L’Arabie saoudite pourrait connaître une croissance beaucoup plus rapide que prévue

La banque d'investissement américaine Goldman Sachs prévoit des résultats nettement plus élevés pour la croissance en Arabie saoudite cette année. (Reuters/archive)
La banque d'investissement américaine Goldman Sachs prévoit des résultats nettement plus élevés pour la croissance en Arabie saoudite cette année. (Reuters/archive)
Short Url
Publié le Mercredi 16 juin 2021

L’Arabie saoudite pourrait connaître une croissance beaucoup plus rapide que prévue

  • La banque d'investissement américaine affirme que l'activité est en plein essor dans les secteurs de l'industrie, de la finance et de la construction
  • Le Royaume serait en mesure d’intensifier fortement sa production et ses exportatio

DUBAÏ: La banque d'investissement américaine Goldman Sachs prévoit des résultats nettement plus élevés pour la croissance de l’Arabie saoudite cette année et en 2022, dans un contexte de flambée des prix du pétrole et de production accrue de brut dans le Royaume.

Farouk Soussa, analyste chez Goldman Sachs, affirme que la croissance du PIB pourrait avoisiner les 4,5% cette année et atteindre 7% en 2022, c’est-à-dire un pourcentage supérieur à la plupart des prévisions, avec une accélération de l'activité économique globale dans les secteurs de l'industrie, de la finance et de la construction.

«En raison de la hausse des prix du pétrole, qui a largement dépassé les 70 dollars le baril [1 dollar = 0,82 euro], nous constatons que les risques pour le secteur pétrolier sont nettement orientés à la hausse, ce qui nous amène à accroître nos prévisions relatives à la production pétrolière de l'Arabie saoudite d'environ 500 000 barils par jour; cette production atteindra ainsi 10 millions de barils à la fin de cette année et une moyenne de 10,5 millions de barils en 2022 », explique M. Soussa.

Ces nouvelles prévisions constituent une nouvelle preuve qui montre que la reprise économique de l'Arabie saoudite a bel et bien décollé en 2021. Au début de l'année, le ministère saoudien des Finances a déclaré qu’il s’attendait à une croissance de 3,2% cette année – une croissance qui inverserait le ralentissement dû à la pandémie observé en 2020. Deux mois auparavant, le Fonds monétaire international (FMI) prévoyait une croissance qui ne dépasserait pas les 2,1%.

 

Faits marquants

  • On observe une forte reprise de la demande intérieure auprès des consommateurs saoudiens, attribuable à une «poussée de la formation brute de capital» qui a suivi la récession engendrée par la pandémie.
  • La consommation privée est redevenue positive pour la première fois depuis le déclenchement de la pandémie de Covid-19.

Les projections optimistes de M. Soussa s'appuient sur les chiffres détaillés publiés par les autorités pour le premier trimestre de 2020.

En effet, on observe une forte reprise de la demande intérieure auprès des consommateurs saoudiens, indique M. Soussa. Cette reprise est attribuable à une «poussée de la formation brute de capital» survenue après la récession due au confinement, qui a pesé sur les dépenses. La consommation privée est redevenue positive pour la première fois depuis le déclenchement de la pandémie de Covid-19.

Par ailleurs, le ralentissement des exportations – qui découle de la réduction volontaire des exportations de pétrole par le Royaume au début de l'année – continue de se faire sentir. «Le compte extérieur continue de freiner la croissance globale», souligne M. Soussa.

Selon certains experts, le Royaume est en mesure d’intensifier fortement sa production et ses exportations de pétrole à la fin de l'année à mesure que la demande mondiale se redresse, notamment dans les principaux pôles économiques en Asie orientale, en Europe et aux États-Unis.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'euro frôle son plus bas de l'année face au dollar, inarrêtable

L'euro est passé tout près, mercredi, de son plus bas niveau de l'année par rapport au dollar (Photo d'illustration, AFP).
L'euro est passé tout près, mercredi, de son plus bas niveau de l'année par rapport au dollar (Photo d'illustration, AFP).
Short Url
  • Le dollar continue à piétiner le marché des changes, des grandes monnaies aux devises émergentes, mis en orbite par la Fed
  • Le yen était, lui, encore plus fragilisé, Il a frôlé le seuil symbolique des 150 yens pour un dollar

NEW YORK: L'euro est passé tout près, mercredi, de son plus bas niveau de l'année par rapport au dollar, qui continue à piétiner le marché des changes, des grandes monnaies aux devises émergentes, mis en orbite par la banque centrale américaine (Fed) et la remontée des taux obligataires.

Vers 19H50 GMT, la monnaie unique abandonnait 0,64% face au billet vert, à 1,0504 dollar pour un euro. Elle s'était repliée, plus tôt, jusqu'à 1,0488 dollar, à un souffle de son plancher de l'année, 1,0484 dollar, touché début janvier.

Le yen était, lui, encore plus fragilisé. Il a frôlé le seuil symbolique des 150 yens pour un dollar, qu'il n'a plus franchi depuis 11 mois, à 149,71 yens.

"Je m'attends" à une intervention du gouvernement japonais pour défendre la devise nippone, "vu le prix du pétrole", a commenté Brad Bechtel, de Jefferies.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI), variété de référence américaine, a ainsi terminé mercredi à un sommet en clôture inobservé depuis un an, et l'autre étalon du marché, le baril de Brent de la mer du Nord, se rapproche lui des 100 dollars.

Le Japon est le cinquième importateur mondial de pétrole.

"Si les cours de l'énergie n'avaient pas progressé si rapidement, le ministre des Finances (Shunichi Suzuki) aurait pu passer outre" ce nouveau fléchissement du yen, mais avec la flambée du baril, "ils vont devoir agir plutôt tôt que tard", anticipe Brad Bechtel.

Impasse budgétaire au Congrès

Au-delà du cas particulier du yen, "la séquence reste favorable au dollar, car l'économie se trouve dans une position bien plus solide que la plupart des autres économies majeures", ont rappelé les analystes de Brown Brothers Harriman.

"Les indicateurs américains forcent à un ajustement quant aux attentes en matière de politique monétaire de la Fed et nous voyons le dollar se raffermir encore", ont-ils ajouté.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans est monté mercredi à 4,64%, pour la première fois depuis près de 16 ans.

Mais pour Brad Bechtel, ce nouvel accès de fièvre du dollar ces dernières heures tient, en bonne partie, outre l'impasse budgétaire au Congrès américain, à des ajustements de portefeuille à l'approche de la fin du trimestre.

Il rappelle que le même phénomène s'est produit l'an dernier à la même époque, l'euro tombant à 0,9536 dollar le 28 septembre 2022, son plus faible cours depuis mi-2002, avant un repli.

"Je ne sais pas ce que peut être le catalyseur, mais on est allé un peu trop loin et l'heure d'une correction est proche", considère l'analyste.


Facebook et Instagram mettent l'IA au service de leur univers

Un MetaQuest 3 est exposé lors de la conférence des développeurs MetaConnect au siège de Meta à Menlo Park, en Californie, le 27 septembre 2023 (Photo, AFP).
Un MetaQuest 3 est exposé lors de la conférence des développeurs MetaConnect au siège de Meta à Menlo Park, en Californie, le 27 septembre 2023 (Photo, AFP).
Short Url
  • «Les nouveaux chatbots de Meta vont avoir de nombreuses fonctions, notamment comme outils de recherche spécialisés» a commenté Yory Wurmser
  • Meta avait pris du retard dans la dernière génération d'intelligence artificielle

MENLO PARK: Meta a dévoilé mercredi ses dernières innovations, des chatbots personnalisés et de nouveaux appareils de réalité augmentée et virtuelle, alors que le groupe californien a pris du retard dans la dernière génération d'intelligence artificielle (IA).

Lors de Connect, l'événement annuel de Meta pour les développeurs, le patron Mark Zuckerberg a présenté "Meta AI" son chatbot généraliste, ainsi que "Becca, maman dévouée à son toutou" et "Max, sous-chef expérimenté", deux des 28 personnages virtuels créés pour interagir avec les utilisateurs.

Ils auront leurs propres profils sur Facebook et Instagram, devraient être dotés de la voix d'ici l'année prochaine, et certains sont incarnés par des célébrités, comme Paris Hilton ("Amber, détective experte en qui a fait quoi") ou la star de YouTube MrBeast ("Zach, le grand frère qui se moque gentiment de vous").

C'était la première édition en personne de Connect depuis 2019, avant la pandémie.

Meta était très attendu du côté de l'IA générative, qui permet de produire toutes sortes de contenus (textes, images, sons, code...) sur simple requête en langage courant.

Ses voisins et concurrents, OpenAI, Google et Microsoft en tête, sont lancés dans une course effrénée au déploiement de ce type d'outils, avec des chatbots et autres outils d'aide à la création intégrés dans leurs services et logiciels en ligne.

«Encore très limitées»
Mais après l'échec en novembre dernier du lancement de Galactica (un modèle de langage de Meta, spécialisé dans la recherche scientifique), le groupe a changé de tactique.

Il a mis l'accent sur l'ouverture en open source (accès libre au code de programmation) de son modèle de langage Llama 2 pour les chercheurs et développeurs, et sur les cas d'usages pour les utilisateurs de ses produits.

"Les nouveaux chatbots de Meta vont avoir de nombreuses fonctions, notamment comme outils de recherche spécialisés", a commenté Yory Wurmser, un analyste d'Insider Intelligence.

"C'est notre première tentative de former des IA qui soient un peu plus amusantes", a déclaré Mark Zuckerberg.

"C'est le début, elles sont encore très limitées", a-t-il ajouté, précisant qu'elles n'ont pour l'instant pas accès à internet en temps réel, contrairement à "Meta AI".

L'IA générative prend aussi de plus en plus de place dans les réalités virtuelle et augmentée.

Elle va ainsi permettre de faire des requêtes vocales plus complexes aux lunettes connectées de Meta et Ray-Ban (le nouveau modèle va être commercialisé à partir de 300 dollars cet automne).

"Hey, Meta, écris-moi une légende marrante pour Instagram sur mon chat Adobo qui fait de l'exercice", a ainsi demandé Li-Chen Miller, vice-présidente de la société, lors d'une démonstration où elle filmait son chat grâce à la caméra intégrée aux lunettes.

Le groupe américain a en outre donné des précisions techniques sur le Quest 3, son nouveau casque de réalité mixte déjà présenté en juin dernier. Il va être vendu à partir de 500 dollars, pour une livraison à partir du 10 octobre.

Le coût du métavers
Le Quest 3 "va avoir le meilleur rapport qualité-prix du marché pendant un bon moment", a lancé Andrew Bosworth, directeur technologique de Meta, sous les rires du public à Menlo Park, le siège du groupe dans la Silicon Valley.

Les développeurs, analystes et journalistes y ont reconnu une pique contre Apple, qui a présenté en juin son premier casque de réalité "mixte" (virtuelle et augmentée), baptisé "Vision Pro". Celui-ci sera commercialisé à partir de 3.500 dollars en début d'année prochaine.

Fin 2021, pendant la pandémie, Facebook est devenu Meta dans l'idée de devenir une entreprise du métavers, décrit par Mark Zuckerberg comme l'avenir d'internet, après le web et le mobile.

Mais la route vers les réalités augmentée et virtuelle est semée d'embûches.

Le groupe californien a traversé une année 2022 difficile, marquée par la première baisse de ses recettes publicitaires depuis son entrée en Bourse en 2012. Et Facebook a perdu des utilisateurs, avant d'en regagner.

L'entreprise qui n'avait jamais lancé de plan social en 20 ans d'existence a congédié 11.000 personnes en novembre (13% des effectifs) et 10.000 en mars dernier.

Dans ce contexte, de nombreux investisseurs et analystes voient d'un mauvais oeil les dépenses pour construire des mondes virtuels.

Reality Labs, la branche chargée de développer les appareils et applications pour le métavers, a perdu 13,7 milliards de dollars en 2022, et Meta prévoit une addition encore salée en 2024.


Dubaï réduit sa dette publique de 29 milliards de dirhams

La réduction de la dette publique devrait être réalisée dans toutes les catégories du portefeuille de l’État. (Shutterstock)
La réduction de la dette publique devrait être réalisée dans toutes les catégories du portefeuille de l’État. (Shutterstock)
Short Url
  • La réduction de la dette publique devrait être réalisée dans toutes les catégories du portefeuille de l’État
  • La stratégie prévoit le rachat à 100% de certificats de sukuk d’une valeur de 3,3 milliards de dirhams et le remboursement des mécanismes bilatéraux et syndiqués à hauteur de 5,2 milliards de dirhams

RIYAD: Le Bureau de gestion de la dette publique (PDMO) du département des Finances (DOF) de Dubaï a annoncé qu’il s’attendait à une réduction d’environ 29 milliards de dirhams (1 dirham = 0,26 euro) de la dette publique d’ici à la fin de l’année.

Cette mesure est conforme à la stratégie de viabilité de la dette publique mise en place par le Bureau et à l’engagement de ce dernier en faveur d’une gestion financière responsable, a rapporté l’agence de presse émiratie (WAM).

La réduction de la dette publique devrait être réalisée dans toutes les catégories du portefeuille de l’État.

La stratégie prévoit le rachat à 100% de certificats de sukuk d’une valeur de 3,3 milliards de dirhams et le remboursement des mécanismes bilatéraux et syndiqués à hauteur de 5,2 milliards de dirhams.

Le rapport précise que cette stratégie prévoit un règlement partiel de 20 milliards de dirhams provenant du financement accordé par le gouvernement d’Abu Dhabi et la Banque centrale des Émirats arabes unis.

«Malgré les défis économiques mondiaux actuels, le DOF a non seulement permis au gouvernement de Dubaï d’atteindre l’efficacité financière, mais a également saisi des opportunités dans l’adversité», a déclaré le directeur général du DOF, Abderrahmane Saleh al-Saleh, dans un communiqué transmis à WAM.

«Le soutien que nous avons reçu de la part des dirigeants nous a permis d’effectuer des dépenses rationnelles pour les projets, d’améliorer et de diversifier les revenus et d'optimiser l'utilisation des instruments de financement. Cela a facilité l’accomplissement des obligations financières du gouvernement selon les dates prévues, et a contribué à accélérer l’accomplissement de certaines autres obligations», a ajouté M. Al-Saleh. 

Selon le PDG du PDMO, Rashed al-Falasi, les objectifs du bureau comprennent la réduction des coûts d’emprunt, l’atténuation du risque de refinancement et la garantie de la stabilité financière du gouvernement à moyen terme.

«L’un des principaux objectifs réalisés grâce aux remboursements de la dette est la réduction substantielle de la dette publique, ce qui a pour effet de renforcer considérablement les liquidités financières du gouvernement et sa capacité à répondre à tout besoin de financement», a expliqué M. Al-Falasi.

«Cette manœuvre stratégique a conduit à une réduction remarquable du ratio dette publique/produit intérieur brut, qui se situe désormais à un niveau sûr et prudent de 25%», a-t-il poursuivi.

Il convient de noter que les seuils internationalement reconnus se situent généralement entre 40 et 60%, ce qui témoigne de la gestion budgétaire prudente de Dubaï.

Fondé en 2022, le PDMO vise à élaborer des politiques financières publiques solides et à renforcer la confiance des investisseurs et des institutions financières en maintenant un niveau élevé de transparence et de crédibilité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com