MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine s'est dit mercredi reconnaissant au présentateur américain Tucker Carlson pour son interview très regardée et son rôle "d'intermédiaire" avec les Occidentaux.
"Puisque nous ne sommes pas en mesure d'avoir un dialogue direct aujourd'hui (...) nous devrions être reconnaissants à M. Carlson de pouvoir le faire par son intermédiaire", a déclaré M. Poutine, interrogé par un journaliste et dans des propos diffusés par le Kremlin.
M. Poutine s'est toutefois dit "pas pleinement satisfait" par cette longue interview, la première qu'il a accordé à un journaliste occidental depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, diffusée la semaine et regardée plus de 200 millions de fois sur X.
Biden plus «prévisible» pour Moscou que Trump, affirme Poutine
Interrogé par un journaliste pour savoir quel président serait meilleur pour la Russie, M. Poutine a répondu: "Biden, c'est une personne plus expérimentée. Il est prévisible, c'est un politicien à l'ancienne".
Le président russe s'est pour autant refusé de commenter les débats aux Etats-Unis sur l'âge de M. Biden.
"Lorsque j'ai rencontré M. Biden en Suisse, c'était il y a trois ans il est vrai, on parlait déjà de son incapacité, mais je n'ai rien vu de tel", a-t-il dit.
"Ce que nous devons examiner, c'est la position politique et la position de l'administration (américaine) actuelle est extrêmement néfaste et erronée", a ajouté M. Poutine.
Moscou "travaillera avec n'importe quel dirigeant américain en qui le peuple américain aura confiance", a-t-il encore affirmé.
Le président russe a dit qu'il s'attendait à un comportement "agressif" et des "questions difficiles" de l'ex-animateur star de Fox News. "J'étais non seulement préparé à cela, mais je le souhaitais, car cela me donnerait l'occasion de répondre de la même manière", a dit M. Poutine.
Or, M. Carlson a "essayé de m'interrompre à plusieurs reprises, mais de façon surprenante", a poursuivi le président russe, qui a néanmoins vanté la "patience" du journaliste conservateur américain, qui a notamment écouté une longue leçon d'histoire très subjective de Vladimir Poutine lors de cet entretien.
"Mais il y allait fort, à sa manière. Selon son plan", a encore affirmé M. Poutine, qui s'est par ailleurs plaint que ses propos aient ensuite été "déformés" en Occident.
Dans ce message de plus de deux heures à l'adresse des Américains et Européens, M. Poutine a notamment assuré qu'une défaite de la Russie en Ukraine était "impossible" tout en se disant prêt à un "dialogue" avec les Occidentaux.