Propos racistes, violences conjugales, agressions sur mineurs: des candidats RN désinvestis

Plusieurs candidats du Rassemblement national (RN) aux élections départementales ou régionales, en Nouvelle-Aquitaine ou dans les Ardennes, se sont vu retirer ces derniers jours leur investiture par le parti de Marine Le Pen (Photo, AFP)
Plusieurs candidats du Rassemblement national (RN) aux élections départementales ou régionales, en Nouvelle-Aquitaine ou dans les Ardennes, se sont vu retirer ces derniers jours leur investiture par le parti de Marine Le Pen (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 05 juin 2021

Propos racistes, violences conjugales, agressions sur mineurs: des candidats RN désinvestis

  • Marine Le Pen a oeuvré, dès son arrivée à la tête du FN (devenu RN) en 2011, à dédiaboliser le parti des accusations d'antisémitisme et de racisme
  • Plusieurs candidats du Rassemblement national aux élections départementales ou régionales se sont vu retirer ces derniers jours leur investiture par le parti

BORDEAUX : Propos racistes, antisémites, condamnation pour violences conjugales ou agressions sexuelles sur mineur : plusieurs candidats du Rassemblement national (RN) aux élections départementales ou régionales, en Nouvelle-Aquitaine ou dans les Ardennes, se sont vu retirer ces derniers jours leur investiture par le parti de Marine Le Pen.

"Après avoir pris connaissance des propos ignobles tenus par Madame Marta Le Nair, candidate sur le canton Bordeaux 5", le RN de Gironde "a décidé, en accord avec la direction nationale, de retirer son soutien à cette candidate et de la suspendre du Rassemblement National", a indiqué vendredi dans un communiqué le RN de Gironde.

Des propos publiés sur le compte Facebook de la candidate, datant de 2015 et 2020, avaient été rapportés la veille, avec les captures d'écran, sur Twitter par Matthieu Rouveyre, directeur de campagne du président PS de Gironde Jean-Luc Gleyze, candidat à sa succession.

Mme Le Nair est également candidate aux régionales, sur la liste conduite par Edwige Diaz.

Vendredi, le RN de Gironde a "réitéré sa condamnation la plus ferme de l'antisémitisme qui n'a pas sa place dans ses rangs".

En Creuse, c'est également un candidat aux régionales, Thierry Morin, dont l'investiture a été retirée et qui fait l'objet d'une procédure d'exclusion du parti, selon le délégué départemental RN Damien Demarigny à l'AFP.

L'homme a été condamné jeudi à 9 mois de prison dont six avec sursis pour violences conjugales. Déjà condamné à deux mois avec sursis en février pour menaces de mort contre une ex-épouse, il a été placé en détention.

Le responsable creusois a précisé à l'AFP que les sanctions avaient été prises avant procès, après avoir été mis au courant des faits. "Je ne peux accepter un candidat ayant perpétré des violences conjugales", a-t-il dit, "les faits eux-mêmes m'ont suffi pour le désinvestir".

Il n'était pas au courant des faits antérieurs, a-t-il ajouté, n'ayant accordé l'investiture que sur le "déclaratif", après avoir rencontré le candidat pendant quatre heures.

Ces derniers jours, deux autres candidats de Nouvelle-Aquitaine ont été sanctionnés : Geneviève Veslin (départementales, Creuse), après des propos racistes et antisémites sur les réseaux sociaux, et Danièle Delavaud (départementales, Corrèze), pour des propos à caractère raciste.

Dans les Ardennes, la même sanction a été prise contre d'Eric Dureux (canton de Sedan-3), après la révélation par France 3 Ardennes que cet ex-militaire quinquagénaire, déjà candidat RN aux départementales en 2015, avait été condamné en mars 2017 à 8 mois de prison avec sursis et à une inscription au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles (FIJAIS) pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans. 

Le RN a indiqué dans un communiqué "découvrir aujourd'hui" cette condamnation, "cachée à la Commission Nationale d'Investiture", "pour des faits extrêmement graves". Une procédure d'exclusion est en cours.

"Je ne suis plus candidat", a déclaré Eric Dureux cité par le quotidien L'Ardennais, affirmant avoir "payé sa dette" et sollicitant "le droit à l'oubli".

En Ile-de-France vendredi, l'équipe de Valérie Pécresse, candidate sortante (Libres!, ex-LR) à la tête de la région, a dénoncé la présence sur les listes de Jordan Bardella (RN) de plusieurs candidats ayant tenu des propos relevant de la "haine des musulmans", de "l'antisémitisme" et du "racisme", notamment "contre les Chinois", sur les réseaux sociaux.

Contacté par l'AFP, Jordan Bardella, a dénoncé "des boules puantes", "mensongères et scandaleuses", lancées par Mme Pécresse.

Pour le politologue Jean-Yves Camus, interrogé par l'AFP, la présence de ce genre de candidats montre soit "un manque de personnel --on racle les fonds de tiroir pour remplir les cases--", soit "la persistance à l'intérieur du mouvement d'individualités qui n'ont pas bien compris ce qu'était la dédiabolisation".

Marine Le Pen a oeuvré, dès son arrivée à la tête du FN (devenu RN) en 2011, à dédiaboliser le parti des accusations d'antisémitisme et de racisme, jusqu'à exclure son père du parti en 2015 pour ses dérapages sur la Shoah.


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.