Les Français profitent de leur premier weekend avec de vraies soirées

À Paris, samedi soir, la police est de nouveau intervenue pour disperser des centaines de jeunes fêtards rassemblées pour le deuxième soir consécutif sur l'esplanade des Invalides. (Photo, AFP)
À Paris, samedi soir, la police est de nouveau intervenue pour disperser des centaines de jeunes fêtards rassemblées pour le deuxième soir consécutif sur l'esplanade des Invalides. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 13 juin 2021

Les Français profitent de leur premier weekend avec de vraies soirées

  • La barre symbolique des 30 millions de primo-vaccinés a été franchie samedi, alors qu'un cinquième de la population est complètement vaccinée
  • Les Français pouvaient aussi profiter ce week-end, pour la première fois depuis la fin octobre, de la réouverture des restaurants en intérieur, des salles de sport ou des piscines

PARIS : La barre symbolique des 30 millions de primo-vaccinés a été franchie samedi, tandis que les Français profitaient de leur premier week-end avec des soirées jusqu'à 23H00 sur fond de décrue des nouvelles contaminations.

"Objectif atteint! Merci à tous ceux qui se mobilisent pour la vaccination", a déclaré le chef du gouvernement sur Twitter alors que le chiffre de 30 millions de primo-injectés était initialement attendu pour mardi prochain.

L'amélioration de la situation sanitaire et la levée progressive des restrictions dans la vie quotidienne ne doivent pas s'accompagner d'un relâchement de la vigilance, martèlent les autorités sanitaires.

Ainsi, des opérations de vaccination ciblées sont prévues ce week-end en Alsace, a annoncé samedi l'Agence régionale de Santé (ARS) du Grand Est après la détection d'un "cluster au variant Delta (dit indien)" - considéré comme plus contagieux - au sein de la Haute École des Arts du Rhin, à Strasbourg, qui a été fermée.

À Paris, samedi soir, la police est de nouveau intervenue pour disperser des centaines de jeunes fêtards rassemblées pour le deuxième soir consécutif sur l'esplanade des Invalides. Les forces de l'ordre, intervenues pour "non-respect des règles sanitaires" plus d'une heure avant le couvre-feu, ont été la "cible de jets de projectiles" pendant leur intervention, selon la préfecture de police.

Profiter des soirées

À Roland-Garros, des centaines d'amateurs de tennis avaient pu assister vendredi soir à la défaite de Rafael Nadal, autorisés à rester jusqu'à la fin du match pourtant intervenue au-delà de 23H00.

Mais la ministre des Sports Roxana Maracineanu a précisé samedi qu'une généralisation des dérogations pour les événements sportifs à venir avant le 30 juin n'était pas à l'ordre du jour, y compris pour l'entrée en lice de l'équipe de France de football dans l'Euro, mardi soir, contre l'Allemagne.

Les Français pouvaient aussi profiter ce week-end, pour la première fois depuis la fin octobre, de la réouverture des restaurants en intérieur, des salles de sport ou des piscines.

Samedi soir, Santé publique France a annoncé que 30 140 598 personnes avaient reçu au moins une injection (57,4% de la population majeure) et que plus de 15,67 millions étaient complètement vaccinées, soit un cinquième de la population.

Pour l'heure, le rythme reste soutenu, avec près de 400 000 primo-vaccinés chaque jour et une progression constante dans les tranches des 50-59 ans et des 60-69 ans, ainsi qu'une hausse "très forte" (+6% depuis l'ouverture fin mai) chez les 18-49 ans, selon le ministère de la Santé.

À partir de mardi, les ados de plus de 12 ans pourront eux aussi se faire vacciner, un "impératif arithmétique" pour se rapprocher de l'immunité collective autant qu'un "bénéfice individuel (...) social et psychologique" pour les ados car la vaccination "va réduire le risque de fermeture d’établissements à la rentrée", selon Alain Fischer, chargé de coordonner la stratégie vaccinale.

L'été

Malgré le rythme des vaccinations, certains mettent en garde contre une éventuelle baisse de la cadence à l'approche de l'été, alors même que le niveau de couverture est loin d'être suffisant en cas de reprise forte de la pandémie.

Le responsable de l'Agence de santé d'Ile-de-France, Aurélien Rousseau, a notamment relevé cette semaine un récent ralentissement des prises de rendez-vous. L'épidémiologiste Pascal Crépey a évoqué un "risque de renoncement à la deuxième dose, voire aux deux doses".

De plus, comme déjà observé depuis plusieurs semaines, la couverture vaccinale a tendance à stagner chez les seniors, avec environ 75% de complètement vaccinés chez les 75-79 ans et 66% chez les plus de 80 ans.

Pour autant, le site Doctolib ne prévoit pas de baisse du rythme des injections, qui devrait se maintenir à près de 600 000 par jour (1e, 2e dose ou dose unique), et le ministre de la Santé Olivier Véran a écarté tout revirement de la population, les créneaux disponibles s'expliquant par une hausse "de l'offre".

En parallèle, l'épidémie continue de régresser, avec 2 110 patients en soins critiques samedi, au plus bas depuis le 19 octobre. Et le nombre de nouvelles contaminations quotidiennes est repassé sous les 5 000 au cours de la semaine écoulée. 


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».