Les langues régionales s'imposent dans la campagne des... régionales

Rares sont les responsables politiques qui ne prennent fait et cause publiquement pour les langues régionales, à l'exception notable de Manuel Valls (Photo, AFP)
Rares sont les responsables politiques qui ne prennent fait et cause publiquement pour les langues régionales, à l'exception notable de Manuel Valls (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 05 juin 2021

Les langues régionales s'imposent dans la campagne des... régionales

  • Rares sont les responsables politiques qui ne prennent fait et cause publiquement pour les langues régionales
  • A deux semaines du premier tour des régionales, quasiment toute la classe politique regrette la décision du Conseil constitutionnel de censurer «l'enseignement immersif»

PARIS : Après la censure par le Conseil constitutionnel de la loi sur les langues régionales, leur défense s'est imposée dans la campagne des régionales, faisant quasiment l'unanimité au sein des partis, tout en mettant la majorité présidentielle dans l'embarras.

Rares sont les responsables politiques qui ne prennent fait et cause publiquement pour les langues régionales, à l'exception notable de Manuel Valls qui, revenu de Catalogne où il a combattu les indépendantistes, a dénoncé leur présence lors d'une manifestation samedi à Perpignan. "La langue de la République est le français. Cela n'est pas négociable", a insisté l'ex-Premier ministre socialiste sur Twitter.

A deux semaines du premier tour des régionales, quasiment toute la classe politique regrette la décision du Conseil constitutionnel de censurer "l'enseignement immersif" prévu dans la loi adoptée il y a deux mois par le Parlement et portée par le député breton Paul Molac, du groupe Libertés et Territoires (qui rassemble des élus du centre droit et du centre gauche).

"Dans les régions concernées, c'est clairement devenu l'une des thématiques de campagne", affirme à l'AFP Romain Pasquier, directeur de recherche au CNRS, qui souligne que les partisans des langues constituent "un électorat pour les différentes forces politiques qui doivent donc y répondre".

Pas étonnant dès lors que toutes les forces politiques se soient retrouvées dans la rue samedi aux côtés des milliers de personnes qui exprimaient leur soutien à l'enseignement en immersion de ces langues, du maire LR Jean-Luc Moudenc à Toulouse, au candidat écologiste Nicolas Thierry à Bordeaux, en passant par le candidat RN Christian Zimmermann à Colmar où le président (LR) sortant de Grand Est Jean Rottner a d'ailleurs été enfariné.

Mais la question a largement dépassé les régions directement concernées: "La France est constituée de 75 langues régionales et la plupart de ces locuteurs ne revendiquent pas l'autonomie", commente à l'AFP Thierry Dominici, politologue spécialiste des nationalismes.

Le «couac» LREM

Cette semaine, les présidents des 13 régions métropolitaines, parmi eux Valérie Pécresse à la tête de l'Ile-de-France, ont écrit au président Emmanuel Macron afin de lui demander de "sécuriser définitivement l'enseignement immersif des langues régionales, que cela soit au sein d'écoles publiques ou associatives".

Les régions, toutes présidées par l'opposition, n'ont pas raté l'occasion pour insister sur les divisions apparues au sein de la majorité présidentielle dès le débat au Parlement.

"Il reste des jacobins pur jus dans nos administrations centrales, en particulier aux ministères de la Culture et de l'Education nationale. Ce sont les gardiens du temple républicain orthodoxe", assure M. Pasquier en allusion notamment à Jean-Michel Blanquer, accusé d'avoir piloté la saisine du Conseil constitutionnel. 

L'opposition a beau jeu de dénoncer cet "en même temps" de la majorité présidentielle, avec d'un côté des ministres comme le Breton Jean-Yves Le Drian ou l'Alsacienne Brigitte Klinkert, candidate LREM en Grand Est, mais aussi François Bayrou qui plaide pour un changement de la Constitution afin d'y inscrire la défense des langues régionales, et d'un autre 60 députés qui saisissent le Conseil constitutionnel.

Pour M. Pasquier, il s'agit d'un "couac général" de la part de LREM. "La Bretagne était pourtant l'une des rares régions où elle pouvait s'imposer. Il y avait eu un consensus parlementaire là-dessus. Mais ils sont parvenus à créer un problème là où il n'y en avait pas", déplore-t-il. 

"C'est en voie d'apaisement", assure à l'AFP une source parlementaire chez LREM. "Si les régionalistes avaient pris en compte les warnings, on aurait évité ça. Fautes d'un côté et de l'autre", observe-t-elle.

Face à la situation, Emmanuel Macron, qui a entamé cette semaine un tour de France, a présenté jeudi dans le Lot les langues régionales comme "un patrimoine, comme nos paysages, nos monuments" qu'il "faut reconnaître et préserver", appelant à ne "pas avoir peur de ces langues (qui) n'enlèvent rien à la langue française".

"N'emmerdons pas les Français, c'est pour ça que j'ai demandé au gouvernement d'apporter une réponse", a-t-il ajouté. Résultat, le Premier ministre Jean Castex a confié une mission aux députés Yannick Kerlogot (LREM) et Christophe Euzet (Agir) afin de "tirer toutes les conséquences" de la décision controversée du Conseil constitutionnel.


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.


Présidentielle: Le Pen «annoncera sa décision» après son procès en appel, sans attendre la cassation

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  • Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été
  • Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi

PARIS: Candidate déclarée à la prochaine présidentielle malgré son inéligibilité, Marine Le Pen affirme qu'elle ne se présentera "évidemment pas" si sa peine est confirmée en appel et qu'elle "annoncera donc (sa) décision" dans la foulée, sans attendre une éventuelle cassation.

Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été. Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi.

Condamnée en première instance - dans l'affaire des assistants parlementaires européens - à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec application immédiate, la triple candidate à l'élection présidentielle admet qu'elle ne pourra "évidemment pas" se représenter une quatrième fois si cette peine devait être confirmée en appel.

"Je prendrai ma décision de me présenter ou non lors du rendu de l'arrêt de la cour d'appel", ajoute-t-elle, évacuant l'hypothèse d'un suspense prolongé en cas de pourvoi en cassation. "On ne sait pas quand une telle décision serait rendue et on ne peut pas se lancer dans une campagne présidentielle au dernier moment", explique-t-elle.

Son second procès étant programmé du 13 janvier au 12 février 2026, avec un délibéré attendu quatre mois plus tard, "j'annoncerai donc ma décision cet été", précise celle qui s'était hissée au second tour en 2017 et en 2022 face à Emmanuel Macron.

Un calendrier choisi aussi "pour ne pas hypothéquer la candidature de Jordan Bardella dans le cas où il devrait y aller", souligne-t-elle, confirmant ainsi le statut de dauphin du jeune président du parti à la flamme.