Artistes femmes: la longue lutte contre l'invisibilité

Après avoir assiégé le pavillon allemand avec son exposition et performance Faust, récompensée par le Lion d’or à la Biennale de Venise en 2017, Anne Imhof prend possession de l’ensemble du Palais de Tokyo. (Photo fournie)
Après avoir assiégé le pavillon allemand avec son exposition et performance Faust, récompensée par le Lion d’or à la Biennale de Venise en 2017, Anne Imhof prend possession de l’ensemble du Palais de Tokyo. (Photo fournie)
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Publié le Dimanche 06 juin 2021

Artistes femmes: la longue lutte contre l'invisibilité

  • De «Femmes peintres, naissance d'un combat, 1780/1830» au musée du Luxembourg, à «Elles font l'abstraction» sur les peintres femmes au XXe siècle au Centre Pompidou, et enfin «Natures mortes», carte blanche à la plasticienne Anne Imhof au Palais de Tokyo
  • L'exposition fait ressortir de l'oubli ces artistes qui ont été exposées aux salons, ont formé des élèves et suivi des cours de grands maîtres

PARIS : Longtemps les artistes femmes ont été "invisibilisées", mais aujourd'hui elles ont trouvé leur place sur les cimaises et sont à l'honneur simultanément de trois expositions à Paris.

De "Femmes peintres, naissance d'un combat, 1780/1830" au musée du Luxembourg, à "Elles font l'abstraction" sur les peintres femmes au XXe siècle au Centre Pompidou, et enfin "Natures mortes", carte blanche à la plasticienne allemande Anne Imhof au Palais de Tokyo.

"La conjonction des trois expositions sur trois générations d’artistes femmes est un signe des temps: preuve qu’une génération d’institutions, de commissaires, d’historiens d’art et de visiteurs reconnaissent qu’un pan de l’histoire de l’art a été oublié et qu’il est nécessaire de la ré-écrire", analyse pour l'AFP l'historienne de l'art Camille Morineau, créatrice du site AWARE de promotion des artistes femmes.

Au mur de l'exposition "Femmes peintres, naissance d'un combat, 1780/1830", on peut lire cette lamentation de l'abbé de Fontenay, intellectuel en vue au XVIIIe siècle: "Cette nouvelle manie de se faire femme peintre!".

L'exposition fait ressortir de l'oubli ces artistes qui ont été exposées aux salons, ont formé des élèves et suivi des cours de grands maîtres. 

Arbre généalogique

L'exposition "Elles font l'abstraction" à Beaubourg propose un parcours chronologique au XXe siècle des artistes femmes (plasticiennes, danseuses, photographes, réalisatrices, etc.) sans pour autant délivrer un message féministe. L'exposition montre l'extrême diversité des inspirations de 110 artistes. Certains tableaux pourraient être signés Vasarely, Mondrian...

Pourtant, l'effacement des femmes persiste, subtilement. Un arbre généalogique, "l'arbre de l'art moderne" de Miguel Covarrubias de 1933, est significatif: il déploie toutes les branches de l'impressionnisme, avec des feuilles désignant... une trentaine d'hommes.

En 1942, le peintre américain Hans Hofmann écrira à son élève Lee Krasner ce compliment sexiste: "Cette peinture est tellement réussie qu'on ne la croirait pas due à une femme".

L'architecte allemand Walter Gropius préconise l'égalité hommes-femmes dans son mouvement Bauhaus, mais elles sont reléguées à des activités secondaires comme le tissage. 

Les raisons de l'effacement ne sont pas forcément la discrimination, certaines artistes voulant rester discrètes et dans l'ombre de leur époux célèbre.

Au Palais de Tokyo, c'est tout l'espace de béton mis à nu qui est livré à l'oeuvre radicale de la plasticienne allemande Anne Imhof.

Lion d'or 2017 pour son oeuvre "Faust" ("Poing") à Venise, elle fait participer une trentaine d'artistes à son installation qui ressemble à un corps souffrant de toutes les agressions du monde. Son exposition se veut un cri de rage contre la société de consommation. 

"Le beau geste d’Ann Imhof prouve qu’aujourd’hui les jeunes artistes femmes peuvent avoir une puissance et une reconnaissance égale aux hommes", analyse Camille Morineau.

  • Femmes peintres, Musée du Luxembourg, jusqu'au 4 juillet
  • Elles font l'abstraction - Beaubourg, jusqu'au 23 août
  • Natures mortes, Anne Imhof, Palais de Tokyo, jusqu'au 24 octobre

Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.