Soupçons de match truqué à Roland-Garros: une joueuse russe placée en garde à vue

Vue générale du court Philippe Chatrier. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 04 juin 2021

Soupçons de match truqué à Roland-Garros: une joueuse russe placée en garde à vue

  • Son interpellation a eu lieu dans l'enceinte de Roland Garros, peu avant 21h00
  • La joueuse, classée 765e mondiale en simple, est en garde en vue dans le cadre de l'enquête ouverte le 1er octobre pour «corruption sportive» et «escroquerie en bande organisée»

PARIS :Une joueuse de tennis russe a été interpellée jeudi en plein Roland-Garros, soupçonnée d'avoir, lors d'un match en double de l'édition 2020 du tournoi, volontairement perdu un jeu sur lequel des dizaines de milliers d'euros avaient été pariés à l'étranger.

Yana Sizikova, 26 ans et 101e joueuse mondiale au classement WTA en double, venait de terminer son match du premier tour de l'édition 2021, perdu avec une compatriote face à une paire australienne, quand les policiers du Service central des courses et jeux (SCCJ) de la police judiciaire sont venus l'arrêter, a annoncé vendredi Le Parisien, confirmé de source policière.

Son interpellation a eu lieu dans l'enceinte de Roland Garros, peu avant 21h00, "tranquillement", a commenté auprès de l'AFP une source proche de l'enquête.

La joueuse, classée 765e mondiale en simple, est en garde en vue dans le cadre de l'enquête ouverte le 1er octobre pour "corruption sportive" et "escroquerie en bande organisée", a précisé le parquet de Paris.

"Yana Sizikova n'a strictement rien à se reprocher et entend apporter toutes les explications nécessaires aux enquêteurs français", a indiqué son avocat Frédéric Belot, dans un message transmis à l'AFP.

Me Belot y dénonce de "graves accusations" ayant pour origine "l'article calomnieux d'un blogueur tennis italien" contre lequel la joueuse "entend rapidement engager des poursuites judiciaires pour diffamation et dénonciation calomnieuse".

L'enquête, dévoilée en octobre par le journal allemand Die Welt et le quotidien sportif L'Equipe, porte sur le double féminin ayant opposé Yana Sizikova et sa partenaire américaine Madison Brengle aux Roumaines Andreea Mitu et Patricia Maria Tig, le 30 septembre 2020, lors du premier tour du tournoi français.

Les soupçons se porteraient particulièrement sur le cinquième jeu du deuxième set. Le duo roumain avait remporté un jeu blanc après deux doubles fautes grossières de la Russe, qui participait pour la première fois au tournoi. Les Roumaines, favorites, s'étaient imposées en deux sets 7-6, 6-4.

Mais des sommes "anormalement élevées", de l'ordre de "plusieurs dizaines de milliers d'euros", avaient été pariées sur l'issue de ce jeu, avait expliqué en octobre une source proche du dossier.

Proies faciles

"C'est une vieille histoire", a commenté Chamil Tarpichtchev, le président de la Fédération russe de tennis à l'agence d'Etat Tass, ajoutant "ne rien (pouvoir) dire" sur Sizikova. "Les histoires de ce genre ne sont pas rares", a-t-il relativisé.

Les policiers du service des courses et jeux sont présents à Roland-Garros depuis le début du tournoi, pour les besoins de leurs enquêtes mais aussi pour intervenir en flagrance, comme chaque année.

Récemment, le patron du SCCJ, Stéphane Piallat, avait expliqué à l'AFP que les joueurs et joueuses de tennis en bas de classement étaient des proies pour les malfaiteurs. "Etre joueur professionnel, participer à des tournois, est particulièrement onéreux", avait-il relevé.

L'Autorité nationale des jeux (ANJ), qui régule en France les jeux, courses et paris sportifs, n'avait pas détecté d'anomalie sur les mises opérées "sur le marché français". Mais elle avait reçu des alertes d'opérateurs privés ainsi que du GLMS (Global Lottery Monitoring System) et du groupe de Copenhague, qui regroupe 33 plateformes de lutte contre les manipulations sportives dans le monde.

Le tennis est occasionnellement frappé par des soupçons de matches truqués, mais le plus souvent lors de tournois professionnels du circuit secondaire.

Jusqu'ici en France, l'enquête la plus retentissante a été ouverte par le parquet national financier (PNF) en juillet 2019 pour corruption sportive, association de malfaiteurs et blanchiment de corruption en bande organisée, avec des ramifications européennes.

La procédure française, toujours en cours, découle d'une vaste enquête lancée en Belgique qui, selon le parquet général belge, touchait à son ouverture au moins sept pays (Bulgarie, Slovaquie, Allemagne, Pays-Bas, France, Etats-Unis et Belgique) et concernait "un groupe très structuré d'Europe de l'Est, qui agit depuis la Belgique et s'est spécialisé dans les matches de tennis".

A la tête de ce réseau présumé figurerait un certain Grigor S., présenté comme un Belge d'origine arménienne de 28 ans surnommé le "Maestro".

 


Tempête Benjamin: gros coup de vent jeudi sur le littoral et l'intérieur du pays

Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs. (AFP)
Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs. (AFP)
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  • La trajectoire et l'intensité de cette dépression automnale, qui survient "après une longue période de temps calme", sont encore incertaines, indique l'institut national dans son dernier bulletin
  • Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi

BORDEAUX: La tempête Benjamin occasionne de "fortes rafales" de vent sur une "bonne partie du territoire" jeudi, avec de grosses vagues sur le littoral atlantique et les côtes de la Manche, selon Météo France qui a placé 19 départements au total en vigilance orange.

Les départements concernés jeudi par la vigilance orange pour épisode venteux, à des heures diverses, sont le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, la Manche, la Vendée, les Deux-Sèvres, la Charente-Maritime, la Charente, la Gironde, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, l'Aude et les deux départements de Corse, auxquels Météo-France a ajouté la Seine-Maritime et les Alpes-Maritimes dans son dernier bulletin jeudi matin.

Cette même vigilance a en revanche été levée dans le Puy-de-Dôme.

La trajectoire et l'intensité de cette dépression automnale, qui survient "après une longue période de temps calme", sont encore incertaines, indique l'institut national dans son dernier bulletin.

Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs du Puy-de-Dôme, les Corbières ou les plaines des Pyrénées-Orientales, avertit le prévisionniste.

Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi.

Sur les côtes de la Gironde, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, ainsi qu'en Seine-Maritime, les vents forts soufflant d'ouest à nord-ouest, qui se sont renforcés en cours de nuit dans le golfe de Gascogne puis en Manche jeudi matin, engendreront "de très fortes vagues et une surélévation temporaire du niveau de la mer", ajoute Météo-France.

Ce phénomène, combiné à des coefficients de marée "de vive-eau" (autour de 80), pourrait provoquer des "submersions marines" sur le littoral de ces quatre départements placés en vigilance orange à ce titre, le risque étant le plus marqué au moment des pleines mers.

Enfin, après plusieurs jours de précipitations abondantes avec des cumuls compris entre 40 et 90 mm (soit 40 à 90 litres d'eau par mètre carré), les départements de la Corrèze et du Cantal sont placés quant à eux en vigilance orange pour le risque d'inondation.


En prison, Sarkozy protégé par deux policiers armés, «folie sécuritaire» dénonce un syndicat

Deux policiers autour de Nicolas Sarkozy: l'ancien président, incarcéré depuis mardi à la prison de la Santé, est accompagné par deux officiers de sécurité "eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui", un "dispositif insensé, une folie sécuritaire", dénonce un syndicat de surveillants. (AFP)
Deux policiers autour de Nicolas Sarkozy: l'ancien président, incarcéré depuis mardi à la prison de la Santé, est accompagné par deux officiers de sécurité "eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui", un "dispositif insensé, une folie sécuritaire", dénonce un syndicat de surveillants. (AFP)
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  • L'ancien chef de l'Etat bénéficie en temps normal "d'un dispositif de protection eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui" et ces mesures ont "été maintenues en détention"
  • Deux officiers de sécurité ont été installés dans une cellule voisine de celle de Nicolas Sarkozy au quartier d'isolement de la prison parisienne. Ils sont armés mais ne sont pas équipés de téléphones portables, selon une source proche du dossier

PARIS: Deux policiers autour de Nicolas Sarkozy: l'ancien président, incarcéré depuis mardi à la prison de la Santé, est accompagné par deux officiers de sécurité "eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui", un "dispositif insensé, une folie sécuritaire", dénonce un syndicat de surveillants.

L'ancien chef de l'Etat bénéficie en temps normal "d'un dispositif de protection eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui" et ces mesures ont "été maintenues en détention", a indiqué mercredi le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez sur CNews/Europe 1.

Deux officiers de sécurité ont été installés dans une cellule voisine de celle de Nicolas Sarkozy au quartier d'isolement de la prison parisienne. Ils sont armés mais ne sont pas équipés de téléphones portables, selon une source proche du dossier.

Ce dispositif, qui relève du ministère de l'Intérieur, a été établi "en lien avec le garde des Sceaux" et "sera maintenu tant que le besoin sera jugé utile", selon Beauvau qui précise que "cette situation inédite impose de prendre les mesures de sécurité adéquates, adaptées à la spécificité de la personnalité et du contexte".

S'il est "un citoyen comme les autres", "des menaces un peu plus importantes" pèsent sur "l'ancien président de la République qu'est Nicolas Sarkozy. "La décision a été prise et donc elle a été appliquée immédiatement", a précisé Laurent Nuñez.

Cette annonce a provoqué l'ire du syndicat de surveillants pénitentiaires Ufap-Unsa Justice, qui a dénoncé, dans un communiqué, "un dispositif insensé, une folie sécuritaire".

"Introduire des armes dans une détention, même sous prétexte de protection, c'est franchir une ligne rouge", écrit Alexandre Caby, le secrétaire général du syndicat, dans un communiqué particulièrement courroucé.

"En installant des policiers au cœur de la détention, l'État dit clairement: les personnels pénitentiaires ne seraient pas capables d'assurer la sécurité d'un seul détenu, fût-il un ancien Président", s'estomaque-t-il, parlant de "trahison du service public pénitentiaire", de "gifle monumentale".

Pour le ministre de l'Intérieur, "c'est une décision visant à assurer sa sécurité", "en plus, évidemment, de tout ce qui est mis en œuvre par l'administration pénitentiaire".

L'Ufap-Unsa Justice exige notamment "la fin de la présence armée en détention" et "des excuses publiques".

"Justiciable comme un autre" 

Nicolas Sarkozy, 70 ans, a été condamné le 25 septembre pour association de malfaiteurs dans le procès libyen à cinq ans de prison, une détention inédite dans l'histoire de la République. Il a fait appel de cette décision.

Salué par les vivats de ses supporters quand il a quitté son domicile de l'ouest parisien vers 09H15 mardi matin, l'ancien président est arrivé une vingtaine de minutes plus tard à la Santé.

Trois Français sur quatre estiment qu'il est "un justiciable comme un autre, qui ne doit pas être traité différemment des autres personnes condamnées", selon un sondage RTL-Toluna Harris Interactive publié mercredi.

Un chiffre qui tombe à 52% chez les sympathisants des Républicains, ajoute le sondage.

Nicolas Sarkozy devrait rester "un minimum de trois semaines ou d'un mois" en prison, avait indiqué mardi son avocat Christophe Ingrain. La cour d'appel de Paris a deux mois pour statuer sur la demande de mise en liberté déposée dans la foulée du placement sous écrou.

Reçu par le président Emmanuel Macron vendredi dernier à l'Elysée, l'ex-chef de l'Etat pourrait aussi recevoir la visite en prison du ministre de la Justice, Gérald Darmanin.

Des visites désapprouvées par "une majorité de Français", tout comme le rassemblement de soutien qui s'est tenu mardi matin devant son domicile, d'après le sondage RTL-Toluna Harris Interactive.

Ils sont ainsi 53% à désapprouver ce rassemblement, et 57% la visite annoncée de Gérald Darmanin, selon cette enquête réalisée en ligne mardi auprès d'un échantillon de 1.025 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Le garde des Sceaux avait déclaré lundi qu'il irait "voir en prison" Nicolas Sarkozy, assurant qu'en tant que ministre de la Justice il pouvait "aller voir n'importe quelle prison et n'importe quel détenu".

Ce projet a été critiqué par le plus haut parquetier de France, le procureur général près la Cour de cassation Rémi Heitz, qui y a vu un risque "d'atteinte à l'indépendance des magistrats".


Les parents de Sébastien Lecornu placés sous protection policière

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  • Cette mise sous protection a une "raison évidente", "ils en ont besoin", a ajouté le ministère, qui s'est refusé à donner des éléments plus précis sur la nature des risques pesant sur les parents de M. Lecornu
  • Une source proche du dossier a assuré à l'AFP que ce couple de personnes âgées n'était pas demandeur et que ce n'était "pas pour leur confort personnel" que cette décision avait été prise

PARIS: Les parents du Premier ministre Sébastien Lecornu ont été placés sous protection policière pour des raisons de sécurité dans leur lieu de résidence, a appris mercredi l'AFP auprès du ministère de l'Intérieur, confirmant une information du Parisien.

Cette mise sous protection a une "raison évidente", "ils en ont besoin", a ajouté le ministère, qui s'est refusé à donner des éléments plus précis sur la nature des risques pesant sur les parents de M. Lecornu.

Une source proche du dossier a assuré à l'AFP que ce couple de personnes âgées n'était pas demandeur et que ce n'était "pas pour leur confort personnel" que cette décision avait été prise.

Selon Le Parisien, ils sont accompagnés de trois policiers 24 heures sur 24, "un chauffeur et deux officiers de sécurité".

Le quotidien ajoute que ce couple a "fait l'objet d'une évaluation" par l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat) au sein de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et qu'à l'issue, ils ont été classés en T4, "soit le plus bas niveau de menace sur une échelle qui en compte quatre".

L'attribution de cette protection policière à des personnalités fait régulièrement polémique, toujours selon le quotidien.

En septembre, Sébastien Lecornu a publié un décret supprimant les derniers avantages "à vie" des anciens Premiers ministres, qui concernaient l'usage d'un véhicule et d'un chauffeur, et la protection policière, limitant à 10 ans cette attribution.

Ce décret entrera en vigueur le 1er janvier 2026.