oeuvres de Schiele volées par les nazis? L'Autriche nie en bloc

  • D'après l'enquête menée par les autorités autrichiennes, la belle-soeur du malheureux collectionneur a pu récupérer le précieux lot Schiele avant la guerre
  • Ses héritiers les réclament pourtant depuis plus de deux décennies

VIENNE: L'Autriche va-t-elle encore devoir restituer des oeuvres de son emblématique artiste Egon Schiele, 80 ans après la fin de la guerre? Elle jure en tout cas de sa bonne foi, face à la plainte d'héritiers américains.

Au coeur de cette nouvelle bataille judiciaire, la collection exceptionnelle d'un cabarettiste juif, qui possédait plus de 400 oeuvres, dont 81 du célèbre expressionniste, avant d'être tué par les nazis à Dachau en 1941.

Fritz Grünbaum, célébrité des années folles, avait plutôt du nez: la valeur actuelle totale de l'ensemble est aujourd'hui estimée à quelque 500 millions d'euros, selon le quotidien autrichien Der Standard.

D'après l'enquête menée par les autorités autrichiennes, la belle-soeur du malheureux collectionneur a pu récupérer le précieux lot Schiele avant la guerre avant de fuir à l'étranger puis de céder ses oeuvres à un marchand d'art helvétique dans les années 1950.

C'est donc en toute légalité que le musée Leopold de Vienne posséderait dix peintures et dessins - dont la célèbre huile sur bois "Ville morte III" (1911) - et l'Albertina deux autres.

Ses héritiers les réclament pourtant depuis plus de deux décennies, mais en 2010, une commission spéciale a recommandé au gouvernement de ne pas les rendre, après un rapport démontrant au fil de 112 pages qu'aucune spoliation n'était prouvée.

Les recherches avaient été "méticuleuses", précise aujourd'hui à l'AFP le ministère de la culture. Et les choses se sont calmées. Jusqu'à ce que la justice américaine en décide autrement.

Coup de théâtre 

Car en 2016, la loi "Hear" (Holocaust Expropriated  Art Recovery Act) prolonge le délai pour réclamer la restitution d'une oeuvre, ce qui permet aux héritiers de Fritz Grünbaum de reprendre le chemin des tribunaux.

Ils concentrent d'abord leurs forces sur des croquis de Schiele exposés aux Etats-Unis.

Et coup de théâtre: en 2018, le parquet de New York valide une toute autre vision de l'histoire, celle reconstituée de leur côté par les plaignants.

Fritz Grünbaum aurait bel et bien été spolié. Les nazis auraient d'ailleurs vendu sa collection pour soutenir l'effort de guerre.

Depuis, les restitutions s'enchaînent.

Peur de l'opprobre, des frais de justice? Certains musées, comme le MoMA de New York, ont volontairement cédé, quand d'autres ont attendu une décision de justice. Un seul, sauvé par la prescription, a réussi à garder une pièce.

En quelques mois, dix d'entre elles ont changé de propriétaire. Valeur totale: au moins onze millions d'euros.

Quant à l'Autriche, elle est à son tour visée par une plainte en décembre 2022, qui l'accuse de s'être "enrichie illégalement et de manière injuste", selon le texte consulté par l'AFP, déposé auprès du tribunal de New York.

Le précédent Klimt

Mais à Vienne, on ne l'entend pas ainsi. Le gouvernement autrichien maintient que rien n'indique que la collection Grünbaum ait été volée sous le pouvoir hitlérien.

Il va même plus loin en contredisant la justice américaine: "les dessins restitués aux Etats-Unis sont également arrivés sur le marché de l'art" légalement, toujours "par l'intermédiaire" de la belle-soeur du cabarettiste.

"Les preuves suggèrent que la collection était toujours en possession de la famille après la fin du régime nazi", explique le ministère.

Pour ce pays de 9,1 millions d'habitants qui a déjà restitué 15.800 oeuvres et ne joue pas dans la même cour que les grands musées américains, l'enjeu est de taille: le musée Leopold abrite la plus importante collection au monde des oeuvres de Schiele.

Considéré comme son "redécouvreur", Rudolf Leopold (1925-2010) avait acquis quelque 6.000 oeuvres de l'âge d'or viennois, réunies dans ce cube en calcaire blanc bâti spécialement en 2001 au coeur de Vienne.

Dans les années 2010, l'institution avait déjà restitué deux dessins de Schiele issus du fonds Karl Mayländer, un autre collectionneur juif assassiné par les nazis. L'Albertina avait aussi rendu cinq croquis.

Le monde de l'art garde surtout en mémoire un humiliant bras de fer, immortalisé au cinéma. Il opposait une requérante américaine réclamant cinq tableaux d'un autre artiste viennois célèbre, Gustav Klimt, à l'Autriche qui les avait rétrocédés la mort dans l'âme en 2006.

Aux enchères, ils avaient ensuite trouvé preneur pour un montant total record de... 328 millions d'euros.


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.