Au Brésil, l'angoisse des médecins de Manaus face au nouveau variant

Relatives of patients infected with Covid-19 queue for long hours to refill their oxygen tanks at the Carboxi company in Manaus. (AFP)
Relatives of patients infected with Covid-19 queue for long hours to refill their oxygen tanks at the Carboxi company in Manaus. (AFP)
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Publié le Mercredi 20 janvier 2021

Au Brésil, l'angoisse des médecins de Manaus face au nouveau variant

  • Ce variant avait été détecté le 2 janvier au Japon sur quatre voyageurs arrivant de cet Etat situé en pleine Amazonie
  • Les demandes d'hospitalisation ont explosé et les hôpitaux de Manaus ont rapidement été débordés et confrontés à une pénurie dramatique d'oxygène qui a entraîné la mort d'une centaine de malades de la Covid-19

MANAUS : Les médecins de Manaus aux prises avec le coronavirus s'alarment de la virulence de la deuxième vague qui frappe cet Etat de l'Amazonas, dans le nord du Brésil, et du nouveau variant qui pourrait être la cause de la mortalité record.

Ce variant avait été détecté le 2 janvier au Japon sur quatre voyageurs arrivant de cet Etat situé en pleine Amazonie.

Les demandes d'hospitalisation ont explosé et les hôpitaux de Manaus ont rapidement été débordés et confrontés à une pénurie dramatique d'oxygène qui a entraîné la mort d'une centaine de malades de l Covid-19.

Le docteur Ruy Abrahim, qui coordonne les services d'urgence de Manaus, se dit impressionné par la dégradation rapide de l'état de santé des malades. 

Nombre d'entre eux se sont vite retrouvés dans un état critique et un nombre croissant sont morts chez eux avant même l'arrivée des secours. De même, les cas graves se sont multipliés dans toutes les tranches d'âge.

«On fait face à de nombreux cas mortels: quand l'ambulance arrive au domicile, le malade est déjà décédé», dit le médecin à l'AFP. Cela arrive «bien plus que l'an dernier» lorsque une première vague avait déjà tourné au cauchemar à Manaus.

Les services d'urgence de la ville reçoivent plus de 1 300 appels par jour, dont 80% pour des difficultés respiratoires. En général, ce sont entre 800 et 1 000 appels, pour des traumatismes divers. Et les 37 ambulances de la ville de 2,2 millions d'habitants n'arrivent à répondre qu'à 15% des appels.

«C'est très angoissant, surtout pour le médecin qui reçoit les appels et comprend que le patient a besoin d'une aide d'urgence, mais n'a pas les moyens de l'aider», ajoute le Dr Abrahim, la voix chargée d'émotion. 

«Il y a des moments où le médecin doit choisir» le patient qu'il assistera, «c'est une situation très difficile».

«Les patients arrivent avec une saturation en oxygène critique, à des niveaux qui ne sont quasiment plus compatibles avec la survie», ajoute un infirmier qui ne souhaite pas donner son nom.

Préoccupation face au variant

Pour l'épidémiologiste Julio Croda, la réinfection en masse à Manaus, après celle de l'an dernier, pourrait être liée au nouveau variant.

«Cette mutation pourrait expliquer la hausse des transmissions, cela nous préoccupe beaucoup», dit-il à l'AFP.

Une étude scientifique avait laissé penser en septembre que Manaus avait atteint l'immunité collective lors de la première vague.

Mais M. Croda insiste sur les incertitudes concernant la durée de l'immunité après une contamination et la réaction des anticorps face à un variant du coronavirus.

Le variant de Manaus peut tout à fait se retrouver ailleurs au Brésil et «s'il est réellement plus contagieux, nous allons voir une hausse des cas et des morts», avertit l'épidémiologiste.

Cent morts d'asphyxie

«Nous savons que quelque chose de très grave et différent s'est produit dans la transmission entre novembre et décembre», explique à l'AFP l'épidémiologiste Jesem Orellana, de la fondation Fiocruz-Amazonía. 

Mais on ne peut pas en tirer de conclusion hâtives sur un variant plus contagieux, met-il en garde. Et «ce n'est pas nécessairement un variant plus mortel».

«Manaus a seulement découvert l'existence de ce variant parce que le Japon a appelé. Cela signifie que soit nous ne faisons pas le suivi, soit nous le faisons très mal», dit-il.

«Tout ce que l'on sait c'est que le 14 janvier cent personnes sont mortes asphyxiées en raison de la pénurie d'oxygène», dit Jesem Orellana, un chiffre établi d'après les informations données par les hôpitaux.

Et l'oxygène qui a été parfois fourni à domicile, a été donné aux malades par des personnes «non spécialisées», relève-t-il. 

Devant l'hôpital 28 de agosto, spécialisé dans la Covid-19, les dramatiques histoires familiales se répètent.

«Ils soignent mon père dans sa chaise roulante parce qu'il n'y a plus de lit», se lamente Luiza Pereira, qui n'a plus eu de nouvelles depuis deux jours.

Manaus a enregistré 4 000 morts du coronavirus, sur les 211 000 déplorés dans tout le Brésil à ce jour.

 


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.