Fusillade mortelle à Bordeaux: cinq jeunes majeurs en garde à vue pour meurtre

Une vue générale prise le 3 janvier 2021 montre des habitants du quartier d'Aubiers à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, après qu'un adolescent a été tué et quatre autres blessés dans une fusillade pendant la nuit. (AFP)
Une vue générale prise le 3 janvier 2021 montre des habitants du quartier d'Aubiers à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, après qu'un adolescent a été tué et quatre autres blessés dans une fusillade pendant la nuit. (AFP)
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Publié le Lundi 04 janvier 2021

Fusillade mortelle à Bordeaux: cinq jeunes majeurs en garde à vue pour meurtre

  • Cinq jeunes majeurs ont été placés en garde à vue pour meurtre et tentatives de meurtre en bande organisée après une fusillade mortelle samedi soir dans un quartier populaire de Bordeaux
  • Ils sont soupçonnés d'avoir participé à une fusillade à l'arme automatique qui a fait un mort, un adolescent de 16 ans, et quatre blessés

BORDEAUX : Cinq jeunes majeurs ont été placés en garde à vue pour meurtre et tentatives de meurtre en bande organisée après une fusillade mortelle samedi soir dans un quartier populaire de Bordeaux, a annoncé le parquet lundi.

Les jeunes, âgés de 18 à 21 ans, ont été placés en garde à vue entre dimanche soir 22h00 et lundi matin 6h00, a précisé un communiqué du parquet.

Ils sont soupçonnés d'avoir participé à une fusillade à l'arme automatique qui a fait un mort, un adolescent de 16 ans, et quatre blessés, dont trois jeunes, pour certains encore hospitalisés.

Vers 22H50 samedi, un groupe de jeunes qui se trouvait sur une placette au cœur des Aubiers, une cité d'environ 3 500 habitants du nord de Bordeaux, a été la cible de tirs en rafale à l'arme automatique depuis un véhicule passant à leur hauteur.

Après sécurisation de la zone par la police, les pompiers ont secouru un adolescent de 16 ans grièvement blessé, qui est décédé peu après au CHU de Bordeaux. Trois adolescents de 13 à 16 ans et un homme de 35 ans, également blessés, sont parvenus à s'enfuir en pénétrant dans un immeuble.

Les adolescents ont été hospitalisés au CHU, l'un d'eux atteint d'une balle sous le cœur, mais dont les jours ne seraient pas en danger, un autre touché au biceps et à l'omoplate, un troisième au genou. L'homme de 35 ans, blessé au mollet, s'est présenté plus tard dans une clinique.

La cité des Aubiers avait déjà été dans la nuit de la Saint-Sylvestre théâtre d'incidents répétés : des arrêts de bus et tramway avaient été détruits, un bureau de poste incendié et des mortiers d'artifice et projectiles tirés vers des policiers en intervention.

Le quartier est aussi associé à des rivalités sporadiques avec des jeunes de deux autres cités du nord de l'agglomération, une hypothèse pouvant expliquer la fusillade de samedi soir, selon une source proche du dossier.

Selon le communiqué du parquet lundi, l'enquête confiée à la police judiciaire «progresse d'heure en heure», de nombreux témoins se manifestant.

Des «examens techniques de police scientifique sont toujours en cours et les résultats de l'autopsie de la jeune victime ne seront connus que demain (mardi)».

Le parquet signale par ailleurs la «diffusion sur les réseaux sociaux de nombreuses informations non vérifiées» et rappelle «qu'il est essentiel que cette enquête puisse se poursuivre dans les meilleures conditions».

Un selfie de cinq jeunes accusés d'être responsables de la fusillade circule notamment sur les réseaux sociaux.


La mairie de Paris demande au préfet d'interdire les maraudes d'ultradroite «  discriminatoires  »

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
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  • Le reportage donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités
  • Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri

PARIS: Deux adjoints de la maire de Paris Anne Hidalgo ont demandé mardi au préfet de police Laurent Nunez d'interdire les maraudes "discriminatoires" dans la capitale, menées par des groupes d'ultradroite aux propos "ouvertement racistes", après un reportage de BFMTV.

Le reportage en question donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités, dans un courrier transmis à l'AFP.

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri.

"On ne donne qu'aux Blancs", dit ainsi une jeune femme. "Les noirs évidemment et les arabes, on ne leur donne pas."

Des propos "extrêmement choquants, ouvertement racistes et discriminatoires" pour les deux adjoints, "qui sont de nature, selon nous, à relever d'une qualification pénale et salissent en tout état de cause l'image de notre ville, tout en étant susceptibles de troubler l'ordre public".

Les deux élus de gauche rappellent qu'en 2007, le Conseil d'Etat avait interdit la distribution des "soupes au cochon", une "façon détournée des extrémistes de droite d'exclure les musulmans".

Le groupuscule suivi par BFMTV "va plus loin en revendiquant son racisme et justifiant ces pratiques discriminatoires", s'alarment-ils.

Les élus de la municipalité demandent à Laurent Nunez et au ministre de l'Intérieur de "prendre les mesures d'interdiction de ce genre de distributions alimentaires qui sont plus sûrement des opérations de promotion de la haine que de solidarité".

Samedi, plusieurs centaines de militants d'ultradroite ont défilé à Paris. La préfecture de police de Paris avait pourtant interdit cette manifestation annuelle en arguant d'un risque de troubles à l'ordre public, mais le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure.


Nouvelle-Calédonie: un mort lors d'une nouvelle nuit d'émeutes, lés députés votent la révision constitutionnelle

Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville. (AFP).
Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville. (AFP).
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  • Plusieurs bâtiments publics de Nouméa ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP
  • Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville

NOUMEA: Une personne a été tuée par balle dans la nuit de mardi à mercredi lors d'une deuxième nuit consécutive d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, alors que les députés votaient à Paris la révision constitutionnelle du corps électoral à l'origine de la colère du camp indépendantiste.

Selon le représentant de l'Etat dans l'archipel français du Pacifique Sud, cette personne, touchée par des tirs avec deux autres personnes, est décédée des suites de ses blessures à l'hôpital de Nouméa.

Le Haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, a précisé devant la presse que la victime n'avait pas été victime "d'un tir de la police ou de la gendarmerie, mais de quelqu'un qui a certainement voulu se défendre".

Malgré le couvre-feu mis en place dans la principale ville du territoire dès 18h00 locales mardi (9h00 à Paris), les graves violences qui ont débuté lundi dans l'archipel ont repris dès la nuit tombée, marquée par de nombreux incendies, pillages et  échanges de tirs, y compris contre les forces de l'ordre.

Plusieurs bâtiments publics de Nouméa ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP.

Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville.

"On est dans une situation que je qualifierais d'insurrectionnelle", a déploré M. Le Franc, "L'heure doit être à l'apaisement (...) l'appel au calme est impératif", a-t-il insisté. "Je vous laisse imaginer ce qui va se passer si des milices se mettaient à tirer sur des gens armés".


Attaque mortelle d'un fourgon pénitentiaire: les malfaiteurs recherchés, actions devant les prisons

Deux agents pénitentiaires ont été tués et trois autres blessés, avec un pronostic vital encore engagé pour l'un d'entre eux, au cours d'une attaque mardi vers 11h00 de leur fourgon au péage d'Incarville (Eure) par plusieurs malfaiteurs armés. (AFP).
Deux agents pénitentiaires ont été tués et trois autres blessés, avec un pronostic vital encore engagé pour l'un d'entre eux, au cours d'une attaque mardi vers 11h00 de leur fourgon au péage d'Incarville (Eure) par plusieurs malfaiteurs armés. (AFP).
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  • Au Centre pénitentiaire de Caen, à 06H30 du matin, une soixantaine d'employés sont rassemblés dans la cour d'honneur
  • Il n'y aura donc "pas d'activités (pour les détenus, NDLR), seulement les promenades et les repas"

CAEN: Des rassemblements sont en cours devant les prisons mercredi matin en signe de "soutien" aux deux agents pénitentiaires tués la veille dans l'attaque violente, au niveau d'un péage dans l'Eure, d'un fourgon transportant un délinquant qui s'est évadé, toujours recherché activement avec ses complices.

Au Centre pénitentiaire de Caen, à 06H30 du matin, une soixantaine d'employés sont rassemblés dans la cour d'honneur. "Ce matin, c'est 'prison morte' pour montrer le soutien aux copains" tués mardi, explique à l'AFP Bruno, secrétaire régional du syndicat UFAP Justice.

Il n'y aura donc "pas d'activités (pour les détenus, NDLR), seulement les promenades et les repas", a-t-il précisé. "On est surtout touchés parce qu'on travaillait avec" les victimes, rappelle-t-il, alors que l'ensemble des organisations syndicales de l'administration pénitentiaire ont appelé à une "journée 'Prisons mortes'" mercredi.

Deux agents pénitentiaires ont été tués et trois autres blessés, avec un pronostic vital encore engagé pour l'un d'entre eux, au cours d'une attaque mardi vers 11h00 de leur fourgon au péage d'Incarville (Eure) par plusieurs malfaiteurs armés.

Un détenu présent dans le fourgon, qui revenait vers la maison d'arrêt d'Evreux où il était incarcéré après une audition au tribunal judiciaire de Rouen, s'est évadé et ses complices ont pris la fuite.

La recherche du détenu et de ses complices se poursuit mercredi matin.

L'intersyndicale pénitentiaire sera reçue à 14H par le ministre de la Justice. Ils réclament notamment "la réduction drastique des extractions en favorisant l'utilisation de la visioconférence des magistrats ou leurs déplacements en établissements", "une refonte et harmonisation des niveaux d'escorte".

Face aux agresseurs, les agents n'avaient qu'"un simple Sig Sauer contre des armes de guerre", a accusé Frédéric Liakhoff, secrétaire FO-Justice au Centre pénitentiaire de Caen.

L'intersyndicale a appelé à observer une minute de silence à 11h00 dans l'ensemble de l'administration, et le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a appelé pour sa part à une minute de silence dans toutes les juridictions.

« Crime ignoble »

"J'ai souhaité rencontrer les familles et naturellement les collègues de ceux qui ont été tués et blessés ce matin", a déclaré mardi en fin de journée M. Dupond-Moretti à l'issue d'une visite au pôle de rattachement des extractions judiciaire de Caen, pour soutenir l'entourage des victimes.

"J'ai rencontré les collègues, leurs copains, leurs amis, pour certains d'entre eux ils travaillaient ensemble depuis vingt ans, naturellement ils sont effondrés", a ajouté le ministre de la Justice.

Le ministre de la Justice a affirmé que c'était la première fois depuis 1992 qu'un agent de la pénitentiaire était tué dans l'exercice de ses fonctions.

"Tout sera mis en œuvre pour retrouver les auteurs de ce crime ignoble", a répété M. Dupont-Moretti, estimant que "la nation est en deuil".

L'attaque a été qualifiée sur X de "choc" par le président Emmanuel Macron. "Nous serons intraitables", a-t-il promis.

"Nous n'économiserons aucun effort, aucun moyen. Nous les traquerons. Nous les trouverons. Et je vous le dis, ils paieront", a lancé le Premier ministre, Gabriel Attal, à l'Assemblée nationale qui a observé une minute de silence.

Si le plan Epervier, déclenché aussitôt après l'attaque et qui peut durer au maximum 4 heures, a été levé mardi en fin d'après-midi, des forces restent mobilisées, a précisé la gendarmerie. L'équipe du GIGN, qui s'est rendue sur place, reste engagée pour participer à la traque de l'évadé et de ses complices.

Le détenu en fuite, Mohamed Amra, 30 ans, a déjà été condamné à treize reprises mais "aucune à ce jour pour infraction à la législation sur les stupéfiants", a précisé devant la presse la procureure de Paris Laure Beccuau. La dernière condamnation en date remonte au 7 mai, par le tribunal d’Evreux "pour un vol avec effraction" qui lui a valu 18 mois de prison. Il était en outre en détention provisoire pour d'autres dossiers, dont une mise en examen par la JIRS de Marseille pour complicité d'assassinat en bande organisée, enlèvement et séquestration, a-t-elle ajouté.

Durant sa courte détention à Evreux, où il avait été transféré en avril pour être jugé, il avait été observé que les barreaux de sa cellule avaient commencé à être sciés, selon la magistrate.

La Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) a été saisie de l'enquête, confiée à l'Office central de lutte contre la criminalité organisée (OCLCO) et la police judiciaire de Rouen.

"C'est assez incompréhensible, j'ai peine à imaginer que ce garçon puisse être impliqué", a réagi sur BFMTV l'avocat de M. Amra, Hugues Vigier.

Cette opération "ne correspond pas au profil que j’avais perçu de lui, s’il est impliqué c’est que véritablement je m’étais trompé sur son fonctionnement et ce dont il était capable", a-t-il ajouté.