Mali: le colonel Goïta a prêté serment comme président de transition

Une jeune partisane du nouveau président malien par intérim, le colonel Assimi Goita, brandit une affiche avant sa prestation de serment à Bamako le 7 juin 2021. ANNIE RISEMBERG / AFP
Une jeune partisane du nouveau président malien par intérim, le colonel Assimi Goita, brandit une affiche avant sa prestation de serment à Bamako le 7 juin 2021. ANNIE RISEMBERG / AFP
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Publié le Lundi 07 juin 2021

Mali: le colonel Goïta a prêté serment comme président de transition

  • Le colonel malien Assimi Goïta a prêté serment lundi comme président de la période de transition politique censée ramener les civils au pouvoir
  • Le Mali, foyer central du jihadisme au Sahel, vient d'être le théâtre de deux coups de force en neuf mois de la part d'Assimi Goïta et de son groupe de colonels

BAMAKO: Le colonel malien Assimi Goïta a prêté serment lundi comme président de la période de transition politique censée ramener les civils au pouvoir, après deux coups d'Etat condamnés par les principaux partenaires de ce pays clé pour la stabilité du Sahel.

"Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain (...) de préserver les acquis démocratiques, de garantir l'unité nationale, l'indépendance de la patrie et l'intégrité du territoire national", a dit le colonel Goïta, en uniforme d'apparat, alors que les partenaires du Mali exigent des militaires les garanties qu'ils céderont la place aux civils à l'issue d'élections début 2022.

La cérémonie se déroule au Centre international de conférence de Bamako (CICB), où le colonel Goïta devait prendre la parole un peu plus tard.

L'investiture d'Assimi Goïta "sera le moment pour lui de rassurer et de solennellement prendre des engagements clairs sur le déroulement des huit mois restants de la transition", avait estimé pendant le weekend un diplomate en poste à Bamako ayant requis l'anonymat.

Si la nomination d'un nouveau Premier ministre semble imminente, le colonel Goïta pourrait se contenter de dire que les élections auront lieu "dans le courant" de l'année prochaine, ce qui risque de mécontenter la communauté internationale, selon des observateurs.

Les ambassades occidentales avaient généralement décidé d'envoyer à l'investiture un "collaborateur" plutôt qu'un ambassadeur, ce qui constitue un "signal politique" mais n'est "ni un boycott, ni une sanction", selon la source diplomatique.

 

MALI: DEUX COUPS D'ETAT EN NEUF MOIS

Rappel des événements au Mali, du putsch d'août 2020 à l'investiture lundi du colonel Assimi Goïta comme président de la transition après un second coup d'Etat militaire en neuf mois. 

IBK renversé

Le 18 août 2020, le président Ibrahim Boubacar Keïta, dit "IBK", est renversé par un putsch après plusieurs mois de manifestations antigouvernementales, l'accusant de corruption et d'impuissance face à l'insécurité. 

Le 19, le colonel Assimi Goïta se présente comme le nouvel homme fort du pays. 

La communauté internationale condamne le coup d'Etat et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) prend des sanctions contre le Mali. 

Autorités de transition 

Le 12 septembre, la junte, sous pression internationale, s'engage à une transition vers un pouvoir civil dans les 18 mois. 

Le 21, l'ex-ministre de la Défense Bah Ndaw est désigné président de transition et le colonel Goïta vice-président. 

Le 27, l'ancien ministre des Affaires étrangères Moctar Ouane est désigné pour former un gouvernement, constitué le 5 octobre, avec des militaires aux postes clés. Dans la foulée, la Cédéao lève ses sanctions. 

Barkhane accusé de bavure 

Le 30 mars 2021, une enquête de l'ONU conclut qu'une frappe aérienne de la force antijihadiste française Barkhane en janvier près de Bounti (centre du Mali) a tué 19 civils réunis pour célébrer un mariage, et pas seulement des jihadistes. Le ministère français des Armées réfute avec force ces conclusions. 

Elections fixées 

Le 15 avril, les autorités de transition fixent des dates en février et mars 2022 pour les élections présidentielle et législatives, en vue du transfert du pouvoir aux civils. 

Nouveau gouvernement 

Confronté à une contestation grandissante, le Premier ministre Moctar Ouane présente la démission de son gouvernement le 14 mai. Reconduit, il est chargé de former un nouveau cabinet. 

Le 24, la présidence annonce un nouveau gouvernement intérimaire. Les militaires conservent des postes clés, mais deux figures de l'ancienne junte sont écartées des portefeuilles primordiaux de la Défense et de la Sécurité. 

Président et Premier ministre arrêtés 

Mécontents, les militaires arrêtent le président et le Premier ministre. 

Une grande partie de la communauté internationale condamne "la tentative de coup de force" et exige leur "libération immédiate". 

"Coup d'Etat dans le coup d'Etat"  

Le 25, le colonel Goïta dit avoir déchargé MM. Ndaw et Ouane de leurs prérogatives, les accusant de tentative de "sabotage" de la transition. Il assure que les élections prévues se tiendront courant 2022. 

Le président français Emmanuel Macron dénonce "un coup d'Etat dans le coup d'Etat inacceptable".  

Le 26, le président et le Premier ministre de transition démissionnent, selon la version officielle. Le Conseil de sécurité de l'ONU condamne leur éviction.  

Les Etats-Unis suspendent l'assistance aux forces maliennes. 

Goïta chef de l'Etat 

Le 27, Bah Ndaw et Moctar Ouane sont libérés, mais restent assignés à résidence, selon la Cédéao. 

La Cour constitutionnelle déclare le colonel Goïta chef de l'Etat et président de transition. 

Suspensions internationales 

Le 30, le Mali est suspendu de la Cédéao, qui n'adopte pas de nouvelles sanctions. Le pays est suspendu les jours suivants par l'Union africaine (UA) et l'Organisation de la Francophonie. De même, la Banque mondiale suspend ses opérations financières avec le Mali. 

Paris suspend la coopération militaire 

Le 4 juin, Paris suspend ses opérations militaires conjointes avec Bamako.  

Le colonel Goïta investi 

Lundi 7 juin, le colonel Goïta est investi président de transition. Il assure que le Mali respectera ses engagements internationaux et promet "des élections crédibles, justes, transparentes aux échéances prévues". 

Il nomme, comme l'exigeaient les partenaires du pays, un Premier ministre civil, Choguel Kokalla Maïga, vétéran de la politique nationale. 

Double coup de force

Le Mali, foyer central du jihadisme au Sahel, vient d'être le théâtre de deux coups de force en neuf mois de la part d'Assimi Goïta et de son groupe de colonels.

Lors du premier, les officiers ont renversé le 18 août 2020 le président Ibrahim Boubacar Keïta, affaibli par la contestation menée depuis des mois par le Mouvement du 5-Juin/Rassemblement des forces patriotiques (M5/RFP), un collectif d'opposants, de religieux de membres de la société civile.

La junte s'était alors engagée, sous la pression internationale, à une période de transition limitée à 18 mois et conduite par des civils.

Le 24 mai, le colonel Goïta, resté le véritable homme fort, a foulé aux pieds cet engagement en faisant arrêter le président et le Premier ministre de transition, deux civils.

L'officier s'est depuis fait déclarer président de la transition par la Cour constitutionnelle. 

Pour le Mali, dont les forces manquent de moyens, le maintien des partenariats internationaux est un enjeu crucial.

Celui qui tient la corde pour accéder au poste de Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, un vétéran de la politique issu des rangs du M5, a tenté de rassurer dès vendredi en promettant que son pays tiendrait ses engagements internationaux. Mais l'ancien ministre de 63 ans a aussi averti que "les invectives, les sanctions, les menaces ne feront que compliquer la situation".

160 morts au Burkina

Echaudée par le nouveau coup d'Etat, la France a annoncé la suspension de ses opérations communes avec l'armée malienne, après huit ans de coopération étroite contre les jihadistes.

Jusqu'à nouvel ordre, sa force Barkhane, qui intervient dans plusieurs pays du Sahel, ne sortira plus de ses bases pour des opérations sur le terrain au Mali, même si elle continuera à frapper, si l'occasion s'en présente, les chefs jihadistes.

La situation dans la zone d'action de Barkhane reste pourtant préoccupante.

Au Mali, au moins 11 membres d'une communauté touareg ont été tués jeudi par des inconnus près de Ménaka (Nord-Est).

Le Burkina Faso voisin a pour sa part subi dans la nuit de vendredi à samedi l'attaque la plus meurtrière menée par des jihadistes présumés depuis 2015. L'effroyable bilan s'établit à au moins 160 morts, selon des sources locales.

Les militaires maliens s'emploient aussi à rassurer les ex-rebelles indépendantistes du Nord, réunis dans la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), signataire d'un accord de paix en 2015.

Après avoir exprimé des réticences, ses dirigeants se sont dits prêts à accompagner ce nouveau chapitre de la transition et plusieurs d'entre eux sont attendus à l'investiture.


La diplomatie française estime qu'Israël doit faire preuve de « la plus grande retenue » au Liban

Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
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  • l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, Hezbollah.
  • Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

PARIS : La France a exhorté mercredi Israël « à faire preuve de la plus grande retenue » au Liban après la frappe israélienne qui a touché Beyrouth dimanche dernier, et a souligné que le démantèlement des sites militaires du Hezbollah revenait « exclusivement aux forces armées libanaises ».

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus d'un an de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, très affaibli, qui affirme de son côté respecter l'accord.

Le week-end dernier, Israël a assuré avoir visé un entrepôt de missiles.

Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

« La France rappelle que le respect du cessez-le-feu s'impose à toutes les parties sans exception afin de garantir la sécurité des populations civiles des deux côtés de la Ligne bleue », la frontière de facto délimitée par les Nations unies, a souligné mercredi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« La France appelle donc Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à se retirer au plus vite des cinq points toujours occupés sur le territoire libanais », a-t-il ajouté lors d'un point presse.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les États-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire des cinq positions frontalières où il s'est maintenu dans le sud du pays, malgré l'accord.


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
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  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.