La vidéo de 50s de Jack Ma peine à apaiser les inquiétudes des investisseurs

Jack Ma, propriétaire du groupe Alibaba
Jack Ma, propriétaire du groupe Alibaba
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Publié le Samedi 23 janvier 2021

La vidéo de 50s de Jack Ma peine à apaiser les inquiétudes des investisseurs

  • Ma n'était pas apparue en public depuis le 24 octobre, depuis qu’il avait durement critiqué le système de réglementation chinois
  • Les régulateurs chinois ont décidé de maîtriser les empires financiers et de commerce électronique de Ma

HONG KONG: La réapparition du milliardaire Jack Ma dans une séquence vidéo de 50 secondes n’a guère permis de résoudre les relations difficiles du groupe Alibaba avec les régulateurs, ce qui pousse certains investisseurs à être réticents à l’acquisition d’actions du géant chinois du commerce électronique.

Le soulagement provoqué mercredi par la première apparition publique de Ma a ajouté 58 milliards de dollars de valeur marchande alors que les actions cotées à Hong Kong d'Alibaba montaient en flèche. Mais le doute s’est rapidement réinstallé un jour plus tard avec une chute de de plus de 3%  de l'action au moment où le marché dans son ensemble se stabilisait au plus proche de ses plus hauts niveaux depuis deux ans.

Ma n'était pas apparu en public depuis le 24 octobre, lorsqu'il a durement critiqué le système de réglementation chinois. Cette disparition l'a placé sur une trajectoire de collision avec des responsables, et a conduit à la suspension de l'introduction en bourse de l’offre publique initiale de 37 milliards de dollars de Ant Group, filiale fintech d’Alibaba.

Une source proche du dossier a déclaré que Ma avait libéré son emploi du temps de la fin de l'année dernière pour rester discret, ce qui a suscité des discussions au sein d’Alibaba sur le moment et la manière dont Ma devrait réapparaître afin d’assurer les investisseurs.

Il a été ainsi décidé qu'il devrait agir normalement, mettre en évidence sa routine quotidienne, plutôt que d’avoir un comportement qui pourrait irriter encore plus.

Bien que Ma ait quitté ses fonctions d'entreprise, il garde toujours une influence considérable sur Alibaba et Ant, et la répression réglementaire de son empire commercial, associée à son absence, était une vraie source d’inquiétude pour certains investisseurs.

Le scepticisme n’a jamais tardé à être maitre du jeu après la brève réapparition de Ma qui devait signifier que tout allait bien.

«L’avenir n’est pas tout à fait clair pour Alibaba et c’est une question de jugement de savoir si vous pensez que la société peut encore prospérer dans un environnement en mutation», a déclaré Dave Wang, gestionnaire de portefeuille chez Nuvest Captial à Singapour, qui gère les actions d’Alibaba.

«Sans un certain scepticisme, le prix serait beaucoup plus élevé», a déclaré Wang, en ajoutant que son entreprise est bien exposée au marché chinois, et avec elle Alibaba, qui, selon lui, peut prospérer à moyen et à long terme.

Deux investisseurs de la société aux États-Unis qui ont vendu ou réduit leurs actions d’Alibaba ont signalé qu’ils avaient besoin de plus d’assurance au sujet de la société ainsi que sur l’environnement réglementaire avant de reconsidérer l’action.

«L'un de nos primordiaux critères est le leadership et nous avons investi dans Alibaba car je respecte vraiment Jack Ma en tant que leader», a affirmé William Huston, fondateur et directeur des services institutionnels de la société indépendante de conseil en investissement Bay Street Capital Holdings à Palo Alto, en Californie, avec des actifs sous gestion de 86 millions de dollars.

«Nous savons tous que le simple fait qu'il soit apparu ... n'explique pas nécessairement ce qui se passe réellement».

Huston, dont la société a réduit sa participation dans la société chinoise l'année dernière de 8% de son portefeuille à moins de 1%, a révélé que l'arrêt de l'introduction en bourse de Ant en novembre avait provoqué de l'incertitude et qu'Alibaba n'était «pas du tout un investissement prudent» pour l'avenir.

David Kotok, président et directeur des investissements chez Cumberland Advisers, en Floride, qui détient environ 4 milliards de dollars d'actifs, a déclaré qu'il détenait des actions d’ Alibaba l'année dernière, mais il les a vendu lorsque l'introduction en bourse de Ant avait été retirée.

«Lorsque vous ne savez pas quoi faire dans une situation en évolution comme celle-ci, vous ne pouvez pas utiliser l’analyse traditionnelle des titres pour prendre des décisions. Pour l’instant, nous nous tenons à l'écart et nous observons », a souligné Kotok.

Les régulateurs chinois ont entrepris des mesures afin de maîtriser les empires financiers et de commerce électronique de Ma depuis la suspension de l'introduction en bourse d'Ant, ce qui a pesé sur ses actions qui restent en dessous des niveaux précédant l'annulation de l'introduction en bourse d'Ant.

«Quel est l’état actuel de Ma? cela sera entièrement à Pékin de nous le révéler», a déclaré Leland Miller, PDG du cabinet de conseil américain China Beige Book.

«Ce que nous savons, c'est que le sort d’Alibaba n'est pas du tout clair, et les événements confirment l’ambiguïté », a-t-il déclaré.

Certains investisseurs parient cependant sur le potentiel à long terme d'Alibaba au sein de la deuxième économie mondiale.

Dennis Dick, un opérateur et propriétaire de Bright Trading qui détient des actions d’Alibaba, a indiqué qu'il s'était protégé contre une chute potentielle lorsque les spéculations sur les allées et venues de Ma ont commencé par l'achat d'options de vente.

Il a couvert ces options de vente tôt en janvier sur un rapport selon lequel Ma était encore sur pied et conserve toujours une position forte sur le titre.

«Nous sommes des investisseurs depuis de nombreuses années ... il y a une équipe de cadres très solide et Alibaba ne repose pas sur une seule personne», a déclaré un investisseur installé à Hong Kong qui a préféré garder l’anonymat.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.