Normandie: un vétéran américain centenaire et sa fiancée se sont dit «oui»

Jeanne Swerlin, 96 ans, (à droite) et Harold Terens, 100 ans, vétéran américain de la Seconde Guerre mondiale, (à gauche) posent pour des photos devant un groupe de joueurs de cornemuse alors qu'ils célèbrent leur mariage à la mairie de Carentan-les-Marais, en Normandie, dans le nord-ouest de la France, le 8 juin 2024, quelques jours après avoir été honorés à l'occasion du 80e anniversaire du Débarquement qui a eu lieu à quelques kilomètres de là. (Photo Loic Venance / AFP)
Jeanne Swerlin, 96 ans, (à droite) et Harold Terens, 100 ans, vétéran américain de la Seconde Guerre mondiale, (à gauche) posent pour des photos devant un groupe de joueurs de cornemuse alors qu'ils célèbrent leur mariage à la mairie de Carentan-les-Marais, en Normandie, dans le nord-ouest de la France, le 8 juin 2024, quelques jours après avoir été honorés à l'occasion du 80e anniversaire du Débarquement qui a eu lieu à quelques kilomètres de là. (Photo Loic Venance / AFP)
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Publié le Samedi 08 juin 2024

Normandie: un vétéran américain centenaire et sa fiancée se sont dit «oui»

  • Les futurs mariés avaient fait leur entrée séparément à la mairie accompagnés par Miss Liberty, interprétant pour le marié «J’ai deux amours», une chanson de Joséphine Baker
  • Les mariés, qui totalisent presque 200 ans d’âge à eux deux, s'embrassent aussi passionnément que de jeunes tourtereaux, sous les hourras de l’assemblée, tandis qu'une chanteuse, Miss Liberty, entonne un «Ave Maria»

CARENTAN, France : Ils se sont dit «oui»: le vétéran américain Harold Terens, 100 ans, a épousé samedi matin sa fiancée de 96 ans, Jeanne Swerlin, à la mairie de Carentan-les-Marais, près des plages où le Débarquement a eu lieu le 6 juin 1944.

«C'est le meilleur moment de toute ma vie, j'ai 100 ans et ma fiancée en a 96, et me marier ici à Carentan, c'est incroyable: c'est mon deuxième endroit préféré au monde (...) Je me sens jeune à nouveau», a dit Harold Terens à l'AFP à l'issue de la cérémonie, après avoir salué la foule au balcon.

Dans la salle des mariages de la mairie, au haut plafond et aux belles poutres en bois, quand le maire, Jean-Pierre Lhonneur, demande, en anglais, à Jeanne Swerlin si elle souhaite prendre Harold Terens pour époux, la réponse fuse en français: «Oui!», s’exclame-t-elle. La salle répond par des applaudissements.

Puis Harold Terens répond par l’affirmative lui aussi. «I now pronounce you man and wife» (je vous déclare mari et femme), proclame le maire.

Les mariés, qui totalisent presque 200 ans d’âge à eux deux, s'embrassent aussi passionnément que de jeunes tourtereaux, sous les hourras de l’assemblée, tandis qu'une chanteuse, Miss Liberty, entonne un «Ave Maria».

Avant d'entrer dans la mairie, Jeanne Swerlin, en robe rose satinée, avait confié à l'AFP: «J’ai attendu 96 ans pour trouver la bonne personne et j’ai un mariage comme seuls les rois et reines en ont.»

Les futurs mariés avaient fait leur entrée séparément à la mairie accompagnés par Miss Liberty, interprétant pour le marié «J’ai deux amours», une chanson de Joséphine Baker.

Sous les applaudissements, Harold Terens, dans un costume bleu clair, était entré le premier dans la salle des mariages, accompagné par ses proches.

Puis Jeanne Swerlin avait suivi sur «I always love you» de Whitney Houston, une chanson chantée a cappella.

La mairie de Carentan-les-Marais avait mis les bouchées doubles samedi pour accueillir ce «héros américain», en décorant les arbres et en installant un parachute de taille réduite, en référence aux GI américains parachutés le 6 juin 1944 en Normandie.

- Champagne et petit comité -

«Nous sommes très honorés que M. Terens ait choisi de se marier ici, à Carentan où a eu lieu en juin 1944 la jonction entre les troupes alliées débarquées sur les plages d'Utah et d'Omaha», s'était réjoui, auprès de l'AFP avant la cérémonie, le maire de la commune.

«Nous lui offrirons le champagne, bien sûr, mais aussi un cadeau pour le remercier d'avoir participé à la libération de la France.»

Après la cérémonie, le vétéran devait fêter son union «avec ses proches, en petit comité», a déclaré à l'AFP Sarah Pasquier, référente pour les commémorations du D-Day pour la mairie de Carentan-les-Marais.

Le vieil homme, qui vit avec sa compagne à Boca Raton, en Floride (Etats-Unis), avait envisagé de se joindre ensuite à une parade de vétérans, qui défileront à 16H00 dans le centre de Carentan-les-Marais.

Il y a finalement renoncé, car il doit prendre la route pour «dîner avec M. Macron et le président américain Biden» à Paris, a annoncé à l’AFP son fils Bill. «Nous voulons qu’il préserve ses forces, il a été aux cérémonies (de commémoration, NDLR), c’est une semaine fatigante.»

Un bal de la Libération sera organisé samedi soir par la mairie, dans le cadre des commémorations du D-Day. «Les civils sont invités à s'habiller dans le thème des années 1940 et les soldats de la base américaine toute proche sont les bienvenus», a précisé Mme Pasquier.

Décoré en 2019 de la Légion d'honneur française par le président Emmanuel Macron, Harold Terens a été de nouveau honoré jeudi aux côtés de nombreux autres vétérans lors des cérémonies du D-Day.

Après la Seconde Guerre mondiale, il avait épousé Thelma, avec qui il a eu trois enfants. La mort de sa première épouse le laisse dévasté. Puis il rencontre trois ans plus tard Jeanne Swerlin, elle aussi veuve, et c'est le coup de foudre.

 

 


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.