L’Institut des Royaumes, la vitrine d’un fabuleux héritage

La conception de l'Institut des Royaumes sera inspirée des œuvres de la civilisation Dadan; ses bâtiments les plus importants seront creusés à même la montagne, en face du site archéologique de Dadan.
La conception de l'Institut des Royaumes sera inspirée des œuvres de la civilisation Dadan; ses bâtiments les plus importants seront creusés à même la montagne, en face du site archéologique de Dadan.
Des observations aériennes approfondies d'AlUla, menées par une équipe de l'université d'Australie occidentale, fournissent une image plus complète du riche patrimoine archéologique de ce site, avec ici une tombe à Sharaan.
Des observations aériennes approfondies d'AlUla, menées par une équipe de l'université d'Australie occidentale, fournissent une image plus complète du riche patrimoine archéologique de ce site, avec ici une tombe à Sharaan.
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Publié le Vendredi 14 mai 2021

L’Institut des Royaumes, la vitrine d’un fabuleux héritage

  • Situé à AlUla, l'Institut des Royaumes a été défini sous les auspices de la Commission royale pour AlUla (UCR)
  • L’histoire et le patrimoine sont au cœur du quartier de Dadan et de son futur Institut des Royaumes

DUBAÏ: Situé à AlUla, au milieu des ruines de l'ancien royaume nord-arabe de Dadan, comme s’il voulait faire revivre le passé éblouissant de cette civilisation encore énigmatique, l'Institut des Royaumes, récemment annoncé, a été défini sous les auspices de la Commission royale pour AlUla (UCR). Il est appelé à devenir un centre mondial de recherche archéologique et de conservation.

Ses bâtiments les plus importants seront sculptés à même la montagne, en face du site archéologique de Dadan, tandis que la conception des autres édifices sera inspirée des structures archéologiques qu’on a découvertes et qui appartiennent à la civilisation Dadan.

«Inspiré par la Vision du prince héritier au sujet d’AlUla, qui consiste à protéger deux cent mille ans d’histoire, l’héritage culturel d’AlUla se poursuit avec l’Institut des Royaumes», indique à Arab News le prince Badr ben Abdallah, ministre saoudien de la Culture et gouverneur de l’UCR.

«Il s’agira d’un centre mondial de connaissances, de recherche et de collaboration, qui explore les frontières de l'archéologie et ouvre de nouveaux objectifs de carrière à notre communauté. Un lieu de découverte et de célébration, où l'on découvre la contribution de l'Arabie à l'humanité», se félicite-t-il.

Dadan, une civilisation qui remonte à plus de deux mille sept cents ans et qui précède la civilisation nabatéenne ainsi que la présence romaine dans la péninsule Arabique, était autrefois la capitale des royaumes de Dadan et de Lihyan. Elle est considérée comme l'une des villes les plus développées du premier millénaire avant J.-C. en Arabie.

Munirah Almushawh, l'archéologue responsable de l'enquête de l'Institut des Royaumes, fait savoir que «“l’ère des Royaumes”– l'époque des royaumes Dadan, Lihyan et Nabatea, entre 1000 avant J.-C. et 106 après J.-C. – sera l'une des priorités de l'Institut».

La scientifique est la première femme archéologue à codiriger un chantier archéologique en Arabie saoudite. Elle travaille sur Khaybar Long-Duree, un projet archéologique majeur au sud-ouest d'AlUla, actuellement en cours de développement avec le Centre national de la recherche scientifique.

«Afin de respecter le style architectural de la zone, la résidence permanente de l'Institut sera une structure en grès rouge qui fera écho aux œuvres monumentales de la civilisation Dadan», précise-t-elle.

L'Institut, qui fait partie d’un projet récemment communiqué par AlUla intitulé «Journey Through Time: un plan directeur pour la préservation et le développement durable de l'ancienne AlUla d'Arabie saoudite», devrait voir sa première phase de construction achevée en 2023. Il ouvrira ses portes aux visiteurs d’ici à 2030, qui correspond à l’année de la Vision saoudienne. 838 000 personnes sont attendus d'ici à 2035.

«Dans un esprit de construction et de développement communs de la recherche avec son partenaire, l'Agence française de développement d'AlUla (Afalula), des programmes de recherche spécialisés et originaux ont été mis en place avec les meilleurs experts de la région afin d’écrire l’histoire, du néolithique à nos jours, de ce joyau du patrimoine unique au monde», se réjouit Ingrid Perisse, responsable des projets archéologiques et culturels d’Afalula, interrogée par Arab News.

«Les équipes de recherche interdisciplinaires qui se relaient sur les différents sites ont fait d'AlUla le centre archéologique le plus important de la péninsule Arabique», indique-t-elle, déclarant que la communauté scientifique se réunirait pour œuvrer sur ce projet.

«Les historiens, géoarchéologues, céramologues, numismates, ainsi que d’autres spécialistes de cette communauté scientifique, apportent leurs connaissances et leur savoir-faire pour participer à la formation de la prochaine génération d'archéologues saoudiens», affirme-t-elle.

L’histoire et le patrimoine sont au cœur du quartier de Dadan et de son futur Institut des Royaumes. Avec la sensation tenace de mystère qui se dégage de ses roches rouges magnétiques, l’Institut entend rendre hommage aussi bien au passé du Royaume qu’au rôle que jouera AlUla dans le futur de l’Arabie saoudite.

L’Institut des Royaumes sera construit sur un site de 28 857 mètres carrés. À l'intérieur se trouvera un centre scientifique multidisciplinaire et innovant dans lequel les visiteurs et les résidents pourront étudier à partir de sept programmes archéologiques de base, qui concernent la conservation et la préservation de l'art rupestre, les inscriptions et les langues, l'agriculture préhistorique et historique et la durabilité, la connectivité et les archives archéologiques, auxquels s’ajoutent sept disciplines majeures, la recherche au terrain, l'édition et la gestion d'expositions.

Des observations aériennes approfondies d'AlUla
Des observations aériennes approfondies d'AlUla, menées par une équipe de l'université d'Australie occidentale, fournissent une image plus complète du riche patrimoine archéologique de ce site, avec ici une tombe à Sharaan. 

 

L'Institut donnera accès à l'étude de deux cent mille ans d'histoire et de préhistoire, sur une superficie totale de 22 675 mètres carrés. L'Institut a d’ores et déjà commencé à élaborer quinze missions de recherche et de conservation.

Citons, parmi de nombreux exemples, la récente découverte de mustatils, ces structures en forme de clôture construites dans une zone qui correspond à l’actuelle l'Arabie saoudite il y a des milliers d'années par des individus qui ont empilé des roches pour former des murs bas, façonnés ensuite en rectangles.

Si l’on connaissait auparavant l’existence de ces structures, les mustatils que l'équipe dirigée par l’UCR a récemment enregistrés – plus de mille – sont environ deux fois plus nombreux que ceux qui avaient été identifiés et qui faisaient l’objet de la plus grande étude menée sur ces structures jusque-là.

«Nous n'avons fait que commencer à raconter l'histoire cachée des anciens royaumes d'Arabie du Nord», précise à Arab News José Ignacio Gallego Revilla, le directeur exécutif du département d’archéologie et de recherche sur l'héritage et la conservation de l'UCR.

«Et c'est encore loin d'être fini, puisque nous sommes en train de révéler la richesse et l'étendue de l'héritage archéologique de la région, mésestimé pendant des dizaines d'années, mais qui aura enfin la vitrine qu'il mérite à l'Institut des Royaumes.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël reprend ses attaques contre les bastions du Hezbollah au sud et au nord du fleuve Litani

L'armée israélienne a demandé aux habitants de plusieurs régions du Sud-Liban d'évacuer les lieux avant des frappes aériennes imminentes sur des cibles du Hezbollah. (Dossier)
L'armée israélienne a demandé aux habitants de plusieurs régions du Sud-Liban d'évacuer les lieux avant des frappes aériennes imminentes sur des cibles du Hezbollah. (Dossier)
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  • Nawaf Salam : « Comment est-il possible qu’Israël continue à pratiquer l’intimidation et les attaques ? »
  • Le Commandement de l’armée libanaise affirme avoir enregistré « plus de 4 500 violations de la souveraineté libanaise par voie terrestre, aérienne et maritime depuis l’entrée en vigueur de l’accord de cessation des hostilités »

BEYROUTH : L’armée israélienne a lancé jeudi soir une série de frappes aériennes visant des zones situées au sud et au nord du fleuve Litani, après avoir émis des avertissements urgents demandant aux habitants de s’éloigner de six sites désignés.

Cette tactique rappelle celle employée lors de la guerre israélienne contre le Hezbollah commencée en octobre 2023, et qui s’est conclue par un accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre 2024.

Les frappes ont ciblé les environs de la ville de Dibbin ainsi que trois localités à Mays Al-Jabal. Des rapports initiaux indiquent qu’un ressortissant syrien aurait été blessé. Une maison à Kfar Tibnit a également été visée.

Une seconde vague de frappes a touché la région du district de Tyr, notamment Burj Qalāya et Al-Shahabīya.

« Le timing de ces attaques est significatif, car il coïncide avec les préparatifs du Hezbollah pour commémorer le premier anniversaire des assassinats de ses deux secrétaires généraux, Hassan Nasrallah et Hashem Safieddine », a déclaré une source sécuritaire libanaise au Arab News. « C’est une manière pour Israël de rappeler au parti qu’il reste une cible. »

La source s’attend à une intensification des attaques israéliennes à l’approche du 27 septembre, date marquant un an depuis la mort de Nasrallah.

Le Premier ministre Nawaf Salam a été informé des menaces israéliennes, puis des attaques, lors d’une session du Cabinet. Il a déclaré : « La position du gouvernement libanais reste l’engagement envers la cessation des hostilités et la participation aux réunions du mécanisme. »

Il a poursuivi : « La question légitime aujourd’hui est : Où est l’engagement d’Israël envers ces mécanismes ?
Comment est-il possible de continuer à pratiquer l’intimidation et les attaques alors que ces réunions sont censées garantir la mise en œuvre complète de la Résolution 1701 et la cessation des hostilités ? »

Le Cabinet a appelé la communauté internationale — en particulier les signataires de l’accord de cessation des hostilités — à exercer une pression maximale sur Israël pour qu’il cesse immédiatement ses attaques et reprenne les négociations diplomatiques. En vertu des termes de l’accord et du mécanisme de surveillance, Israël s’était engagé à plusieurs obligations, dont le retrait des territoires libanais occupés, la fin des attaques, et la libération des prisonniers.

L’armée israélienne a confirmé les frappes au Liban dans un communiqué, affirmant avoir visé « des cibles militaires appartenant au Hezbollah ».

Le porte-parole de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a publié une vidéo sur les réseaux sociaux affirmant que ces frappes étaient « en réponse aux tentatives interdites du Hezbollah de reconstruire ses activités dans la région ».

Avant les frappes, Adraee s’est adressé aux habitants des zones ciblées : « Vous vous trouvez dans des bâtiments utilisés par le groupe terroriste Hezbollah. Pour votre propre sécurité, vous devez quitter immédiatement ces bâtiments ainsi que ceux qui les entourent et vous éloigner d’au moins 500 mètres. Rester sur place vous expose à un danger mortel. »

La route de Kfar Tibnit-Nabatiyeh Al-Fawqa a été fortement embouteillée en direction de Nabatiyeh et des villes voisines, en raison du déplacement de résidents menacés. L’accès à Kfar Tibnit a été fermé pour des raisons de sécurité publique.

L’armée israélienne a également ciblé la région de Baalbek dans la nuit de mercredi, tuant Hussein Saifo Sharif et blessant plusieurs autres personnes. L’armée israélienne affirme que Sharif était « un important trafiquant d’armes opérant depuis le Liban et fournissant des cellules en Syrie planifiant des attaques contre Israël ». Elle ajoute : « Ses activités constituent une violation des accords entre Israël et le Liban. »

Le Commandement de l’armée libanaise affirme avoir enregistré « plus de 4 500 violations de la souveraineté libanaise par voie terrestre, aérienne et maritime depuis l’entrée en vigueur de l’accord… y compris des lancers de cocktails Molotov et le bombardement de maisons. »

Il a précisé que les attaques de jeudi « sur les villages du sud et les civils dans des zones peuplées ont fait des morts et des blessés », et a mis en garde : « Ces attaques et violations entravent le déploiement de l’armée dans le sud, et leur poursuite compromettra la mise en œuvre de son plan, à partir de la zone située au sud du Litani. »

Il a ajouté que « le Commandement de l’armée surveille ces violations en coordination avec le Comité de surveillance de la cessation des hostilités et les forces de la FINUL ».

Le commandement a également révélé qu’au cours des « opérations de surveillance technique dans les régions du sud, une unité militaire spécialisée a découvert et démantelé un dispositif d’espionnage camouflé installé par l’ennemi israélien dans la zone de Labbouné-Tyr ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.