Les maisons autoconstruites offrent l’espoir de rebâtir Gaza

Un projet simple avec les secours islamique où de nouvelles unités de logement ont été ajoutées pour permettre une expansion horizontale pour les familles nombreuses dans les zones rurales et marginalisées de la bande de Gaza. (Photo fournie)
Un projet simple avec les secours islamique où de nouvelles unités de logement ont été ajoutées pour permettre une expansion horizontale pour les familles nombreuses dans les zones rurales et marginalisées de la bande de Gaza. (Photo fournie)
Un projet simple avec les secours islamique où de nouvelles unités de logement ont été ajoutées pour permettre une expansion horizontale pour les familles nombreuses dans les zones rurales et marginalisées de la bande de Gaza. (Photo fournie)
Un projet simple avec les secours islamique où de nouvelles unités de logement ont été ajoutées pour permettre une expansion horizontale pour les familles nombreuses dans les zones rurales et marginalisées de la bande de Gaza. (Photo fournie)
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Publié le Vendredi 11 juin 2021

Les maisons autoconstruites offrent l’espoir de rebâtir Gaza

  • Al-Qidwa a compris l’importance de prendre en compte ce que les communautés veulent vraiment en termes de logements viables et durables
  • L'architecture minimaliste de Gaza est sans nul doute le résultat de ses circonstances désastreuses

DUBAÏ : Pour les Palestiniens dans la bande de Gaza, le «domicile» est un concept qui évoque rarement des images de sécurité et de stabilité.

Israël et le Hamas ont mené quatre guerres, courtes mais violentes, depuis que le groupe militant a pris le contrôle de ce bout de territoire en 2007.

Avec chaque vague de violence vient un nouveau cycle de destruction et de reconstruction, un «recyclage de la douleur», comme l'a décrit à Arab News Mohamed Abusal, un artiste vivant à Gaza.

À la fin du moi de mai, des dizaines de milliers de Palestiniens sont rentrés chez eux, à Gaza, pour constater les dégâts après 11 jours de combats, la plus grave escalade des hostilités depuis la guerre de 2014.

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Des dizaines de milliers de Palestiniens sont rentrés chez eux à Gaza pour constater les dégâts après 11 jours de combats et de bombardements par les forces israéliennes. (Photo, AFP/Archives)

Selon des responsables palestiniens, au moins 2 000 logements ont été détruits et 15 000 endommagés par la dernière vague de violence. Une situation qui alourdit la situation humanitaire déjà fragile à Gaza, longtemps étouffée par les blocus israélien et égyptien.

Gaza ne s'était pas encore remis de la guerre de 2014 quand les combats ont repris le 10 mai dernier. De vieux bâtiment se dressent tels des pierres tombales en ruines à côté des édifices récemment détruits. C'est un paysage trop familier aux habitants du territoire.

Mû par le désir de réaménager la topographie urbaine ravagée de Gaza, l'architecte palestinien Salem Al-Qidwa a conçu une série de modèles de maisons à construire soi-même, flexibles, écologiques et abordables.

La conception innovante signifie que les unités peuvent être construites sur du sable ou des décombres et sont facilement emboîtées. Elles permettent aux familles élargies de vivre sous un même toit - une potentielle bouée de sauvetage pour les veuves ou les orphelins des récents combats.

«Ce sont des maisons qui peuvent valoriser la communauté de Gaza», a affirmé Al-Qidwa, membre du programme «Conflit et Paix» avec le département de Religion et vie publique à l’École de théologie de Harvard.

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L'architecte palestinien Salem Al-Qidwa

«Les Israéliens ont détruit des immeubles et plongé leurs habitants dans la pauvreté. Ces gens ont tout perdu. C’est le problème en ce moment, ce cycle sans fin de destruction et de reconstruction, mais, plus important encore, la destruction du tissu physique et social de la société gazaouie».

Al-Qidwa était atterré face à l’enclave ravagée en 2014.

«Ces attaques ont fait reculer Gaza de plusieurs décennies, détruisant les infrastructures de nombreux quartiers de la ville ainsi que le tissu social, tout aussi crucial en matière de logement», a-t-il déclaré. «Aujourd’hui, le récent conflit de 2021 fait reculer Gaza encore de 50 ans».

La guerre de 2014 a détruit environ 18 000 maisons, et laissé près de 100 000 Palestiniens sans abri. Cependant, les structures temporaires en bois construites par les agences d'aide internationales concernées par la reconstruction d'après-guerre n'étaient pas adaptées aux besoins des familles nombreuses et n'offraient pas de contrôles de température adéquats.

Au lieu de consulter les habitants sur la manière de procéder à la reconstruction de Gaza, les agences d'aide se sont tournées vers des architectes étrangers. Ils sont venus «remplacer notre structure sociale par une maison en terre, un sac de sable ou un abri en bois», a souligné Al-Qidwa.

 

LE COÛT DE LA GUERRE

  • 77 000 - Gazaouis déplacés à l'intérieur du pays par le conflit de mai
  • 2 000 – Le nombre de logements détruits

Pendant que les gouvernements et les agences de secours versent à nouveau de l'argent pour la reconstruction de Gaza, Al-Qidwa craint un retour des mêmes structures fragiles. Ceci empêcherait les résidents d'avoir des logements durables qui représentent la stabilité, la permanence ainsi que l'espoir pour l'avenir.

Al-Qidwa, né en 1976 dans une famille palestinienne à Benghazi, en Libye, est retourné à Gaza à l'âge de 21 ans pour étudier l’architecture à l'Université islamique de Gaza. Il a ensuite obtenu un doctorat de l’École d'architecture d’Oxford, de l'Université d'Oxford Brookes au Royaume-Uni.

En 2020, il a déménagé aux États-Unis avec sa famille américano-palestinienne après avoir obtenu une bourse à l’École de théologie de Harvard.

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Prototype de conception de maison pour la bande de Gaza permettant une future expansion verticale pour les familles touchées par le conflit. (Photo fournie)

Au moment où il travaillait pour le Secours islamique mondial, Al-Qidwa a créé le projet de réhabilitation des maisons modestes et endommagées. Il a conçu des logements qui varient entre de modestes pièces individuelles et des maisons spacieuses avec des cours communes, pour plus de 160 familles à faible revenu.

«Je les ai aidés à construire une cuisine, une salle de bain et une chambre et pour eux, c'était comme s'ils avaient un vrai château», a-t-il mentionné.

Le projet a conduit à une profonde transformation dans le domaine d’architecture, au point où il a été présélectionné pour le World Habitat Award, et a reçu en 2018 une mention élogieuse.

«Le projet avec le secours islamique m'a permis à classer les projets de reconstruction en termes de faisabilité», a révélé Al-Qidwa. Il a également compris l’importance de prendre en compte ce que les communautés veulent vraiment en termes de logements viables et durables.

«Cela m'a en outre conduit à constater la nécessité d'une architecture simple ainsi que d'une revalorisation des techniques traditionnelles de construction, en lien avec la participation des habitants au processus de conception et de construction de leurs propres maisons».

L'architecture minimaliste de Gaza est sans nul doute le résultat de ses circonstances désastreuses. Mais Al-Qidwa considère le paysage urbain simpliste de sa patrie, et même sa pénurie de matériaux de construction, comme une opportunité pour une transformation sociale plus positive.

Une partie du défi à Gaza provient aussi du blocus israélien en place depuis 2007, qui limite l'accès à certains matériaux de construction.

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Al-Qidwa considère le paysage urbain minimaliste de sa patrie, et même sa pénurie de matériaux de construction, comme une opportunité pour une transformation sociale plus positive. (Photo fournie)

Avant l'occupation, le calcaire était un matériau couramment utilisé dans l'architecture locale. Devenu trop cher à importer de Cisjordanie, le béton venu d'Israël est à présent le choix le plus populaire.

Al-Qidwa élabore des plans pour trois maisons de cinq étages en béton, chacune avec une isolation appropriée et construite sur des fondations solides. Un contraste marqué avec les structures d'urgence et de transition proposées par les agences d'aide.

Contrairement aux structures de blocs monotones, majoritairement en béton, Al-Qidwa utilise le matériau de manière créative, et insuffle la vie dans ses modèles avec des touches aux motifs arabes traditionnels. Il incorpore des écrans en treillis, des motifs de briques et même des cours partagées.

Chaque structure comporte une rangée de colonnes, ce qui permet d'ajouter des étages supplémentaires à une date ultérieure. «Ce sont des «colonnes de l’espoir» car avec des colonnes, vous avez l'idée que quelque chose sera ajouté à la structure dans le futur», a expliqué Al-Qidwa.

Comme il le montre à travers ses plans, il existe de nombreuses façons de créer des maisons à bas prix qui soient attrayantes, et qui puissent préservent également un sentiment de communauté, même lorsque les ressources sont rares.

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Pendant que les Palestiniens ramassent les débris du dernier carnage, le travail d'Al-Qidwa offre une lueur d'espoir pour un avenir plus permanent, structurellement et psychologiquement. (Photo fournie)

De plus, ses nouveaux prototypes utilisent des chauffe-eaux solaires, des systèmes de recyclage des eaux usées et de récupération des eaux de pluie, autant d'éléments de conception cruciaux dans une région qui souffre depuis longtemps de coupures d'électricité et de pénurie d'eau.

Les conceptions durables d'Al-Qidwa vont à l'encontre d'autres stratégies de reconstruction locales, dont Rawabi, qui signifie «Les collines» en arabe, la première ville planifiée pour et par les Palestiniens en Cisjordanie près de Birzeit et de Ramallah.

S'étendant sur 6,3 kilomètres carrés, les structures monotones de style bloc sont disposées en rangées, similaires à celles trouvées dans les colonies israéliennes construites en Cisjordanie.

Pendant que les Palestiniens ramassent les débris du dernier carnage, le travail d'Al-Qidwa offre une lueur d'espoir pour un avenir plus permanent, structurellement comme psychologiquement.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunisie: l'ambassadeur UE convoqué par le président Saied pour «non respect des règles du travail diplomatique» 

Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
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  • Le président Saied a exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques"
  • L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents

TUNISIE: Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés.

Le président Saied a également exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques".

Lundi, M. Perrone avait reçu Noureddine Taboubi, chef du principal syndicat tunisien UGTT -- qui a récemment menacé de déclencher une grève générale pour obtenir des hausses salariales -- et avait salué "le rôle important" de l'organisation "en faveur du dialogue social et du développement économique" en Tunisie, selon un communiqué de la délégation européenne à Tunis.

L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents.

Le diplomate européen avait "réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'UGTT et de continuer à soutenir la Tunisie sur les plans social et économique, dans divers secteurs", selon la même source. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT avait appelé à renforcer et développer la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne.

La semaine passée, M. Taboubi a présidé une réunion de l'UGTT où il a apporté son soutien à différents mouvements de grève en cours dans le secteur privé pour réclamer des augmentations de salaires. Il a salué le succès d'une grève générale ayant eu lieu dans la grande ville de Sfax (centre-est) et menacé d'organiser prochainement une grande grève au niveau national.

"L'organisation se dirige vers une grève générale pour défendre les acquis matériels et sociaux des travailleurs face aux difficultés quotidiennes".

M. Taboubi a dénoncé "une baisse du pouvoir d'achat" des Tunisiens face à "des conditions de vie précaires sur le plan des transports, de la santé et de la maladie", défendant "leur droit syndical à se défendre" afin d'obtenir "un salaire décent qui leur fait défaut actuellement".

Le salaire minimum en Tunisie est d'environ 520 dinars (150 euros) pour 48 heures par semaine. Le taux d'inflation reste très élevé notamment pour les produits alimentaires. Il est récemment revenu à environ 5% après avoir atteint un pic de 10% en 2023.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
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  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.