Du recrutement au répertoire, l'Opéra de Paris entame le chantier de la diversité

Des chanteurs lors d'une répétition avant le tournage en direct de l'opéra baroque du XVIIIe siècle de Jean-Joseph de Mondonville « Titon et l'Aurore » réalisé par Le marionnettiste et metteur en scène américain Basil Twist à l'Opéra de Paris le 19 janvier 2021 (Photo, AFP)
Des chanteurs lors d'une répétition avant le tournage en direct de l'opéra baroque du XVIIIe siècle de Jean-Joseph de Mondonville « Titon et l'Aurore » réalisé par Le marionnettiste et metteur en scène américain Basil Twist à l'Opéra de Paris le 19 janvier 2021 (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 09 février 2021

Du recrutement au répertoire, l'Opéra de Paris entame le chantier de la diversité

  • Des danseurs seront «missionnés pour repérer des talents dans tous les territoires français», a affirmé Alexander Neef, le directeur général de l'Opéra
  • Pap Ndiaye a rappelé l'importance d'un « modèle » pour des enfants issus de la diversité qui seraient intéressés par la danse, la musique ou le chant

PARIS: L'Opéra de Paris a pris lundi la décision inédite de revoir ses critères de recrutement pour encourager l'entrée de davantage d'artistes non-blancs, et annoncé la future nomination d'un « référent diversité », comme l'a fait récemment le Metropolitan Opera de New York.  

1
Directeur de l'Opéra de Paris, l'Allemand Alexander Neef, à Paris le 11 septembre 2020 (Photo, AFP)

Ces annonces ont été faites par l'institution tricentenaire à l'occasion de la présentation d'un rapport sur la diversité élaboré par l'historien Pap Ndiaye et la secrétaire générale du Défenseur des droits Constance Rivière.  

Les deux rapporteurs ont émis une série de recommandations, notamment la « remise à plat » du concours d'entrée à la prestigieuse Ecole de danse, vivier du Ballet de l'Opéra, afin de faire « du repérage de talents » dans toute la France, ou encore l'inclusion de personnes de l'extérieur dans le jury de recrutement des musiciens.  

Des danseurs seront « missionnés pour repérer des talents dans tous les territoires français », a affirmé Alexander Neef, le directeur général de l'Opéra, qui a dit vouloir collaborer étroitement avec les conservatoires et les écoles.  

Commandé il y a cinq mois par l'Opéra, le rapport recommande à l'Ecole de danse de « se projeter vers l'extérieur », alors que son recrutement repose aujourd'hui « uniquement sur les candidates et candidats qui viennent à elle spontanément ». Le texte avance le principe d’auditions décentralisées, y compris dans les départements d’Outremer.  

« L’objectif n’est pas que l'Ecole recrute des élèves moins bons pour satisfaire à des objectifs de diversité, mais d’aller chercher les élèves très bons partout où ils sont », souligne le texte.   

Pap Ndiaye a rappelé l'importance d'un « modèle » pour des enfants issus de la diversité qui seraient intéressés par la danse, la musique ou le chant. Il évoque le cas de Misty Copeland, première Afro-américaine à être nommée « principal dancer » à l'American Ballet Theater en 2015 et qui selon lui a inspiré des enfants afro-américains.  

Il recommande également une réflexion sur les « critères anatomiques de sélection » des futurs élèves de l'Ecole de danse et de dépasser « l'idée ancienne et tenace » que les morphologies et anatomies noires « ne seraient pas adaptées à la danse classique » car « réputées pour avoir plus généralement des pieds plats » et « une musculature plus visible », alors que le ballet exigerait des pieds cambrés et une musculature allongée.   

Le texte préconise également d'abandonner « l’idée que l’homogénéité serait un absolu ». M. Ndiaye cite des danseurs à qui l'on a demandé, à l'Ecole de danse, « puisque tu n'es pas blanc, comment vas-tu pouvoir danser +Le Lac des Cygnes?+ ».  

Alexander Neef s'est engagé, « dès la saison 2021-2022, à une plus grande présence des artistes issus de la diversité », en « élargissant nos processus de recrutement et de sélection des artistes ainsi que nos politiques d'invitations et de commandes ».  

« Contextualisation » des oeuvres   

Le directeur a annoncé que l'Opéra désignerait « un chargé de mission +diversité et inclusion+ » qui sera « un interlocuteur référent pour les salariés ». Dès son arrivée en septembre, le responsable avait pris la question de la diversité à bras-le-corps, parallèlement à un « manifeste sur la question raciale » rédigé par des artistes de la maison.  

Un « comité consultatif scientifique composé des artistes de la maison et de personnalités extérieures » sera également créé dans les prochains mois pour être « sollicité sur des problématiques de diversité », de même qu'un dispositif de signalement de cas de racisme ou de discrimination.  

M. Neef a précisé que les stéréotypes seraient « identifiés » dans le répertoire lyrique et de ballet, et qu'un travail de « contextualisation » sera mené auprès du public ». « Cela ne signifie pas que nous souhaitons réécrire les livrets », a-t-il précisé, réitérant qu'il ne s'agit en aucun cas de « censurer » des oeuvres.  

Des « figures méconnues ou oubliées issues de la diversité » dans l'histoire de l'Opéra seront également mises en valeur.  

Le directeur général de l'Opéra a rappelé les actions déjà engagées par l'Opéra: arrêt de la pratique du « blackface », choix de ne plus blanchir la peau dans certains ballets, et adaptation de la coiffure, du maquillage et des collants pour les artistes métisses et noirs.  

« Ce rapport n'est pas la conclusion d'un processus, c'est le début », a souligné le directeur. 


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Short Url
  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
Short Url
  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Short Url
  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.