Taïwan: les sauveteurs recherchent des dizaines de personnes piégées après un puissant séisme

Il s'agit du séisme le plus violent à avoir frappé Taiwan depuis 25 ans. Les autorités locales ont évalué la force du séisme initial à 7,2, tandis que l'US Geological Survey l'a estimée à 7,4. (Photo, AFP).
Il s'agit du séisme le plus violent à avoir frappé Taiwan depuis 25 ans. Les autorités locales ont évalué la force du séisme initial à 7,2, tandis que l'US Geological Survey l'a estimée à 7,4. (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 04 avril 2024

Taïwan: les sauveteurs recherchent des dizaines de personnes piégées après un puissant séisme

  • Neuf personnes ont été tuées et 1.064 ont été blessées, selon un nouveau bilan des autorités
  • De nombreux habitants de la ville de Hualien, la plus touchée, sur la côte est de l'île, ont passé la nuit dehors, fuyant des appartements encore secoués par de nombreuses répliques

HUWALIEN: Les sauveteurs multiplient les efforts jeudi à Taïwan pour dégager des dizaines de personnes bloquées dans des tunnels routiers après un puissant séisme la veille qui a détruit des routes et provoqué de nombreux éboulements sur l'île.

Neuf personnes ont été tuées et 1.064 ont été blessées, selon un nouveau bilan des autorités, dans le tremblement de terre de magnitude 7,4 survenu mercredi, le plus puissant à frapper l'île depuis 25 ans.

De nombreux habitants de la ville de Hualien, la plus touchée, sur la côte est de l'île, ont passé la nuit dehors, fuyant des appartements encore secoués par de nombreuses répliques tandis que d'importants travaux étaient en cours pour réparer les routes endommagées et consolider des bâtiments dangereusement inclinés.

Une vidéo spectaculaire diffusée par le centre des opérations de secours de l'île montre un hélicoptère extraire six mineurs piégés dans une carrière de gypse proche de Hualien, non loin de l'épicentre situé en mer.

Les sauveteurs ont localisé des dizaines d'autres personnes piégées dans un réseau de tunnels construits dans cette zone de montagnes et de falaises se jetant dans la mer, d'ordinaire appréciée des touristes.

Des centaines d'autres se sont réfugiées dans un hôtel de luxe et un centre d'activités pour jeunes près du parc national de Taroko, après que les routes menant à ces deux établissements ont été bloquées par des glissements de terrain.

"J'espère que nous pourrons mettre à profit le temps dont nous disposons aujourd'hui pour retrouver toutes les personnes bloquées ou disparues et les aider à récupérer", a déclaré jeudi le Premier ministre Chen Chien-jen après un briefing dans un centre de secours à Hualien.

Les autorités sont en contact avec quelque 600 personnes bloquées au total, dans des tunnels, des zones isolées ou des hôtels, mais ne peuvent entrer en communication avec 42 autres personnes, qu'elles considèrent néanmoins saines et sauves.

300 répliques depuis le séisme 

L'île a été secouée par plus de 300 répliques depuis le premier tremblement de terre de mercredi, et le gouvernement a mis en garde la population contre les glissements de terrain et les chutes de pierres.

"Ne vous rendez pas dans les montagnes, sauf en cas de nécessité", a prévenu la présidente Tsai Ing-wen dans un message, alors que débute jeudi Qingming, deux jours fériés lors desquels les familles se rendent habituellement sur les tombes de leurs ancêtres.

A Hualien, un bâtiment en verre penché à 45 degrés après que la moitié de son premier étage s'est effondrée est devenu une image emblématique du séisme.

"Lorsque le tremblement de terre s'est produit, nous avons immédiatement évacué les clients (...) et leur avons demandé de partir", raconte à l'AFP Wang Zhong-chang, 55 ans, propriétaire d'un hôtel voisin.

"Je suis resté dans cette zone, je ne suis pas parti. Il n'y a pas grand-chose à craindre. J'en ai déjà fait l'expérience auparavant (...) mais cette fois-ci, c'était plus grave".

Plus d'une centaine de personnes dans la ville ont dormi sous des tentes installées à proximité d'une école primaire mercredi soir, alors que les répliques sismiques se poursuivaient.

"Nous craignons qu'il soit très difficile pour nous d'évacuer une fois de plus, surtout avec le bébé, lorsque les grandes répliques se produiront", souligne Hendri Sutrisno, 30 ans, un professeur indonésien de l'université de Donghua.

Avec sa femme et son bébé, ils se sont cachés sous une table lorsque le tremblement de terre a frappé, avant de fuir leur appartement. "Nous avons tout ce qu'il faut, des couvertures, des toilettes et un endroit pour nous reposer", assure-t-il.

Les réseaux sociaux ont été inondés de vidéos et d'images spectaculaires du séisme venant des quatre coins de l'île. Dans un extrait, on voit un homme se débattre pour sortir d'une piscine sur un toit parmi de fortes vagues provoquées par la secousse.

Situé à la frontière de plusieurs plaques tectoniques, Taïwan est régulièrement touché par des séismes, mais des réglementations strictes en matière de construction et une bonne préparation aux catastrophes naturelles semblent avoir permis d'éviter une catastrophe majeure sur l'île.

En septembre 1999, un séisme de magnitude 7,6 avait fait 2.400 morts, la pire catastrophe de l'histoire moderne de Taïwan.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.