L'UE doit condamner les atrocités israéliennes lors d'une réunion au plus haut niveau , selon Human Rights Watch

Plus de 100 organisations de la société civile, dont HRW, ont demandé à l'UE, dans une lettre, d'entamer des discussions avec Saar sur la suspension potentielle de l'accord. (FILE/AFP)
Plus de 100 organisations de la société civile, dont HRW, ont demandé à l'UE, dans une lettre, d'entamer des discussions avec Saar sur la suspension potentielle de l'accord. (FILE/AFP)
Short Url
Publié le Lundi 24 février 2025

L'UE doit condamner les atrocités israéliennes lors d'une réunion au plus haut niveau , selon Human Rights Watch

  • « Il ne peut y avoir de statu quo avec un gouvernement responsable de crimes contre l'humanité et de génocide. »
  • Si l'UE ne change pas radicalement de cap, elle donnera carte blanche à de nouvelles exactions.

LONDRES : Human Rights Watch demande aux fonctionnaires de l'UE de condamner les atrocités et les violations du droit international commises par Israël lors de la réunion du Conseil d'association UE-Israël qui se tiendra lundi.

La réunion sera dirigée par la Haute représentante de l'UE, Kaja Kallas, et le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Mme Kallas sera rejointe par les ministres des Affaires étrangères de l'UE. Ensemble, ils devraient « signifier la fin de la réticence de l'Union à reconnaître et à sanctionner les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité, y compris l'apartheid, et les actes de génocide perpétrés par Israël », a déclaré HRW.

En février dernier, l'Espagne et l'Irlande ont demandé la suspension de l'accord d'association UE-Israël en raison des graves violations par Israël de ses obligations en matière de droits de l'homme. L'UE n'a pas encore répondu à cette demande.

Le Conseil d'association est la réunion bilatérale de haut niveau entre l'UE et Israël, organisée dans le cadre de l'accord.

La dernière réunion a eu lieu en octobre 2022, après une pause de dix ans initiée par Israël en raison du mécontentement suscité par la condamnation par l'UE de la construction de colonies dans les territoires occupés.

Claudio Francavilla, directeur associé pour l'UE à HRW, a déclaré : « Il ne peut y avoir de statu quo avec un gouvernement responsable de crimes contre l'humanité, y compris d'apartheid et de génocide, et dont le premier ministre en exercice est recherché pour crimes de guerre par la Cour pénale internationale.

« Le seul objectif de cette réunion du Conseil d'association devrait être de dénoncer ces crimes et d'annoncer des mesures qui auraient dû être prises depuis longtemps pour y répondre. 

Plus de 100 organisations de la société civile, dont Human Rights Watch, ont demandé à l'UE d'entamer des discussions avec Saar concernant la suspension potentielle de l'accord.

L'article 2 désigne les droits de l'homme et les principes démocratiques comme des « éléments essentiels » qui, s'ils sont violés, peuvent entraîner la suspension du traité.

HRW a documenté de nombreux abus commis par Israël durant le conflit à Gaza, notamment des crimes de guerre, des nettoyages ethniques, des crimes contre l'humanité et des actes de génocide.  

L'UE n'a encore adopté aucune mesure concrète pour faire pression sur les autorités israéliennes afin qu'elles mettent fin à ces abus, a averti HRW. Toute mesure prise par l'Union européenne doit en effet être approuvée à l'unanimité par ses 27 membres.

Plusieurs ministres des Affaires étrangères de l'UE ont critiqué la délivrance de mandats d'arrêt par la Cour pénale internationale à l'encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

L'UE a approuvé deux séries de sanctions contre les colons israéliens ayant commis des abus en Cisjordanie, mais n'est pas parvenue à punir les autorités ayant permis ces abus, selon HRW.

Les États membres de l'UE continuent également d'exporter des armes vers Israël, malgré le risque de complicité dans des crimes de guerre.

Dans le cadre d'une campagne de dénigrement menée par Israël, l'UE et ses États membres ont également suspendu, et dans certains cas totalement supprimé, leur soutien à l'Office de secours et de travaux des Nations unies, qui fournit des services vitaux aux réfugiés palestiniens.

M. Francavilla a déclaré : « La réticence de l'Europe à condamner et à sanctionner les atrocités commises par Israël a alimenté ces accusations de double standard.

« Si l'UE ne change pas radicalement de cap, elle donnera un blanc-seing à de nouveaux abus et continuera à saper l'engagement déclaré de l'UE en faveur des droits de l'homme et de l'ordre international fondé sur des règles.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Guerre Iran-Israël: une intervention du Hezbollah serait une «très mauvaise décision» 

 L'ambassadeur des États-Unis en Turquie et envoyé spécial pour la Syrie, Thomas Barrack, en visite au Liban. (AFP)
L'ambassadeur des États-Unis en Turquie et envoyé spécial pour la Syrie, Thomas Barrack, en visite au Liban. (AFP)
Short Url
  • "Je peux dire au nom du président (Donald) Trump, qui a été très clair à ce sujet (..) que ce serait une très, très, très mauvaise décision"
  • Le Hezbollah ressorti très amoindri de sa dernière guerre contre Israël en 2024, a dénoncé l'attaque israélienne sans précédent contre l'Iran la semaine dernière, sans annoncer son intention de prendre part à la guerre.

BEYROUTH: L'ambassadeur des États-Unis en Turquie et envoyé spécial pour la Syrie, Thomas Barrack, en visite au Liban, a déclaré jeudi depuis Beyrouth qu'une intervention du Hezbollah pro-iranien dans la guerre entre l'Iran et Israël serait une "très mauvaise décision".

"Je peux dire au nom du président (Donald) Trump, qui a été très clair à ce sujet (..) que ce serait une très, très, très mauvaise décision", a déclaré M. Barrack, en réponse à une question d'un journaliste concernant une éventuelle intervention dans la guerre en cours du mouvement chiite libanais.

Le Hezbollah ressorti très amoindri de sa dernière guerre contre Israël en 2024, a dénoncé l'attaque israélienne sans précédent contre l'Iran la semaine dernière, sans annoncer son intention de prendre part à la guerre.

De son côté, le ministère des Affaires étrangères au Liban avait fait état de discussions menées pour "épargner" au Liban de potentielles répercussions.

Lors de sa rencontre avec M. Barrack, le président de la République libanaise Joseph Aoun a déclaré que "des contacts sont en cours pour consacrer le monopole des armes" (par l'Etat), a indiqué la présidence sur X.

" Nous sommes déterminés à apporter notre aide… Nous espérons tous que le chaos se calmera rapidement et que la paix et la prospérité émergeront de cette phase", a ajouté M. Barrack devant les journalistes, après sa rencontre avec le président du Parlement libanais, Nabih Berri, allié du Hezbollah.

Ces déclarations interviennent alors que deux personnes ont été tuées dans la nuit de mercredi à jeudi dans le village de Kfar joz, dans le sud du Liban, par des frappes israéliennes selon le ministère de la Santé. Israël affirme avoir visé deux membres du Hezbollah.

Le Hezbollah avait ouvert un front début octobre 2023 en tirant des roquettes à partir du sud du Liban sur le nord d'Israël, disant agir en soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l'attaque sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Selon les dispositions du cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre entre le Hezbollah et Israël fin novembre, la formation pro-iranienne devait retirer ses forces et démanteler toute infrastructure militaire au sud du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne.

Mais Israël continue de mener quasi-quotidiennement des frappes, affirmant viser le Hezbollah, qui ne riposte pas.

 


Syrie: plus de deux millions de personnes sont rentrées chez elles, selon l'ONU

Le siège de l'ambassade d'Iran est photographié dans le quartier occidental de Mazzeh, à Damas, le 18 juin 2025. (AFP)
Le siège de l'ambassade d'Iran est photographié dans le quartier occidental de Mazzeh, à Damas, le 18 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Selon l'agence onusienne d'ici à la fin 2025, ce sont jusqu'à 1,5 million de Syriens venant de l'étranger et deux millions de déplacés internes qui pourraient retourner dans leurs foyers
  • Après 14 ans de guerre civile en Syrie et la chute d'Assad en décembre 2024, les premiers mois de cette année ont vu un nombre croissant de Syriens retourner chez eux

BEYROUTH: Plus de deux millions de réfugiés et déplacés internes sont rentrés chez eux en Syrie depuis la chute début décembre de Bachar al-Assad, a indiqué jeudi Filippo Grandi, le Haut-Commissaire des Nations unies aux réfugiés.

"Plus de deux millions de réfugiés et déplacés syriens sont rentrés chez eux depuis décembre — un signe d’espoir malgré les tensions régionales croissantes", s'est félicité M. Grandi sur X, avant une visite prévue en Syrie.

"Cela prouve que nous avons besoin de solutions politiques, non d’une nouvelle vague d’instabilité et de déplacements", a-t-il ajouté, depuis le Liban, où les autorités pressent pour un retour des réfugiés en Syrie.

Après 14 ans de guerre civile en Syrie et la chute d'Assad en décembre 2024, les premiers mois de cette année ont vu un nombre croissant de Syriens retourner chez eux.

Le HCR a indiqué qu'à la date du 12 juin, plus de 500.000 réfugiés étaient retournés en Syrie depuis la chute d'Assad.

Selon l'agence onusienne d'ici à la fin 2025, ce sont jusqu'à 1,5 million de Syriens venant de l'étranger et deux millions de déplacés internes qui pourraient retourner dans leurs foyers.

Malgré les retours, 13,5 millions de Syriens restent réfugiés en dehors du pays, ou déplacés internes.

Les nouvelles autorités ont hérité d'un pays à l'économie exsangue, aux infrastructures détruites, où la majorité des citoyens vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'ONU.

Elles comptent sur le soutien des pays du Golfe et occidentaux pour lancer la reconstruction, après la levée des sanctions imposées au précédent pouvoir par l'Union européenne et les États-Unis.

L'ONU en estime le coût à plus de 400 milliards de dollars.


Un hôpital et le secteur de Tel-Aviv touchés en Israël après des tirs de missiles iraniens

Des fumées s'élèvent d'un bâtiment du complexe hospitalier Soroka après qu'il ait été touché par un missile tiré depuis l'Iran à Be'er Sheva, en Israël, le 19 juin 2025. (AP)
Des fumées s'élèvent d'un bâtiment du complexe hospitalier Soroka après qu'il ait été touché par un missile tiré depuis l'Iran à Be'er Sheva, en Israël, le 19 juin 2025. (AP)
Short Url
  • Des frappes ont aussi touché les localités de Ramat Gan et Holon, dans le centre du pays, près de Tel-Aviv, ville côtière ciblée à plusieurs reprises par des missiles iraniens depuis le début de la guerre entre les deux pays le 13 juin
  • Selon le service de secours israélien Magen David Adom (MDA), au moins 47 personnes, trois dans un état grave et deux dans un état modéré, ont été blessées après les tirs de missiles iraniens jeudi

JERUSALEM: Un hôpital du sud d'Israël et deux villes dans la banlieue de Tel-Aviv ont été touchés jeudi matin après des tirs de missiles iraniens, faisant au moins 47 blessés selon les services de secours.

"Ce matin, les dictateurs terroristes iraniens ont tiré des missiles sur l'hôpital Soroka de Beersheva et sur des civils dans le centre du pays. Nous ferons payer un prix lourd aux tyrans de Téhéran", a déclaré le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, dans un message sur X.

Des images tournées par l'AFP montraient mercredi matin une colonne de fumée s'échappant de l'hôpital Soroka à Beersheva, qui fournit des soins à une grande partie des habitants du sud d'Israël et aux soldats blessés dans les opérations à Gaza.

"Les principaux dommages ont été enregistrés dans l’ancien bâtiment de chirurgie", dont les services avaient été évacués ces derniers jours, a déclaré mercredi un porte-parole de l'hôpital.

"Il n’y a pas de blessés graves parmi les patients ou le personnel, seulement des blessés légers et des personnes en état de choc", a-t-il dit, précisant que l'établissement n'admettrait plus de nouveaux patients sauf "cas urgents et vitaux".

Des frappes ont aussi touché les localités de Ramat Gan et Holon, dans le centre du pays, près de Tel-Aviv, ville côtière ciblée à plusieurs reprises par des missiles iraniens depuis le début de la guerre entre les deux pays le 13 juin.

Selon le service de secours israélien Magen David Adom (MDA), au moins 47 personnes, trois dans un état grave et deux dans un état modéré, ont été blessées après les tirs de missiles iraniens jeudi.

Dix-huit civils ont par ailleurs été blessés alors qu'ils couraient se mettre à l'abri, selon le MDA.

"Le lâche dictateur iranien [...] tire délibérément sur des hôpitaux et des immeubles résidentiels en Israël. Ce sont là des crimes de guerre parmi les plus graves, et (l'ayatollah Ali) Khamenei devra répondre de ses crimes", a déclaré le ministre de la Défense Israël Katz dans un communiqué.

Il a ajouté avoir donné l'ordre "d'intensifier les frappes contre les cibles stratégiques en Iran et contre les infrastructures du pouvoir à Téhéran, afin d’éliminer les menaces pesant sur l’État d’Israël et d'ébranler le régime des ayatollahs".

Après une attaque de dizaines de missiles iraniens particulièrement violente, l'alerte a été activée dans plusieurs régions d'Israël, où les habitants ont pris brièvement refuge dans les abris.

Des journalistes de l'AFP ont notamment rapporté avoir entendu de fortes explosions à Tel-Aviv et à Jérusalem.