Mer Rouge: pour les navires, les coûts des assurances flambent aussi

Le coût d'un voyage entre l'Asie et l'Europe du Nord-Ouest a augmenté de 35% pour un grand navire porte-conteneurs, et jusqu'à 110% pour un pétrolier de type aframax (tankers d'une capacité comprise entre 80.000 et 120.000 tonnes), selon un rapport de LSEG Shipping Research. (AFP).
Le coût d'un voyage entre l'Asie et l'Europe du Nord-Ouest a augmenté de 35% pour un grand navire porte-conteneurs, et jusqu'à 110% pour un pétrolier de type aframax (tankers d'une capacité comprise entre 80.000 et 120.000 tonnes), selon un rapport de LSEG Shipping Research. (AFP).
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Publié le Vendredi 23 février 2024

Mer Rouge: pour les navires, les coûts des assurances flambent aussi

  • Les bateaux commerciaux nécessitent d'être protégés sur trois fronts: l'assurance corps de navire, pour les dommages causés au bateau, l'assurance de la cargaison, et enfin l'assurance protection et indemnisation
  • Or, dans ces conditions, les primes d'assurance pour risque de guerre du navire comme de la cargaison "ont beaucoup augmenté"

LONDRES: Les attaques de rebelles houthis contre des navires commerciaux en mer Rouge ont fait flamber les coûts d'assurance maritime, avec des primes de risque de guerre, qui s'ajoutent à la remontée brutale des taux de fret et la désorganisation des chaînes d'approvisionnement.

Depuis novembre, les rebelles houthis mènent sans relâche des attaques contre des navires commerciaux transitant par la mer rouge, disant agir en solidarité avec les Palestiniens dans la bande de Gaza, où Israël mène une guerre contre le Hamas en représailles à l'attaque sans précédent du 7 octobre sur le sol israélien.

Selon le FMI, le transport maritime de conteneurs par la mer Rouge a chuté de près de 30% sur un an. Avant le conflit, entre 12 et 15% du trafic mondial transitait par cet axe, d'après des chiffres de l'Union européenne.

Les bateaux commerciaux nécessitent d'être protégés sur trois fronts: l'assurance corps de navire, pour les dommages causés au bateau, l'assurance de la cargaison, et enfin l'assurance protection et indemnisation (P&I), qui comprend une couverture illimitée des dommages causés à des tiers.

Or, dans ces conditions, les primes d'assurance pour risque de guerre du navire comme de la cargaison "ont beaucoup augmenté", reconnait Frédéric Denèfle, directeur général du groupement Garex, spécialiste de l'assurance des risques liés aux conflits. Et ce, de façon "proportionnelle aux menaces".

« Zone classée »

"La mer Rouge est une zone classée, ce qui signifie que les navires qui prévoient d'y entrer doivent en informer leurs assureurs", explique à l'AFP Neil Roberts, responsable de la marine et de l'aviation pour la Lloyd's Market Association (LMA).

Les assureurs ont alors la possibilité de modifier les termes de leur contrat d'assurance. Cela inclut des primes supplémentaires pour risque de guerre, vendues en complément des garanties de base.

Mais cette nouvelle couverture "n'est valable que pour sept jours, normalement, pour tenir compte du fait que les hostilités peuvent s'aggraver", précise à l'AFP Marcus Baker, responsable international de l'assurance transport des marchandises pour Marsh.

Claire Hamonic, Directrice générale d'Ascoma International, estime que les taux d'assurance "ont été multipliés par 5 à 10, tant pour la garantie des navires que celle des marchandises qui transitent par la mer Rouge".

Selon plusieurs sources interrogées par l'AFP, le taux actuel de la prime de risque se situe entre 0,6 et 1% de la valeur du navire.

Des chiffres considérables, car sur les routes de la mer Rouge, les bateaux commerciaux (de gros porte-conteneurs ou pétroliers) sont souvent évalués à plus de 100 millions d'euros.

La nationalité des bateaux entre aussi en ligne de compte. "Les Houthis ont spécifiquement indiqué qu'ils ciblaient les navires américains et britanniques", ou tout pavillon lié à Israël en solidarité avec les Palestiniens dans la bande de Gaza, souligne ainsi Munro Anderson, expert en sécurité maritime au sein de Vessel Protect.

"Un certain nombre de navires battent pavillon ou sont associés à des pays qui n'ont tout simplement pas le même profil de risque", poursuit-il, comme par exemple les navires chinois, très nombreux à transiter par cette zone, et moins susceptibles d'être visés par des attaques. Pour ces bateaux, la prime de risque de guerre est moins élevée.

S'il y a certes "une surprime importante des assureurs et réassureurs", Mme Hamonic souligne qu'il n'y a "pas de refus de garantie", "une bonne chose pour les assurés".

Coûts supplémentaires 

Les navires qui choisissent quant à eux d'éviter la mer Rouge en naviguant par un itinéraire alternatif autour du cap sud-africain de Bonne-Espérance font face à d'autres coûts du fait de l'allongement du voyage.

Il faut en effet compter 10 à 15 jours supplémentaires par cet itinéraire, voire 20 en fonction de la vitesse du navire.

Les armateurs économisent certes les importants frais de péage sur la mer Rouge, mais "il y a un surcoût carburant" et de main-d'oeuvre avec les frais d'équipage, note M. Denèfle.

Le coût d'un voyage entre l'Asie et l'Europe du Nord-Ouest a ainsi augmenté de 35% pour un grand navire porte-conteneurs, et jusqu'à 110% pour un pétrolier de type aframax (tankers d'une capacité comprise entre 80.000 et 120.000 tonnes), selon un rapport de LSEG Shipping Research.

En outre, d'autres risques existent. Le déroutement de nombreux navires par le cap de Bonne-Espérance pourrait en effet "très probablement aboutir à une recrudescence de la piraterie dans l'océan Indien", met en garde Claire Hamonic, qui avertit: "Le risque s'étend en dessous de la mer Rouge vers les côtes somaliennes".

 


Le prince Faiçal, ministre saoudien des Affaires étrangères, accueille à Riyad une réunion ministérielle arabe sur Gaza

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
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Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
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  • Les ministres ont mis en garde contre la poursuite des mesures israéliennes illégales en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupée, qui compromettent la solution des deux États, notamment l'expansion des colonies,
  • Les ministres ont souligné la nécessité d'un État de Palestine basé sur les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément aux résolutions internationales pertinentes

RIYAD : Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Ont participé à cette réunion Ayman Al-Safadi (Jordanie), Sameh Shoukry (Égypte), Hussein Al-Sheikh (Palestine), secrétaire du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Anwar ben Mohammed Gargash, conseiller diplomatique du président des Émirats arabes unis, et Mohammed ben Abdelaziz Al-Khulaifi, ministre d'État au ministère qatari des Affaires étrangères.

Ils ont discuté de la nécessité de mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, de parvenir à un cessez-le-feu immédiat et complet, d'assurer la protection des civils conformément au droit humanitaire international et de lever toutes les restrictions qui empêchent l'entrée de l'aide humanitaire dans l'enclave.

Ils ont également exprimé leur soutien à tous les efforts visant à la reconnaissance internationale d'un État palestinien indépendant, ce qui, selon eux, est essentiel pour que les Palestiniens puissent prendre des mesures irréversibles en vue de mettre en œuvre la solution des deux États.

Les ministres ont souligné la nécessité d'un État de Palestine basé sur les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément aux résolutions internationales pertinentes.

Ils ont exprimé leur rejet catégorique de toute tentative de déplacer le peuple palestinien de sa terre et de toute opération militaire dans la ville palestinienne de Rafah.

Les ministres ont mis en garde contre la poursuite des mesures israéliennes illégales en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupée, qui compromettent la solution des deux États, notamment l'expansion des colonies, la confiscation de terres, les opérations militaires contre les Palestiniens, les attaques de colons et les atteintes à la liberté de culte des musulmans et des chrétiens.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Le Soudan demande une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur l'«agression» des Emirats

Le président du conseil de transition militaire du Soudan, Abdel Fattah Al-Burhan (Photo, AFP).
Le président du conseil de transition militaire du Soudan, Abdel Fattah Al-Burhan (Photo, AFP).
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  • Depuis avril 2023, le Soudan est le théâtre d'une guerre opposant l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR)
  • L'armée, appuyée par le gouvernement, accuse depuis des mois Abou Dhabi de soutenir le camp rival

PORT-SOUDAN: Le Soudan a réclamé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité pour examiner ce qu'il qualifie "d'agression" des Emirats arabes unis "contre le peuple soudanais", via leur soutien présumé aux paramilitaires en guerre contre l'armée, a déclaré samedi à l'AFP une source diplomatique soudanaise.

Depuis avril 2023, le Soudan est le théâtre d'une guerre opposant l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo.

L'armée, appuyée par le gouvernement, accuse depuis des mois Abou Dhabi de soutenir le camp rival.

"Notre représentant permanent auprès de l'ONU a demandé hier (vendredi) une session d'urgence du Conseil de sécurité pour discuter de l'agression des Emirats arabes unis contre le peuple soudanais et leur fourniture d'armes et d'équipements à la milice terroriste" des FSR, a affirmé ce responsable sous couvert d'anonymat.

Abou Dhabi réfute

L'agence de presse soudanaise (Suna) a confirmé que le représentant du Soudan, Al-Harith Idriss, avait soumis cette demande et souligné que "le soutien des Emirats arabes unis à la milice criminelle des FSR (...) fait des Emirats arabes unis les complices de tous ses crimes".

Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité la semaine dernière, Abou Dhabi a réfuté les accusations sur son présumé soutien aux FSR.

"Toutes les allégations concernant l'implication des Emirats arabes unis dans toute forme d'agression ou de déstabilisation au Soudan, ou la fourniture d'un soutien militaire, logistique, financier ou politique à toute faction soudanaise sont sans fondement et ne sont pas étayées par des preuves crédibles", selon la lettre relayée par le ministère émirati des Affaires étrangères.

Dans un communiqué distinct, le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé "sa profonde inquiétude" concernant l'escalade des combats dans la province soudanaise du Darfour du Nord et mis en garde contre une possible offensive imminente des paramilitaires des FSR et milices alliées à el-Facher, capitale de l'Etat, qui n'est pas sous leur contrôle et abrite un grand nombre de réfugiés.

Les Nations unies ont déjà évoqué ce risque vendredi, le Haut-commissaire aux droits de l'homme Volker Türk exprimant "une grave crainte".

La guerre a déjà causé des milliers de morts, détruit les infrastructures déjà précaires du Soudan et provoqué le déplacement de plus de 8,5 millions de personnes, selon l'ONU.

En décembre, Khartoum a demandé à 15 diplomates émiratis de quitter le pays après qu'un haut commandant de l'armée a accusé Abou Dhabi de soutenir les paramilitaires.

Au même moment, des manifestations dans la ville de Port-Soudan (est) réclamaient l'expulsion de l'ambassadeur émirati.

En août 2023, The Wall Street Journal, citant des responsables ougandais, a rapporté que des armes avaient été découvertes dans un avion cargo émirati censé transporter de l'aide humanitaire aux réfugiés soudanais au Tchad. Les Emirats ont démenti.


Le chef de la diplomatie française au Liban pour désamorcer le conflit avec Israël

Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Sejourne (à gauche), lors d'une réunion avec le Premier ministre libanais à Beyrouth, le 6 février 2024 (Photo Joseph Eid AFP)
Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Sejourne (à gauche), lors d'une réunion avec le Premier ministre libanais à Beyrouth, le 6 février 2024 (Photo Joseph Eid AFP)
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  • Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre, le Hezbollah pro-iranien qui dit intervenir en soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas échange quotidiennement avec Israël des tirs à la frontière libano-israélienne
  • Dès janvier, la France a soumis au Liban et à Israël une initiative pour désamorcer le conflit à leur frontière commune

BEYROUTH, Liban : Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné doit s'entretenir à Beyrouth dimanche avec les principaux responsables libanais pour tenter de désamorcer le conflit transfrontalier entre le Hezbollah et Israël et éviter une guerre de grande ampleur.

Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre, le Hezbollah pro-iranien qui dit intervenir en soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas échange quotidiennement avec Israël des tirs à la frontière libano-israélienne.

Au fil des semaines, les violences se sont multipliées, Israël frappant le territoire libanais de plus en plus en profondeur et le Hezbollah répliquant en menant des attaques plus complexes contre des positions militaires israéliennes dans le nord du pays.

Dès janvier, la France a soumis au Liban et à Israël une initiative pour désamorcer le conflit à leur frontière commune.

Selon une source diplomatique française à l'AFP, M. Séjourné se rend au Liban pour «poursuivre les efforts» visant «à éviter une guerre», dans un contexte de «très forte augmentation des tensions depuis l'attaque iranienne contre Israël».

La source ajoute que le volume d'échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah a été «multiplié par deux» depuis les 13 et 14 avril.

M. Séjourné entamera sa tournée en visitant le quartier général de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Après avoir rencontré les responsables libanais, il tiendra une conférence de presse en début de soirée.

En mars, le Liban avait remis à Paris sa réponse à l'initiative française qui, selon une autre source diplomatique, portait sur l'application de la résolution 1701 de l'ONU, qui stipule le déploiement seul de l'armée libanaise et des Casques bleus de l'ONU dans le sud du Liban.

Washington est également à la manoeuvre pour tenter de mettre fin aux violences et dans ce cadre, l'émissaire américain Amos Hochstein est en visite à Jérusalem.

Le Hezbollah a indiqué à plusieurs reprises qu'il ne mettra fin à ses attaques qu'en cas de cessez-le-feu à Gaza.

Il s'agit de la deuxième visite de M. Séjourné au Liban depuis sa nomination en janvier, dans le cadre d'une tournée au Proche-Orient qui l'emmènera également à Ryad pour un sommet sur le conflit à Gaza.

En près de sept mois de violences transfrontalières, au moins 385 personnes, dont 254 combattants du Hezbollah et 73 civils, ont été tuées au Liban, selon un décompte de l'AFP. Côté israélien, 20 personnes ont été tuées, selon l'armée.