Une Saoudienne se sert de fils métalliques pour créer des bijoux incroyables

(Photo Fournie)
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Publié le Mardi 01 septembre 2020

Une Saoudienne se sert de fils métalliques pour créer des bijoux incroyables

  • Les ateliers de joaillerie d’Esraa Eskobi sont passés d’un simple projet à une entreprise familiale
  • Pour ceux qui veulent se former à la technique, elle a également écrit un livre, en arabe, intitulé Notions de base pour la fabrication et la création de bijoux

DJEDDAH: C’est bien connu, la passion est un facteur clé du succès. Pour réaliser son rêve, une joaillère saoudienne a usé d’une approche peu commune.

Esraa Eskobi, épouse et mère de famille, est fondatrice et propriétaire de la marque Wire Craft, (« fil métallique pour bijoux ») qui propose toute une gamme de cadeaux faits à la main, sous la signature Esraa Jewelry.

Son art consiste à enrouler les fils, qui peuvent être de cuivre, de métal, d’or ou d’argent, en utilisant différentes techniques, pour créer des accessoires et des bijoux de diverses formes. Elle propose également des ateliers de formation éducatifs pour faire découvrir cet artisanat particulier au public.

Âgée de 29 ans, la joaillière et créatrice de bijoux, qu’elle vend dans sa boutique, a plus de six ans d’expérience dans le domaine. Elle est titulaire d’une licence en création de mode et de bijoux et d’une maîtrise en stylisme.

« L’idée m’est venue après avoir obtenu ma licence. Mais ce n’est qu’en 2019 que l’idée s’est transformée en un projet sérieux et financé, confie Eskobi. La première étape a été de créer un blog dans lequel je proposais des tutos sur la façon de fabriquer des bijoux à la main. »

Elle a ouvert une boutique en ligne de matériel pour la fabrication des bijoux, de sorte que d’autres ne soient pas confrontés aux difficultés qu’elle a connues à ses débuts.

Pour ceux qui veulent se former à la technique, elle a également écrit un livre, en arabe, intitulé Notions de base pour la fabrication et la création de bijoux.

« Mon dernier projet consiste à proposer des bijoux particuliers, toujours en fil métallique, en plus de mes collections. Ces créations, uniques, ont chacune un design personnalisé qui répond à l’attente et aux souhaits du client », précise-t-elle.

« Le domaine des bijoux faits main est vaste, ajoute Eskobi. Il va des matières premières – les pierres précieuses, les perles – à la production elle-même. »

Depuis qu’elle a assisté à des événements locaux de mode et joaillerie qui l’ont fortement impressionnée, elle réfléchit à organiser des ateliers de création d’accessoires design faits main pour les Saoudiennes.

« Ça m’a vraiment attristée de voir combien les belles pièces présentées étaient sous-estimées malgré le temps et les efforts investis dans leur conception, dans leur exécution et dans leur finition », déclare-t-elle.

« Le problème était cependant prévisible, ajoute-t-elle, étant donné le manque d’ateliers et de livres en arabe dans le domaine ». Cela l’a amenée à se concentrer sur l’aspect éducatif du secteur, malgré la forte demande de produits finis.

Eskobi confie que, au début de son aventure, elle a eu besoin d’un capital important car elle a commencé son activité depuis chez elle et a dû investir pour commander des outils, couvrir les coûts de création et ceux de l’enrichissement du contenu éducatif.

Obtenir un financement auprès d’investisseurs a été difficile en raison de l’incertitude de la réussite de son projet et de son caractère particulier. « J’ai décidé d’en faire une entreprise familiale, et le projet a été financé par mes plus grands fans – ma mère, mon père et mon mari. Ma sœur m’a également aidée pour le suivi des commandes et la rédaction de certaines publications sur les réseaux sociaux. Des stylistes indépendants m’ont aidée pour les dessins, la conception et l’impression, et j’ai souvent reçu l’aide bénévole d’amis proches pour des services tels que la relecture », affirme la joaillière.

Peu de temps après le lancement de son projet, un investisseur, qui avait précédemment refusé de financer ses ateliers, a invité Eskobi à donner un cours qui encouragerait les femmes à lancer leurs propres projets.

Elle dispose d’une plate-forme en ligne pour la vente de ses produits, et d’une autre en développement pour la téléformation.

Son équipe est encore trop petite pour traiter trop de commandes. Sa stratégie de développement repose donc pour le moment sur le bouche-à-oreille et l’attrait des contenus éducatifs gratuits.

Les bijoux créés par Eskobi s’adressent à tous les âges, mais la formation se concentre sur les étudiantes du secondaire ou inscrites à l’université.

Lors des ateliers qu’elle organise en coopération avec des centres d’artisanat, Eskobi a pu observer que les jeunes femmes fabriquent des accessoires pour leurs amies et les femmes plus âgées, pour leurs petites-filles. Cela l’a incitée à proposer une formation à toutes les femmes âgées de plus de 13 ans. Les ateliers à distance sont maintenant disponibles aussi pour les hommes intéressés par la bijouterie faite à la main.

Eskobi explique que la pandémie a accru la demande pour ses ateliers, tout comme pour ses créations uniques destinées aux occasions spéciales, comme les fiançailles, les mariages, les naissances ou les remises de diplômes.

Quant à ses projets d’avenir, Eskobi espère atteindre les objectifs de la Vision 2030 saoudienne en soutenant l’instruction dans le Royaume à travers les formations qu’elle propose. Elle veut cultiver son artisanat particulier qui reflète le patrimoine saoudien et vient s’ajouter au mouvement artistique. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'actrice libanaise Razane Jammal est l'autrice d'un livre pour enfants

L'actrice libano-britannique Razane Jammal s'apprête à publier un livre pour enfants intitulé "Lulu & Blu". (Getty Images via AN)
L'actrice libano-britannique Razane Jammal s'apprête à publier un livre pour enfants intitulé "Lulu & Blu". (Getty Images via AN)
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DUBAI : L'actrice libanaise Razane Jammal s'apprête à sortir un livre pour enfants intitulé "Lulu & Blu".

L'actrice, célèbre pour ses rôles dans les séries Netflix "The Sandman" et "Paranormal", a pris les médias sociaux dimanche pour partager la nouvelle, écrivant : "Ce qui a commencé comme une petite histoire que j'ai écrite il y a sept ans s'est transformé en un livre pour vos petits. J'y ai mis tout mon cœur et je suis ravie de vous inviter à notre premier lancement à Beyrouth". 

Le lancement est prévu le 25 juin dans l'espace communautaire Minus 1 de la capitale libanaise. L'actrice fera une lecture du conte pour enfants, qui raconte l'histoire d'une "lionne végétarienne, d'un poisson amical et de leur amitié des plus inhabituelles", selon l'auteur.

Publiée par Turning Point Books, l'histoire a été illustrée par Sasha Haddad, une illustratrice libanaise diplômée de la Cambridge School of Arts en 2014.

Dans le rôle qui l'a sans doute propulsée vers la célébrité, Jammal a incarné Lyta Hall dans "The Sandman" (2022), basé sur les légendaires romans graphiques.

Son personnage rêve chaque nuit de son mari décédé, réalisant peu à peu qu'il n'est pas le fruit de son imagination, mais qu'il se cache dans le monde des rêves.

C'est un rôle que Jammal a réussi à jouer avec vérité et subtilité - une subtilité pour laquelle elle a remercié sa mère lors d'une précédente interview avec Arab News.

"J'ai toujours été extra, et ma mère était bien plus subtile que moi. J'ai dû m'ajuster pour vibrer sur sa fréquence, une fréquence à la fois très douce et très crue, vulnérable et nourricière. C'est ce qu'elle m'a transmis.

"J'ai grandi en menant une vie simple, basée sur la communauté, dans un endroit où il y a 500 mères, où tout le monde vous nourrit et où vous vous sentez en sécurité - même si ce n'est pas du tout le cas. En même temps, nous avons vécu tant de traumatismes, des guerres civiles aux assassinats, en passant par la perte de tout notre argent lors d'une nouvelle crise financière. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


La fête de la musique sous le signe du dialogue culturel franco-saoudien

Du 20 au 26 juin 2025, la Fête de la Musique résonnera dans trois grandes villes d’Arabie saoudite : Riyad, Khobar et Djeddah. (Photo Fournie)
Du 20 au 26 juin 2025, la Fête de la Musique résonnera dans trois grandes villes d’Arabie saoudite : Riyad, Khobar et Djeddah. (Photo Fournie)
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  • Née en France en 1982, la Fête de la Musique s’est imposée comme un événement planétaire célébré dans plus de 120 pays.
  • L’édition 2025 proposera une programmation riche et éclectique, reflet de la vitalité des scènes française et saoudienne contemporaines.

RIYAD : Du 20 au 26 juin 2025, la Fête de la Musique résonnera dans trois grandes villes d’Arabie saoudite : Riyad, Khobar et Djeddah. À l’initiative de l’ambassade de France, en collaboration avec l’Alliance française, Saudi Music Hub, Unstable, Hayy Jameel et MDL Beast, une série d’événements musicaux viendra marquer ce rendez-vous culturel international devenu emblématique.

Née en France en 1982, la Fête de la Musique s’est imposée comme un événement planétaire célébré dans plus de 120 pays. Fidèle à son principe fondateur, elle vise à rendre la musique accessible à tous gratuitement. Elle reste, cette année encore, un puissant vecteur de dialogue culturel. En Arabie saoudite, cette célébration musicale prend une dimension particulière, s’inscrivant dans un contexte de renouveau artistique et d’ouverture culturelle, en pleine résonance avec les objectifs de Vision 2030.

L’édition 2025 proposera une programmation riche et éclectique, reflet de la vitalité des scènes française et saoudienne contemporaines. Des artistes français seront présents, comme Karimouche, figure singulière du spoken word et de la chanson engagée, ou DJ SÔNGE, productrice électro aux univers immersifs et afro-futuristes.

Ces artistes partageront la scène avec des talents saoudiens tels que Kosh, beatmaker fusionnant rythmes traditionnels et basses électroniques, ou Seera, jeune espoir de la scène folk locale. Plusieurs artistes émergents, sélectionnés avec soin en collaboration avec les partenaires saoudiens, viendront compléter cette mosaïque sonore.

Chacune des villes participantes offrira une atmosphère unique. Riyad ouvrira le bal le 20 juin avec une nuit musicale au Unstable, lieu hybride emblématique de la scène urbaine saoudienne. Le 21 juin, Khobar prendra le relais au Saudi Music Hub, un espace dédié à la formation musicale, pour une soirée plus intimiste. Enfin, Djeddah clôturera cette semaine de célébration les 25 et 26 juin, au cœur du centre culturel Hayy Jameel, avec deux concerts présentés par des artistes féminines marquantes.

Au-delà des concerts, ces rencontres musicales seront l'occasion de moments de partage, de découvertes et d'échanges, favorisant la création de liens entre artistes et publics des deux pays. En soutenant la circulation des talents et la coopération artistique, la France réaffirme son engagement en faveur de la diversité culturelle et du dialogue entre les sociétés.

La Fête de la Musique 2025 est ainsi bien plus qu’un simple rendez-vous festif : elle est le symbole vivant d’une amitié en construction, portée par des sons, des voix et des émotions partagées.


La bibliothèque Jadal est une oasis culturelle dans la province orientale de l'Arabie saoudite

Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
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  • Ali Al-Herz a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres, offrant aux visiteurs un espace où la mémoire, la philosophie et la culture prennent vie.
  • adal n'est pas seulement une bibliothèque, c'est bien plus que cela. C'est un musée à explorer, un espace philosophique propice à la réflexion et un rempart contre l'oubli des histoires culturelles importantes.

DHAHRAN : Dans le village tranquille d'Umm Al-Hamam, situé dans la province orientale de l'Arabie saoudite, une passion de longue date pour les livres s'est transformée en un havre culturel.

Ali Al-Herz, bibliophile et archiviste littéraire, a transformé sa maison en une bibliothèque d'exception nommée Jadal, un véritable trésor contenant plus de 37 000 livres, plus de 100 000 journaux et magazines, ainsi que des antiquités, dont certaines datent de plus d'un siècle.

Mais Jadal n'est pas seulement une bibliothèque, c'est bien plus que cela. C'est un musée à explorer, un espace philosophique propice à la réflexion et un rempart contre l'oubli des histoires culturelles importantes.

Al-Herz a déclaré à Arab News : « Depuis ma naissance, j'ai été entouré des livres de ma mère. J'ai grandi immergé dans cette passion, à tel point qu'elle m'a complètement envahi ; je suis devenu un rat de bibliothèque. »

L'étincelle qui a tout déclenché a été la rencontre d'Al-Herz avec l'épopée Sirat Antar à l'âge de 13 ans. « À partir de cette épopée, et à travers elle, j'ai commencé à explorer d'autres mondes », a-t-il déclaré. 

C'est cette curiosité et cette fascination qui ont finalement conduit Al-Herz à créer l'une des initiatives les plus originales du royaume d'Arabie saoudite.

Le nom « Jadal » signifie « débat » ou « discussion » en arabe, reflétant l'esprit curieux de la bibliothèque. Pour Al-Herz, l'objectif n'est pas seulement de préserver les textes, mais aussi l'idée de questionner et d'explorer les idées.

Al-Herz a déclaré : « J'ai choisi ce nom pour la bibliothèque, car il est profondément ancré dans l'histoire philosophique de la Grèce antique, ainsi que dans notre propre tradition culturelle arabo-islamique, en particulier dans notre héritage religieux. »

L'atmosphère philosophique imprègne les trois salles principales, nommées d'après Socrate, Platon et Aristote, qui accueillent les visiteurs dans un univers dédié à la lecture et à la réflexion. 

Des manuscrits rares, des textes anciens, des journaux et des antiquités ont été soigneusement archivés. Chaque pièce est un murmure du passé qui s'adresse à l'avenir. 

Al-Herz explique : « Même mon intérêt récent pour l'achat de livres s'est principalement orienté vers les éditions rares et les imprimés anciens, afin de créer une harmonie entre patrimoine et modernité. »

Mais Jadal ne se laisse pas envahir par la nostalgie, car Al-Herz organise toutes les deux semaines une réunion littéraire. Cet événement fait revivre une tradition qui était autrefois importante dans la vie intellectuelle des Arabes.

C'est un environnement où écrivains, universitaires et penseurs se réunissent autour d'un café arabe pour échanger des idées dans une atmosphère animée. 

À une époque où les gens recherchent des informations instantanées en ligne, Al-Herz continue d'utiliser des méthodes traditionnelles. « Il y a une lutte permanente entre deux générations », observe-t-il. « La victoire reviendra finalement à cette dernière génération, une fois que ma génération aura disparu. Les bibliothèques papier seront alors transformées en musées. »

Il a peut-être raison, mais pour l'instant, au cœur de la campagne de Qatif, la bibliothèque Jadal continue d'exister, et c'est un lieu où l'encre, la mémoire, le débat et le patrimoine continuent de façonner l'âme culturelle du Royaume. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com