Comment la prison d’Abou Ghraib est devenue le symbole de l'occupation calamiteuse de l'Irak

Les preuves de torture et d’humiliation subies par les Irakiens ont grossi les rangs des groupes d’insurgés et alimenté l'insurrection dans le pays. (Alamy Stock Photos)
Les preuves de torture et d’humiliation subies par les Irakiens ont grossi les rangs des groupes d’insurgés et alimenté l'insurrection dans le pays. (Alamy Stock Photos)
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Publié le Lundi 15 mars 2021

Comment la prison d’Abou Ghraib est devenue le symbole de l'occupation calamiteuse de l'Irak

  • Certains combattants capturés ont été expédiés à bord de vols secrets vers l'Égypte ou vers des centres de détention secrets de la CIA en Europe de l'Est
  • Quelques insurgés ont même fini par former l'État islamique autoproclamé connu sous le nom de «Daech»

MISSOURI: Le 2 août 1990, sur ordre du dictateur Saddam Hussein, l'armée irakienne a envahi et conquis le Koweït. Cette décision regrettable a bousculé à jamais l'Irak et a eu pour conséquence le lancement de la première offensive de la coalition internationale contre l'Irak, le 16 janvier 1991.

Un peu plus de trente ans après, le monde continue à analyser les retombées de l'invasion du Koweït. Arab News se replonge dans ce dossier avec une couverture spéciale consacrée à la guerre du Golfe, avec le reportage Tempête du désert: trente ans plus tard

Entre 1991 et 2003, l'Irak a terriblement souffert des sanctions imposées par la communauté internationale. Si l'objectif du programme des Nations unies «Pétrole contre nourriture» était de protéger les Irakiens de la famine, le régime de Saddam a empêché les habitants (notamment les chiites) de recevoir les vivres et les médicaments de ce programme.

De ce fait, on estime que 500 000 enfants irakiens ont succombé à une mort évitable au cours de cette période. C'est en 2003 que la dictature cruelle qui terrorisait toute la population irakienne a finalement basculé, au terme de la seconde guerre du Golfe. Si brièvement les importantes réserves de pétrolières considérables de l’Irak ont laissé croire à la perspective d’une vie meilleure pour les habitants, la campagne militaire victorieuse menée par la coalition a vite dégénéré en occupation calamiteuse. S’il est bien un événement qui a symbolisé l’occupation de l’Irak par les Américains, c’est le scandale entourant le traitement des prisonniers irakiens par les Américains, dans la tristement célèbre prison d'Abou Ghraib, non loin de Bagdad.

Les Américains ont décidé de détenir dans la prison d'Abou Ghraïb quelque 4 000 prisonniers (pour la plupart des Arabes sunnites soupçonnés d'avoir participé à l'insurrection menée contre le régime d'occupation de la coalition, après 2003). Cette prison était déjà pourtant tristement célèbre sous le règne de Saddam, au même titre que la prison iranienne d'Evin à Téhéran. Bien avant 2003, l’une des pires punitions en Irak était d’être «transféré à Abou Ghraib».

Plutôt que d'apaiser des Irakiens déjà méfiants et de les rassurer en leur faisant comprendre que l'Irak après Saddam serait un pays bien différent, les Américains se sont simplement emparés de la prison d’Abou Ghraib pour l’utiliser comme le faisait le dictateur irakien dans le passé. Les forces de la coalition se sont installées dans les palais de Saddam (dont l'enclave de la «zone verte» de Bagdad) pour en faire le nouveau siège administratif de l'occupation.

Pour nombre d'Irakiens, le message semblait évident: les Américains incarnaient le nouveau Saddam, sauf que cette fois, les sunnites étaient les nouvelles populations opprimées, comme auparavant les chiites et les Kurdes. S’il existait encore des doutes sur l'identité des nouveaux dictateurs en Irak, le scandale d’Abou Ghraib est venu dissiper cette incertitude en avril 2004.

Les preuves de torture et d’humiliation subies par les Irakiens ont grossi les rangs des groupes d’insurgés et alimenté l'insurrection dans le pays. (Alamy Stock Photos)
Les preuves de torture et d’humiliation subies par les Irakiens ont grossi les rangs des groupes d’insurgés et alimenté l'insurrection dans le pays. (Alamy Stock Photos)

 

Tout a commencé avec la mort d'un détenu irakien qui était interrogé dans cette prison. Peu de temps après, un soldat américain a découvert dans la prison un CD-ROM avec des photos montrant les mauvais traitements subis par les prisonniers. Il a signalé cette découverte à ses supérieurs, qui ont lancé une enquête – conformément à la procédure habituelle pour ce genre de rapports.

Le programme télévisé américain 60 Minutes n'a pas tardé à se procurer les photos de prisonniers torturés par leurs gardiens américains et a diffusé un reportage sur cette affaire.

Le monde entier a regardé avec stupeur les photos de mauvais traitements infligés aux prisonniers d'Abou Ghraib. 

La chaîne CNN a décrit les différents types d'abus pratiqués par les militaires:

  • Donner des coups de poing, des gifles et des coups de pied aux détenus; sauter sur leurs pieds nus.
  • Prendre des films et des photographies des détenus, hommes et femmes, nus.
  • Placer les détenus de force dans différentes positions suggestives pour les photographier.
  • Obliger les détenus à retirer leurs vêtements et les laisser nus pendant plusieurs jours.
  • Obliger les hommes nus à porter des sous-vêtements féminins.
  • Photographier et filmer des groupes de détenus de sexe masculin se livrant à des actes humiliants.
  • Entasser les détenus de sexe masculin entièrement nus et leur sauter dessus.
  • Placer un détenu nu sur une caisse, la tête recouverte d'un sac de sable, et attacher des fils à ses doigts, ses orteils et à d'autres extrémités pour lui infliger des décharges électriques.
  • Écrire «Je suis un violeur» sur la jambe d'un détenu accusé de viol, puis le photographier nu.
  • Passer une chaîne ou une courroie de chien autour du cou d'un détenu nu en même temps qu'une femme soldat pose pour la photo.
  • Viol d’une femme détenue par un gardien de la police militaire.
  • Recourir à des chiens de combat (sans muselière) pour intimider et effrayer les détenus et, au moins dans un cas, les laisser mordre et blesser gravement un détenu.
  • Photographier des détenus irakiens morts.

 

Si l'Irak est souvent considéré comme un pays où il fait particulièrement chaud, une grande partie de ces actes de torture ont eu lieu en décembre 2003. À cette période, il fait relativement froid et humide dans une prison non chauffée. Maintenir les prisonniers nus dans de telles circonstances, les humilier, les placer dans des positions stressantes, les priver de sommeil, les mouiller avec de l'eau froide, les asperger avec des tuyaux d'arrosage à haute pression, causer différents abus physiques et psychologiques, tout cela constitue sans aucun doute des actes de torture.

 

Au début de mai 2004, George W. Bush, président des États-Unis à l'époque, a condamné devant les caméras du monde entier les mauvais traitements infligés aux prisonniers et a exprimé ses regrets «pour l'humiliation subie». Néanmoins, le mal avait déjà été fait, et les preuves de torture et d'humiliation infligées aux Irakiens ont grossi les rangs des groupes d’insurgés et ont alimenté l'insurrection dans le pays.

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L'ancien président américain George W. Bush

Si la torture des prisonniers à Abou Ghraib avait pour objectif d’aider des membres de la coalition en contraignant les prisonniers à divulguer des informations sur les insurgés irakiens, elle a produit un effet inverse. Personne n’a assumé la responsabilité de ce triste épisode à un niveau supérieur de la chaîne de commandement américaine.

Certes, Donald Rumsfeld, alors secrétaire à la Défense, a témoigné devant le Congrès et le Sénat, mais il n'a jamais été réellement mis en cause, pas plus que le président Bush ou le vice-président Cheney. Seules quelques «branches pourries» parmi les gardes de nuit à la prison d’Abou Ghraib ont été sanctionnées. Des soldats de rang inférieur et des contractuels ont fait l'objet de rétrogradations, de réprimandes et de peines de prison de quelques mois. Le plus haut responsable ayant été sanctionné pour ces abus a été Janis Karpinski, générale de brigade en charge de plusieurs prisons en Irak. Elle a été déplacée en dehors de l'Irak et rétrogradée au rang de colonel.

Un tel scénario peut paraître hypocrite pour un pays qui se targue de défendre les droits de l'homme et qui réprimande régulièrement les dirigeants des autres pays du monde au nom de valeurs morales. Bon nombre de personnes ont jugé improbable que des officiers supérieurs et des responsables gouvernementaux puissent ignorer ce qui se passait dans la prison d'Abou Ghraib.

Le président Bush ainsi que le vice-président Cheney et le secrétaire à la Défense Rumsfeld ont bel et bien mis en place des procédures opérationnelles et créé un climat qui a permis aux événements d'Abou Ghraib de se produire. Ils ont exigé que les militants capturés soient traités comme des «combattants ennemis» plutôt que comme des «prisonniers de guerre». Ils pouvaient ainsi expédier les détenus à dans la prison de Guantanamo sans que ceux-ci ne soient officiellement inculpés ou protégés par la Convention de Genève.

L'ancien secrétaire à la défense américain, Donald Rumsfeld
L'ancien secrétaire à la défense américain, Donald Rumsfeld

 

Certains combattants capturés ont été expédiés à bord de vols secrets vers l'Égypte ou vers des centres de détention secrets de la CIA en Europe de l'Est. Là-bas, ils ont été torturés, loin des projecteurs. Les Américains ont employé toutes sortes d’euphémismes, qualifiant certains actes comme le waterborading («simulation de noyade») de «techniques d’interrogatoires renforcées» plutôt que d’actes de torture. 

Au final, ces actions ont porté préjudice à la cause américaine, ils ne l’ont pas servie. Ces abus ont apporté aux insurgés en Irak l'oxygène qui leur fallait pour survivre bien plus longtemps qu'ils n’auraient dû. Quelques insurgés ont même fini par former l'État islamique autoproclamé connu sous le nom de «Daech».

Il ne fait aucun doute que l’erreur de Saddam Hussein en 1990 a produit quelques effets positifs. Les Kurdes d'Irak, en particulier, ont ainsi pu émerger des cendres de la politique génocidaire menée par le dictateur à leur encontre dans les années 1980.

De même, on a vu se dissiper le danger inadmissible auquel était exposé le monde entier en raison du programme d'armement nucléaire de Saddam – qui, en 1990, était sur le point d'être parachevé. Toutefois, comme cela se passe dans tous les moments décisifs de l'histoire des pays, des changements malencontreux sont venus peser sur ces évolutions positives.

David Romano est titulaire de la chaire Thomas G. Strong de politique du Moyen-Orient à la Missouri State University

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.