Interview: «Entre l’UE et l’Arabie saoudite, un partenariat dans un même esprit visionnaire»

Interview: «Entre l’UE et l’Arabie saoudite, un partenariat dans un même esprit visionnaire»
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Publié le Dimanche 09 mai 2021

Interview: «Entre l’UE et l’Arabie saoudite, un partenariat dans un même esprit visionnaire»

  • L’un des domaines particulièrement prometteurs pour les futurs échanges commerciaux entre l’Europe et l’Arabie saoudite est la production d'énergie propre
  • L’ambassadeur de l’UE en Arabie saoudite a accordé un entretien à Arab News pour marquer la Journée de l'Europe, qui célèbre la paix et l'unité au cœur du projet de l'UE

RIYAD: Tous les ans, le 9 mai, les 27 États membres de l’Union européenne (UE) célèbrent la Journée de l’Europe, en reconnaissance de l’intégration et de la diversité, et des décennies de paix que vit le continent. Si cette journée est l'occasion de réfléchir au passé agité de l’Europe, et à ses défis actuels, elle lui permet aussi de regarder vers l'avenir, selon Patrick Simonnet, ambassadeur de l'UE en Arabie saoudite, à Bahreïn et Oman. 

«C’est toujours une chance pour nous de nous souvenir de la valeur de la paix et de l’unité, qui sont au cœur même du projet européen», déclare le diplomate français à Arab News lors d’une interview exclusive. «Cela fait partie de notre ADN, de l’identité de l’Europe.» 

Le 9 mai est une date importante: elle commémore cette journée de 1950, au cours de laquelle les anciens ennemis, la France et l'Allemagne, se sont unis dans le cadre de la déclaration Schuman pour créer le groupe précurseur de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (Ceca). Un accord qui a jeté les bases de l'UE moderne, un groupe d’échanges commerciaux englobant aujourd'hui 448 millions d'habitants parlant 24 langues. 

«La Journée de l'Europe nous aide à regarder d'où nous venons, deux guerres mondiales, puis la décision de nous unir. Je pense que l'Europe n'est pas en mauvais état à l’heure actuelle. Nous faisons face à de nombreux défis, mais nous avons aussi de grands projets», explique l’ambassadeur. «La Journée de l'Europe vise sans aucun doute à regarder vers l'avenir, à se questionner sur l’héritage que nous laisserons à nos enfants, sur la gestion de cette pandémie, et la lutte contre le changement climatique, entre autres.» 

EN CHIFFRES

  • 6  ̶  Membres fondateurs de la Communauté européenne du charbon et de l'acier. 
  • 27  ̶  Total des États membres de l'UE. 
  • 447 millions – Estimation de l’ensemble de la population de l'UE. 

Simonnet pense que l'UE et le Royaume partagent le même esprit visionnaire, en créant un partenariat dynamique. Il établit des parallèles entre le Pacte vert européen (l'initiative de développement durable de l'UE lancée en décembre 2019) et les principaux objectifs de développement du programme de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite, qui vise à diversifier l'économie non pétrolière du Royaume, à autonomiser ses citoyens, et à encourager l'ouverture aux visiteurs et aux investisseurs. 

«J'ai été très heureux de célébrer cette semaine le cinquième anniversaire de la Vision 2030, à dix ans de sa mise en application totale», a déclaré Simonnet à Arab News. «C’est un sujet crucial. Je pense que vous l’entendrez de tous les Européens, il s'agit d'un programme remarquable, qui se rapproche également beaucoup de certains aspects du Pacte vert européen, l'équivalent de la Vision 2030 pour l'Europe.» 

«Il s’agit d’un programme très ambitieux. C’est une source d’inspiration pour le reste de la région. Nous pensons que c’est une excellente base pour nous en termes de coopération économique. Il existe de nombreux secteurs d’intérêt commun dans lesquels nous pensons pouvoir travailler ensemble», affirme également Simonnet. 

L'UE moderne est aujourd'hui un bloc commercial qui compte 448 millions d'habitants parlant 24 langues. (AFP / Fichier Photo)
L'UE moderne est aujourd'hui un bloc commercial qui compte 448 millions d'habitants parlant 24 langues. (AFP / Fichier Photo)

 

DATES MARQUANTES DE L'UE

1950 Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères propose la mise en commun des ressources

1951 Création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier

1957 Traité de Rome signé par six nations pour former la CEE et l'Euratom

1979 Premières élections au Parlement européen

1986 Date limite fixée pour la création du marché unique européen

1992 Le traité de Maastricht établit l'Union européenne (UE)

Les accords de Schengen de 1995 entrent en vigueur dans 7 États membres

1999 Introduction de l'euro comme monnaie unique européenne

2009 Le traité de Lisbonne signé en 2007 entre en vigueur

Actuellement, environ 28% de toutes les importations saoudiennes proviennent d’Europe, ce qui fait de l’UE le deuxième plus grand partenaire commercial du Royaume. L’un des domaines particulièrement prometteurs pour les futurs échanges commerciaux est la production d'énergie propre. 

«Il existe un grand potentiel pour les exportations d'hydrogène de l'Arabie saoudite vers l'Europe, à un moment où les pays européens  essayent de devenir plus propres dans le type de carburant qu’ils consomment», précise-t-il. «Que l'ambition du Royaume soit d'être l'un des principaux exportateurs d'hydrogène, qu'il soit bleu ou vert, est vraiment très important pour nous. Cela pourrait nous aider à atteindre nos propres objectifs climatiques.» 

Simonnet a apporté son soutien aux Initiatives vertes d'Arabie saoudite et du Moyen-Orient, deux programmes lancés en avril de cette année, visant à réduire les émissions de carbone, stimuler les énergies renouvelables, protéger les écosystèmes et reboiser des parties du Royaume, et du Moyen-Orient dans son ensemble.              

L’ambassadeur fait part de son admiration pour l'engagement de la Vision 2030 en faveur du tourisme, notamment le plan de développement du site historique d’AlUla, lancé en avril, qui, selon lui, attirera les investissements étrangers, tout en partageant la diversité et la richesse de la culture saoudienne avec le monde. 

«Nous sommes tous impressionnés par le vaste potentiel et les énormes développements dans le pays en termes d'installations touristiques», souligne Simonnet. «Le tourisme est peut-être un mot trop simpliste, car il s’agit de diversité, de culture, de traditions, de nature, mais aussi également d’innovation.» 

«L’objectif n’est donc pas seulement de promouvoir la diversité de la culture. Je pense que le Royaume a un très grand potentiel pour devenir une plaque tournante régionale, et même mondiale, qui attirera certainement toute l'attention des investisseurs et des touristes», précise l’ambassadeur.  

La relation entre l’Arabie saoudite et l’UE est cimentée par de nombreux problèmes communs de sécurité, notamment la lutte contre le terrorisme, la guerre contre la drogue et le conflit au Yémen. 

«Le Yémen est situé sur la mer Rouge. C’est par la mer Rouge que transite 20% de tout le commerce européen. Si le trafic maritime est perturbé dans cette zone maritime, le commerce devra trouver un autre itinéraire plus complexe. Nous avons donc un intérêt clair en matière de sécurité», assure Simonnet, qui a réagi positivement à l'initiative de paix saoudienne annoncée en mars. 

«La sécurité de la navigation, la stabilité, la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme, la lutte contre la drogue, tout cela constitue notre programme commun de sécurité. C’est la raison pour laquelle nous avons besoin de procéder à de nombreuses consultations politiques, et visites dans les deux sens. C'est une base vraiment solide pour notre partenariat», conclut Simonnet. 

Twitter: @NoorNugali 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com 

 

COMMENT L'EUROPE EST PASSÉE DE L'ENDETTEMENT ET DE LA RUINE À LA PAIX ET À LA PROSPÉRITÉ

La Journée de l'Europe, commémorée le 9 mai de chaque année, célèbre la paix et l'unité sur le continent. En ce jour de 1950, Robert Schuman, alors ministre français des Affaires étrangères, expose à Paris son idée d'une nouvelle forme de coopération politique qui rendrait impensable la guerre entre nations européennes.

À peine cinq ans plus tôt, le continent était sorti de la Seconde Guerre mondiale dans un état de ruine, avec des millions de morts et de déplacés, des économies gravement déformées et des gouvernements grevés de dettes.

Le désir généralisé de coopération - d'abord pour se remettre, puis pour garantir qu'un tel conflit ne se reproduirait jamais - donne lieu en 1950 à la création d'un bloc commercial, la Communauté européenne du charbon et de l'acier, comprenant la Belgique, la France, l'Allemagne de l'Ouest, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas.

Cette initiative est suivie en 1957 par le traité de Rome, qui crée la Communauté économique européenne, également connue sous le nom de Marché commun. Avec la suppression des tarifs commerciaux entre les États membres, le continent connaît une décennie de croissance économique fulgurante dans les années 1960.

En 1973, la communauté se développe, avec l'adhésion du Danemark, de l'Irlande et du Royaume-Uni au bloc. À la fin de la décennie, les premières élections européennes ont eu lieu, renforçant l'influence du Parlement européen et de ses membres élus au suffrage direct.

L’expansion de l’UE s’est accélérée dans les années 80, avec l’adhésion de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal au bloc. L'Acte unique européen a été signé en 1986 pour régler les problèmes commerciaux et créer le marché unique. Les plus grands bouleversements sont cependant à venir, avec la chute du mur de Berlin en 1989, créant une Europe sans frontières.

Au cours des années 90, le marché unique est complété par les «quatre libertés» de circulation - marchandises, services, personnes et argent. La décennie voit également la signature des traités de Maastricht et d'Amsterdam et l'accueil de trois nouveaux membres - l'Autriche, la Finlande et la Suède. C'était aussi la décennie de l'accord de Schengen qui doit permettre à terme aux gens de voyager sans contrôle de passeport.

L'aube du nouveau millénaire apporte encore plus d'expansion, avec l'adhésion de 10 pays en 2004, suivie de la Bulgarie et de la Roumanie en 2007, et l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne en 2009. C'est aussi la décennie de l'euro, avec plusieurs pays adoptant une monnaie commune.

Telle a été le succès de l’Union dans la préservation d’une paix durable que l’UE reçoit le prix Nobel de la paix en 2012. Cependant, l’UE est confrontée à certains de ses plus grands défis au cours de la dernière décennie. La crise de la dette de la zone euro menace de mettre en pièces la monnaie commune. La crise des réfugiés et une série d'attaques terroristes inspirées de Daech soulèvent des doutes sur le principe de la libre circulation.

Vient ensuite le référendum sur le Brexit, avec le vote des Britanniques en faveur d'une séparation, de manière à poursuivre leurs propres accords commerciaux et arrangements frontaliers.

Ces événements ont ébranlé la confiance dans le projet européen et le concept d'une union toujours plus étroite. Mais avec l'émergence de la Chine en tant que grande puissance mondiale, une plus grande affirmation de la Russie sur le flanc oriental de l'Europe et la réévaluation par les États-Unis de ses objectifs stratégiques, les amitiés dont jouissent les États membres de l'UE ont permis au bloc de répondre collectivement à des défis communs et surtout de maintenir la paix.
- Robert Edwards BOGOTA, COLOMBIE


Antony Blinken «espère» qu’un accord de cessez-le-feu sera conclu à Gaza

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, déclare que le Hamas doit décider, et rapidement, s’il doit accepter la proposition extraordinairement généreuse de cessez-le-feu. (AFP)
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, déclare que le Hamas doit décider, et rapidement, s’il doit accepter la proposition extraordinairement généreuse de cessez-le-feu. (AFP)
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  • Le secrétaire d’État réaffirme l’opposition des États-Unis à une opération militaire israélienne à Rafah lors de la réunion du WEF à Riyad
  • Ces propos interviennent au lendemain de la déclaration du président palestinien Abbas selon laquelle les États-Unis sont «le seul pays» capable d'éviter une catastrophe à Rafah

RIYAD: Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, espère que le Hamas acceptera une proposition de cessez-le-feu «extraordinairement généreuse» pour mettre fin à l’offensive dévastatrice d’Israël à Gaza en échange de la libération des otages.

«Le Hamas doit décider, et rapidement, s’il doit accepter la proposition extraordinairement généreuse de cessez-le-feu. J’espère qu’il prendra la bonne décision et que nous pourrons changer fondamentalement la dynamique», a déclaré le responsable américain lors d’une table ronde du Forum économique mondial (WEF) à Riyad.

Vendredi dernier, une délégation égyptienne de haut niveau s’est rendue en Israël pour participer à des pourparlers dans le cadre d’une nouvelle initiative diplomatique visant à parvenir à une trêve dans les hostilités qui durent depuis six mois et à obtenir la libération des otages israéliens détenus par les combattants palestiniens.

Le conflit à Gaza, qui a commencé à la suite de l’attaque du Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre 2023, a entraîné la mort de près de trente-cinq mille Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, et réduit 75% de l’enclave assiégée à l’état de ruines, selon les autorités locales.

«Nous collaborons avec nos partenaires pour tenter de mettre un terme au conflit et de faire en sorte qu’il ne s’étende pas, et tout cela est un effort collectif. Le moyen le plus rapide de mettre fin au conflit à Gaza est de parvenir à un cessez-le-feu et à la libération des otages», indique M. Blinken, qui a remercié l’Égypte et le Qatar pour le rôle déterminant qu’ils ont joué dans les efforts en vue d’une trêve et de la libération des otages.

Antony Blinken a ensuite réaffirmé l’opposition des États-Unis à une opération militaire israélienne imminente à Rafah, la ville la plus au sud de Gaza, en l’absence d’un plan garantissant que les civils ne seront pas blessés.

«Nous n’avons pas encore trouvé de plan qui nous garantisse que les civils peuvent être protégés efficacement», souligne M. Blinken.

Depuis des semaines, Israël menace de mener une offensive générale à Gaza afin de détruire les forces restantes du Hamas.

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, qui a prononcé un discours lors d’une table ronde du WEF un jour plus tôt, a affirmé que les États-Unis étaient «le seul pays» capable d’empêcher l’invasion israélienne longtemps redoutée de Rafah, où vivent actuellement plus d’1,5 million de Palestiniens.

Même une simple «petite frappe» sur Rafah obligerait la population palestinienne à fuir la bande de Gaza, et la «plus grande catastrophe de l’Histoire du peuple palestinien se produirait alors», ajoute M. Abbas.

Antony Blinken a insisté sur la nécessité de «préparer un plan d’après-guerre pour Gaza, qui inclurait les mesures à prendre en matière de sécurité, de gouvernance et d’administration, ainsi que les besoins humanitaires et de reconstruction».

«Énormément de travail a été accompli dans ce domaine, mais il reste encore beaucoup à faire», souligne-t-il.

M. Blinken a également expliqué que «la plus grande menace pour l’Iran et le Hamas serait qu’Israël normalise ses relations avec tous les pays de la région et qu’un État palestinien soit créé.»

«Les États-Unis et l’Arabie saoudite ont travaillé dur ces derniers mois sur l’accord de normalisation israélo-saoudien. Je pense qu’il est potentiellement sur le point d’être conclu», précise-t-il.

«Mais pour aller de l’avant dans la normalisation, deux choses seront nécessaires: le calme à Gaza et une voie crédible vers un État palestinien.»

Antony Blinken avait auparavant participé à la réunion inaugurale du Conseil de coopération entre les États-Unis et le Golfe, au cours de laquelle il avait déclaré aux ministres des Affaires étrangères de la région que le meilleur moyen de mettre un terme à la catastrophe humanitaire à Gaza serait de négocier un accord de cessez-le-feu qui permettrait de libérer les otages détenus par le Hamas.

Le secrétaire d’État américain s’est par ailleurs entretenu avec le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, avec lequel il a examiné les moyens de renforcer les relations bilatérales et la coopération dans divers domaines, selon l’agence de presse saoudienne (SPA).

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Mahmoud Ali Youssouf, ministre des affaires étrangères djiboutien, compte se présenter aux prochaines élections de la commission de l’UA

Mahamoud Ali Youssouf, le ministre des Affaires étrangères de Djibouti, s'est entretenu avec Arab News en Francais sur le conflit au Soudan. (Photo, AFP)
Mahamoud Ali Youssouf, le ministre des Affaires étrangères de Djibouti, s'est entretenu avec Arab News en Francais sur le conflit au Soudan. (Photo, AFP)
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  • Il mentionne qu’une bonne connaissance des affaires continentales sont essentielles pour occuper un poste aussi important, affirmant de ce fait qu’une telle organisation a surtout besoin de dirigeants et de diplomates chevronnés
  • Évoquant son éventuelle réussite aux élections de l’unité africaine, le diplomate précise que si c’est le cas, il se concentrera, dans l’intérêt du peuple africain, sur trois volets importants

RIYAD : La Commission de l’Union Africaine est basée à Addis-Abeba, en Éthiopie. Ses principales fonctions consistent à représenter l'Union Africaine et défendre ses intérêts sous l'autorité et sur mandat de la Conférence et du Conseil exécutif.

Mahmoud Ali Youssouf, ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la République de Djibouti compte se présenter aux prochaines élections de la commission de l’Union africaine.  

A cet effet, le ministre a rappelé que l’un de ses principaux objectifs est de promouvoir l'intégration, le développement économique et social, la paix, la sécurité et les droits de l'homme sur le continent africain. Elle vise également à renforcer la coopération continentale et internationale.

Il affirme que La tradition veut que le président de la Commission soit élu pour un mandat de quatre ans renouvelables et soit évidemment africain d’autant plus que la prochaine session sera présidée par la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE), qui compte la République de Djibouti parmi ses membres.

Le diplomate pense que gagner ces élections contribuera grandement au renforcement de l’intégration entre les pays du continent ainsi qu'au renforcement des relations africaines avec divers groupes géographiques dans le monde, étant donné l'acceptation et le respect international et régional dont jouit la République de Djibouti grâce à sa politique étrangère sage et équilibrée.

Selon le ministre, ce qui l’encourage à se présenter sa candidature aux prochaines élections est le grand respect et l'appréciation diplomatique que possède la République de Djibouti à l’échelle continentale et international mettant aussi en relief sa longue expérience personnelle dans le domaine diplomatique en tant qu'ambassadeur puis en tant que ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale depuis 2005 à ce jour et connaissance approfondie du travail de l'Union africaine.

Il mentionne qu’une bonne connaissance des affaires continentales sont essentielles pour occuper un poste aussi important, affirmant de ce fait qu’une telle organisation a surtout besoin de dirigeants et de diplomates chevronnés pour promouvoir efficacement la coopération continentale et internationale vue les circonstances actuelles du continent.

Compte tenu de la concurrence pour la présidentielle de l’Union africaine, le ministre assure que le continent dispose de nombreuses compétences nécessaires pour un poste aussi important et que La seule chose dont nous sommes sûres aujourd'hui, c'est que le prochain président sera issu d'un pays d'Afrique de l'Est. Il appartiendra ensuite aux États membres de se prononcer le jour du vote.

Évoquant son éventuelle réussite aux élections de l’unité africaine, le diplomate précise que si c’est le cas, il se concentrera, dans l’intérêt du peuple africain, sur trois volets importants notamment le renforcement en premier de la coopération et de l'intégration économique entre les pays du continent, puis au développement de la coopération continentale et internationale, et  ensuite sur la coopération avec les organisations internationales et régionales telles que les Nations unies, l'Organisation de la coopération islamique et la Ligue arabe.

La région du Somaliland a signé, début janvier, un protocole d’accord avec l’Éthiopie visant à lui accorder une ouverture maritime sur le Golfe d’Aden. Ce traité a entraîné une crise politique entre Addis-Abeba et Mogadiscio qui a rapidement annulé le mémorandum le qualifiant d’illégal.   

Le ministre djiboutien rappelle que la République de Djibouti préside actuellement l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et que la Somalie et l’Éthiopie y sont membres ainsi que d’autres pays de la région et cela lui confère une responsabilité supplémentaire dans la médiation entre les deux pays voisins. Il atteste que les efforts de règlement se poursuivent avec la médiation djiboutienne et kenyane, et espère que les deux parties parviendront à un accord à ce sujet.

Il précise aussi que la République de Djibouti a affirmé à maintes reprises son attachement à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la Somalie, ainsi que de tous les États membres de l'IGAD, comme le prévoient les chartes de l'Union africaine et de l'IGAD.

Il souligne une fois de plus que la République de Djibouti, par le biais de sa présidence actuelle de l'IGAD, est non seulement très intéressée à ce que les relations diplomatiques entre la Somalie et l'Éthiopie redeviennent comme elles l’étaient avant la signature du protocole d'accord et mentionne que la région n’a pas besoin de nouveaux différends et de nouvelles crises.

Évoquant le dossier soudanais, Mr. Mahmoud Ali Youssouf soutient que d'autres crises dans le monde ont détourné l'attention du conflit le plus sanglant d'Afrique et le qualifie comme étant la crise la plus oubliée surtout lorsqu'il s'agit de parler de réfugiés et de déplacements de population. Il dévoile que plus de 6,5 millions de Soudanais ont été contraints de quitter leur foyer, et plus d'un tiers d'entre eux ont été déplacés à l'extérieur du pays et que la prolifération des milices à base ethnique dans le conflit actuel est tout aussi alarmante.

Comme le Soudant est un membre fondateur de l’IGAD, Il certifie que Djibouti, entant que présidente de cette organisation régionale déploie des efforts intenses et continus en coordination avec les autres Etats membres et la communauté internationale notamment les Etats-Unis et l’Arabie saoudite pour trouver une solution au conflit en cours dans ce pays frère

Il révèle aussi que son pays a déjà reçu des représentants des parties responsables de la crise au Soudan afin d'écouter leurs points de vue et leur vision d'une solution. Il est à noter que tous ont affirmé leur volonté de mettre fin à la guerre et espère que ces efforts conduiront à un cessez- le-feu permanent et inconditionnel.

Dernièrement, les attaques de navires en Mer Rouge se sont intensifiées, ciblant ainsi des navires en perturbant les passages maritimes les plus importants. À cet effet, le diplomate déclare que Djibouti suit ces développements avec beaucoup d’inquiétude, en spécifiant que le détroit de Bab al-Mandeb, sur lequel donne la République de Djibouti, est considéré comme un passage international d'une extrême importance d'un point de vue politique et économique.

Il confirme que toute atteinte à la sécurité dans cette zone a des répercussions au niveau mondial, étant donné son rôle d'artère vitale pour le commerce international et c’est pourquoi, il appelle à trouver des solutions aux différentes crises dans la région afin que tout le monde puisse jouir de la paix et de la sécurité.

Concernant la guerre contre Gaza, Mahmoud Ali Youssouf, invite fortement la communauté internationale à assumer ses responsabilités pour mettre fin à l'extermination massive et aux bombardements israéliens injustes qui ont coûté la vie à plus de 34 000 personnes, ainsi qu'aux déplacements et à la famine qui en découlent menaçant ainsi la vie de millions d'enfants.


L'Arabie saoudite et la Commission Européenne concluent des négociations exploratoires sur la transition énergétique

Le ministre saoudien de l'énergie Abdulaziz bin Salman Al Saud, et le commissaire européen à l'énergie, Kadri Simson (Fournie)
Le ministre saoudien de l'énergie Abdulaziz bin Salman Al Saud, et le commissaire européen à l'énergie, Kadri Simson (Fournie)
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  • : Le ministre saoudien et le commissaire à l’énergie ont discuté de la coopération dans les domaines de l'énergie et des technologies propres.
  • Ce protocole d'accord, qui couvre de nombreux secteurs énergétiques et met l'accent sur la transition énergétique, devrait constituer une base solide et mutuellement bénéfique.

RIYAD : Le ministre saoudien de l'énergie Abdulaziz bin Salman Al Saud, et le commissaire européen à l'énergie, Kadri Simson, ont tenu des réunions bilatérales en marge du Forum économique mondial de Riyad.

Durant ces réunions, le ministre saoudien et le commissaire européen à l’énergie ont discute de la coopération dans les domaines de l'énergie et des technologies propres afin de renforcer les bilatéraux et de faire progresser les objectifs de l'accord de Paris et les résultats du consensus des Émirats arabes unis atteint lors de la COP28 qui s'est tenue à Dubaï l'année dernière.

Le ministre saoudien de l’énergie et le commissaire européen ont réaffirmé d’importants points auxquels le Royaume et l’Union Européenne sont fermement déterminés à réaliser ensemble.

Il s’agit notamment d’accélérer les investissements privés dans les énergies renouvelables et de coopérer en matière d'interconnexion électrique et d'intégration des énergies renouvelables dans le réseau électrique en renforçant notamment davantage l'infrastructure électrique par la gestion de la demande, le réseau intelligent et les mesures de résilience et de sécurité du réseau.

Ils ont également mis en avant de leurs décisions communes les secteurs de l'hydrogène et des technologies propres, y compris le captage, l'utilisation et le stockage du carbone en soutenant les possibilités de partenariats industriels dans ces secteurs et en garantissant des marchés de l'énergie abordables, sûrs et à l'épreuve du temps.

En s'appuyant sur la CCNUCC, l'accord de Paris et les résultats des récentes COP, l’Arabie saoudite et l’Union Européenne ont conclu des pourparlers en vue d'un protocole d'accord sur la coopération énergétique, concrétisant ainsi leur ambition commune afin d'accélérer les actions visant à tirer parti des opportunités économiques offertes par leurs transitions énergétiques respectives.

Ce protocole d'accord, qui couvre de nombreux secteurs énergétiques et met l'accent sur la transition énergétique, devrait constituer une base solide et mutuellement bénéfique pour orienter et ancrer les décisions d'investissement dans les secteurs de l'énergie et des technologies propres, impliquer et mobiliser les parties prenantes des secteurs publics, privés et financiers.

Ce protocole établit à coup sûr les bases d'un avenir énergétique plus durable et plus sûr, étayé par des marchés de l'énergie prévisibles et stables garantissant l'accès de tous à une énergie sûre, abordable, fiable et durable.

L'Arabie saoudite et la Commission européenne ont l'intention de conclure le protocole d'accord dans les prochains mois.