PARIS : Organisateur de festivals à Téhéran lors de la précédente décennie, Pedram Niksirat tente l'aventure à Paris cette semaine avec la première édition du Saazbuzz Jazz Festival, un événement alliant jazz, musiques orientales et perses.
Après les festivals Terhan Jazz Nights et Southern Nights Festival organisés dans la capitale iranienne entre 2015 et 2020, Pedram Niksirat s'est installé à Paris en 2023 et investira le New Morning et le Trianon avec ce nouvel événement, de mercredi à vendredi.
Le premier soir, il permettra de découvrir la musique persane, interprétée par un groupe de musiciens venus d'Iran et de la diaspora iranienne à travers le monde, avec à leur tête la chanteuse Delaram Kamareh et le joueur de tar Milad Derakshani.
La deuxième soirée plongera le public dans une ambiance moyen-orientale et méditerranéenne, tandis que la dernière sera plus axée sur le jazz, avec notamment la formation du pianiste palestinien Faraj Suleiman, qui réside en France.
« J'ai toujours été passionné par les collaborations entre musiciens de différentes cultures », a-t-il confié à l'AFP.
Dans son pays, « il y a eu beaucoup de défis : obtenir les autorisations, effectuer les demandes de visas pour les musiciens étrangers, faire face à l'instabilité économique... Tout pouvait changer d'une année sur l'autre, mais cela a été une expérience incroyable », ajoute-t-il.
Il était notamment parvenu à attirer dans ses festivals des musiciens étrangers de jazz et de musiques du monde comme Nguyen Lê, Titi Robin et Jose Luis Monton, avant d'abandonner.
« Tout n'était qu'une question de survie à court terme. On passe des mois à préparer quelque chose et, soudain, c'est annulé à cause d'une nouvelle règle, d'un changement politique ou d'une barrière inattendue. Cette incertitude constante use », souligne Pedram Niksirat.
En septembre 2023, Pedram Niksirat finit par quitter son pays pour s'installer à Paris.
« Bien sûr, j'ai aussi rencontré des difficultés financières pour monter cette première édition à Paris, reconnaît-il. Mais, à la différence de l'Iran, ici je peux planifier et construire quelque chose qui a un avenir. »
Le nom de son festival, Saazbuzz (qui signifie « passionné de musique » en farsi), est aussi celui du site internet qu'il avait lancé en 2013 et qui a joué un rôle décisif dans la suite de son parcours dans le monde de la musique grâce à son succès. Il l'a récemment désactivé en Iran.