La station spatiale chinoise va accueillir son premier équipage

Une fusée porteuse Longue Marche-2F transportant le vaisseau spatial Shenzhou-12 pour la première mission habitée de la Chine vers sa nouvelle station spatiale, prévue pour le 17 juin, au centre de lancement de satellites Jiuquan dans le nord-ouest du pays, Gansu Province. (Photo d'archive prise le 9 juin 2021 /AFP)
Une fusée porteuse Longue Marche-2F transportant le vaisseau spatial Shenzhou-12 pour la première mission habitée de la Chine vers sa nouvelle station spatiale, prévue pour le 17 juin, au centre de lancement de satellites Jiuquan dans le nord-ouest du pays, Gansu Province. (Photo d'archive prise le 9 juin 2021 /AFP)
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Publié le Mardi 15 juin 2021

La station spatiale chinoise va accueillir son premier équipage

  • Dans un contexte de tension avec l'Occident, la réussite de la mission est une question de prestige pour Pékin, qui s'apprête à célébrer le 1er juillet le centenaire du Parti communiste chinois (PCC)
  • Selon les dernières prévisions, c'est jeudi que le vaisseau Shenzhou-12, propulsé par une fusée Longue-Marche 2F, devrait décoller de la base de Jiuquan, dans le désert de Gobi (nord-ouest).

PEKIN : Des Chinois de retour dans l'espace: plus de quatre ans après sa dernière mission habitée, la Chine s'apprête à envoyer un premier équipage de trois astronautes vers sa station spatiale en construction.

Dans un contexte de tension avec l'Occident, la réussite de la mission est une question de prestige pour Pékin, qui s'apprête à célébrer le 1er juillet le centenaire du Parti communiste chinois (PCC).

Selon les dernières prévisions, c'est jeudi que le vaisseau Shenzhou-12, propulsé par une fusée Longue-Marche 2F, devrait décoller de la base de Jiuquan, dans le désert de Gobi (nord-ouest). 

Son objectif: s'arrimer à Tianhe ("Harmonie céleste"), l'unique module de la station déjà dans l'espace. Centre de contrôle et lieu de vie des astronautes, il a été placé fin avril en orbite terrestre basse (à 350-390 km d'altitude).

Les trois astronautes resteront dans l'espace durant trois mois, une période record pour la Chine. Sa précédente mission habitée fin 2016, Shenzhou-11, n'avait duré que 33 jours. 

"Le but des astronautes sera de faire en sorte que leur nouvelle maison dans l'espace soit équipée et prête à l'emploi", résume Jonathan McDowell, astronome au Centre Harvard-Smithsonian pour l'astrophysique, aux Etats-Unis. 

"L'objectif de la mission est avant tout d'ordre pratique. Elle ne sera pas révolutionnaire dans son contenu." 

En trois mois, les astronautes ne chômeront pas: maintenance, installation de matériel, sorties dans l'espace, préparation des missions de construction à venir et des séjours des futurs équipages. 

"Bref, beaucoup de tâches minutieuses et complexes", souligne Chen Lan, analyste du site GoTaikonauts.com. Pour lui, Shenzhou-12 présente "de nombreux défis" pour un équipage qui "va devoir se familiariser très vite avec des équipements" nouveaux. 

"C'est une nouvelle station, le risque est donc qu'un système majeur tombe en panne. Mais je pense que tout se passera bien", estime M. McDowell. 

Pas de femmes 

Nommée en anglais CSS (pour "Chinese Space Station") et en chinois Tiangong ("Palais céleste"), la station, une fois terminée, sera semblable en taille à l'ex-station soviétique Mir (1986-2001). Sa durée de vie sera d'au moins 10 ans.

La mission Shenzhou-12 constitue le troisième lancement sur les 11 qui seront nécessaires à la construction de la station entre 2021 et 2022. Quatre missions habitées sont prévues au total. 

En plus de Tianhe déjà en place, les deux modules restants (qui seront des laboratoires) devraient être envoyés dans l'espace l'an prochain. 

Ces derniers permettront de mener des expériences en matière de biotechnologie, médecine, astronomie ou technologies spatiales. 

Si Wang Yaping, deuxième Chinoise dans l'espace, avait été un temps pressentie pour faire partie de Shenzhou-12, ce seront trois hommes qui composeront finalement l'équipage –- encore non connu. 

Des femmes participeront toutefois aux missions suivantes, a indiqué Yang Liwei, premier Chinois dans l'espace en 2003 et désormais haut responsable du programme spatial habité. 

Rivalité sino-américaine

Si des astronautes non chinois, notamment européens, pourraient un jour séjourner dans la CSS, la probabilité d'y voir un Américain est faible: une loi américaine interdit à la Nasa tout lien avec la Chine. 

"Ceux qui avaient planifié l'ISS (sous commandement américain) et la CSS (chinoise) n'avaient pas planifié cette rivalité sino-américaine, qui est presque devenue une réalité aujourd'hui", note Chen Lan. 

"Mais ce n'est pas forcément une mauvaise chose. Une concurrence équitable et saine bénéficiera aux deux pays et à l'humanité." 

Le géant asiatique investit depuis plusieurs décennies des milliards d'euros pour rattraper les autres puissances spatiales. 

La Chine est devenue en mai le deuxième pays au monde, après les Etats-Unis, à faire évoluer sur Mars un petit robot -- baptisé "Zhurong". 

Cette astromobile a déjà envoyé plusieurs clichés de la planète rouge, dont un étonnant "selfie" la semaine dernière. 

Au rayon des autres réalisations, la Chine a posé début 2019 un engin sur la face cachée de la Lune -- une première mondiale. 

L'an passé, elle avait rapporté des échantillons lunaires et finalisé Beidou, son système de navigation par satellite (concurrent du GPS américain). 

A un horizon plus lointain, Pékin prévoit d'envoyer des humains sur la Lune (vers 2030) et d'y construire une base avec la Russie. 


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.