Les Bateaux Parisiens voguent à nouveau sur la Seine pour le plaisir exclusif... des Parisiens

Les gens profitent d'une excursion en bateau-restaurant à bord d'un bateau des "Bateaux Parisiens" pour un déjeuner-croisière sur la Seine à Paris le 18 juin 2021.(AFP)
Les gens profitent d'une excursion en bateau-restaurant à bord d'un bateau des "Bateaux Parisiens" pour un déjeuner-croisière sur la Seine à Paris le 18 juin 2021.(AFP)
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Publié le Vendredi 18 juin 2021

Les Bateaux Parisiens voguent à nouveau sur la Seine pour le plaisir exclusif... des Parisiens

  • L'an dernier, les Bateaux Parisiens ont fermé mi-mars comme tout le secteur touristique et n'ont été remplis, du 21 juin à fin octobre, qu'à 20 ou 30%, faute de touristes étrangers, qui d'ordinaire assurent 60% de la fréquentation
  • L'entreprise a donc cherché à attirer les familles françaises, en instaurant la gratuité pour les enfants de moins de 12 ans, renouvelée cette année

PARIS: Sous un soleil radieux, quelques privilégiés voguent sur une Seine aux reflets étincelants, dégustant leur déjeuner au calme: après huit mois d'arrêt dus à la crise sanitaire, les Bateaux Parisiens ont repris leurs croisières, sans touristes étrangers... pour le plus grand plaisir des Parisiens.

Venue fêter les anniversaires de sa fille et de sa mère qui vit à La Courneuve (Seine-St-Denis), Corinne Elisabeth, 46 ans, voulait "changer du quotidien et leur faire une petite surprise". "On est de la région parisienne, on a plein de possibilités et on n'en profite pas", dit-elle à l'AFP.

"Je me suis dit: avant que les touristes reviennent il faut y aller, et j'ai réservé", ajoute-t-elle, puis s'interrompt: le serveur vient d'amener un gâteau au chocolat surmonté de macarons et entame un "Joyeux anniversaire". "On avait besoin de liberté, de vivre un peu comme avant: ça nous a motivées", dit sa mère, Jeanne Hournier.

Partis au pied de la Tour Eiffel, les convives regardent défiler paisiblement Le Louvre et Notre-Dame, à travers les vitres. Parmi eux, un couple déjeune, avec dans des couffins ses jumeaux de quelques mois, étonnamment calmes.

Jean-Pierre Antoine, 76 ans, est venu avec son épouse. "Nos enfants nous avaient payé cette croisière pour Noël 2019, et avec le Covid ça a été repoussé, repoussé, annulé... C'est merveilleux, on se sent vraiment ailleurs", dit le retraité, qui vit à Saint-Fargeau-Ponthierry (Seine-et-Marne). 

Ouverts 365 jours par an avant la crise sanitaire, les douze Bateaux Parisiens et huit Batobus qui appartiennent à Sodexo Sports et Loisirs, accueillaient plus de quatre millions de visiteurs et employaient 350 employés en CDI, auxquels s'ajoutaient jusqu'à 200 saisonniers.

Le 9 juin, l'activité "promenade" a été relancée avec une demi-flotte et une capacité des bateaux divisée par deux, soit 300 personnes. Le personnel a recommencé à travailler une semaine sur deux, tandis que le Bistro, sur une barge amarrée face à la Tour Eiffel, rouvrait. Puis la restauration sur les bateaux a repris, le week-end dernier, du mercredi au dimanche.

- "Piano piano" -

"Nous sommes très agréablement surpris, cela marche au-delà de nos espérances", dit à l'AFP Arnaud Daniel, directeur des Bateaux Parisiens et de Batobus. "On a fait un très beau premier week-end, avec plus de 5.000 personnes pour la croisière commentée et en restauration des bateaux complets au déjeuner et au dîner avec la jauge à 50%", qui est la norme jusqu'au 1er juillet.

"Je fais partie des gens qui n'ont perdu aucun collaborateur: tout le monde a répondu présent, c'est une vraie fierté", affirme M. Daniel.

Employé depuis 2010 aux Bateaux Parisiens, Jean-Michel Bigot a revêtu son uniforme d'assistant maitre d'hôtel la veille, pour la première fois depuis huit mois: "C'est très agréable de revenir travailler, c'était un manque", dit-il. "Ca repart +piano piano+, comme disent les Italiens".

Ce jeudi midi, 50 convives -dont seulement quatre touristes étrangers- ont déjeuné sur son bateau, le Cristal, contre 250 en temps normal et 120 au maximum avec les normes sanitaires.

L'an dernier, les Bateaux Parisiens ont fermé mi-mars comme tout le secteur touristique et n'ont été remplis, du 21 juin à fin octobre, qu'à 20 ou 30%, faute de touristes étrangers, qui d'ordinaire assurent 60% de la fréquentation. L'entreprise a donc cherché à attirer les familles françaises, en instaurant la gratuité pour les enfants de moins de 12 ans, renouvelée cette année.

"On est vraiment pour l'instant sur une clientèle française, parisienne, francilienne... mais on commence à entendre quelques mots d'italien ou d'espagnol", assure M. Daniel, qui table sur un retour des touristes européens cet été. "Il y aura des Américains, j'en suis certain", dit-il, espérant faire "une très bonne année".

D'autres, moins optimistes, préfèrent attendre: la Compagnie des Bateaux Mouches ne reprendra ses activités de croisières que le 15 septembre.


Kamel Daoud: l'histoire de la plaignante algérienne était "publique"

L'écrivain algérien Kamel Daoud (C), lauréat du prix Goncourt, pose après avoir été récompensé pour son roman "Houris" au restaurant Drouant à Paris, le 4 novembre 2024. (AFP)
L'écrivain algérien Kamel Daoud (C), lauréat du prix Goncourt, pose après avoir été récompensé pour son roman "Houris" au restaurant Drouant à Paris, le 4 novembre 2024. (AFP)
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  • L'histoire de l'Algérienne qui a porté plainte contre l'écrivain Kamel Daoud pour avoir utilisé des éléments de sa vie privée était "publique", a affirmé le romancier prix Goncourt
  • Après avoir reçu ce prix début novembre pour "Houris", le Franco-Algérien a été dénoncé par une femme qui clame qu'il a utilisé son histoire dans ce roman

PARIS: L'histoire de l'Algérienne qui a porté plainte contre l'écrivain Kamel Daoud pour avoir utilisé des éléments de sa vie privée était "publique", a affirmé le romancier prix Goncourt mercredi sur France Inter.

Après avoir reçu ce prix début novembre pour "Houris", le Franco-Algérien a été dénoncé par une femme qui clame qu'il a utilisé son histoire dans ce roman.

"Tout le monde connaît son histoire en Algérie, et surtout à Oran. C'est une histoire publique", a expliqué Kamel Daoud sur la radio publique française.

"La mère adoptive de cette jeune femme est l'ex-ministre de la Santé algérienne. Elle a raconté son histoire partout", a-t-il ajouté.

Cette plaignante, Saâda Arbane, est apparue sur la chaîne algérienne One TV mi-novembre pour affirmer que l'héroïne de "Houris" était calquée sur elle, rescapée en 1999 d'une tentative d'égorgement perpétrée par des jihadistes, et que Kamel Daoud connaissait sa vie personnelle parce que sa femme psychiatre l'avait eue comme patiente.

"J'allais chez elle en consultation", et "tout le monde sait que je ne veux pas parler de cette histoire. C'est quelque chose qui me perturbe dans ma vie", expliquait-elle en interview.

"Le fait qu'elle se reconnaisse dans un roman qui ne la cite pas, qui ne raconte pas sa vie, qui ne raconte pas les détails de sa vie, je suis désolé, je n'y peux rien", a poursuivi l'écrivain. "Mon roman n'a rien à voir avec cette femme-là. (...) Il n'y a aucun secret médical dans ce livre".

Interrogée pour savoir si la plaignante était "manipulée par le régime", il a répondu: "Ah mais totalement".

"Je savais que ça allait venir. Je savais que je ne pouvais pas échapper à ça", a-t-il dit à ce sujet, car après la parution du roman en août, "dès la première semaine, il y avait des éditos dans les journaux gouvernementaux, qui parlaient de complot, de cheval de Troie".

Kamel Daoud est visé par une autre plainte d'associations de victimes du terrorisme.

"C'est la même méthode", a commenté le romancier.

"Houris" ne peut pas être édité en Algérie, car il tombe sous le coup d'une loi interdisant tout ouvrage sur la décennie noire entre 1992 et 2002, qui a fait au moins 200.000 morts, selon des chiffres officiels.


Donald Trump veut axer la relation avec Paris sur le commerce et la défense

Interrogé sur les priorités accordées aux relations entre Paris et Washington, M. Trump, qui a souligné avoir "toujours eu de bonnes relations" avec le président français Emmanuel Macron, a répondu: "tout d'abord, le commerce", avant d'évoquer son souhait de "se concentrer aussi sur la défense". (AFP)
Interrogé sur les priorités accordées aux relations entre Paris et Washington, M. Trump, qui a souligné avoir "toujours eu de bonnes relations" avec le président français Emmanuel Macron, a répondu: "tout d'abord, le commerce", avant d'évoquer son souhait de "se concentrer aussi sur la défense". (AFP)
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  • Donald Trump a rappelé que la France constituait "un ami et un allié" des Etats-Unis, insistant sur l'importance du commerce et de la défense dans les relations entre les deux pays
  • Interrogé sur les priorités accordées aux relations entre Paris et Washington, M. Trump, qui a souligné avoir "toujours eu de bonnes relations" avec le président français Emmanuel Macron

PARIS: Le président américain élu Donald Trump a rappelé que la France constituait "un ami et un allié" des Etats-Unis, insistant sur l'importance du commerce et de la défense dans les relations entre les deux pays, lors d'un entretien au magazine français Paris Match publié mercredi.

Interrogé sur les priorités accordées aux relations entre Paris et Washington, M. Trump, qui a souligné avoir "toujours eu de bonnes relations" avec le président français Emmanuel Macron, a répondu: "tout d'abord, le commerce", avant d'évoquer son souhait de "se concentrer aussi sur la défense".

"Nous allons faire beaucoup d'affaires avec la France. Vous nous vendez déjà vos merveilleux vins et champagnes", a-t-il ajouté alors que la filière française craint un renforcement des droits de douane, comme le candidat républicain l'a affirmé à maintes reprises pendant sa campagne.

Lors de son premier mandat à la Maison Blanche, le républicain avait imposé une surtaxe de 25% sur certains vins européens dans le cadre d'un long différend entre l'Europe et les Etats-Unis sur les aides publiques à l'aéronautique.

Donald Trump a par ailleurs défendu son choix de nommer Charles Kushner, le père de son gendre Jared Kushner, comme ambassadeur des Etats-Unis en France, assumant un "traitement particulier".

"C'est une bonne chose parce qu'il fait partie de notre famille", a-t-il déclaré, le décrivant comme un "très bon ami" et un "homme très talentueux".

"Il est ravi de cette mission. La France était son premier choix", a ajouté le futur dirigeant américain.

M. Kushner, magnat de l'immobilier de 70 ans, a passé un an dans une prison fédérale pour des malversations fiscales, avant d'être gracié par Donald Trump vers la fin de son premier mandat à la Maison Blanche, en décembre 2020.

Depuis son élection face à Kamala Harris le 5 novembre, M. Trump, qui prendre ses fonctions le 20 janvier, multiplie les nominations fracassantes au sein de son administration, en s'entourant de fidèles au profil souvent controversé.


Un dernier Conseil des ministres avant la nomination du successeur de Barnier

Un dernier Conseil des ministres puis un nouveau chef du gouvernement: Emmanuel Macron a promis de nommer d'ici jeudi, et potentiellement dès mercredi, le successeur de Michel Barnier à Matignon, qui sera chargé de négocier a minima un accord pour éviter la censure. (AFP)
Un dernier Conseil des ministres puis un nouveau chef du gouvernement: Emmanuel Macron a promis de nommer d'ici jeudi, et potentiellement dès mercredi, le successeur de Michel Barnier à Matignon, qui sera chargé de négocier a minima un accord pour éviter la censure. (AFP)
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  • Au menu de ce Conseil des ministres: un projet de "loi spéciale" pour assurer la continuité de l'Etat à compter de janvier
  • La censure de Michel Barnier la semaine dernière, trois mois à peine après sa nomination, a en effet laissé en suspens le budget 2025

PARIS: Un dernier Conseil des ministres puis un nouveau chef du gouvernement: Emmanuel Macron a promis de nommer d'ici jeudi, et potentiellement dès mercredi, le successeur de Michel Barnier à Matignon, qui sera chargé de négocier a minima un accord pour éviter la censure.

Au lendemain d'une réunion inédite autour du président des chefs de parti hors LFI et RN, Michel Barnier et son gouvernement se retrouvent mercredi matin une dernière fois à l'Elysée - fait rarissime pour une équipe démissionnaire.

Au menu de ce Conseil des ministres: un projet de "loi spéciale" pour assurer la continuité de l'Etat à compter de janvier. La censure de Michel Barnier la semaine dernière, trois mois à peine après sa nomination, a en effet laissé en suspens le budget 2025.

Cette "loi temporaire", dont l'adoption ne fait guère de doute, sera examinée lundi à l'Assemblée nationale, puis le 18 décembre au Sénat.

Le texte est réduit à sa plus simple expression pour autoriser le gouvernement à lever les impôts et dépenser les crédits sur la base du budget pour l'année en cours.

La gauche entend toutefois l'amender pour s'assurer que le barème de l'impôt sur le revenu soit bien indexé sur l'inflation, afin d'éviter qu'un grand nombre de Français voient leur pression fiscale monter.

Le Conseil d'Etat a estimé mardi que cette disposition n'avait pas sa place dans une loi spéciale. Les socialistes plaident pour que les forces politiques adoptent cet amendement et ne saisissent pas ensuite le Conseil constitutionnel sur la loi adoptée, afin d'éviter sa censure.

Après ce Conseil des ministres, la voie sera libre pour désigner un nouveau Premier ministre.

Mardi, devant les chefs des communistes, des socialistes, des écologistes, du camp présidentiel et du parti Les Républicains, Emmanuel Macron a promis de le nommer "dans les 48 heures". Plusieurs proches tablent sur un choix dès mercredi soir.

Bayrou, Vautrin, Le Drian... 

Charge au nouveau locataire de Matignon de négocier avec ces partis une participation au gouvernement, ou leur soutien à certains textes dont le budget, ou encore, a minima, un accord de "non-censure". Ensuite seulement, il composera son équipe.

Durant deux heures et demie mardi, à huis clos, chacun a avancé ses pions, affiné ses lignes rouges et esquissé ses concessions.

Emmanuel Macron a souligné "sa volonté de ne pas dissoudre" l'Assemblée à nouveau d'ici 2027, selon son entourage. Il a aussi relevé "une unanimité des forces politiques pour ne plus dépendre du Rassemblement national".

La patronne des Ecologistes Marine Tondelier a affirmé que si un Premier ministre de gauche était nommé, il pourrait s'engager à ne pas utiliser le 49.3, cet outil constitutionnel qui permet d'adopter des lois sans vote en engageant la responsabilité du gouvernement.

Son homologue communiste Fabien Roussel a complété en disant qu'en échange, les opposants pourraient s'engager à ne pas recourir à une nouvelle motion de censure.

Un "échange de bons procédés" qui a fait son chemin, selon le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure.

Mais tous ces responsables suspendent leur décision au nom du nouveau Premier ministre.

Le plus optimiste mardi soir était François Bayrou, qui a salué une réunion "positive de manière inespérée" pouvant aboutir à un "accord de coopération démocratique".

Son engouement est-il un hasard? Le président du MoDem, allié de longue date du chef de l'Etat, semblait conserver sa place parmi les favoris pour Matignon. Après un déjeuner avec Emmanuel Macron la semaine dernière, le dirigeant centriste a encore été reçu mardi matin à l'Elysée.

Dans le camp macroniste, les noms des ministres démissionnaires Catherine Vautrin et Sébastien Lecornu circulent aussi. L'ex-ministre venu du PS Jean-Yves Le Drian a décliné, mais certains espéraient encore le convaincre, selon des sources macronistes.

A droite, le maire de Troyes François Baroin est cité.

Le PS, le PCF et les Ecologistes peuvent-ils accepter de soutenir, même du bout des lèvres, un Premier ministre qui ne serait pas clairement de gauche?

"Pas d'accord de coalition! Pas de +non censure+. Revenez à la raison et à la maison!", a tancé mardi soir le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon, mettant en garde contre une trahison de ses alliés au sein du Nouveau Front populaire.

Fumée blanche mercredi soir? Jeudi, Emmanuel Macron se rend en Pologne, ce qui limite la fenêtre de tir pour désigner un successeur à Michel Barnier, Premier ministre le plus éphémère de la Ve République.