Pays-Bas : une explosion "démentielle" endommage un centre de dépistage Covid-19

L'engin artisanal a explosé dans le village de Bovenkarspel en Hollande-Septentrionale, à 60 kilomètres au nord d'Amsterdam. (AFP)
L'engin artisanal a explosé dans le village de Bovenkarspel en Hollande-Septentrionale, à 60 kilomètres au nord d'Amsterdam. (AFP)
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Publié le Mercredi 03 mars 2021

Pays-Bas : une explosion "démentielle" endommage un centre de dépistage Covid-19

  • L'engin artisanal a explosé dans le village de Bovenkarspel en Hollande-Septentrionale, à 60 kilomètres au nord d'Amsterdam, provoquant des dégâts matériels, dont des vitres brisées, a déclaré la police néerlandaise mercredi dans un communiqué
  • La région dans laquelle se trouve Bovenkarspel est actuellement une des parties des Pays-Bas les plus gravement touchées par l'épidémie

BOVENKARSPEL: Une explosion, qualifiée de "démentielle" par le ministre néerlandais de la Santé, s'est produite mercredi près d'un centre de dépistage du Covid-19 sans faire de blessés aux Pays-Bas, selon la police.


L'engin artisanal a explosé dans le village de Bovenkarspel en Hollande-Septentrionale, à 60 kilomètres au nord d'Amsterdam, provoquant des dégâts matériels, dont des vitres brisées, a déclaré la police néerlandaise mercredi dans un communiqué.


L'incident s'est produit dans une région proche de celle où un centre de dépistage avait été incendié en janvier dernier, dans le village d'Urk, au moment de l'entrée en vigueur d'un couvre-feu pour lutter contre l'épidémie de Covid-19.


L'instauration de cette mesure avait provoqué les plus graves émeutes qu'aient connues les Pays-Bas depuis plusieurs décennies.


"La police a été appelée à 06H55 (05H55 GMT) par un agent de sécurité du centre de dépistage Covid-19 afin de signaler qu'une explosion a eu lieu. Il a entendu une forte détonation puis a constaté que plusieurs fenêtres du bâtiment s'étaient brisées", a dit la police dans un communiqué.


"A l'extérieur du bâtiment se trouvait un cylindre métallique qui a explosé", a-t-elle ajouté.


Selon le porte-parole de la police de Hollande-Septentrionale, Menno Hartenberg, cela semble être un acte délibéré.


"Il n'est pas possible qu'il s'agisse d'un accident, l'objet a été placé là et a explosé près de la façade du centre de dépistage", a-t-il confié au téléphone à l'AFP.


"Pour l’instant, nous n’excluons aucune piste et ne pouvons encore rien dire sur les mobiles, une enquête est en cours", a ajouté Menno Hartenberg.

 

Attaque "démentielle" 


Le ministre néerlandais de la Santé, Hugo de Jonge, a condamné l'attaque, la qualifiant de "démentielle".


Le service local de santé, GGD, s'est dit "horrifié" par cet incident "agressif et intimidant".


"Cet acte lâche de destruction nous concerne tous", a déclaré le président national du GGD, André Rouvoet, sur Twitter.


Les services de déminage ont été déployés sur place afin de déterminer si du matériel explosif s'y trouve toujours, selon la chaîne de télévision publique NOS.


La région dans laquelle se trouve Bovenkarspel est actuellement une des parties des Pays-Bas les plus gravement touchées par l'épidémie, avec 81 cas pour 100 000 habitants, contre une moyenne nationale de 27,2, a déclaré NOS.


Le Covid-19 a fait 15.649 morts dans ce pays qui compte un peu plus de 17 millions d'habitants.


Depuis le début de la campagne de vaccination le 6 janvier, plus d'1,3 million de doses ont été administrées, selon le gouvernement.


En janvier, un centre de tests sur le Covid avait été incendié dans le village de pêcheurs d'Urk, avant plusieurs nuits d'émeutes sur le territoire néerlandais.


L'explosion de Bovenkarspel est survenue alors que le gouvernement néerlandais a commencé mercredi à assouplir les mesures sanitaires, les plus strictes depuis le début de la pandémie. Les élections législatives doivent en outre avoir lieu dans deux semaines.


Les coiffeurs et autres professions impliquant un contact avec la clientèle ont été autorisés à rouvrir leurs commerces après plusieurs mois de fermeture.

 

Bataille judiciaire 


Le couvre-feu s'est retrouvé ces deux dernières semaines au coeur d'une bataille juridique déclenchée par un groupe opposé aux restrictions sanitaires, poussant le gouvernement à faire voter une nouvelle loi afin d'assurer le maintien de la mesure.


Un tribunal de première instance avait plongé les Pays-Bas dans la confusion en ordonnant au gouvernement d'immédiatement lever le couvre-feu.


Ce dernier a cependant toujours été maintenu, le gouvernement ayant aussitôt fait appel et la Cour d'appel ayant ensuite suspendu le premier jugement dans l'attente de sa décision.


Tanzanie : la présidente investie malgré les violences électorales

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
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  • Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021
  • Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin

NAIROBIE: Samia Suluhu Hassan a été investie lundi présidente de la Tanzanie, où l'internet reste coupé depuis les manifestations réprimées dans le sang contre son élection, l'opposition évoquant au moins 800 morts.

Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021. Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin.

"Moi, Samia Suluhu Hassan, jure que je remplirai mes fonctions de présidente de la République (...) avec diligence et un cœur sincère", a-t-elle affirmé. La cheffe de l'Etat, qui portait un voile rouge et un long vêtement noir, a également prôné dans un discours "l'unité et la solidarité".

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan.

La cérémonie, qui n'était pas ouverte au public, contrairement aux précédentes, s'est tenue dans un espace ressemblant à un terrain de parade militaire de la capitale Dodoma, où quelques podiums dressés ne réussissaient pas à masquer un grand vide.

Des chanteurs et chanteuses se sont succédé, avant l'arrivée de la présidente, pour chanter les louanges de "Mama Samia", son surnom parmi ses soutiens, devant un parterre de dignitaires et de militaires. Parmi les invités étaient notamment présents les présidents de la Zambie, de la Somalie et du Burundi.

Mme Hassan a, selon la commission électorale, obtenu 97,66% des suffrages. L'élection a été qualifiée de "parodie de démocratie" par l'opposition, les deux principaux opposants ayant été soit emprisonné, soit disqualifié.

L'opposition a également dénoncé d'importantes tricheries le jour de l'élection, mais aussi sur le taux de participation de 87% selon la commission électorale.

Le scrutin a surtout été marqué par un fort niveau de violence, des manifestations anti-régime ayant été réprimées dans le sang et la Tanzanie mise sous cloche: l'internet reste coupé depuis mercredi, ce qui ralentit considérablement la sortie d'informations.

Cadavres 

De premières photos et vidéos de cadavres, parfois empilés les uns sur les autres, mais aussi d'hommes en uniforme usant de leur arme à feu, commencent à apparaître sur les réseaux sociaux.

Le service de fact-checking de l'AFP a pu vérifier que certaines d'entre elles n'avaient jamais été postées auparavant. Plusieurs éléments montrent qu'elles ont été prises en Tanzanie.

Un porte-parole du principal parti d'opposition, Chadema, a estimé vendredi qu'au moins 700 manifestants hostiles au régime ont été tués en Tanzanie en trois jours. Un chiffre estimé crédible par une source sécurité, qui a alors mentionné "des centaines de morts".

Le samedi, ce porte-parole, John Kitoka, a ensuite fait état d'au moins 800 tués.

Des informations crédibles corroborent l'idée que des centaines, et peut-être même des milliers de personnes ont été tuées lors des violences électorales, a de son côté estimé une source diplomatique interrogée par l'AFP.

D'après des "rapports préoccupants", la police utilise également le blocage d'internet pour "traquer les membres de l'opposition et les manifestants qui pourraient avoir des vidéos" de ses atrocités, a poursuivi cette source.

La Mission d'observation électorale de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), dont la Tanzanie fait partie, a pointé lundi dans un rapport préliminaire "un faible nombre d'électeurs dans tous les bureaux de vote" où ses observateurs se trouvaient, avec parfois "plus de policiers que de votants", des irrégularités et des incidents violents "au cours desquels des membres de la police ont fait usage d'armes à feu".

Les écoles restent fermées lundi et les transports publics à l'arrêt. La capitale économique Dar es Salaam et les principales villes du pays ont retrouvé un peu de calme depuis le week-end.

Dimanche, le pape Léon XIV a indiqué prier "pour la Tanzanie" et évoqué les "nombreuses victimes" des affrontements ayant éclaté après les élections.

L'élection présidentielle était couplée avec les législatives.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a réclamé vendredi une "enquête minutieuse et impartiale sur les accusations d'utilisation excessive de la force".


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.