Réouverture mi-juillet et recapitalisation en vue pour la Tour Eiffel

Une vue de la Tour Eiffel. (Photo, AFP)
Une vue de la Tour Eiffel. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 21 mai 2021

Réouverture mi-juillet et recapitalisation en vue pour la Tour Eiffel

  • La Dame de Fer vit une « période difficile à traverser », reconnaît le président de sa société d'exploitation Jean-François Martins
  • Malgré les efforts pour « réduire les coûts fixes », l'exploitant projette pour 2021 une perte d'environ 70 millions d'euros

PARIS : La Tour Eiffel, fermée depuis le 30 octobre en raison de la crise sanitaire, rouvrira le 16 juillet au public et aura recours à une recapitalisation face aux 120 millions de déficit prévus sur 2020 et 2021.

Privée de touristes depuis déjà sept mois et confrontée au casse-tête d'un chantier de peinture suspendu en raison de traces de plomb supérieures au seuil réglementaire, la Dame de Fer vit une « période difficile à traverser », reconnaît le président de sa société d'exploitation (Sete) Jean-François Martins dans un entretien à l'AFP jeudi.

Malgré les efforts pour « réduire les coûts fixes » et un recours massif au chômage partiel chez ses 350 employés, l'exploitant projette pour 2021 une perte d'environ 70 millions d'euros, après avoir annoncé en mars un déficit de 52 millions au titre de 2020. Année où son chiffre d'affaires a fondu, passant de 99 à 25 millions d'euros, toujours selon la Sete.

Pour autant, l'exploitant n'a « pas d'inquiétude à long terme » et exclut toute menace sur l'emploi. « Le soutien plein et entier de notre actionnaire » principal, la Ville de Paris, « va nous permettre de passer la période », assure M. Martins. « Cela prendra forcément la forme d'une recapitalisation » dès l'automne, a-t-il annoncé, les deux déficits consécutifs n'étant « pas absorbables sur les fonds propres ».

« Aucune aide » de l'Etat

A cet sujet, M. Martins, élu PS au Conseil de Paris, tacle le gouvernement: « le monument qui incarne la France dans le monde, qui perd 120 millions sur deux ans, n'a fait de l'objet de la part de l'Etat d'aucune aide spécifique ou exceptionnelle. »

Le célèbre monument, qui a accueilli jusqu'à 7 millions de visiteurs en 2014 et encore 6,2 millions en 2019, a dû fermer de mi-mars à fin juin 2020, lors du premier confinement, puis de nouveau à partir de fin octobre.

Âgée de 132 ans, la « grande dame » devra donc encore attendre quelques semaines avant de retrouver du public. « Le temps nécessaire pour se remettre en ordre et en fonction », en particulier les ascenseurs, explique M. Martins, mais aussi de "libérer les espaces pris par le chantier de peinture", suspendu.

La capacité d'accueil sera cet été de 10 000 visiteurs par jour, soit le même niveau de fréquentation qu'à l'été 2020, contre 25 000 avant crise. Les doubles cabines pouvant accueillir 50 personnes chacune fonctionneront avec une jauge de 50% pour respecter la distanciation sociale.

La billetterie rouvrira le 1er juin, la Sete misant sur deux tiers de réservations en ligne. La vente physique des billets aux pieds du monument restera possible à la réouverture.

L'ensemble des étages seront accessibles au public, hormis quelques zones de chantier, notamment au deuxième étage.

Ecailles plombées

Suspendu depuis début février en raison de traces de plomb supérieures au seuil réglementaire, le chantier de peinture en cours ne reprendra pas avant l'automne, le temps de terminer les études et de choisir parmi les techniques « les moins émissives de plomb », a expliqué M. Martins.

Pour la 20e campagne de peinture, qui doit permettre à la Dame de Fer de faire peau neuve pour les JO de 2024, il avait été choisi de retirer les couches de peinture détériorées de près de 30% de la surface de l'édifice, là où les campagnes précédentes n'en prévoyaient que 5%, afin « d'améliorer l'adhérence de la peinture sur la structure ». C'est ce décapage qui a fait ressortir, sur le site, la présence de plomb présent dans les couches précédentes.

Le chantier à l'arrêt, la Sete exclut tout risque de contamination au plomb pour les visiteurs. Au moment de la réouverture, « la tour aura été entièrement dépolluée, nettoyée », souligne M. Martins pour qui « les autorités sanitaires sont garantes » avec 70 prélèvements réalisés par semaine.

Visibles de loin, les filets qui récupèrent les écailles de peinture seront enlevés progressivement. Le prochain défi de la Sete sera de « réimaginer comment faire venir les visiteurs malgré les différents chantiers en cours ».


Youcef Atal a été condamné à huit mois de prison avec sursis en appel

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  • Le footballeur international algérien Youcef Atala de nouveau été condamné en appel mercredi à huit mois de prison avec sursis et 45 000 euros d'amende.
  • L'avocate générale avait considéré qu'il s'agissait « clairement d'un appel à la haine », même si « le message est insidieux ». « M. Atal est responsable de ce qu'il poste, il doit assumer ».

MARSEILLE : Le footballeur international algérien Youcef Atal, poursuivi pour incitation à la haine religieuse après avoir reposté la vidéo d'un prédicateur palestinien concernant Gaza, a de nouveau été condamné en appel mercredi à huit mois de prison avec sursis et 45 000 euros d'amende.

La cour d'appel d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) a ainsi confirmé la peine prononcée à son encontre en première instance en janvier 2024 par le tribunal correctionnel de Nice.

Outre l'amende, Atal devra également verser quelque 15 000 euros de frais de procédure aux parties civiles, parmi lesquelles figurent notamment la Ligue de football professionnel, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme Côte d'Azur et le Crif Sud-Est.

Lors de son jugement en appel début avril, le footballeur s'était défendu en expliquant « ne pas faire de politique » : « Je ne suis qu'un joueur de foot », avait-il insisté, disant que son post se voulait « juste un message de soutien à des gens en train de souffrir ».

« Ce n'est pas parce que j'envoie un message de soutien à la Palestine que je suis contre les Juifs ou quoi que ce soit », avait insisté le joueur de 28 ans. « J'ai fait une erreur : je n'ai pas regardé la vidéo jusqu'à la fin, sinon je ne l'aurais pas partagée. J'aurais dû faire plus attention. »

L'avocate générale avait considéré qu'il s'agissait « clairement d'un appel à la haine », même si « le message est insidieux ». « M. Atal est responsable de ce qu'il poste, il doit assumer ».

Cinq jours après l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, suivie des bombardements d'Israël sur Gaza, Atal avait partagé avec ses 3,2 millions d'abonnés sur Instagram une vidéo de 35 secondes du prédicateur palestinien Mahmoud Al Hasanat évoquant le sort des enfants de Gaza sous les bombes, puis appelant à « un jour noir sur les juifs ».

Prévenu par l'OGC Nice du caractère polémique de ces propos, il avait rapidement supprimé la vidéo de son compte, postant un message d'excuses.

Un mois après sa condamnation en première instance, l'OGC Nice, club dans lequel évoluait Youcef Atal depuis 2018, avait annoncé le départ du joueur pour le club turc d'Adana Demirspor. Celui-ci a ensuite quitté le club à l'été 2024 pour rejoindre Al-Sadd à Doha. 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette.