Régionales: LREM croit à la résurrection de son accord en Paca

Les négociations se poursuivent en coulisses entre les représentants de la majorité présidentielle et le président LR Renaud Muselier, avec à l'horizon la date butoir de dépôt des listes, le 17 mai. (Photo, AFP)
Les négociations se poursuivent en coulisses entre les représentants de la majorité présidentielle et le président LR Renaud Muselier, avec à l'horizon la date butoir de dépôt des listes, le 17 mai. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 12 mai 2021

Régionales: LREM croit à la résurrection de son accord en Paca

  • La première option est la constitution d'une liste autonome de la majorité présidentielle, menée par la secrétaire d'Etat Sophie Cluzel
  • La seconde consiste à une alliance avec le président LR Renaud Muselier apparaissant comme la meilleure solution pour faire face au RN

PARIS: Après plusieurs jours de chaos et à l'approche du dépôt des listes, La République en marche croit encore pouvoir ressusciter son accord pour les régionales en Paca avec le président LR Renaud Muselier, afin de présenter un front uni face au RN.

Si le mistral du psychodrame est un peu retombé, les négociations se poursuivent en coulisses entre les représentants de la majorité présidentielle et M. Muselier, avec à l'horizon la date butoir de dépôt des listes, le 17 mai, pour finaliser l'alliance, qui verrait donc LREM et ses partenaires se ranger derrière le président sortant.

Mais encore faut-il recoller les morceaux après les épisodes de la semaine dernière qui ont vu M. Muselier rétropédaler sous une intense pression des Républicains, rétifs à toute forme d'accord avec le parti d'Emmanuel Macron. 

Depuis, «les discussions continuent», a assuré Jean Castex mardi sur France 2, quand un cadre de LREM précise que la «stratégie officielle» sera édictée «dans les deux jours qui viennent».

Deux options sont sur la table. La première, qui prévaudra faute d'accord, est la constitution d'une liste autonome de la majorité présidentielle, menée par la secrétaire d'Etat Sophie Cluzel.

«La collecte» auprès des candidats «des formulaires CERFA pour une liste Sophie Cluzel se poursuit», confirme une source LREM du Sud.

La seconde consiste donc à une alliance avec M. Muselier, apparaissant pour le sortant comme pour les marcheurs comme la meilleure solution pour faire face au Rassemblement national.

«Quand on veut atterrir, on atterrit toujours. Il y a suffisamment d'intérêts convergents», affirme un proche de M. Muselier.

Dans cette perspective, et selon des sources concordantes, le député et conseiller politique d'Emmanuel Macron Thierry Solère, ex-LR, reste à la manoeuvre pour tenter avec M. Muselier de trouver un point d'équilibre dans une future liste commune.

Au centre des discussions, la proportion de marcheurs intégrée aux places éligibles. «Un bon accord c’est 25%-30% d’élus de la majorité», estime ainsi une source LREM locale.

Panser les plaies

Le sort réservé à Mme Cluzel suscite également des tensions, M. Muselier ayant posé comme préalable sa démission du gouvernement pour l'accueillir. Une ligne rouge pour LREM, qui obligera l'une ou l'autre partie à se dédire pour parvenir à toper.

L'union, pour l'heure hypothétique, nécessitera aussi de panser quelques plaies ouvertes la semaine passée.

A commencer par la mise en scène de l'officialisation de l'accord, par Jean Castex dans le Journal du Dimanche, qui a nationalisé une affaire locale et s'est révélée à terme une erreur tactique.

«Ce qui devait être une opération de soutien à Renaud Muselier s'est transformé en une préfiguration du rassemblement de LREM et de la droite en 2022. LR, pour qui c'est un truc mortel, a réagi évidemment hyper fort», décrypte un proche de M. Muselier.

«Au final, la crainte que j'ai, c'est que les Français se déplacent encore moins pour voter car tout cela ressemble à un tour de chauffe pour 2022», craint un cadre du groupe de députés LREM.

Parallèlement, du côté des marcheurs, on déplore d'avoir vu M. Muselier céder face à l'appareil des Républicains. «Muselier a quitté Paca droit dans ses bottes et il a fondu en route», ironise une source gouvernementale, quand un ministre note qu'«il y a un problème de confiance avec Muselier».

«Les militants sont décontenancés. La semaine dernière a fait beaucoup de mal», confie un marcheur de la région.

«Surtout il y a la crainte que cette séquence serve (le candidat du RN) Thierry Mariani», appuie-t-il. Une inquiétude corroborée par deux sondages, dont celui de l'Ifop pour Le Figaro - LCI, selon lequel le candidat du RN enregistrerait six points de plus au premier tour qu'il y a un mois (38% des intentions de vote), loin devant M. Muselier (27%) et Mme Cluzel (11%).

Selon le second sondage Ipsos/sopra stéria pour France Télévision, le RN l'emporterait au second tour avec 40% des voix devant LR-LREM 36%, la liste de gauche et des écologistes obtenant 24%. 

«Appeler Macron à la rescousse comme l'a fait Renaud Muselier, ça ne plaît pas aux électeurs LR et on les comprend, a commenté dans un tweet mardi soir Marine Le Pen, jugeant la victoire «à portée de main».


La chaleur s'installe dans le sud de la France, incertitude sur une possible canicule

Des touristes se protègent du soleil avec des parapluies lors d'une balade en gondole dans la lagune de Venise, le 27 juin 2025. Le ministère italien de la Santé a mis en garde les habitants et les touristes le 27 juin 2025. (Photo par ANDREA PATTARO / AFP)
Des touristes se protègent du soleil avec des parapluies lors d'une balade en gondole dans la lagune de Venise, le 27 juin 2025. Le ministère italien de la Santé a mis en garde les habitants et les touristes le 27 juin 2025. (Photo par ANDREA PATTARO / AFP)
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  • Un épisode de chaleur s'installera à partir de lundi sur le sud-ouest de la France et la vallée du Rhône,
  • Les températures devraient rester moins élevées que lors de la canicule de la fin juin-début juillet, selon Météo-France

TOULOUSE, FRANCE : Un épisode de chaleur s'installera à partir de lundi sur le sud-ouest de la France et la vallée du Rhône, mais les températures devraient rester moins élevées que lors de la canicule de la fin juin-début juillet, selon Météo-France.

« Sur le sud-ouest, on s'attend à un bel épisode de chaleur, mais pour le moment, on n'anticipe pas quelque chose de l'ampleur de ce qu'on a connu en juillet, loin de là », a déclaré à l'AFP le prévisionniste Jérôme Lecou.

« On ne peut pas exclure qu'une partie du sud-ouest passe en vigilance orange canicule, mais il y a quand même des incertitudes sur ce qui peut se passer en fin de semaine », souligne-t-il.

Les modèles de Météo-France dessinent en effet un « scénario incertain pour le week-end », bien que l'option privilégiée reste, à ce stade, le maintien d'une masse d'air chaud sur le sud-ouest, où les températures atteindront 34 à 35 °C, avec des pointes de 36 à 38 °C, précise M. Lecou.

L'air frais présent au nord de l'Hexagone, en raison d'une dépression située au large de l'Écosse, pourrait toutefois se déplacer vers le sud et contribuer, le cas échéant, à rafraîchir la moitié méridionale du pays.


Le projet de loi anti-fraude sociale suscite la méfiance des experts et des professionnels

La ministre française du Travail, de la Santé, des Solidarités et de la Famille Catherine Vautrin (à gauche) écoute le Premier ministre français François Bayrou (à droite) s'adresser aux médias lors d'une visite au Centre Opérationnel de Gestion Interministérielle des Crises (COGIC (Photo de Thibaud MORITZ / AFP)
La ministre française du Travail, de la Santé, des Solidarités et de la Famille Catherine Vautrin (à gauche) écoute le Premier ministre français François Bayrou (à droite) s'adresser aux médias lors d'une visite au Centre Opérationnel de Gestion Interministérielle des Crises (COGIC (Photo de Thibaud MORITZ / AFP)
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  • Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, a présenté, ce week-end, dans Le Parisien, les grandes lignes d'un projet de loi qui devrait être présenté à l'automne.
  • Le Haut conseil du financement de la protection sociale (HCFiPS), à l'origine de cette évaluation, estime d'ailleurs que « la fraude imputable aux assurés sociaux est de l'ordre d'un tiers ».

PARIS : La question des employeurs fautifs est un angle mort décelé par les experts de la politique de santé dans le futur projet de loi anti-fraude sociale du gouvernement, texte qui fait également grincer des dents les taxis, concernés par le volet transport sanitaire.

Pour remédier à un préjudice estimé à 13 milliards d'euros, Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, a présenté, ce week-end, dans Le Parisien, les grandes lignes d'un projet de loi qui devrait être présenté à l'automne. Mais les priorités font tiquer les spécialistes du dossier.

Mme Vautrin entend notamment « faciliter le contrôle des allocataires de prestations sociales » et « améliorer les capacités de recouvrement des allocations chômage ». En cas de « fraude avérée », il serait possible de recouvrer « l'intégralité des sommes indûment perçues ». Et « si cela ne suffit pas », débiter « le compte bancaire du fraudeur ».

« Sauf que, quand on regarde dans le détail, sur ces 13 milliards, la moitié relève de la fraude liée aux cotisations sociales, ce qui supposerait d'aller voir du côté des employeurs », commente pour l'AFP Nicolas Da Silva, économiste des politiques de santé.

Frédéric Bizard, autre économiste, fait le même rappel : « À peu près 1 euro sur 2, c'est une fraude à la cotisation, c'est-à-dire du travail non déclaré, du travail au noir, et le reste, c'est de la fraude aux prestations », décrit à l'AFP ce spécialiste des questions de protection sociale et de santé. 

« discours anti-pauvres » 

Le Haut conseil du financement de la protection sociale (HCFiPS), à l'origine de cette évaluation, estime d'ailleurs que « la fraude imputable aux assurés sociaux est de l'ordre d'un tiers ».

Selon son rapport, la fraude provient à 56 % des entreprises et des travailleurs indépendants, à 34 % des assurés et à 10 % des professionnels de santé. Le Haut conseil réfute l'idée d'une « fraude sociale souvent réduite à la fraude au RSA ou à la fraude à la résidence, ce qui tend à nourrir un discours anti-pauvres ».

Or, la réponse apportée aux entreprises pratiquant le travail dissimulé n'est abordée par Mme Vautrin qu'en une seule phrase : « bloquer leurs comptes bancaires pendant la période de contrôle pour éviter qu’elles organisent leur insolvabilité ».

« L'essentiel de la fraude, c'est la fraude des professionnels ; on s'attendrait à ce que ce sujet soit davantage abordé », renchérit Nicolas Da Silva. Le Haut conseil note également qu'en matière de « taux de cotisations éludées, le risque le plus important porte sur les micro-entrepreneurs ».

Les experts s'interrogent également sur la lumière jetée par Mme Vautrin sur les transporteurs sanitaires, qui devraient « se doter d'un dispositif de géolocalisation et d'un système électronique de facturation intégrée afin de garantir l'exactitude des kilomètres facturés ». 

« Politique populiste » 

Ce secteur est désigné comme le terreau d'une « fraude abondante », remarque Nicolas Da Silva, dans le sillage de rapports constatant que « le transport sanitaire augmente ».

Le nombre de patients « transportés a en effet crû de 14 % entre 2016 et 2023, dont 25 % pour les seuls taxis », selon l'Assurance Maladie.

« Mais il est logique que le transport sanitaire augmente, tout simplement parce qu'il y a une concentration des lieux de soins, avec des fermetures de sites : quand vous avez moins de sites, les gens sont plus éloignés des soins, et donc il faut les déplacer un peu plus loin », rebondit Nicolas Da Silva.

Dominique Buisson, responsable de la Fédération nationale du taxi (FNDT), déplore auprès de l'AFP « un effet de communication » de Mme Vautrin, qui « stigmatise une profession en en faisant des potentiels fraudeurs ».

Il rappelle également que l'Assurance maladie a déjà demandé la généralisation de logiciels de facturation reliés à des dispositifs de géolocalisation, qui devront être installés d'ici le 1^(er) janvier 2027. Sur les 60 000 chauffeurs de taxi en France, « à peu près 35 000 font des transports conventionnés », précise-t-il encore.

Pour Frédéric Bizard, les annonces de Mme Vautrin s'inscrivent avant tout dans une « stratégie politique populiste » : « comment s'opposer à un projet de loi qui lutte contre la fraude ? »


Élections législatives à Paris : Barnier exhorte Dati à « ne pas se tromper » d'élection

La ministre française de la Culture, Rachida Dati, prononce un discours lors d'une visite au centre social et culturel La Croix des Oiseaux à Avignon, dans le sud de la France, le 24 juillet 2025. (Photo de CLEMENT MAHOUDEAU / AFP)
La ministre française de la Culture, Rachida Dati, prononce un discours lors d'une visite au centre social et culturel La Croix des Oiseaux à Avignon, dans le sud de la France, le 24 juillet 2025. (Photo de CLEMENT MAHOUDEAU / AFP)
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  • a ministre de la Culture a annoncé lundi sa candidature à cette législative partielle, lançant les hostilités contre l'ex-Premier ministre qui brigue le même siège de député et qui est également membre du parti LR.
  • Ils lui reprochent également d'être « parachuté ».

PARIS : Selon Michel Barnier, Rachida Dati a « une ambition légitime » pour la mairie de Paris et ne doit « pas se tromper » d'élection en se présentant également à la législative dans la deuxième circonscription de la capitale.

La ministre de la Culture a annoncé lundi sa candidature à cette législative partielle, lançant les hostilités contre l'ex-Premier ministre qui brigue le même siège de député et qui est également membre du parti LR.

« Je veux que les Parisiens puissent voter pour quelqu’un plutôt que contre. C’est à Rachida Dati, qui a une ambition légitime pour animer des listes d’union à Paris, de ne pas se tromper et de choisir la bonne voie », commente Michel Barnier, désigné par LR comme candidat à cette législative, dans La Tribune Dimanche.

« Je ne suis candidat qu’à la députation », martèle l'éphémère ancien Premier ministre. « Rachida Dati le sait. Je le lui ai dit et je l’ai même écrit aux adhérents LR (…). Il n’y a aucune ambiguïté là-dessus », ajoute-t-il, se disant prêt à soutenir la ministre dans sa course pour l’Hôtel de Ville.

Des proches de la maire du VIIe arrondissement, renvoyée en procès pour corruption et trafic d'influence le 22 juillet, craignent que Michel Barnier ait lui aussi des ambitions pour la mairie de Paris si elle ne pouvait pas se présenter.

Ils lui reprochent également d'être « parachuté ».

« Cela fait plus de vingt-cinq ans que j’ai quitté, volontairement, mes fonctions en Savoie » et « je suis Parisien depuis plus de vingt ans ». J’habite dans cette circonscription depuis plus de douze ans », répond-il.

Ces rivalités risquent d'entraîner une nouvelle guerre fratricide, dont Les Républicains ont le secret. Pour l'éviter, LR espère trouver un accord avec Rachida Dati « d'ici la rentrée ».

Interrogé sur les ambitions que lui prêtent certains pour 2027, Michel Barnier réitère qu'il sera « présent dans le débat public » pour la présidentielle et les législatives.