Grèves à la SNCF: les cheminots haussent le ton

Un manifestant portant une veste avec la mention "Sncf, chauffeurs en grève, je t'aime maman" alors qu'il participe à une manifestation, dans une rue de Paris le 24 janvier 2020 (AFP)
Un manifestant portant une veste avec la mention "Sncf, chauffeurs en grève, je t'aime maman" alors qu'il participe à une manifestation, dans une rue de Paris le 24 janvier 2020 (AFP)
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Publié le Samedi 19 juin 2021

Grèves à la SNCF: les cheminots haussent le ton

  • Lundi, dans une région Ile-de-France densément peuplée, ce seront les conducteurs de RER et trains de banlieue qui feront grève
  • Dès jeudi, la SNCF a prévenu que le trafic de certaines lignes serait "fortement perturbé". Les prévisions de trafic complètes seront publiées dimanche

PARIS : Avec un appel à la grève des conducteurs de train lundi sur toute l'Ile-de-France, puis une grève nationale prévue le 1er juillet, la grogne des cheminots monte d'un cran à la SNCF, notamment contre la dégradation des conditions de travail et les conséquences de l'ouverture à la concurrence.

Pour réclamer des hausses de salaire ou embauches, défendre le fret ferroviaire ou les droits des salariés, l'expression du mécontentement cheminot avait déjà ressurgi ces derniers mois, après une pause liée à la Covid-19. Un mécontentement visible au fil de manifestations à Lille, Brest, Foix, Perpignan ou Marseille, et de grèves locales en Gironde, Occitanie, Franche-Comté, dans les Hauts-de-France, à Paris ou Lyon.

Lundi, dans une région Ile-de-France densément peuplée, ce seront les conducteurs de RER et trains de banlieue qui feront grève. Plusieurs syndicats des différentes lignes régionales ont décidé "de taper tous le même jour" pour gêner le remplacement des grévistes par d'autres conducteurs de train, explique à l'AFP Fabien Villedieu, responsable du syndicat SUD-Rail sur la zone Paris Sud-Est.

"Le 21 juin, on ne sera pas là pour la fête de la musique, on sera là pour se battre", promet un cheminot dans une vidéo de SUD-Rail. "La coupe est pleine ! On bloque tout !", résume dans un tract ce syndicat, à l'origine du mouvement et rejoint selon les lignes par la CGT, l'Unsa et la CFDT.

Dès jeudi, la SNCF a prévenu que le trafic de certaines lignes serait "fortement perturbé". Les prévisions de trafic complètes seront publiées dimanche.

Que réclament les grévistes ? "S'il y a des revendications très locales" qui peuvent varier "en fonction des dépôts, derrière tout ça" il y a "l'ouverture à la concurrence", souligne M. Villedieu. Le point "commun", ce sont les réorganisations déjà lancées par la SNCF en vue de sa "vente à la découpe" lors des appels d'offres qui diviseront le réseau francilien en lots pour l'ouvrir à des concurrents, indique Fabien Dumas, secrétaire fédéral de SUD-Rail (3e syndicat de la SNCF).

En prévision de ce partage, "la direction spécialise à outrance les conducteurs" en les affectant à une seule ligne et non plusieurs, car pour "les appels d'offres, il faudra des agents dédiés" par ligne, détaille M. Villedieu. Mais cette réorganisation entraîne "une perte de flexibilité, de polyvalence et de productivité" que l'entreprise veut compenser par "l'allongement des journées de travail" et des suppressions de postes, critique-t-il, en dénonçant "des aberrations sur le dos" des salariés.

«Tension interne»

Au lendemain de cette grève, la CGT-Cheminots organisera - seule - un rassemblement mardi devant le siège de la SNCF à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Objectifs notamment pour le premier syndicat de la compagnie ferroviaire: réclamer des embauches, une hausse générale des salaires, "l'arrêt" de la création de filiales pour répondre aux appels d'offres et un statut social "protecteur" au sein du groupe.

La semaine suivante, le jeudi 1er juillet, la CGT - à nouveau seule - appellera les cheminots à une grève nationale. "C'est le résultat d'une certaine montée en pression sur plusieurs sites en mai et juin, qui illustre l'accentuation de la tension interne", selon le secrétaire général de la CGT-Cheminots, Laurent Brun. "C'est aussi une période charnière de discussions sur le futur statut social du groupe", ajoute-t-il.

Mais pour le secrétaire général de l'Unsa ferroviaire (2e syndicat), Didier Mathis, cette grève nationale "n'est pas opportune", alors qu'"on est dans une phase de reprise", avec "le retour des clients dans les TGV". Il s'oppose à "une grève préventive", face aux négociations en cours sur les "garanties" sociales pour les salariés qui seront transférés vers les entreprises victorieuses des appels d'offres. Ce que vise l'Unsa: "un sac à dos social le plus lourd possible".

"Chacun choisit ses modes d'action", tempère Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT-Cheminots (4e syndicat). Mais "ce qui m'inquiète, c'est qu'on a un vrai problème de calendrier" pour négocier, s'alarme-t-il. Or "il faut absolument avancer rapidement", car "c'est inacceptable" de laisser "les salariés sans garanties, sans visibilité".

 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.