Vaste partenariat entre Washington et Kiev, attaque russe à Odessa

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky rencontre le président américain Donald Trump en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 26 avril 2025. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky rencontre le président américain Donald Trump en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 26 avril 2025. (AFP)
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Publié le Jeudi 01 mai 2025

Vaste partenariat entre Washington et Kiev, attaque russe à Odessa

  • Cet accord américano-ukrainien intervient en parallèle à de multiples tractations diplomatiques en cours pour trouver une issue au conflit, trois ans après son déclenchement par la Russie
  • La ministre ukrainienne de l'Economie, Ioulia Svyrydenko, qui a fait le déplacement à Washington pour signer le document, a estimé mercredi que le fonds créé avec les Etats-Unis "attirera des investissements mondiaux dans notre pays"

WASHINGTON: Les Etats-Unis et l'Ukraine ont signé à Washington un vaste partenariat mettant en place un fonds d'investissement pour la reconstruction de ce pays ravagé par la guerre et donnant aux Américains un accès à ses ressources naturelles, un accord qui a été suivi jeudi par une frappe russe meurtrière dans la ville méridionale d'Odessa.

Cet accord américano-ukrainien intervient en parallèle à de multiples tractations diplomatiques en cours pour trouver une issue au conflit, trois ans après son déclenchement par la Russie.

La ministre ukrainienne de l'Economie, Ioulia Svyrydenko, qui a fait le déplacement à Washington pour signer le document, a estimé mercredi que le fonds créé avec les Etats-Unis "attirera des investissements mondiaux dans notre pays".

L'accord avec Washington financera des "projets d'extraction de minerais, de pétrole et de gaz", a-t-elle précisé sur Facebook. Mais l'Ukraine "conserve l'entière propriété et le contrôle de ces ressources" y compris le sous-sol, et ce sera "l'Etat ukrainien qui détermine où et quoi extraire", a assuré la ministre.

Selon le Trésor américain, cet accord "reconnaît l'importante aide financière et matérielle que le peuple américain a fournie à la défense de l'Ukraine depuis l'invasion à grande échelle de la Russie" -- une expression très rarement utilisée par Washington depuis le retour au pouvoir de Donald Trump.

"Très bonne chose" 

Les Etats-Unis ont fourni, sous le précédent gouvernement de Joe Biden, des dizaines de milliards de dollars d'aide à l'Ukraine.

Donald Trump "veut que les deux parties s'assoient à la table, maintenant, en montrant que les États-Unis ont un intérêt économique en Ukraine", a souligné le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent sur Fox News.

"C'est un signal pour les dirigeants russes. C'est aussi un signal pour le peuple américain que nous avons une chance de participer, d'obtenir (...) une compensation" pour les financements et armes fournies à l'Ukraine, a-t-il poursuivi.

Le projet d'accord a été depuis des semaines au coeur de tensions entre Kiev et Washington, dont le soutien est crucial pour l'Ukraine.

Une précédente mouture de ce texte aurait dû être signée lors de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche fin février, mais son altercation inédite avec son homologue américain, sous les caméras, avait précipité son départ et annulé la signature de l'accord.

Une nouvelle version, proposée par Washington en mars, avait été jugée très défavorable par des députés ukrainiens et des médias.

Au fil des négociations, ce document a pu être transformé en une version plus acceptable pour Kiev, selon des responsables ukrainiens.

Un démocrate américain du Congrès, Gregory Meeks, a cependant dénoncé mercredi soir une "extorsion" de Donald Trump.

"Bel accord" 

"C'est vraiment un bel accord international équitable entre les gouvernements américain et ukrainien concernant des investissements communs dans le développement et la reconstruction de l'Ukraine", s'était félicité à la télévision nationale le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal avant l'annonce de la signature du texte.

"Aucune dette, aucune aide" accordée avant la signature "ne fait partie de cet accord", avait assuré Denys Chmygal.

Le document doit encore être ratifié par le Parlement ukrainien après sa signature.

Il ne semble pas comporter de garanties de sécurité américaines face à la Russie, pourtant demandées par l'Ukraine, un point sur lequel insistait Volodymyr Zelensky.

"Cet accord montre clairement à la Russie que l'administration Trump est engagée à un processus de paix centré sur une Ukraine libre, souveraine et prospère sur le long terme", écrit le secrétaire au Trésor Scott Bessent dans le communiqué.

Le texte met en place un "fonds d'investissement pour investir dans la reconstruction" de l'Ukraine, lequel fonds sera financé et géré à parts égales par Ukrainiens et Américains.

La quantité de richesses minières que renferme le sol ukrainien reste peu claire, la plupart de ces ressources étant inexploitées, difficiles à extraire ou de facto sous contrôle russe, car se trouvant dans des territoires occupés par l'armée russe.

"Désir de tuer" 

Cette dernière a tiré un drone sur une zone résidentielle à Odessa, dans le sud de l'Ukraine, tuant deux personnes et blessant cinq autres, a annoncé tôt jeudi le gouverneur de la région sur Telegram. Les services d'urgence ukrainiens ont dénoncé une "attaque russe massive".

Simultanément, des explosions ont été entendues dans un quartier de la ville de Soumy et des alertes anti-aériennes déclenchées, entre autres, dans les régions de Kiev, Kharkiv, Tcherniguiv, Soumy, Donetsk, Dnipropetrovsk, Zaporijjia.

A Odessa, une "attaque ennemie a endommagé, des immeubles résidentiels, des maisons, un supermarché, une école et des voitures", a annoncé sur son compte Telegram le gouverneur local Oleg Kiper, mentionnant deux personnes tuées et cinq autres blessées par une frappe de drone russe.

Le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermark, a appelé sur Telegram à pousser avec les Etats-Unis "pour un cessez-le-feu complet".

Le président russe Vladimir Poutine "aura constamment le désir de tuer, jusqu'à la fin de ses jours, mais la diplomatie couplée à des moyens économiques énergiques d'influence contraindront la Russie à arrêter la guerre", a écrit M. Iermark.


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.