Le djihadisme menace toujours le Nord-Est du Nigeria malgré la mort d'Abubakar Shekau

Une capture vidéo réalisée le 15 janvier 2018 montre le chef de faction de Boko Haram, Abubakar Shekau, tenant une mitrailleuse lourde (Photo, AFP)
Une capture vidéo réalisée le 15 janvier 2018 montre le chef de faction de Boko Haram, Abubakar Shekau, tenant une mitrailleuse lourde (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 08 juin 2021

Le djihadisme menace toujours le Nord-Est du Nigeria malgré la mort d'Abubakar Shekau

Une capture vidéo réalisée le 15 janvier 2018 montre le chef de faction de Boko Haram, Abubakar Shekau, tenant une mitrailleuse lourde (Photo, AFP)
  • Un enregistrement audio du groupe djihadiste rival, l'Iswap, a finalement confirmé la mort d'Abubakar Shekau, lequel avait déclenché l'indignation mondiale en 2014, lorsque Boko Haram avait kidnappé plus de 300 adolescentes à Chibok
  • Des hommes armés ont attaqué le marché et un terrain de football d'une petite ville du centre du Nigeria, tuant au moins 27 personnes et faisant de nombreux blessés, a annoncé mardi la police locale

KANO/ ABUJA: Après plus de dix ans d'insurrection, le décès d'Abubakar Shekau porte un coup sévère à Boko Haram, mais ne signifie pas la fin du djihadisme dans le Nord-Est du Nigeria, où le groupe lié à l'Etat islamique se trouve renforcé, et où des combats entre factions rivales persistent.  

Il y a deux semaines, de nombreux médias nigérians avaient annoncé la mort du chef djihadiste, et des sources proches des renseignement avaient affirmé qu'il s'était suicidé à la mi-mai pour éviter d'être capturé par des combattants du groupe Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) qui avait lancé une offensive sur son bastion, la forêt de Sambisa.  

Par le passé, le chef de Boko Haram avait été donné mort à plusieurs reprises à tort, notamment par l'armée nigériane.   

Mais ce week-end, un enregistrement audio du groupe djihadiste rival, l'Iswap, a finalement confirmé la mort d'Abubakar Shekau, lequel avait déclenché l'indignation mondiale en 2014, lorsque Boko Haram avait kidnappé plus de 300 adolescentes à Chibok.  

Depuis le début de l'insurrection en 2009, au moins 40 000 personnes ont été tuées et plus de 2 millions ont dû fuir leur domicile.   

« fin d'une époque »   

« Symboliquement, c'est la fin d'une époque, les douze ans d'insurrection avaient été en majeure partie définis par Abubakar Shekau », affirme Yan Saint-Pierre qui dirige le centre d'analyse en sécurité Modern Security Consulting Group.  

« Avec la mort de Shekau, Boko Haram est de facto mort, car tout tournait autour de lui, il y avait un culte de la personnalité très poussé, il avait sa propre interprétation extrêmement radicale qui avait d'ailleurs mené à la scission de son groupe », ajoute l'analyste.  

En 2015, Boko Haram avait prêté allégeance au groupe Etat Islamique et était devenu l'Iswap, mais un an plus tard, l'EI avait évincé Abubakar Shekau, lui reprochant une trop grande brutalité, notamment des meurtres de civils musulmans.   

A partir de ce moment, Iswap et Boko Haram entrent en rivalité et se partagent de larges pans du Nord-Est du Nigeria.  

Malgré la mort de leur chef historique, une cellule fidèle à Shekau, appelée « le groupe de Bakura » qui compterait quelques centaines d'hommes, implantée sur les rives du lac Tchad, refuse de se soumettre à l'Iswap, contrairement à la plupart des cellules implantées dans la forêt de Sambisa.  

« Certaines factions lui sont toujours fidèles et résistent toujours à l'Iswap », explique de son côté Jacob Zenn, chercheur à la Fondation Jamestown, un institut basé à Washington.  

« Il y a actuellement des affrontements entre l'Iswap et le groupe de Bakura, ils sont plutôt forts et pourraient résister », ajoute-t-il.  

« Un cauchemar »  

Avec la mort de Shekau, le principal enjeu réside désormais dans la capacité de l'Iswap, déjà le groupe dominant dans la région depuis plusieurs années, à absorber les combattants de Boko Haram, ce qui représenterait un grave problème sécuritaire pour la région.   

« Shekau avait attiré l'attention en raison de ses frasques et de son extrême violence, mais l'Iswap représente un danger bien plus grand pour les Etats autour du lac Tchad, car il a appris et s'est amélioré en partie avec l'aide de l'Etat islamique », souligne Vincent Foucher, chercheur au Centre français de la recherche scientifique (CNRS).  

Ces dernières années, c'est l'Iswap qui a mené la plupart des grandes attaques méthodiques et stratégique contre les militaires dans la région, et non le groupe de Shekau qui s'attaque le plus souvent à des cibles civiles reculées.    

Cette inquiétude est également partagée, sous le couvert de l'anonymat, par un responsable sécuritaire dans la région.  

« Je ne vois pas la mort de Shekau comme une victoire dans la guerre contre le terrorisme dans le Nord-Est. Au contraire, cela pourrait même être pire », affirme-t-il.  

« L'Iswap est rusé, calculateur, mieux entraîné et mieux armé, les combattants ont des liens avec l'EI à l'étranger et maintenant que le groupe a pris le contrôle de la forêt, le Nigeria est confronté à des problèmes plus grave », ajoute cette source.  

Plus encore, elle s'inquiète de l'opération séduction menée par le groupe dans la région du lac Tchad.   

Récemment, les djihadistes ont incité les civils à venir sur leur territoire pour pêcher et commercer à leur guise. « Il s'agit d'une tendance dangereuse, ils tentent subtilement de gagner le cœur de la population locale et de la retourner contre le Nigeria et ses forces de sécurité », dit-il. « S'ils réussissent, ce sera un cauchemar. » 

Des hommes armés tuent 27 personnes dans le centre du Nigeria

Des hommes armés ont attaqué le marché et un terrain de football d'une petite ville du centre du Nigeria, tuant au moins 27 personnes et faisant de nombreux blessés, a annoncé mardi la police locale. 
« L'attaque a eu lieu dimanche vers 18 heures (17H00 GMT) alors que les commerçants étaient en train de remballer leurs stands du marché », a déclaré Catherine Anene, la porte-parole de la police de l'Etat de Benue.  
« Les blessés ont été emmenés à l'hôpital et le nombre de personnes tuées s'élève à 27 », a-t-elle fait savoir.  
L'Etat de Benue se situe sur la ceinture fertile au centre du Nigeria, où les affrontements communautaires sont fréquents entre les éleveurs nomades peuls et les agriculteurs locaux pour l'accès aux terres de pâturages et pour l'accès à l'eau.  
Le chef de la communauté du district d'Agatu, Suleiman Adoyi, a confirmé l'attaque et a assuré que le calme était revenu.  
« Les habitants ont quitté leur domicile », a-t-il toutefois souligné.  
L'Etat de Benue compte plus de 218 000 déplacés internes, selon un recensement de l'Organisation Internationale des Migrations (OIM), le nombre le plus élevé dans tout le centre et nord-ouest du Nigeria.  
« Entre le 31 mai et le 6 juin 2021, des affrontements armés entre éleveurs et agriculteurs ont causé de nouvelles vagues de déplacements de population », indique le dernier rapport de l'OIM, estimant que les violences ont fait plus de 200 morts ces dernières semaines.  
Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec 200 millions d'habitants, est confronté à une insurrection djihadiste dans le nord-est et des groupes criminels dans le nord-ouest, qui pillent les villages et mènent des kidnappings de masse, ainsi qu'à des velléités indépendantistes dans le sud-est.  
Le président Muhammadu Buhari, ancien général de 78 ans, est fortement décrié pour son inaction et sa gestion du pays, qui s'enfonce de plus en plus dans une très grave crise sécuritaire. 

 


Un médecin syrien condamné à perpétuité en Allemagne pour crimes contre l'humanité sous Assad

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
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  • Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups
  • "Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad"

FRANCFORT: Un médecin syrien, accusé de tortures d'opposants au régime de Bachar al-Assad, a été condamné à la prison à vie lundi par la justice allemande, après un procès fleuve de plus de trois ans à Francfort.

Arrivé en Allemagne en 2015, où il a exercé comme chirurgien orthopédique jusqu'à son arrestation en 2020 après avoir été reconnu par d'autres réfugiés syriens, Alaa Moussa était jugé pour de multiples crimes sur des détenus dans des hôpitaux militaires de Damas et de Homs durant la guerre civile en Syrie.

Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups.

"Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad" aux manifestations des opposants.

Dénonçant "une violation massive des droits de l'Homme" par l'accusé, le juge a souligné que le verdict était aussi une façon de montrer "que la souffrance des victimes n'est pas oubliée".

"Outre les difficultés inhérentes à un délai de 12 ans, le régime syrien a tenté jusqu'à sa chute (en décembre 2024, ndlr) d'exercer une influence sur la procédure" allemande, a-t-il poursuivi, évoquant des menaces sur des proches des témoins.

Etant donné la gravité des faits, la condamnation à la perpétuité d'Alaa Moussa a été assortie d'une peine de sûreté pour une durée non encore définie (qui sera décidée au bout de quinze ans d'incarcération).

Lors de son procès commencé le 19 janvier 2022, entouré de hautes mesures de sécurité, Alaa Moussa avait été confronté à plus d'une cinquantaine de témoins et d'anciennes victimes.

Certains avaient témoigné masqués et beaucoup avaient fait état de menaces et d'intimidation à l'encontre de leur famille restée au pays alors que l'ombre des services secrets syriens planait sur les audiences.

Une situation qui s'est détendue après la chute, durant le procès, du dictateur Bachar al-Assad, renversé en décembre 2024 et désormais réfugié en Russie.

Parmi les témoins, un ancien lieutenant d'Alep, âgé aujourd'hui d'une quarantaine d'années, emprisonné après avoir refusé de tirer sur des manifestants en novembre 2011.

"Puni pour ses actes" 

Il avait affirmé avoir vu Alaa Moussa infliger des injections à des malades allongés sur le sol, qui sont décédés peu après, dans l'hôpital militaire où il sévissait.

"Aucun tortionnaire, quel que soit le lieu où il a commis son crime, ne peut être certain d'échapper à la justice. Il devra toujours s'attendre à être puni pour ses actes", a asséné le juge Christoph Koller lors de son verdict.

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle.

Il y a deux semaines, la justice allemande avait ainsi condamné à la prison à vie un ancien chef d'une milice syrienne soutenant l'ex-président Bachar al-Assad, reconnu coupable notamment de meurtre, d'actes de torture et de séquestration entre 2012 et 2014.

Lors du premier procès au monde sur des exactions du régime de Bachar al-Assad tenu en Allemagne, Anwar Raslan, un ex-gradé des services de renseignement syriens, avait été condamné en janvier 2022 à la prison à vie pour le meurtre de 27 prisonniers et des faits de torture sur au moins 4.000 autres, en 2011 et 2012, dans la prison Al-Khatib.

Des procès sur les crimes commis en Syrie ont également eu lieu ailleurs en Europe, notamment en France et en Suède.

Le conflit en Syrie, déclenché par des protestations pacifiques violemment réprimées en 2011, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et ravagé l'économie et les infrastructures du pays.


Ukraine: l'aide européenne compense le désengagement américain, selon le Kiel Institute

Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
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  • « L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.
  • Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

PARIS : Selon l'institut de recherche allemand Kiel Institute, une hausse de l'aide des pays européens à l'Ukraine a permis début 2025 de combler le vide laissé par le désengagement de la nouvelle administration américaine de Donald Trump.

« L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.

Alors que « les États-Unis, qui étaient auparavant le plus gros donateur à l'Ukraine, n'ont pas annoncé de nouvelle enveloppe depuis début janvier », l'Ukraine a tout de même reçu plus d'aide de janvier à avril 2025 qu'en moyenne les années précédentes sur la même période. 

« Reste à savoir s'il s'agit d'une hausse temporaire ou du début d'une évolution plus durable du rôle de l'Europe en tant que principal soutien de l'Ukraine », a déclaré Christoph Trebesch, qui dirige l'équipe du Kiel Institute chargée de suivre les engagements en faveur de l'Ukraine, cité dans le communiqué.

Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

En revanche, « il est frappant de constater le peu d'aide allemande allouée ces derniers mois », a-t-il commenté. « Au lieu d'augmenter son soutien après l'arrivée de Trump au pouvoir, nous observons une forte baisse de l'aide allemande par rapport aux années précédentes. »

« La tendance est la même pour l'Italie et l'Espagne », a-t-il précisé. 

Au 30 avril 2025, 294 milliards d'euros au total ont été alloués à des dépenses précises en faveur de l'Ukraine (sur 405 milliards promis), selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Les 111 milliards restants ont été promis à long terme, mais pas encore alloués.

Sur la somme déjà donnée, 140 milliards d'euros correspondent à de l'aide militaire, 133 milliards à de l'aide financière et 21 milliards à de l'aide humanitaire.

Les principaux donateurs sont l'Union européenne et ses membres (131 milliards d'euros donnés ou alloués), les États-Unis (115 milliards) et le Royaume-Uni (19 milliards).

En matière d'aide militaire, l'Europe, le Royaume-Uni compris, « dépasse pour la première fois depuis juin 2022 les États-Unis », selon le Kiel Institute. Les Européens ont déjà donné ou alloué 72 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de la guerre, contre 65 milliards pour les États-Unis. 


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
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  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.