Un supermarché gratuit offre aux Libanais les plus vulnérables un peu de dignité

Beit El Baraka a été créé par Maya Chams Ibrahimchah l'année dernière pour venir en aide aux personnes âgées et retraitées abandonnées par l'État libanais. (Photo Fournie)
Beit El Baraka a été créé par Maya Chams Ibrahimchah l'année dernière pour venir en aide aux personnes âgées et retraitées abandonnées par l'État libanais. (Photo Fournie)
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Publié le Jeudi 27 août 2020

Un supermarché gratuit offre aux Libanais les plus vulnérables un peu de dignité

  • Lancé par Maya Chams Ibrahimchah, Beit El Baraka est une véritable bouée de sauvetage pour les familles à court d’argent qui luttent pour survivre dans le contexte de l’effondrement économique du Liban
  • Le Liban est le seul pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord à ne pas disposer d'un système de sécurité sociale pour les retraités du secteur privé

DUBAÏ: Beit El Baraka, qui signifie « maison des bénédictions » en arabe, est une association de Beyrouth à but non lucratif qui porte bien son nom en cette période de crise.

Elle a été lancée par Maya Chams Ibrahimchah, l'année dernière, pour offrir une aide aux personnes âgées et retraitées abandonnées par l'État. Plus récemment, elle a été une véritable bouée de sauvetage pour les familles à court d’argent qui luttent pour survivre dans le contexte de l’effondrement économique du Liban.

Beit El Baraka fonctionne essentiellement grâce à son supermarché gratuit situé à Karm El-Zeitoun, un quartier de la capitale. Le magasin offre un environnement convivial et accessible aux 1 012 personnes qu'il accueille chaque jour. Les explosions du 4 août à Beyrouth, tout en provoquant des perturbations temporaires, n’ont pas atténué l’esprit altruiste de la fondatrice de l’ONG.

« Deux facteurs sont importants pour nous: la dignité et la sécurité, a déclaré Ibrahimchah, diplômée de l'université américaine de Beyrouth. Quand quelqu'un nous rend visite, c'est comme s’il entrait dans une maison. Habituellement, une maison est un endroit où l'on se sent en sécurité. Votre famille est censée vous traiter avec gentillesse, vous respecter en tant que citoyen ayant des droits, et vous soutenir. »

Experte en communication et militante pour la préservation du patrimoine, Ibrahimchah a déclaré que la décision de créer une organisation caritative était née de rencontres quotidiennes et douloureuses avec la pauvreté, conséquence de la faillite d'institutions gouvernementales dépassées par une tempête de crises.

Elle se souvient du jour où elle a décidé d’agir. Elle avait alors rencontré une femme qui avait été professeure de français pendant quarante ans, qui avait perdu sa maison et qui était assise dans la rue, entourée des seuls biens qui lui restaient: des valises et des cartons de livres.

« Comment quelqu'un d'aussi instruit peut-il finir dans la rue ? », s’est alors demandé Ibrahimchah. Après avoir trouvé un abri à l’enseignante, les deux femmes ont passé du temps ensemble et elles ont commencé à faire des recherches sur les lois et les régimes de retraite au Liban. Elles ont été consternées d’apprendre que les retraités recevaient des prestations dérisoires après de nombreuses années de travail acharné.

Un rapport du Fonds monétaire international publié en 2016 a révélé que le Liban était le seul pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord à ne pas disposer d'un système de sécurité sociale pour les retraités du secteur privé, qui perdent leurs prestations et leur couverture médicale à la fin de leur exercice.

Le pays compte également le pourcentage le plus élevé de personnes qui travaillent encore après 65 ans pour payer leurs factures, car le coût de la vie ne cesse d'augmenter.

Un autre incident a marqué Ibrahimchah: la visite d'un appartement qu’un couple éclairait à la bougie parce qu'il vivait sans électricité depuis huit ans.

« Ce sont des choses que vous n’êtes pas censées voir au xxie siècle, s’est-elle indignée. Ce n’est pas seulement honteux, cela montre un manque de dignité de la part de nos dirigeants. »

« Le peuple libanais est éduqué, cultivé et connu pour sa résilience –  il tombe et se relève. Nous avons 5 000 ans d’histoire au Liban et nous sommes l’un des pays les plus anciens du monde. Comment un pays qui a tant enduré et qui est devenu tout ce qu’il est devenu peut-il être réduit à ce niveau de misère ? »

Femme d’action, Ibrahimchah a ouvert le supermarché gratuit de Beit El Baraka en février 2019. Il fonctionne sur un système basé sur des points plutôt que sur de l’argent: les jeunes retraités sont encouragés à travailler avec l’association Beit El Baraka, à interagir avec les autres et à gagner des points en cuisinant, en livrant de la nourriture aux bénéficiaires plus âgés et en les aidant à leur domicile.

« De cette façon, nous construisons une communauté où les gens travaillent, a déclaré Ibrahimchah. Nous essayons de changer la perception qu’ont les gens de la pauvreté. Les personnes qui viennent dans notre magasin nous ressemblent et vous ressemblent. Ils ne sont pas pauvres, ils ont été appauvris, et ce sont deux concepts très différents. »

De nombreuses personnes âgées au Liban ont été négligées, ce qui a conduit certaines à tenter de se suicider. Un problème qui, selon Ibrahimchah, est « tabou » dans la société libanaise.

« Nous avons pu rencontrer beaucoup d’entre elles et nous avons résolu leurs problèmes, a-t-elle expliqué. C'était très simple: ils avaient juste besoin de sentir que leur vie comptait. Donc, nous les faisons travailler, quel que soit leur âge. Ils se réveillent le matin avec une grande joie parce qu'ils ont une tâche à accomplir et d'autres personnes à aider. »

Grâce à des contrats passés avec certaines des plus grandes entreprises libanaises, les rayons du supermarché de Beit El Baraka restent approvisionnés et proposent une large gamme de denrées alimentaires ainsi que d’autres produits.

« Ce qui était important pour moi, c'était que les gens disposent d’une liberté de choix », a déclaré Ibrahimchah, expliquant l'idée qui existe derrière le supermarché. « Lorsque vous dites à quelqu'un de choisir ce qu'il veut, vous lui donnez la liberté, ce qui signifie que vous lui offrez de la dignité. »

Le supermarché écologique n'utilise pas de sacs en plastique ; à la place, les acheteurs reçoivent un grand sac de jute réutilisable. Ils peuvent se procurer du pain, des œufs, du riz, des produits laitiers, des conserves, de l'huile de cuisson, des fruits et légumes cultivés localement, de la viande, des volailles et des produits ménagers, ainsi que des articles d'hygiène pour les femmes. Certains chocolats et aliments sans gluten sont également disponibles.

Bien que le supermarché ait été contraint de fermer pendant le confinement du coronavirus, les volontaires de Beit El Baraka ont veillé à ce que ses bénéficiaires n’en soient pas privés. En partenariat avec la Banque alimentaire libanaise, ils ont livré au domicile des clients des boîtes et des sacs contenant de la nourriture et d'autres produits. Des masques et des désinfectants pour les mains ont également été fournis.

Alors que la crise économique provoque des ravages dans la vie de nombreuses personnes au Liban, Ibrahimchah se concentre sur l'aide aux familles qui en ont le plus besoin. Loin de se contenter de faire fonctionner le supermarché, l’équipe de Beit El Baraka répare également des maisons, fournit des meubles de remplacement et propose des soins médicaux aux personnes souffrant de cancer, de diabète, d’ostéoporose et d’autres maladies.

Si Beit El Baraka a ainsi étendu ses opérations, c’est pour répondre à la forte augmentation de la demande d'aide d'urgence après l'explosion de Beyrouth. Des volontaires ont mis en place un centre de secours dans la capitale et se sont répartis dans différents quartiers. Parmi les objectifs de l’association figurent la collecte de 3 millions de dollars de dons et la réhabilitation de plus de 3 000 maisons et magasins détruits.

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Beit El Baraka fonctionne essentiellement grâce à son supermarché gratuit, situé à Karm El-Zeitoun, un quartier de la capitale. (Photo Fournie)

Pour une association relativement jeune, les réalisations de Beit El Baraka sont impressionnantes: 55 maisons rénovées, 356 patients traités, 93 loyers payés, 128 factures d’eau et d’électricité réglées. Cela a pu être réalisé grâce à l'aide de 25 712 donateurs et de 212 jeunes volontaires. L’association caritative a également été approuvée par Google, Benevity et la fondation Bill-et-Melinda-Gates.

L’agriculture est au cœur de l’engagement de Beit El Baraka. Ibrahimchah a déclaré que la culture locale était bien en deçà de son plein potentiel au Liban. Le sol du pays est fertile et 64 % des terres sont arables, mais des études montrent que l’agriculture ne contribue que pour 5 % au PIB du pays et que plus de 80 % des aliments et des boissons sont importés.

Ibrahimchah a déclaré qu'un « miracle » s’était produit lorsqu'une femme a fait don de plus de 250 000 mètres carrés de terrain à Beit El Baraka. Ce terrain est désormais exploité comme ferme d’élevage de moutons et de poulets, produisant des produits laitiers, de la viande de volaille et des œufs qui sont stockés au supermarché. Grâce à de généreux dons supplémentaires, l’association a reçu plus de terres encore pour cultiver une grande variété de fruits et de légumes.

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Pour une association relativement jeune, les réalisations de Beit El Baraka sont impressionnantes. (Photo Fournie)

Toutes les activités de Beit El Baraka sont financées par des dons d’entreprises et de particuliers du monde entier. Au fur et à mesure que l’association se développe et vient en aide à davantage de personnes, elle rencontre un « cercle vicieux » de financement, a déclaré Ibrahimchah.

« Une plus grande demande entraîne un besoin plus grand de fonds, a-t-elle indiqué. Quand vous obtenez plus de fonds, la demande augmente davantage. Il est important de souligner le fait que les ONG qui se développent ne se développent pas seulement du côté financier ; ils augmentent également en termes de besoins. »

Le travail de Beit El Baraka a jusqu'à présent aidé 180 000 personnes dans 62 régions du Liban. Malgré la crise économique qui paralyse le pays, Ibrahimchah reste optimiste pour l'avenir de son peuple et, surtout, elle est reconnaissante pour les amitiés qu'elle a nouées au cours des deux dernières années.

« Les retraités que nous aidons sont notre bénédiction, dit-elle. Ils ont changé nos vies et nous donnent tellement de bonheur. Aujourd'hui, j'ai 100 000 nouveaux amis et ils ont des histoires merveilleuses. Les écouter vous ramène à une époque où le Liban était le Liban que j'aurais aimé connaître. »

Ce texte est la traduction d'un article paru sur ArabNews.com


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
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  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
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  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.


L'Arabie saoudite, le Qatar et la Chine condamnent l'attaque terrestre israélienne à Gaza

De la fumée s'élève de Gaza après une explosion, vue d'Israël le 17 septembre 2025. (REUTERS)
De la fumée s'élève de Gaza après une explosion, vue d'Israël le 17 septembre 2025. (REUTERS)
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  • L'Arabie saoudite a critiqué la communauté internationale pour son incapacité à mettre fin à l'escalade
  • Le Qatar a réitéré son soutien à la création d'un État palestinien indépendant

RIYADH : L'Arabie saoudite, la Chine et le Qatar ont condamné mercredi l'extension des opérations militaires israéliennes à Gaza, avertissant que l'assaut violait le droit international et menaçait la stabilité régionale.

Dans une déclaration, le ministère saoudien des affaires étrangères a dénoncé ce qu'il a appelé "la poursuite des crimes" par les forces d'occupation israéliennes et a critiqué la communauté internationale pour son incapacité à prendre des mesures efficaces pour mettre fin à l'escalade.

Le Royaume a réaffirmé son rejet des actions qui portent atteinte au droit humanitaire international et a appelé à des efforts internationaux urgents pour mettre fin à la violence et assurer la protection des civils à Gaza.

Le ministère des affaires étrangères du Qatar a également condamné l'opération terrestre israélienne "dans les termes les plus forts", la qualifiant d'extension de la guerre contre le peuple palestinien et de "violation flagrante du droit international".

Il a averti que les actions d'Israël compromettaient les perspectives de paix par des politiques de "colonisation, d'agression et de racisme", et a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures décisives pour garantir le respect des résolutions internationales.

Le Qatar a réitéré son soutien à la cause palestinienne et à la création d'un État palestinien indépendant sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

À Pékin, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré que la Chine "s'oppose fermement à l'escalade des opérations militaires d'Israël à Gaza et condamne tous les actes qui portent atteinte aux civils et violent le droit international", en référence au bombardement de la ville de Gaza.