Les familles des Pakistanais retenus en otage au Myanmar réclament leur libération

Des photos non datées de trois des six ressortissants pakistanais qui auraient été pris en otage par des escrocs au Myanmar. (Photo Fournie))
Des photos non datées de trois des six ressortissants pakistanais qui auraient été pris en otage par des escrocs au Myanmar. (Photo Fournie))
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Publié le Lundi 26 août 2024

Les familles des Pakistanais retenus en otage au Myanmar réclament leur libération

  • Des familles affirment que des Pakistanais ont été attirés par des offres d'emploi lucratives par des escrocs chinois opérant près de la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar.
  • Le porte-parole du consulat de Chine à Karachi déclare qu'il n'existe aucune preuve de l'implication de ressortissants chinois dans ces accusations "non fondées".

KARACHI : Les familles de six ressortissants pakistanais qui auraient été pris en "otage" par de faux escrocs au Myanmar ont lancé un appel aux autorités pakistanaises cette semaine pour obtenir leur libération, affirmant que leurs proches étaient soumis aux "pires formes de torture". 

Les familles des ressortissants pakistanais affirment qu'ils ont été attirés par un groupe d'escrocs chinois présumés en Thaïlande avec l'offre d'emplois lucratifs et qu'ils sont maintenant forcés de travailler jusqu'à 18 heures par jour et qu'ils sont torturés, notamment par la privation de sommeil et les chocs électriques, selon les membres de leurs familles. 

Arab News n'a pas pu vérifier de manière indépendante que les Pakistanais avaient été escroqués par des ressortissants chinois, mais un porte-parole du consulat de Chine à Karachi a déclaré que l'affaire était en cours d'examen, mais qu'il n'y avait jusqu'à présent aucune preuve de l'implication de ressortissants chinois dans ces accusations "non fondées". 

Bien que la nature exacte du travail que les Pakistanais seraient contraints d'effectuer ne soit pas connue, les escrocs avaient fixé un objectif de performance de 150 000 dollars par employé contre un salaire de 200 dollars par mois pendant les six premiers mois et de 500 dollars par mois par la suite pendant un an. 

Une copie du contrat d'une société appelée YONGQIAN Group, consultée par Arab News, ne précisait pas le type de travail que les Pakistanais devaient effectuer en échange de l'objectif de 150 000 dollars, mais indiquait que leur période d'emploi serait prolongée jusqu'à ce que l'objectif soit atteint, tandis que tout employé démissionnant avant 18 mois devrait payer 8 000 dollars à la société.

Dans un cas, Qamar Zaman, un Pakistanais travaillant en Thaïlande depuis 10 ans, a déclaré à Arab News qu'il avait invité son fils, Muhammad Zain, à venir dans le pays d'Asie du Sud-Est depuis la province pakistanaise du Pendjab il y a un mois et demi avec un visa familial pour créer une entreprise. 

Une connaissance de la famille Zaman, Shahid Mehmood, un autre Pakistanais de Sialkot, dans le Punjab, marié à une Thaïlandaise et père de deux enfants, a également convaincu Zaman d'envoyer son fils.

"Il (Mehmood) m'a dit qu'il avait une excellente offre et qu'il n'obtiendrait le poste que si mon fils l'accompagnait", a déclaré M. Zaman à Arab News, précisant que M. Mehmood n'était pas impliqué dans les escroqueries.

"Il a promis à mon fils un salaire lucratif, mais au lieu de cela, je me suis infligé un véritable enfer. Ma vie est maintenant pire que l'enfer lui-même".

Zaman a déclaré que son fils et Mehmood étaient désormais pris au piège d'une escroquerie au faux travail et qu'ils étaient entrés en contact avec lui en utilisant le "téléphone secret" de trois autres ressortissants pakistanais de la province de Sindh qui étaient également retenus en captivité du côté du Myanmar, à la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar.

"Papa, sors-moi d'ici avant que je ne meure", m'a-t-il supplié au téléphone, a raconté M. Zaman. "Il pleurait d'agonie.

Zaman, originaire de la ville de Gujrat, a déclaré qu'il avait déposé une plainte pour "enlèvement" de son fils auprès de la police thaïlandaise le 12 juin et qu'il s'efforçait de le ramener à la maison. 

Dans un autre cas, Muhammad Amir Hussain, originaire de Mandi Bahauddin, dans le Punjab, a également été "pris en otage" avec Zain et Mehmood, selon le père de Zain.

Dans un troisième cas, un habitant de Hyderabad, dans le Sindh, Ashiq Hussain, a écrit une lettre à l'ambassade du Pakistan au Myanmar pour dire que son fils Kashif Hussain, 22 ans, et deux de ses amis, Faraz Khan et Shehroz Khan, s'étaient rendus en Thaïlande le 19 février, mais qu'ils avaient rencontré à Bangkok des Chinois présumés qui leur avaient proposé de "bons emplois avec de beaux salaires" grâce à des visas de travail, les tentant ainsi de se rendre au Myanmar.

Selon la lettre, les escrocs ont pris les téléphones portables et d'autres documents des hommes et les ont obligés à travailler avec eux. Le fils de M. Hussain et ses amis ont réussi à utiliser un téléphone secret pour contacter leurs familles restées au pays, leur expliquant qu'ils avaient été menottés à leur arrivée dans l'établissement et qu'ils étaient désormais "contraints de travailler de longues heures sans pause".

M. Hussain a indiqué qu'il avait contacté l'ambassade du Pakistan au Myanmar après que son fils eut communiqué sa position à l'aide du téléphone secret. 

"Cela fait un mois et demi et nous n'avons toujours pas eu de nouvelles de l'ambassade du Pakistan", a déclaré le père.

Interrogée sur ces affaires, Mumtaz Zahra Baloch, porte-parole du ministère pakistanais des affaires étrangères, a déclaré qu'elle transmettrait les questions à l'ambassade du Pakistan au Myanmar et s'est refusée à tout autre commentaire. 

Entre-temps, les familles de ces hommes ont déclaré que la situation devenait "de plus en plus insupportable" pour eux au fil des jours.

"Ce sont des escrocs et il n'y a pas eu d'usine comme on l'avait promis à Shahid", a déclaré Zaman. "J'ai jeté mon fils en pâture aux loups et sa mère au Pakistan ne le sait même pas.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.