Altercation Trump/Zelensky: la plupart des Européens font bloc derrière l'Ukraine

Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rencontrent dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rencontrent dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025. (AFP)
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Publié le Samedi 01 mars 2025

Altercation Trump/Zelensky: la plupart des Européens font bloc derrière l'Ukraine

  • La grande majorité des dirigeants européens ont fait bloc derrière l'Ukraine après la vive altercation ayant opposé à la Maison Blanche le président américain Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky
  • Une quinzaine de dirigeants européens doivent par ailleurs se retrouver lors d'un sommet dimanche à Londres, auquel devrait participer le président ukrainien, pour "faire avancer" leurs actions concernant l'Ukraine

PARIS: La grande majorité des dirigeants européens ont fait bloc derrière l'Ukraine après la vive altercation ayant opposé à la Maison Blanche le président américain Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, Moscou se félicitant toutefois de ce moment "historique".

Une quinzaine de dirigeants européens doivent par ailleurs se retrouver lors d'un sommet dimanche à Londres, auquel devrait participer le président ukrainien, pour "faire avancer" leurs actions concernant l'Ukraine et la sécurité. La cheffe de la diplomatie de l'UE Kaja Kallas a d'ores et déjà estimé que "le monde libre a besoin d'un nouveau leader".

Voici les principales réactions:

- UNION EUROPÉENNE: "Jamais seul" -

L'Union européenne a assuré le président Zelensky de son soutien indéfectible en lui disant: "Vous ne serez jamais seul."

"Soyez forts, soyez courageux, n'ayez pas peur", ont écrit les présidents de la Commission européenne Ursula von der Leyen et du Conseil Antonio Costa, disant à M. Zelensky: "Nous continuerons à travailler avec vous pour une paix juste et durable."

"Aujourd'hui, il est devenu clair que le monde libre a besoin d'un nouveau leader. C'est à nous, Européens, de relever ce défi", a exhorté de son côté la cheffe de la diplomatie de l'UE Kaja Kallas.

- RUSSIE: "Historique" et "retenue" de Trump -

"Historique", a réagi Kirill Dmitriev, le patron du Fonds russe d'investissement direct et un des négociateurs russes dans les pourparlers russo-américains qui se sont tenus le 18 février en Arabie saoudite.

La porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a estimé que le président américain avait fait preuve de "retenue" face à "l'ordure" Zelensky. La porte-parole a accusé le président ukrainien d'être "désagréable avec tout le monde". "Il mord la main qui l'a nourri", a-t-elle encore raillé.

"Pour la première fois, Trump a dit la vérité en face au clown cocaïné", a pour sa part affirmé l'ex-président Dmitri Medvedev, actuel numéro deux du Conseil de sécurité russe, faisant référence à M. Zelensky. "Le porc insolent a finalement reçu une bonne correction dans le Bureau ovale", a-t-il poursuivi.

- FRANCE: "Agresseur" russe -

"Il y a un agresseur qui est la Russie, il y a un peuple agressé qui est l'Ukraine", a déclaré le président français Emmanuel Macron.

"Il faut respecter ceux qui depuis le début se battent parce qu'ils se battent pour leur dignité, leur indépendance, pour leurs enfants et pour la sécurité de l'Europe", a poursuivi M. Macron. Et "si quelqu'un joue à la troisième guerre mondiale, il s'appelle Vladimir Poutine", le président russe.

Le président français, à la tête d'une des deux puissances nucléaires en Europe avec le Royaume-Uni, s'est dit prêt à "ouvrir la discussion" sur la dissuasion nucléaire européenne, après une demande en ce sens du futur chancelier allemand Friedrich Merz.

"Si les collègues veulent avancer vers une plus grande autonomie et des capacités de dissuasion, alors nous devrons ouvrir cette discussion très profondément stratégique. Elle a des composantes très sensibles et très confidentielles mais je suis disponible pour que cette discussion s'ouvre", a-t-il ajouté.

- ROYAUME-UNI: "Soutien indéfectible" et discussions -

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a fait savoir qu'il s'était entretenu avec MM. Trump et Zelensky. "Il garde un soutien indéfectible à l'Ukraine et fait tout ce qu'il peut pour trouver la voie vers une paix durable fondée sur la souveraineté et la sécurité de l'Ukraine", a indiqué une porte-parole.

Il "se réjouit d'accueillir dimanche des dirigeants internationaux, dont le président Zelensky", au sommet consacré à la guerre en Ukraine qu'il va organiser à Londres, a-t-elle ajouté.

- ALLEMAGNE: "Ne jamais confondre agresseur et victime" -

"Cher Volodymyr Zelensky, nous soutenons l'Ukraine dans les bons comme dans les moments difficiles", a écrit le futur chancelier allemand Friedrich Merz. "Nous ne devons jamais confondre l'agresseur et la victime dans cette terrible guerre", a-t-il insisté.

"Personne ne souhaite plus la paix que les citoyens et citoyennes d'Ukraine!", a réagi le chancelier sortant Olaf Scholz. "C'est pourquoi nous cherchons ensemble la voie vers une paix durable et juste. L'Ukraine peut compter sur l'Allemagne et sur l'Europe".

- ITALIE: un "sommet" pour "parler franchement" -

La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a appelé à la convocation "sans délai" d'un "sommet" entre les États-Unis, l'Europe et leurs alliés sur l'Ukraine "pour parler franchement de la façon dont nous entendons affronter les grands défis d'aujourd'hui, en commençant par l'Ukraine, qu'ensemble nous avons défendue ces dernières années".

- POLOGNE: les Ukrainiens "pas seuls" -

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a assuré le président ukrainien et ses compatriotes qu'ils n'étaient "pas seuls". "Chers @ZelenskyyUa, chers amis ukrainiens, vous n'êtes pas seuls", a écrit Donald Tusk.

- ESPAGNE: "Avec" l'Ukraine -

"Ukraine, l'Espagne est avec toi", a déclaré le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.

Le dirigeant socialiste espagnol, qui a toujours activement soutenu l'Ukraine depuis l'invasion de ce pays par la Russie il y a trois ans, a promis lundi de débloquer cette année un nouveau plan de soutien militaire à Kiev, d'un montant d'un milliard d'euros.

- PAYS-BAS: soutien "intact" -

"Le soutien des Pays-Bas à l'Ukraine reste intact. Surtout maintenant", a déclaré le Premier ministre Dick Schoof. "Nous voulons une paix durable et la fin de la guerre d'agression que la Russie a déclenchée."

- HONGRIE: "Merci" Trump! -

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a remercié vendredi Donald Trump pour avoir "défendu courageusement la paix", après sa vive altercation avec Volodymyr Zelensky.

"Les hommes forts font la paix, les hommes faibles font la guerre. Aujourd'hui le président Donald Trump a défendu courageusement la paix. Même si c'est dur à digérer pour beaucoup. Merci, M. le président!", a écrit M. Orban.

- UKRAINE: "Paix sans garanties" impossible -

"La paix sans garanties n'est pas possible", a martelé le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal. "Le président Zelensky a raison (...) Un cessez-le-feu sans garanties est la voie vers l'occupation russe de tout le continent européen", a ajouté M. Chmygal.

- CANADA, AUSTRALIE, IRLANDE... -

D'autres pays occidentaux ont fait part de leur soutien à Kiev, le Canada soulignant que l'Ukraine se battait pour sa liberté mais aussi pour "la nôtre".

L'Australie et la Nouvelle-Zélande, proches alliés de Washington, ont fait part de leur solidarité avec l'Ukraine.

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a affirmé que son pays "se tiendra aux côtés de l'Ukraine" aussi longtemps que nécessaire et dénoncé les "visées impérialistes" de Vladimir Poutine.

La Nouvelle-Zélande restera "inébranlable dans son soutien à l'Ukraine", pour défendre une "nation fière, démocratique et souveraine mais aussi le droit international", a souligné le Premier ministre néo-zélandais, Christopher Luxon.

Le Danemark s'est dit "fier d'être aux côtés de l'Ukraine et du peuple ukrainien, tandis que l'Irlande, par la voix de son Premier ministre Micheal Martin a souligné que "l'Ukraine méritait une paix durable et juste" dans l'"intérêt de tous".

"Une Suède unie est derrière nos amis en Ukraine", a également écrit le Premier ministre suédois Ulf Kristersson. "Slava Ukraini!" ("Gloire à l'Ukraine!").


Trump affirme qu'il ne tolérera pas la poursuite du procès intenté à l'encontre de Netanyahu

Le président américain Donald Trump répond aux questions lors d'une conférence de presse sur les récentes décisions de la Cour suprême dans la salle de presse de la Maison Blanche, le 27 juin 2025 à Washington, DC. (Photo par JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)
Le président américain Donald Trump répond aux questions lors d'une conférence de presse sur les récentes décisions de la Cour suprême dans la salle de presse de la Maison Blanche, le 27 juin 2025 à Washington, DC. (Photo par JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)
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  • « Les États-Unis d'Amérique dépensent des milliards de dollars par an, bien plus que n'importe quelle autre nation, pour protéger et soutenir Israël », a écrit le président américain sur sa plateforme Truth Social.
  • Un tribunal israélien a rejeté la demande de Benjamin Netanyahu de suspendre pendant deux semaines ses auditions dans le cadre de son procès pour corruption.

WASHINGTON : Le président américain Donald Trump a déclaré samedi qu'il ne « tolèrera pas » la poursuite du procès pour corruption visant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dont il avait déjà réclamé l'annulation.

« Les États-Unis d'Amérique dépensent des milliards de dollars par an, bien plus que n'importe quelle autre nation, pour protéger et soutenir Israël », a écrit le président américain sur sa plateforme Truth Social.

« Nous n'allons pas tolérer cela », a-t-il ajouté en référence au procès en cours dans ce pays.

Benjamin Netanyahu « est en train de négocier un accord avec le Hamas qui inclurait la libération des otages. « Comment se fait-il que le Premier ministre d'Israël soit contraint de rester toute la journée dans une salle d'audience ? », a poursuivi Donald Trump, avant de s'envoler pour la France.

Vendredi, un tribunal israélien a rejeté la demande de Benjamin Netanyahu de suspendre pendant deux semaines ses auditions dans le cadre de son procès pour corruption.

L'avocat du Premier ministre israélien avait demandé le report des auditions, devant reprendre la semaine prochaine, en invoquant les « développements dans la région et le monde », après la guerre avec l'Iran et le conflit à Gaza qui n'est pas près de prendre fin.

Il a par la suite soumis à la cour une nouvelle demande d'annulation des deux prochaines audiences.

Mercredi, Donald Trump avait déjà appelé à l'annulation du procès, qu'il avait qualifié de « chasse aux sorcières ». Il avait sinon préconisé qu'une grâce soit « accordée à un grand héros », au lendemain du cessez-le-feu entre Israël et l'Iran.

M. Netanyahu a nié toute malversation au cours du procès, reporté à plusieurs reprises depuis son ouverture en mai 2020.

Il est accusé, avec son épouse Sara Netanyahu, d'avoir accepté, en échange de faveurs politiques, des produits de luxe d'une valeur de plus de 260 000 dollars de la part de milliardaires, tels que cigares, bijoux et champagne.

Il est également accusé d'avoir tenté de négocier une couverture plus favorable dans deux médias israéliens dans deux autres affaires.


Trump assure qu'un cessez-le-feu à Gaza est "proche", peut-être dès "la semaine prochaine"

Un convoi de camions transportant de l'aide roule après être entré dans la bande de Gaza par le point de passage de Zikim, contrôlé par Israël, à l'ouest de Beit Lahia, dans le nord du territoire palestinien assiégé, le 25 juin 2025. (AFP)
Un convoi de camions transportant de l'aide roule après être entré dans la bande de Gaza par le point de passage de Zikim, contrôlé par Israël, à l'ouest de Beit Lahia, dans le nord du territoire palestinien assiégé, le 25 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump a assuré vendredi qu'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza était "proche" et pourrait intervenir dès "la semaine prochaine"
  • Il a par ailleurs abordé la question de l'aide humanitaire, sujet sur lequel le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a dénoncé vendredi un système "militarisé" de distribution qui "tue des gens"

Gaza, Territoires palestiniens: Donald Trump a assuré vendredi qu'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza était "proche" et pourrait intervenir dès "la semaine prochaine" pour mettre fin à la guerre dévastatrice qui fait rage depuis plus de vingt mois dans le territoire palestinien.

"Nous pensons que nous aurons un cessez-le-feu dès la semaine prochaine", a déclaré vendredi le président américain, qui avait déjà estimé mercredi que de "grands progrès" avaient été réalisés.

Il a par ailleurs abordé la question de l'aide humanitaire, sujet sur lequel le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a dénoncé vendredi un système "militarisé" de distribution qui "tue des gens".

"Nous fournissons, comme vous le savez, beaucoup d'argent et de nourriture à cette zone", a fait valoir Donald Trump, évoquant "ces foules de gens qui n'ont rien à manger".

Israël a imposé début mars au territoire palestinien un blocus humanitaire qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité. Celui-ci n'a été que partiellement assoupli fin mai, date à laquelle la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par Israël et les Etats-Unis, a commencé ses distributions dans des centres.

Washington a annoncé jeudi avoir débloqué 30 millions de dollars pour financer cette fondation, dont les opérations de distribution d'aide donnent lieu régulièrement à des scènes chaotiques et meurtrières, une situation dénoncée vendredi par

La Défense civile dans le territoire palestinien a annoncé vendredi la mort de 80 personnes dans des frappes ou tirs de l'armée israélienne, dont 10 tuées une fois de plus en attendant de l'aide humanitaire.

Jeudi, ce sont 65 Palestiniens qui avaient été tués par des tirs israéliens, selon les secours, dont sept venus chercher de l'assistance dans un centre de GHF.

"Les gens sont tués simplement en essayant de nourrir leurs familles et eux-mêmes. Aller chercher de la nourriture ne doit jamais être une condamnation à mort", a tonné devant la presse à New York le secrétaire général de l'ONU. La GHF a "fourni directement plus de 46 millions de repas aux civils palestiniens" depuis le début de ses distributions fin mai, a réagi le ministère israélien des Affaires étrangères, "pourtant, l'ONU fait tout ce qu'elle peut pour s'opposer à cet effort", et ce ce faisant elle "s'aligne sur le Hamas".

- "Simulacre de distribution" -

L'ONG Médecins sans frontières (MSF), présente à Gaza, avait réclamé plus tôt le démantèlement de la GHF, l'accusant d'être "un simulacre de distribution alimentaire qui produit des massacres à la chaîne".

Dans un communiqué, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté des "mensonges malveillants" du journal de gauche Haaretz, selon lequel des soldats auraient reçu ordre de tirer sur des civils désarmés attendant de recevoir cette aide humanitaire.

M. Netanyahu a rejeté tout aussi "catégoriquement les accusations odieuses de meurtre rituel" publiées dans le même journal.

Le "meurtre rituel" est une calomnie antisémite remontant au moins au Moyen-Age selon laquelle les juifs assassineraient des enfants non juifs pour les besoins de leur culte.

Sur les 80 personnes tuées vendredi, dix "attendaient de l'aide humanitaire" dans trois endroits différents du territoire palestinien, d'après un porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle examinait les informations de la Défense civile mais a nié catégoriquement que ses soldats aient ouvert le feu sur des personnes attendant de l'aide dans le centre de la bande de Gaza, où M. Bassal a fait état d'un mort.

Six autres ont perdu la vie dans le sud en tentant de gagner un site de distribution de colis-repas de la GHF, et trois en attendant de l'aide au sud-ouest de Gaza-ville (nord), toujours selon la Défense civile.

- 550 morts depuis fin mai -

Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, près de 550 personnes ont été tuées et plus de 4.000 blessées dans des queues immenses se formant en vue d'atteindre divers centres de distribution d'aide humanitaire depuis que la GHF y a commencé ses opérations fin mai.

Cette dernière nie que des tirs meurtriers surviennent à proximité immédiate de ses points de distribution.

Sur le terrain, les combats continuent de faire rage entre l'armée israélienne et les groupes armés palestiniens.

D'eux d'entre eux, les Brigades al-Qassam, branche armée du mouvement islamiste Hamas, et les Brigades al-Quds, branche armée du Jihad islamique, mouvement allié au Hamas, ont revendiqué des tirs contre des soldats israéliens.

Israël poursuit ses opérations à Gaza dans le cadre d'une offensive visant selon lui à anéantir le Hamas, en représailles à l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.

Le 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

L'opération de représailles israéliennes a entraîné la mort de 56.331 Palestiniens, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.


Détente commerciale entre Etats-Unis et Chine, mais Trump rompt avec le Canada

Le Premier ministre canadien Mark Carney et le président américain Donald Trump arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney et le président américain Donald Trump arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
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  • Chine et Etats-Unis se sont accordés sur un cadre général pour lisser leurs différends commerciaux, mais Donald Trump a ouvert un nouveau front vendredi en annonçant la rupture des négociations avec le Canada
  • Le président américain a justifié l'arrêt des discussions avec son voisin du nord par l'entrée en vigueur prochaine (30 juin), d'une nouvelle taxe sur les services numériques (TSN)

NEW YORK: Chine et Etats-Unis se sont accordés sur un cadre général pour lisser leurs différends commerciaux, mais Donald Trump a ouvert un nouveau front vendredi en annonçant la rupture des négociations avec le Canada.

Le président américain a justifié l'arrêt des discussions avec son voisin du nord par l'entrée en vigueur prochaine (30 juin), d'une nouvelle taxe sur les services numériques (TSN).

Cette ponction de 3% sur les revenus tirés de la publicité en ligne, des plateformes de vente, des réseaux sociaux ou de la vente de données personnelles va toucher particulièrement les géants américains de la tech.

Donald Trump a qualifié cette taxe de "scandaleuse" sur son application Truth Social et indiqué que les Etats-Unis communiqueraient, dans les sept jours, au Canada le niveau des droits de douane qui lui sera imposé.

"Nous allons continuer à mener ces négociations complexes, dans l'intérêt supérieur des Canadiens", a promis le Premier ministre canadien Mark Carney.

La sortie du chef de l'Etat américain a douché les marchés financiers et propulsé Wall Street dans le rouge, alors que deux de ses trois principaux indices venaient d'enregistrer de nouveaux records.

Les investisseurs s'étaient initialement réjouis vendredi de voir Pékin confirmer qu'un consensus avait été trouvé avec les Etats-Unis pour éviter une guerre commerciale entre les deux premières économies mondiales.

Après des pourparlers à Genève (Suisse) en mai, Washington et Pékin étaient convenus d'un cessez-le-feu commercial et avaient accepté de réduire temporairement les droits de douane prohibitifs sur leurs produits respectifs.

La Chine s'était également engagée à alléger certaines contremesures non douanières. Mais des responsables américains ont ensuite accusé Pékin de violer l'accord, et notamment de traîner des pieds pour délivrer des licences d'exportation de terres rares.

Les terres rares sont des métaux utilisés dans une large variété de produits tels que les smartphones, les turbines des éoliennes ou les véhicules électriques. Elles sont essentielles à l'économie mondiale moderne.

- 25% pour les autres ? -

Mi-juin, Washington et Pékin s'étaient finalement accordés, lors de nouvelles discussions à Londres, pour remettre l'accord trouvé à Genève sur les rails.

C'est cet accord, portant notamment sur l'accélération des expéditions de terres rares vers les États-Unis, que Donald Trump s'est félicité jeudi d'avoir "signé", avant que la Chine en fasse également état, vendredi.

L'humeur était d'autant plus positive que l'exécutif américain a semblé disposé à reporter la date butoir pour les négociations sur les droits de douane avec les autres partenaires commerciaux des Etats-Unis, pour l'instant fixée au 9 juillet.

Le ministre américain des Finances, Scott Bessent, a déclaré vendredi sur la chaîne Fox Business que les pourparlers pourraient se conclure "d'ici Labor Day", la fête du travail qui tombe, cette année, le 1er septembre.

Mais, une fois encore, Donald Trump a pris tout le monde à contre-pied en prévenant qu'un renvoi de juillet à septembre n'était pas acté.

"On pourrait allonger les délais, mais aussi les raccourcir", a-t-il dit lors d'un point de presse. "J'aimerais bien faire plus court et envoyer à tout le monde une lettre pour leur dire: félicitations, vous allez payer 25%" de droits de douane.

Ce taux serait nettement supérieur aux 10% appliqués à l'ensemble des pays qui exportent aux Etats-Unis, à l'exception de la Chine, et que de nombreuses nations espéraient conserver.

"La Chine espère que les Etats-Unis avanceront dans le même sens qu'elle", a indiqué dans un communiqué le ministère chinois du Commerce, en confirmant que Pékin et Washington avaient scellé leur accord.

"La Chine procédera en vertu de la loi à l'examen et à l'approbation des demandes d'exportations relatives aux articles soumis à contrôle qui satisfont aux exigences", a-t-on poursuivi de même source.

"Les États-Unis, en conséquence, vont lever une série de mesures restrictives à l'égard de la Chine", a complété le ministère chinois.

Aucune précision supplémentaire n'a été apportée dans l'immédiat.

La priorité absolue pour les États-Unis était de garantir leur accès aux terres rares. La Chine en est le premier producteur mondial.

Mais les flux chinois en direction des entreprises étrangères ont ralenti depuis début avril, lorsque Pékin a commencé à imposer aux producteurs nationaux l'obtention d'un permis pour pouvoir exporter sept types de terres rares.

La décision a été largement perçue comme une mesure de rétorsion face aux droits de douane américains sur les biens chinois.