Harris parie que les Etats-Unis sont prêts à élire une présidente noire

Si elle bat Donald Trump en novembre, elle deviendra la première femme et la deuxième personne noire, après Barack Obama, à diriger la première puissance mondiale.  L'institut de sondages Pew Research avait établi, dans une enquête publiée en septembre 2023, que pour une majorité d'Américains, le genre n'avait pas d'impact sur les compétences requises pour être président. (AFP)
Si elle bat Donald Trump en novembre, elle deviendra la première femme et la deuxième personne noire, après Barack Obama, à diriger la première puissance mondiale. L'institut de sondages Pew Research avait établi, dans une enquête publiée en septembre 2023, que pour une majorité d'Américains, le genre n'avait pas d'impact sur les compétences requises pour être président. (AFP)
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Publié le Dimanche 18 août 2024

Harris parie que les Etats-Unis sont prêts à élire une présidente noire

  • "Toute ma carrière, j'ai entendu des gens dire, quand j'étais la première femme à me présenter et avant que je ne gagne, que les gens n'étaient pas prêts, que ce n'était pas le moment, que personne n'avait jamais fait ça avant. Je n'ai pas écouté"
  • L'institut de sondages Pew Research avait établi, dans une enquête publiée en septembre 2023, que pour une majorité d'Américains, le genre n'avait pas d'impact sur les compétences requises pour être président

WASHINGTON: L'Amérique est-elle prête à envoyer à la Maison Blanche une femme, noire et d'origine asiatique? La vice-présidente Kamala Harris, qui doit être investie officiellement la semaine prochaine par le Parti démocrate à Chicago, parie que oui.

"Toute ma carrière, j'ai entendu des gens dire, quand j'étais la première femme à me présenter et avant que je ne gagne, que les gens n'étaient pas prêts, que ce n'était pas le moment, que personne n'avait jamais fait ça avant. Je n'ai pas écouté", avait déclaré la démocrate en 2019.

Alors candidate à la primaire, elle avait dû abandonner une campagne qui ne décollait pas, avant d'être choisie comme colistière par Joe Biden.

Kamala Harris, 59 ans, née d'une mère indienne et d'un père jamaïcain, a été élue première procureure générale de Californie, avant de devenir la première vice-présidente de l'histoire américaine.

Obama et Clinton 

Si elle bat Donald Trump en novembre, elle deviendra la première femme et la deuxième personne noire, après Barack Obama, à diriger la première puissance mondiale.

L'institut de sondages Pew Research avait établi, dans une enquête publiée en septembre 2023, que pour une majorité d'Américains, le genre n'avait pas d'impact sur les compétences requises pour être président.

60% jugent par exemple qu'une femme présidente gèrerait la pression aussi bien qu'un homme, 27% estimant qu'elle ferait mieux.

"Avoir des dirigeantes est devenu la norme dans une partie du monde, mais les Etats-Unis n'ont pas encore fait cette expérience", constate Sonia Gipson Rankin, professeure de droit à l'université du Nouveau-Mexique.

Elle rappelle que la démocrate Hillary Clinton avait perdu en 2016 face à Donald Trump. Le républicain avait remporté plus de grands électeurs, mais la démocrate avait rassemblé la majorité des suffrages à l'échelle nationale.

« Discrimination stratégique »

"Le problème n'est pas que les électeurs eux-mêmes aient des préjugés" mais plutôt qu'ils estiment que le reste de la population "est bien plus raciste et sexiste qu'elle ne l'est en réalité", affirme Regina Bateson, professeure de sciences politiques à l'université du Colorado.

Cela conduit selon elle les cadres des partis et les grands donateurs à "être réticents, parce qu'ils craignent qu'une femme noire ait moins de chances d'être élue" qu'un homme blanc. Un phénomène que la chercheuse appelle la "discrimination stratégique".

Ce biais,qui conduit à écarter les profils jugés les moins rassembleurs "se manifeste souvent au niveau des primaires", les scrutins par lesquels les partis désignent leurs candidats, assure-t-elle.

Or Kamala Harris, qui a pris la relève de Joe Biden après le retrait du président octogénaire, "n'a pas eu à affronter de primaires", rappelle la chercheuse.

« Mecs blancs »

Flanquée de son colistier Tim Walz, homme blanc de 60 ans et gouverneur du Minnesota, Kamala Harris s'astreint à montrer sa capacité à convaincre l'ensemble des Américains, au-delà des appartenances ethniques et du genre, lors de meetings géants.

L'on y voit par exemple des t-shirts avec l'inscription "Les mecs blancs avec Harris" - le nom d'un collectif ayant rassemblé fin juillet près de 200.000 personnes lors d'une vidéoconférence qui a permis de récolter plus de quatre millions de dollars.

Donald Trump n'a pas attendu longtemps pour attaquer sa rivale démocrate sur ses origines.

Le milliardaire, privé de son "meilleur ennemi" depuis que Joe Biden a jeté l'éponge, a accusé la démocrate d'être "devenue noire" pour des raisons électoralistes.

Kamala Harris, qui a toujours revendiqué fièrement d'être noire et aussi d'avoir un héritage asiatique, a fustigé son "manque de respect".

Le colistier de l'ancien président, J.D. Vance, a lui choisi le registre du cliché misogyne, en attaquant les "vieilles filles à chat" du Parti démocrate, des femmes sans enfant "malheureuses" et qui, selon lui, "veulent rendre le reste du pays malheureux" avec elles.

Kamala Harris élève avec son mari Douglas Emhoff les enfants issus d'une précédente union de ce dernier. Elle n'a pas elle-même d'enfant biologique.

Les commentaires de J.D. Vance ont déclenché un tollé, relayé par des stars telles que Jennifer Aniston et Glenn Close, et ont été largement considérés comme un faux pas politique, dans un pays où le taux de fertilité est historiquement bas.

Le républicain assure depuis que ses propos ont été sortis de leur contexte.

 


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.