Le déclin du cinéma égyptien accentué par la pandémie

L’acteur égyptien Nour al-Charif avec son épouse à l’institut du Monde arabe à Paris, à la cérémonie d’ouverture de la 6e biennale du cinéma arabe en juin 2002 (Mehdi Fedouach/AFP)
L’acteur égyptien Nour al-Charif avec son épouse à l’institut du Monde arabe à Paris, à la cérémonie d’ouverture de la 6e biennale du cinéma arabe en juin 2002 (Mehdi Fedouach/AFP)
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Publié le Vendredi 28 août 2020

Le déclin du cinéma égyptien accentué par la pandémie

  • L’ âge d'or du cinéma égyptien, survenu au milieu du siècle dernier a vu l’émergence d’ artistes de renom international comme les acteurs Gamil Ratib, Omar Sharif ou le réalisateur Youssef Chahine
  • Le déclin a commencé notamment avec le retrait des subventions étatiques dans les années 1970 et la production de films commerciaux de qualité moindre. L’industrie a encore reculé avec la révolte de 2011, la pandémie achevant de la mettre à l’arrêt

LE CAIRE : Déjà en déclin depuis plusieurs décennies, l'industrie égyptienne du cinéma autrefois surnommée "Hollywood du monde arabe", vient de subir un nouveau coup dur avec des salles obscures désertées pour cause de pandémie de nouveau coronavirus.

De Damas à Bagdad en passant par Alger, la culture cinématographique égyptienne a longtemps dominé et influencé le monde arabe.

Durant cet âge d'or survenu au milieu du siècle dernier ont émergé des artistes de renom international comme les acteurs Gamil Ratib, Omar Sharif ou le réalisateur Youssef Chahine.

Puis le déclin a commencé notamment avec le retrait des subventions étatiques dans les années 1970 et la production de films commerciaux de qualité moindre.

Le public a également fui les salles égyptiennes dans les années d'instabilité politique qui ont suivi la révolte populaire de 2011 et la chute du président Hosni Moubarak.

Mais selon les professionnels du secteur, la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus a des répercussions sans précédent.

"Cette année a marqué de grandes pertes pour l'industrie du cinéma égyptien", affirme à l'AFP l'acteur Sherif Ramzy.

Les salles de cinéma, qui ont fermé en mars en raison de la pandémie de Covid-19, ont commencé à rouvrir timidement au début de l'été, le gouvernement imposant une capacité de 25% seulement.

Et les sorties des films ont été retardées de même que les tournages.

Arrêt complet

"L'industrie était complètement à l'arrêt pendant environ quatre mois", explique M. Ramzy, estimant que la réouverture partielle des salles n'a pas aidé "à relancer la machine".

Un seul un film est sorti cet été pendant les fêtes de l'Aïd al-Adha, une comédie intitulée Al-Ghassala (La machine à laver). En temps normal, six ou sept films sortent à cette période de l'année.

Près de 100.000 cas de nouveau coronavirus ont été détectés en Égypte, selon les statistiques officielles, et des experts médicaux craignent, comme ailleurs, l'arrivée d'une deuxième vague dans ce pays de 100 millions d'habitants.

Plusieurs personnalités égyptiennes, parmi lesquelles des acteurs de premier plan, ont été testées positives au nouveau coronavirus après les tournages des traditionnelles séries du ramadan en avril.

En juillet, l'actrice Ragaa al-Guiddawi est décédée à 81 ans des suites de la maladie Covid-19.

Les plateaux de tournages, qui peuvent contenir plus d'une centaine de personnes, se sont partiellement vidés. Les maquilleuses ou les costumiers, obligés d'avoir des contacts physiques, n'ont pu poursuivre leur activité.

Selon le Centre égyptien pour les études économiques (ECES), le secteur compte au moins un demi-million d'employés dont 40% sont permanents.

"Nous avons payé le personnel pendant des mois et n'avons eu aucun revenu", affirme M. Ramzy, qui dirige une compagnie de production.

Les revenus du secteur ont atteint 60 millions d'euros pour 33 films l'an dernier, selon l'ECES.

Malgré la baisse des recettes, le cinéma égyptien reste le premier dans le monde arabe "en termes de revenus", selon la même source.

"Les prévisions pour 2020 sont bien moindres", déplore le producteur Mohamed Hefzy. "Nous allons devoir attendre le retour complet à la normale, peut-être l'année prochaine", indique-t-il à l'AFP.

Plates-formes en ligne

Partout dans le monde, le confinement a contraint les cinéphiles à se tourner vers les services en ligne.

En Egypte, ils ont choisi en majorité l'application Watch iT, lancée l'année dernière.

En mars, "le service a vu une forte hausse des abonnements avec plus de 30% d'utilisateurs journaliers", explique à l'AFP Moustapha Bekheet, un des responsables de Watch iT, en évoquant une hausse des utilisateurs de "plus de 89%" pendant le ramadan.

Durant le mois de jeûne musulman, le service qui possède déjà les droits pour plus de 65.000 heures de contenu en ligne, a acquis de nouveaux droits notamment pour des séries TV. 

Selon M. Hefzy, la transition vers les plates-formes en ligne est "un développement naturel, que le Covid-19 n'a fait qu'accentuer".

Ces plates-formes couvrent les pertes pour les producteurs pendant la pandémie, ajoute-t-il tout en reconnaissant qu'elles ne "peuvent pas remplacer les salles de cinéma".

"L'expérience du cinéma reste unique et importante, elle devrait être préservée", estime-t-il.


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.