Masque à l'extérieur: un symbole de plus en plus difficile à maintenir

Des enfants jouent par un après-midi ensoleillé, dans le parc du Champs de Mars, alors que la Tour Eiffel est vue en arrière-plan, à Paris, le 13 juin 2021 (Photo, AFP)
Des enfants jouent par un après-midi ensoleillé, dans le parc du Champs de Mars, alors que la Tour Eiffel est vue en arrière-plan, à Paris, le 13 juin 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 15 juin 2021

Masque à l'extérieur: un symbole de plus en plus difficile à maintenir

Des enfants jouent par un après-midi ensoleillé, dans le parc du Champs de Mars, alors que la Tour Eiffel est vue en arrière-plan, à Paris, le 13 juin 2021 (Photo, AFP)
  • Dans les rues et les parcs, le masque est de plus en plus souvent sous le menton, voire dans la poche, et avec la montée des températures, de nombreux Français ont hâte de s'en passer
  • «Quand il fait très chaud, pour respirer, c'est fatigant», justifie Assa, masque autour du cou, assise dans un square à Montreuil

PARIS: Pourra-t-on bientôt tomber le masque à l'extérieur ? Le gouvernement plaide pour la prudence, mais à mesure que l'épidémie reflue et que la vaccination progresse, ce symbole le plus visible des gestes barrière paraît difficile à maintenir.  

Dans les rues et les parcs, il est de plus en plus souvent sous le menton, voire dans la poche, et avec la montée des températures, de nombreux Français ont hâte de s'en passer.  

« Quand il fait très chaud, pour respirer, c'est fatigant », justifie Assa, masque autour du cou, assise dans un square à Montreuil (Seine-Saint-Denis), où elle n'a pas le sentiment de « courir un risque ».  

A l'extérieur « ça ne sert à rien et c'est très difficile de ne pas voir les visages des gens. C'est triste, ça fait épidémie, et en plus on transpire », argumente aussi Laurence, éditrice de 53 ans.  

En revanche pour Caroline, directrice d'une boutique, le masque dehors n'est pas pesant et elle le porte « parce que c'est la loi ». Mais elle le laissera sans regret « si la situation s'améliore et que l'Etat estime qu'on peut s'en passer ».  

L'échéance du 30 juin, qui doit marquer la fin du couvre-feu et des jauges dans les bars et restaurants, apparaît comme une bonne occasion pour lâcher du lest sur cette obligation.  

« Il sera très difficile de garder le masque après le 30 juin », a récemment estimé sur RTL Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, tout en plaidant pour son maintien jusqu'à cette date, « en particulier dans les très grandes villes ».   

« Aucune décision n'a encore été prise », a tempéré lundi le ministère de la Santé, après des propos de son numéro 2, Jérôme Salomon, interprétés comme une annonce de la fin des masques à cette date.  

« Dans les prochaines semaines, le port du masque reste la règle telle qu'elle a été fixée, il n'y a pas lieu d'en changer », a insisté mardi Olivier Véran, appelant à la »vigilance collective » face au variant Delta, identifié pour la première fois en Inde.  

« Ensuite, nous verrons au cours de l'été, en fonction de la situation épidémique, pour lever le plus de contraintes possibles pour les Français », a ajouté le ministre.  

Mais des exceptions ont déjà été décidées ces dernières semaines dans de nombreux départements, en particulier dans les zones rurales ou sur les plages.  

A l'étranger, les Israéliens peuvent tomber le masque dans la rue depuis mi-avril, et mi-mai, les autorités sanitaires des Etats-Unis ont largement levé la recommandation de son port pour les personnes vaccinées.  

En Europe, le Danemark a supprimé cette obligation lundi, sauf dans les transports en commun, et le ministre allemand de la Santé a estimé qu'« un premier pas » à de nouveaux allégements « pourrait être la levée du port du masque à l'extérieur ».  

« Pas de raison scientifique »   

Le masque à l'extérieur s'était progressivement imposé en France l'été dernier, d'abord dans certaines situations (marchés, zones touristiques ou rues très fréquentées...)  

Au vu de la complexité croissante des règles (obligation dans certaines rues mais pas dans d'autres), de nombreuses collectivités ont fait le choix de généraliser ce rectangle de tissu ou de polypropylène, pour plus de clarté.  

« L'avantage, c'est que cela oblige à avoir un masque avec soi également ensuite quand on va à l'intérieur », a expliqué l'épidémiologiste Pascal Crépey.  

A l'époque, une incertitude subsistait sur les modes de transmission du virus Sars-CoV-2, et sur la part des contaminations pouvant survenir à l'air libre.  

« On sait aujourd'hui que la plupart des transmissions, si ce n'est la totalité d'entre elles, se passent par des aérosols, dans des milieux clos, mal ventilés », a souligné lundi sur LCI l'épidémiologiste Antoine Flahault.  

« A l'extérieur, en réalité, scientifiquement, il n'y a pas de raison » justifiant le port du masque, a conclu le directeur de l'Institut de santé globale à l'université de Genève.  

« On sait que ce n'est pas à l'extérieur qu'on se contamine. Je ne m'attends pas à ce que le retrait de l'obligation soit néfaste » pour la situation sanitaire, renchérit Pascal Crépey.  

A condition « de maintenir une distance physique de deux mètres », a nuancé lundi sur RTL Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique. Car si « les aérosols, particules beaucoup plus fines, sont très vite dispersés par le vent », le masque à l'extérieur permet aussi « de vous protéger des postillons de vos voisins », observe l'épidémiologiste. 


Le budget de la Sécurité sociale et son débat sur les retraites suspendus au vote sur les "recettes"

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (en bas) s'exprime lors d'un débat parlementaire sur le budget 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 31 octobre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (en bas) s'exprime lors d'un débat parlementaire sur le budget 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 31 octobre 2025. (AFP)
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  • Les députés doivent voter sur la partie « recettes » du budget de la Sécurité sociale, dont le rejet bloquerait l’examen de la suspension de la réforme des retraites prévue dans la partie « dépenses »
  • Malgré les divisions, le gouvernement appelle à la responsabilité pour éviter un blocage, tandis que les oppositions cherchent à peser sur le déficit et la répartition des recettes

PARIS: Le budget de la Sécurité sociale va-t-il poursuivre son chemin à l'Assemblée? Les députés doivent se prononcer, potentiellement samedi, sur sa partie "recettes" largement remaniée, et dont le rejet interromprait les débats avant même l'article-phare suspendant la réforme des retraites.

Signe de l'importance du moment, le ministère des Relations avec le Parlement a appelé les députés à adopter cette partie du texte pour que le débat "se poursuive" sur les dépenses, avant un vote sur l'ensemble du texte prévu mercredi, plutôt que d'envoyer dès ce week-end tout le projet de loi initial au Sénat. Laconique, et s'exprimant depuis le Mexique, Emmanuel Macron a tout de même répété ses vœux de "stabilité" pour le pays, en misant sur "la responsabilité de chacun" dans l'examen de ce budget.

La partie "dépenses" contient des "sujets de santé, de prévention, d'hôpital" et "la suspension de la réforme des retraites", rappelle le ministère.

Un message nécessairement adressé aux oppositions, mais qui peut aussi se lire comme un appel à la mobilisation de son propre camp, échaudé par certaines concessions à la gauche.

"On est loyal à un gouvernement qui fait n'importe quoi", s'est emporté anonymement cette semaine un député Renaissance.

L'opportunité d'aborder tous les sujets pèse à gauche: "on ne votera pas contre la partie recettes, ne serait-ce que parce qu'on veut qu'il y ait le débat sur la réforme des retraites", a expliqué à l'AFP Stéphane Peu, patron du groupe communiste, qui devrait s'abstenir.

Renaud Labaye, secrétaire général du groupe RN, pense que tous les groupes ont "intérêt à ce qu'on aborde les dépenses" car "ce n'est pas bon de laisser entendre aux Français que quand on parle de budget on ne parle que de fiscalité". Mais la décision sera actée par la patronne Marine Le Pen.

Le gouvernement espérera nécessairement une abstention des socialistes plutôt qu'un vote contre, alors que le PS, qui a obtenu sous la menace d'une censure l'annonce d'une suspension de la réforme des retraites, a un intérêt objectif à ce que les débats aillent jusqu'à cet article crucial.

- Quel déficit? -

Les oppositions, mais aussi une partie du camp gouvernemental, peuvent aussi se targuer d'avoir largement réécrit la partie recettes: exit la surtaxe sur les mutuelles, la cotisation patronale sur les tickets-restaurants ou la fin d'une exonération sur les salaires des apprentis.

Et la gauche a aussi fait adopter des amendements PS, LFI et communiste pour une hausse de CSG sur les revenus du patrimoine, et dégager 2,8 milliards de recettes en 2026. Le tout avec un avis favorable, quoique très froid, du gouvernement, qui n'a pas approuvé le dispositif mais veut qu'il reste sur la table pour la suite de la navette parlementaire.

"C'est la seule chose, pour l'instant, qu'ils ont cédée. Si les choses ne changent pas (...) ce sera un vote contre", estimait vendredi après-midi Hendrik Davi, du groupe écologiste, qui décidera samedi de sa position.

"J'aurais bien aimé qu'il y ait un petit peu plus de recettes", pointait aussi Jérôme Guedj (PS) vendredi, déçu du manque de soutien à certaines réductions d'exonérations patronales. "Il faut qu'on voit à la fin ce qu'il y a."

Plus d'impôts, moins de dépenses... Tous les groupes s'inquiètent à leur manière de la façon dont sera réduit le déficit de la Sécu. La copie du gouvernement prévoyait 17,5 milliards d'euros de déficit en 2026 (contre 23 milliards en 2025).

Mais le feu nourri des parlementaires contre plusieurs mesures-phares, comme le gel des retraites et des minima sociaux auquel le gouvernement entend renoncer, éloigne l'objectif.

"Il faudra nous assurer que, de manière absolue, le déficit de la sécurité sociale ne soit pas supérieur à 20 milliards d'euros", a insisté mercredi la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.

Une alerte perçue comme une marge de manœuvre par certains à gauche, qui considèrent que le gouvernement de Sébastien Lecornu est effectivement prêt à renoncer à certaines mesures d'économies.


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.