Un cluster du variant Delta détecté dans l'est, selon les autorités

Des opérations de vaccination ciblées sont prévues au cours du week-end : 200 doses et autant de «créneaux dédiés» sont réservés dimanche à Strasbourg (Photo, AFP).
Des opérations de vaccination ciblées sont prévues au cours du week-end : 200 doses et autant de «créneaux dédiés» sont réservés dimanche à Strasbourg (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 12 juin 2021

Un cluster du variant Delta détecté dans l'est, selon les autorités

  • Quatre cas positifs sont «déjà identifiés» au sein de la Haute Ecole des Arts du Rhin à Strasbourg et 43 cas contacts sont «en cours d'investigation»
  • Les tests feront l'objet d'un «criblage systématique» afin de déterminer la présence éventuelle de variant

STRASBOURG: Un « cluster au variant Delta » du coronavirus a été identifié à Strasbourg, dans l'est de la France, déclenchant l'annonce samedi d'un « plan d'actions immédiat » par les autorités sanitaires régionales.

Quatre cas positifs sont « déjà identifiés » au sein de la Haute Ecole des Arts du Rhin à Strasbourg et 43 cas contacts sont « en cours d'investigation », a indiqué l'Agence régionale de Santé (ARS) du Grand Est dans un communiqué. 

Au total, 143 personnes ont été testées vendredi. Les tests feront l'objet d'un « criblage systématique » afin de déterminer la présence éventuelle de variant, ajoute l'ARS. L'école a été fermée.

L'agence ajoute avoir élaboré avec la préfecture un plan visant à « contenir toute reprise épidémique ». 

Des opérations de vaccination ciblées sont prévues au cours du week-end : 200 doses et autant de « créneaux dédiés » sont réservés dimanche à Strasbourg pour les étudiants et les personnels des bars et restaurant des quartiers ciblés, selon l'ARS.

Le week-end des 19 et 20 juin, 2 600 doses et créneaux seront encore réservés pour amplifier cette campagne de vaccination ciblée.

L'ARS prévoit également une « forte mobilisation des médiateurs de la lutte anti-covid » samedi, principalement dans le quartier étudiant de la Krutenau, où se trouve l'école. Les agents cibleront « les étudiants et jeunes de moins de 30 ans », précise l'ARS.

Le variant Delta, identifié pour la première fois en avril en Inde et qui s'est depuis étendu à plus de 50 territoires, est soupçonné d'être particulièrement contagieux. Fin mai, le gouvernement britannique, confronté à une accélération de l'épidémie, estimait ainsi qu'il représentait entre la moitié et les trois quarts des nouveaux cas détectés outre-Manche.

L’épidémie de Covid-19 dans la région française Bas-Rhin reste à un « niveau modéré » selon l'ARS, avec un taux d’incidence de 65 nouveaux cas pour 100 000 habitants au 11 juin.

Les restrictions anti-Covid ont été considérablement allégées mercredi en France, lourdement endeuillée par la Covid, avec près de 108 000 morts depuis mars 2020.

Trois semaines après un premier allègement, la France a entamé mercredi la deuxième étape de son déconfinement avec la réouverture des piscines, salles de gym, bars et restaurants en intérieur à 50% de leur capacité et l'extension du couvre-feu de 21H00 à 23H00. Le télétravail est assoupli, tout comme les règles dans les cantines.

Il faudra toutefois attendre le 30 juin pour la fin du couvre-feu, des jauges dans les bars, restaurants et espaces culturels, et des limitations aux rassemblements en extérieur, à condition que la situation sanitaire continue de s'améliorer.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.