Le Hezbollah suspend les manifestations à Beyrouth dans l'attente des pourparlers de Barrack sur les armes

L'ambassadeur des États-Unis en Turquie et envoyé spécial des États-Unis pour la Syrie, Thomas Barrack, s'exprime après avoir rencontré le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, à Beyrouth, au Liban, le 21 juillet 2025. (Reuters)
L'ambassadeur des États-Unis en Turquie et envoyé spécial des États-Unis pour la Syrie, Thomas Barrack, s'exprime après avoir rencontré le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, à Beyrouth, au Liban, le 21 juillet 2025. (Reuters)
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Publié le Mardi 26 août 2025

Le Hezbollah suspend les manifestations à Beyrouth dans l'attente des pourparlers de Barrack sur les armes

  • Cette décision est intervenue quelques heures après que les deux groupes aient appelé "les travailleurs et leurs syndicats" à se rassembler mercredi après-midi sur la place Riyad Al-Solh, au cœur de Beyrouth
  • L'appel à descendre dans la rue et l'annonce de son report sont intervenus à la veille de rencontres cruciales avec l'émissaire américain Thomas Barrack

BEYROUTH : Le Hezbollah et son allié, le Mouvement Amal, ont retiré l'invitation conjointe lancée lundi à leurs partisans à descendre dans la rue pour protester contre une décision du gouvernement limitant la possession d'armes à l'État libanais.

Cette décision est intervenue quelques heures après que les deux groupes eurent appelé "les travailleurs et leurs syndicats" à se rassembler mercredi après-midi sur la place Riyad Al-Solh, au cœur de Beyrouth, à quelques mètres du siège du gouvernement, pour dénoncer la décision du cabinet et défendre "le caractère sacré de la résistance et de son arme noble", une décision qu'ils ont qualifiée de "contraire à l'intérêt national suprême et à la formule de la coexistence".

L'appel à descendre dans la rue et l'annonce ultérieure de son report sont intervenus à la veille de réunions cruciales avec l'envoyé américain Thomas Barrack, qui est attendu à Beyrouth mardi pour transmettre la réponse d'Israël à une proposition américano-libanaise sur la mise en œuvre des conditions du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. La suspension des manifestations indique que le Hezbollah et Amal attendent l'issue des discussions avec Barrack avant d'intensifier leur opposition à la décision du gouvernement.

Une source ministérielle a déclaré à Arab News que "des communications ont eu lieu entre les décideurs, y compris le président du Parlement Nabih Berri, l'architecte de l'accord de cessez-le-feu, et ont conclu qu'il n'était pas permis de devancer l'arrivée de Barrack à Beyrouth et les réponses israéliennes qu'il pourrait apporter, ni de devancer la prochaine session du Conseil des ministres, au cours de laquelle l'armée libanaise doit présenter son plan de retrait des armes illégales".

M. Barrack, qui a jusqu'à présent adopté une approche "progressive" dans ses efforts diplomatiques, a rencontré le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Tel-Aviv le week-end dernier. Le bureau de ce dernier a déclaré lundi qu'"Israël réduira progressivement sa présence au Liban si les forces de sécurité libanaises prennent des mesures pour désarmer le Hezbollah".

Le bureau de M. Netanyahu a déclaré dans un communiqué que Tel Aviv "apprécie les mesures prises par le Liban concernant la restriction des armes d'ici la fin de l'année, et considère cette décision comme fondamentale et comme une occasion pour le Liban de retrouver sa souveraineté et de mettre en place ses institutions".

"Israël prendra des mesures réciproques, y compris une réduction progressive de la présence de l'armée israélienne, en coordination avec les États-Unis.

La déclaration ajoute que "le moment est venu de travailler avec le Liban dans un esprit de coopération en vue de désarmer le Hezbollah. Israël est prêt à soutenir le Liban dans ses efforts pour désarmer le Hezbollah et à travailler ensemble à un avenir plus sûr et plus stable pour les deux pays".

La radio de l'armée israélienne a rapporté que Tel Aviv a accepté un "retrait progressif" des cinq points situés le long de la frontière avec le Liban, "à condition que le désarmement du Hezbollah commence", et que ces positions ne font pas partie de l'accord de cessez-le-feu, mais plutôt d'un fait accompli imposé par Israël, qui établira ces positions.

Depuis la fin de la guerre entre le Hezbollah et Israël en octobre, le Liban a exigé à plusieurs reprises le retrait d'Israël de cinq collines stratégiques de la zone frontalière qu'il a occupées lors de sa dernière guerre terrestre contre le groupe, la fin des agressions contre le Liban, la libération des prisonniers et la reconstruction de la région frontalière brûlée.

La décision du gouvernement libanais de restreindre le contrôle des armes à l'État a suscité des tensions internes au cours des deux dernières semaines, particulièrement évidentes entre le Hezbollah, d'une part, et le président et le premier ministre, d'autre part.

La semaine dernière, le secrétaire général du Hezbollah, Sheikh Naim Qassem, a menacé de descendre dans la rue en réponse à la décision du gouvernement. À la mi-août, il a déclaré que le Hezbollah "ne rendra pas ses armes" et que le parti "mènera une bataille, si nécessaire", menaçant qu'"il n'y aura pas de vie pour le Liban" si le gouvernement affronte le groupe. Il a mis en garde contre le risque de désordre et de guerre civile si le Hezbollah était désarmé. Cette prise de position a suscité des réactions internes de condamnation.

Au cours des dernières 48 heures, le Hezbollah, par l'intermédiaire de ses militants sur les médias sociaux, a fait circuler des informations provenant de sources non précisées concernant "l'intention d'Israël d'établir une zone tampon dans le sud du Liban englobant 14 villages", accompagnées d'une carte utilisée par Israël dans ses opérations sur le terrain dans la région.

Toutefois, le président libanais Joseph Aoun s'est empressé de démentir ces allégations dimanche soir, affirmant que "le Liban n'a pas été officiellement informé de quoi que ce soit qui ait circulé au sujet de l'établissement d'une zone tampon". M. Aoun a souligné "l'importance de renouveler (le mandat) des forces de la FINUL, jusqu'à ce que la résolution 1701 soit pleinement mise en œuvre, y compris le retrait d'Israël des territoires qu'il contrôle, la libération des détenus et le déploiement complet de l'armée libanaise jusqu'à la frontière internationalement reconnue".

L'écrivain politique Ali Al-Amin a déclaré à Arab News que "le Hezbollah évolue sans horizon politique. Chaque prise de position de ses responsables, la dernière en date étant l'appel à descendre dans la rue, conduit à une nouvelle perte de prestige du parti et l'enferme dans une situation difficile après l'autre".

Al-Amin estime que "par calcul politique, le Hezbollah est un perdant et peut devenir une cible facile tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. S'il reste attaché à ces positions inconsidérées, les pertes s'étendront dans son propre environnement, et de nombreux chiites pourraient plus tard désavouer ses actions".

La première phase de la remise des armes des camps de réfugiés palestiniens à l'armée libanaise a débuté jeudi dernier, marquant le début d'un processus qui se déroulera par étapes au cours des prochaines semaines.

Lundi, des avions de reconnaissance israéliens ont violé l'espace aérien de Beyrouth et de sa banlieue sud.


Israël: l'armée annonce que les quatre dépouilles d'otages rendues lundi ont été identifiées

Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
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  • "A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés"
  • L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale

JERUSALEM: Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne.

"A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés, dont les noms n'ont pas encore été autorisés à être publiés par leurs familles, que leurs proches ont été ramenés pour être enterrés", indique un communiqué militaire.

Guy Illouz avait été enlevé au festival de musique Nova, théâtre du plus grand massacre (plus de 370 morts) perpétré par les commandos du Hamas le 7 octobre 2023. Etudiant en agriculture, Bipin Joshi avait été enlevé au kibboutz Aloumim.

"Guy Illouz, 26 ans au moment de son décès, a été blessé et enlevé vivant par le mouvement islamiste Hamas. Il est décédé des suites de ses blessures après n'avoir pas reçu de soins médicaux appropriés pendant sa captivité par le Hamas", indique le communiqué de l'armée.

Bipin Joshi, 22 ans au moment de son "enlèvement dans un abri du kibboutz Aloumim par le Hamas, a été assassiné pendant sa captivité au cours des premiers mois de la guerre", selon l'armée. Il était le dernier otage non-Israélien captif à Gaza.

L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale.

"Malgré le chagrin [...] le retour de Guy et Bipin [...] ainsi que celui de deux autres otages décédés apporte un certain réconfort aux familles qui ont vécu dans l'incertitude et le doute pendant plus de deux ans", a indiqué dans un communiqué le Forum des familles d'otages, principale organisation israélienne militant pour la libération des otages retenus à Gaza.


Le président égyptien déclare que l'accord sur Gaza «ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité» au Moyen-Orient

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
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  • M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique"
  • Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient

CHARM EL-CHEIKH: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient.

M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique" pour la paix, jetant les fondations d’une solution à deux États.

 

 


Israël dit que Netanyahu n'ira pas au sommet de Charm el-Cheikh pour cause de fête juive

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne se rendra pas au sommet sur Gaza organisé lundi par les Etats-Unis et l'Egypte à Charm el-Cheikh, a annoncé son bureau. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne se rendra pas au sommet sur Gaza organisé lundi par les Etats-Unis et l'Egypte à Charm el-Cheikh, a annoncé son bureau. (AFP)
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  • "Le Premier ministre Netanyahu a été invité par le président américain Donald Trump à participer aujourd'hui à une conférence en Egypte"
  • M. Netanyahu "a remercié M. Trump pour l'invitation mais a déclaré qu'il ne pourrait pas y assister en raison de la coïncidence avec le début de la fête" juive de Simchat Torah ("Joie de la Torah")

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne se rendra pas au sommet sur Gaza organisé lundi par les Etats-Unis et l'Egypte à Charm el-Cheikh, a annoncé son bureau.

"Le Premier ministre Netanyahu a été invité par le président américain Donald Trump à participer aujourd'hui à une conférence en Egypte", indique le Bureau du Premier ministre dans un communiqué.

M. Netanyahu "a remercié M. Trump pour l'invitation mais a déclaré qu'il ne pourrait pas y assister en raison de la coïncidence avec le début de la fête" juive de Simchat Torah ("Joie de la Torah") commençant lundi à la tombée de la nuit, ajoute le communiqué.