Pence: «Je ne serai jamais du même avis que Trump sur le 6 janvier»

L’ancien vice-président Mike Pence s’adresse aux participants du dîner GOP Lincoln-Reagan le 3 juin 2021 à Manchester, New Hampshire. (Scott Eisen/Images Getty /AFP)
L’ancien vice-président Mike Pence s’adresse aux participants du dîner GOP Lincoln-Reagan le 3 juin 2021 à Manchester, New Hampshire. (Scott Eisen/Images Getty /AFP)
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Publié le Vendredi 04 juin 2021

Pence: «Je ne serai jamais du même avis que Trump sur le 6 janvier»

L’ancien vice-président Mike Pence s’adresse aux participants du dîner GOP Lincoln-Reagan le 3 juin 2021 à Manchester, New Hampshire. (Scott Eisen/Images Getty /AFP)
  • Pence: «Comme je l’ai dit le jour-même, le 6 janvier a été un jour sombre dans l’histoire du Capitole des États-Unis»
  • Ce jour-là, la foule inspirée par l’ancien président a menacé Pence, parce qu’il s’est opposé à la demande de Trump d’invalider la victoire de Joe Biden à l’élection

MANCHESTER, New Hampshire: L’ancien vice-président Mike Pence a déclaré jeudi qu’il n’était pas sûr que lui et l’ancien président Donald Trump partageront un jour le «même avis» sur ce qui s’est passé le 6 janvier, mais qu’il sera «toujours fier de ce nous avons accompli pour le peuple américain au cours des quatre dernières années».

Pence, s’exprimant lors d’un dîner du Parti républicain dans l’État à vote anticipé du New Hampshire, a fait ses commentaires les plus détaillés à ce jour sur les événements du 6 janvier, lorsque des partisans de Trump en colère ont fait irruption dans le Capitole, certains scandant «Hang Mike Pence!» après que le vice-président avait déclaré qu’il n’avait pas le pouvoir d’invalider la victoire électorale du démocrate Joe Biden.

«Comme je l’ai dit ce jour-là, le 6 janvier a été un jour sombre dans l’histoire du Capitole des États-Unis. Mais grâce à l’action rapide de la police du Capitole et des forces de l’ordre fédérales, la violence a été réprimée, le Capitole sécurisé», a déclaré Pence.

«Et ce même jour, nous avons convoqué à nouveau le Congrès et avons accompli notre devoir en vertu de la Constitution et des lois des États-Unis», a poursuivi Pence. «Vous savez, le président Trump et moi nous nous sommes parlé plusieurs fois depuis que nous avons quitté nos fonctions, et je ne sais pas si nous serons jamais d’accord sur ce jour-là.»

C’était un propos inhabituel pour Pence, qui a passé quatre ans à se tenir loyalement aux côtés de son patron au milieu des controverses, de l’enquête en vue de la destitution. Tout cela survient alors que Pence ne néglige pas son propre potentiel à la Maison Blanche en 2024 et que les républicains, dont certains étaient en colère contre Trump dans les jours qui ont suivi l’insurrection du 6 janvier, se sont en grande partie regroupés autour de l’ancien président.

Pence a félicité Trump à plusieurs reprises au cours de son discours de près de 35 minutes lors du dîner annuel Lincoln-Reagan Awards du comité républicain du comté de Hillsborough, à Manchester. Il a tenté de retourner les événements du 6 janvier contre les démocrates, affirmant qu’ils que cela les arrangeait que l’insurrection occupe l’actualité médiatique  afin de détourner l’attention du public du programme libéral de Biden.

Les insurgés de droite galvanisés par le président américain de l’époque, Donald Trump, s’emparant du Capitole américain le 6 janvier 2021, alors que le Congrès se réunissait pour acter officiellement la victoire du candidat démocrate Joe Biden à la présidentielle. (Photo Shutterstock) (légende déjà en haut)
Les insurgés de droite galvanisés par le président américain de l’époque, Donald Trump, s’emparant du Capitole américain le 6 janvier 2021, alors que le Congrès se réunissait pour acter officiellement la victoire du candidat démocrate Joe Biden à la présidentielle. (Photo Shutterstock) (légende déjà en haut)

« Je ne permettrai pas aux démocrates ou à leurs alliés dans les médias d’instrumentaliser un jour tragique pour discréditer les aspirations de millions d’Américains, ou de leur permettre de détourner notre attention d’une nouvelle administration déterminée à diviser notre pays pour faire avancer leur programme radical», a déclaré Pence. Il a ajouté : «Mes confrères républicains, pour notre pays, pour notre avenir, pour nos enfants et nos petits-enfants, nous devons avancer ensemble.»

Il a accusé Biden de faire campagne en tant que modéré, mais de devenir le président le plus libéral depuis le président Franklin D. Roosevelt. Il a déclaré que l’administration avait imposé au Congrès «un projet de loi Covid pour financer l’expansion massive de l’État-providence» et poussait un «projet de loi sur les infrastructures» qui était en réalité un «projet de loi à peine dissimulé sur le changement climatique» financé par des réductions sur le budget militaire et des hausses d’impôts historiques.

 «Je dis seulement que ça suffit», a-t-il déclaré, ajoutant que «nous allons nous battre pour la liberté».

Pence a également abordé plusieurs thèmes préférés des républicains conservateurs, soulignant la nécessité pour les États de renforcer l’intégrité des électeurs dans tout le pays. Il a salué les forces de l’ordre en tant que héros, déclarant: «Les vies des Noirs ne sont pas mises en danger par la police. Les vies des Noirs sont sauvées chaque jour par la police.»

Il s’est également opposé à la «théorie critique de la race», qui cherche réécrire le récit de l’histoire américaine.

Les partisans de cette théorie soutiennent que la loi fédérale a maintenu les inégalités entre personnes sur la base de la race et que le pays a été fondé sur le vol de la terre et du travail. Mais les républicains ont déclaré que les concepts suggérant que les gens sont intrinsèquement racistes ou que l’Amérique a été fondée sur l’oppression raciale sont sources de division et sont déplacés.

 «L’Amérique n’est pas un pays raciste», a-t-il déclaré, suscitant l’une des nombreuses ovations debout et acclamations lors de son discours.

«Il est grand temps que l’Amérique rejette le mythe gauchiste du racisme systémique», a poursuivi Pence. «Je félicite les législateurs et les gouverneurs des États de tout le pays d’avoir interdit la théorie critique de la race dans nos écoles.»

Sa feuille de route, y compris une apparition en avril en Caroline du Sud, vise à accroître sa visibilité dans la perspective de se présenter à la Maison Blanche en 2024.

Trump agit et parle de plus en plus comme s’il envisageait son retrait, alors qu’il entame une phase plus publique de sa post-présidence, à commencer par un discours samedi en Caroline du Nord.

Depuis qu’il a quitté ses fonctions en janvier, Pence travaille avec la Heritage Foundation et la Young America’s Foundation. Son équipe a déclaré qu’il prévoyait plus de voyages, y compris des arrêts au Texas, en Californie et au Michigan.

Parallèlement à ses visites en Caroline du Sud et au New Hampshire, Pence a écorné le circuit de collecte de fonds. Il devrait s’exprimer la semaine prochaine lors d’une autre collecte de fonds organisée par le leader de la minorité parlementaire, Kevin McCarthy, et se rendra ensuite en Caroline du Nord pour un événement de donateurs de la Heritage Foundation, puis en Californie, où il participera à la série de conférences de la Ronald Reagan Presidential Foundation and Institute, une retraite des donateurs du Comité national républicain et un événement de la Young America’s Foundation, selon des assistants.

Parmi d’autres républicains éminents, l’ancienne ambassadrice des Nations unies Nikki Haley a déclaré en avril qu’elle se retirerait si Trump décidait de se présenter en 2024. Tandis que l’ancien secrétaire d’État Mike Pompeo s’est lancé dans une tournée dynamique, visitant plusieurs États qui joueront un rôle central au cours des primaires de 2024 et a signé un contrat avec Fox News Channel.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com

 


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".