Les vieux véhicules interdits progressivement dans les métropoles

Concrètement, les voitures diesel Euro 1, 2 ou 3, immatriculés avant le 31/12/2005, et les voitures essence immatriculés avant le 31/12/96 ne peuvent pas circuler, soit plus de 320.000 véhicules dans la métropole, selon le cabinet AAAdata. (Photo, AFP)
Concrètement, les voitures diesel Euro 1, 2 ou 3, immatriculés avant le 31/12/2005, et les voitures essence immatriculés avant le 31/12/96 ne peuvent pas circuler, soit plus de 320.000 véhicules dans la métropole, selon le cabinet AAAdata. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 03 juin 2021

Les vieux véhicules interdits progressivement dans les métropoles

  • Les voitures, deux-roues et utilitaires légers classés Crit'Air 4, Crit'Air 5 ou non classés ne peuvent plus circuler la semaine entre 8H00 et 20H00, hors jours fériés
  • L'interdiction, qui était déjà en place dans la capitale, concerne désormais une soixantaine communes situées à l'intérieur de l'A86

PARIS : La métropole du Grand Paris a banni depuis mardi les véhicules Crit'Air 4 et supérieurs pour limiter les émissions de gaz toxiques. Cette mesure devrait progressivement être appliquée dans toutes les grandes agglomérations de France.

Crit'Air 4 et 5 

Les voitures, deux-roues et utilitaires légers classés Crit'Air 4, Crit'Air 5 ou non classés ne peuvent plus circuler la semaine entre 8H00 et 20H00, hors jours fériés. 

L'interdiction, qui était déjà en place dans la capitale, concerne désormais une soixantaine communes situées à l'intérieur de l'A86. Elle est également valable pour les véhicules de location ou ceux immatriculés à l'étranger.

Concrètement, les voitures diesel Euro 1, 2 ou 3, immatriculés avant le 31/12/2005, et les voitures essence immatriculés avant le 31/12/96 ne peuvent pas circuler, soit plus de 320.000 véhicules dans la métropole, selon le cabinet AAAdata. Sont aussi concernés les deux-roues motorisés d’avant juillet 2004.

Pour les poids-lourds, autobus et autocars, cette interdiction est valable tous les jours de 08H00 à 20H00.

Contrôles « pédagogiques »

Les véhicules particuliers contrevenants risquent une amende de troisième classe, soit 68 euros, et les poids-lourds, bus et autocars une amende de quatrième classe (135 euros). 

Mais les contraventions ne devraient pas pleuvoir dans l'immédiat. "Les collectivités prévoient toutes des phases de contrôles pédagogiques", a indiqué le ministère de la Transition écologique. "Nous sommes dans une phase d’information et de sensibilisation face à ce nouvel objet".

Selon un sondage publié par le Conseil des professions automobiles (CNPA), 60% des Français ignoraient fin mai ce qu'est une Zone à faibles émissions (ZFE).

La vidéo-verbalisation a été "écartée par les collectivités", mais des travaux sont en cours pour "homologuer des radars", a précisé le ministère.

Dépollution urbaine

Le Grand Paris vise avec ces mesures "l'amélioration de la qualité de l’air et la lutte contre la pollution", alors que la source principale d’émissions d’oxydes d’azote à Paris est le trafic routier.

Selon une étude de l'Observatoire régional de santé, la mise en place de la ZFE permettrait notamment d'éviter 80 décès par an en Ile-de-France et de faire baisser les cas d'asthme chez les enfants.

Depuis une quinzaine d'années, plus de 230 ZFE ont éclos à travers l'Europe. 

A Bruxelles ou Anvers, il faut s'enregistrer en ligne et payer un forfait si votre véhicule est trop polluant. A Londres, le péage urbain est augmenté d'une pénalité pour les voitures les plus polluantes, pour un total de 27,50 livres par jour (une trentaine d'euros). 

Interdiction progressive

Quatre ZFE existent déjà en France (métropole de Lyon, Grenoble-Alpes-Métropole, Ville de Paris et Grand Paris). Sept nouvelles zones sont en train de s'y ajouter, autour d'Aix-Marseille, Nice, Toulon, Toulouse, Montpellier, Strasbourg et Rouen. 

D'ici à 2025, le dispositif des ZFE doit également être étendu à toutes les agglomérations de plus de 150.000 habitants, soit 35 nouveaux territoires.

Chaque zone gère son calendrier, sous supervision de l'Etat. Strasbourg prévoit de bannir les véhicules sans vignette et les Crit'Air 5 en janvier 2023, puis d'interdire les véhicules diesel en 2028. Toulouse a reporté la mise en place de la ZFE à fin 2021, et Marseille à 2022. Lyon prévoit de bannir le diesel d'ici à 2026. 

Le Grand Paris prévoit d'étendre progressivement les restrictions aux véhicules classés Crit'Air 3 à partir du 1er juillet 2022, et aux Crit'Air 2 en 2024.

Dérogations

L'interdiction de circuler dans le Grand Paris ne s'applique pas aux porteurs d'une carte "mobilité inclusion" comportant la mention "stationnement pour les personnes handicapées", ni aux véhicules de collection, de secours, ou aux véhicules utilisés pour approvisionner les marchés, ou pour des déménagements, des événements culturels ou des tournages.

La métropole prévoit également des dérogations jusqu'en juin 2022 pour les professionnels impactés par la crise sanitaire, sur justificatif.

Primes à la transition

Le gouvernement et les collectivités ont été accusées d'exclure les automobilistes moins fortunés.

"Contraindre 12 millions d’automobilistes à changer de véhicule, en moins de trois ans, nous semble être une aberration", a protesté la fédération des artisans de l'automobile (FNA) dans un communiqué, citant "le prix élevé des véhicules électriques, l'absence d’offre sur le marché de l'occasion ou "la baisse des aides du gouvernement".

La Fédération des motards en colère a manifesté samedi pour demander que tous les deux-roues soient autorisés à circuler.

Le gouvernement comme la métropole du Grand Paris soulignent que de nombreuses aides ont été mises en place, allant pour le moment jusqu'à 19.000 euros pour un véhicule.

 


Rassemblement à Paris en mémoire d'Aboubakar Cissé et contre l'islamophobie

"Le racisme tue, non à la haine contre les musulmans", a-t-on pu lire sur des pancartes tenues par des manifestants réunis à l'appel de SOS Racisme et de la militante associative Assa Traoré. (AFP)
"Le racisme tue, non à la haine contre les musulmans", a-t-on pu lire sur des pancartes tenues par des manifestants réunis à l'appel de SOS Racisme et de la militante associative Assa Traoré. (AFP)
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  • "Je n'ai pas l'impression que l'on (les musulmans) soit entendu et représenté dans les médias ou au gouvernement. Si cela avait été une victime d'une autre religion, d'un autre nom et d'une autre culture nous, nous aurions été au soutien. Il existe un deu
  • Un juge d'instruction du pôle criminel de Nîmes a été saisi et une information judiciaire ouverte pour meurtre avec préméditation et à raison de la race ou de la religion

PARIS: Au moins un millier de personnes se sont rassemblées à Paris pour rendre hommage à Aboubakar Cissé, un musulman tué la semaine dernière dans une mosquée du Gard, et dénoncer l'"islamophobie", a constaté une journaliste de l'AFP.

"Le racisme tue, non à la haine contre les musulmans", a-t-on pu lire sur des pancartes tenues par des manifestants réunis à l'appel de SOS Racisme et de la militante associative Assa Traoré.

"Je n'ai pas l'impression que l'on (les musulmans) soit entendu et représenté dans les médias ou au gouvernement. Si cela avait été une victime d'une autre religion, d'un autre nom et d'une autre culture nous, nous aurions été au soutien. Il existe un deux poids deux mesures", commente Yasmina, 52 ans, fonctionnaire, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille.

"On arrive encore à dire que ce n'était pas un musulman qui était visé mais on ne va pas se mentir il n'y a que les musulmans en France qui fréquentent les mosquées. À un moment il faut poser les mots comme on le fait à juste titre contre l'antisémitisme, et appeler ça de l'islamophobie", a souligné Myriam, 30 ans, assistante dentaire, qui n'a pas souhaité non plus donner son nom.

Aboubakar Cissé, un jeune Malien, a été lardé de plusieurs dizaines de coups de couteau dans la mosquée de la petite commune gardoise de La Grand-Combe, où il était venu tôt comme chaque semaine pour faire le ménage, avant la prière du vendredi.

Son assassin, un Français d'origine bosnienne de 21 ans, s'est rendu à la police italienne.

Dans la vidéo qu'il avait lui-même réalisée juste après son meurtre, le suspect a insulté la religion de sa victime.

Un juge d'instruction du pôle criminel de Nîmes a été saisi et une information judiciaire ouverte pour meurtre avec préméditation et à raison de la race ou de la religion.

Outre une marche blanche à La Grand-Combe, un rassemblement en mémoire de la victime et contre l'islamophobie a déjà été organisé dimanche à Paris et une manifestation s'est déroulée mardi à Lyon.


Un 1er-Mai syndical qui se veut «festif et combatif», mais sans unité large

Pour les salaires, pour l'abrogation de la réforme des retraites, ou encore "contre la trumpisation du monde" : les organisations syndicales appellent à battre le pavé jeudi pour le 1er-Mai, mais la mobilisation se tient sans unité large. (AFP)
Pour les salaires, pour l'abrogation de la réforme des retraites, ou encore "contre la trumpisation du monde" : les organisations syndicales appellent à battre le pavé jeudi pour le 1er-Mai, mais la mobilisation se tient sans unité large. (AFP)
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  • A Paris, la manifestation doit partir à 14H00 de la place d'Italie vers la place de la Nation
  • Si - comme l'an dernier - l'intersyndicale ne sera pas unie pour l'occasion, le numéro un de FO Frédéric Souillot défilera aux côtés de ses homologues, dont la cheffe de file de la CGT Sophie Binet, dans le cortège parisien

PARIS: Pour les salaires, pour l'abrogation de la réforme des retraites, ou encore "contre la trumpisation du monde" : les organisations syndicales appellent à battre le pavé jeudi pour le 1er-Mai, mais la mobilisation se tient sans unité large.

Pour la journée internationale des travailleurs, la CGT a recensé quelque 260 rassemblements en France. La centrale de Montreuil a appelé avec la FSU, Solidaires et des organisations de jeunesse (Union étudiante, Unef, Fage, USL) à défiler "contre l'extrême droite, pour la paix, les libertés et la justice sociale".

Si - comme l'an dernier - l'intersyndicale ne sera pas unie pour l'occasion, le numéro un de FO Frédéric Souillot défilera aux côtés de ses homologues, dont la cheffe de file de la CGT Sophie Binet, dans le cortège parisien.

A Paris, la manifestation doit partir à 14H00 de la place d'Italie vers la place de la Nation.

D'autres cortèges s'élanceront dès le matin, comme Marseille et Lille à 10h30. Ce sera aussi le cas dès 10 heures à Bordeaux, Strasbourg ou Dunkerque, où des responsables de gauche, comme Marine Tondelier (Ecologistes), François Ruffin (ex-LFI) ou Boris Vallaud (PS) sont attendus pour protester contre le plan du sidérurgiste ArcelorMittal prévoyant la suppression d'environ 600 postes.

La numéro un de la CFDT Marylise Léon et son homologue de l'Unsa Laurent Escure se retrouvent, eux, dans la matinée dans le centre de Paris pour un rassemblement et une table ronde sur le travail.

Cent jours après l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, la CGT, la FSU et Solidaires veulent aussi faire de cette journée un temps fort "contre la trumpisation du monde et l'internationale réactionnaire qui se développe partout", a expliqué à l'AFP Thomas Vacheron, cadre de la CGT.

Des syndicats internationaux (américain, belge, argentin, notamment) ont été conviés au défilé parisien. "Cette démarche unitaire et internationale est un petit pas" pour lutter contre des politiques qui menacent les travailleurs (hausse des droits de douane ou expulsions massives des travailleurs clandestins), selon Murielle Guilbert (Solidaires).

"Le sang et les larmes"

Cette année encore, de source policière, la présence de militants de l'ultra-gauche est jugée très probable à Paris, Nantes ou Lyon, entre autres.

De même source, dans la capitale où un peu plus de 2.000 membres des forces de l'ordre sont attendus, la décision du gouvernement de dissoudre le groupe antifasciste "La Jeune garde" et le collectif "Urgence Palestine" pourrait tendre le climat.

"On ne tolèrera rien", a averti mercredi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.

"Il faut relativiser" cette présence de "black blocs" face aux "centaines de milliers de manifestantes et de manifestants" attendues, a nuancé Sophie Binet mercredi, dénonçant des "stratégies malheureusement classiques (...) pour décrédibiliser la mobilisation sociale".

En 2023, les huit principaux syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites, du jamais vu depuis près de 15 ans, avec une très forte mobilisation à la clé (entre 800.000, selon les autorités et 2,3 millions, selon la CGT).

L'an dernier, les chiffres étaient revenus dans des fourchettes plus ordinaires: entre 121.000 personnes, selon les autorités, et 210.000, selon la CGT; et jeudi, la mobilisation devrait attirer sensiblement le même nombre de manifestants (100.000 à 150.000 de source policière).

Ce rendez-vous traditionnel se tient au moment où les syndicats craignent que le gouvernement apporte son soutien à des propositions de loi visant à autoriser certaines professions à faire travailler les salariés le 1er-Mai - seul jour férié et chômé en France -, une journée acquise "dans le sang et dans les larmes des ouvriers", rappelle Sophie Binet.

Le syndicat des "Gilets jaunes" a par ailleurs appelé ses sympathisants à mener une opération secrète sur différents points de rassemblement. "On va montrer aux partenaires du pouvoir ce qu’est un VRAI syndicat", ont-ils écrit dans un appel posté sur le réseau social X.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir.