Au Nigeria, «on a le talent et la beauté pour briller sur les podiums»

Au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec 200 millions d'habitants, les rares qui osent à l'époque s'aventurer dans le métier, sont indépendants, précaires, vulnérables, et distribuent à tour de bras des "books" ou des CDs de photos aux entreprises spécialisées dans l'événementiel et la publicité.(AFP)
Au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec 200 millions d'habitants, les rares qui osent à l'époque s'aventurer dans le métier, sont indépendants, précaires, vulnérables, et distribuent à tour de bras des "books" ou des CDs de photos aux entreprises spécialisées dans l'événementiel et la publicité.(AFP)
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Publié le Samedi 19 juin 2021

Au Nigeria, «on a le talent et la beauté pour briller sur les podiums»

  • Cette ancienne mannequin a fondé la première agence de mannequinat au Nigeria en 2004. A l'époque, il n'y avait aucune "Fashion Week" sur le continent africain, peu ou pas localement de stylistes ou de maisons de couture
  • Mais surtout, avant les années 2000, il n'y avait quasiment aucun visage noir dans les magazines féminins ou de mode à l'exception de rares figures emblématiques comme Donyale Luna, Beverly Johnson ou Naomi Campbell

LAGOS : Les coupes de champagne s'entrechoquent et les paillettes scintillent de mille feux à Lagos, la capitale économique du Nigeria lors du lancement d'un casting international de mannequins pour découvrir le "visage du futur". Et Elizabeth Elohor en est convaincue: il sera Africain.

Cette ancienne mannequin a fondé la première agence de mannequinat au Nigeria en 2004. A l'époque, il n'y avait aucune "Fashion Week" sur le continent africain, peu ou pas localement de stylistes ou de maisons de couture.

Mais surtout, avant les années 2000, il n'y avait quasiment aucun visage noir dans les magazines féminins ou de mode à l'exception de rares figures emblématiques comme Donyale Luna, Beverly Johnson ou Naomi Campbell.

Au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec 200 millions d'habitants, les rares qui osent à l'époque s'aventurer dans le métier, sont indépendants, précaires, vulnérables, et distribuent à tour de bras des "books" ou des CDs de photos aux entreprises spécialisées dans l'événementiel et la publicité.

Lorsqu'Elizabeth Elohor rentre de Londres en 2004, elle fonde Beth Model Agency et signe la plupart des mannequins reconnues localement.

"C'est une pionnière", affirme à l'AFP Marius Isikalu, lui-même ancien modèle d'à peine 30 ans, qui travaille désormais à ses côtés.

"Elle a signé tout le monde au sein de son agence, elle a instauré des règles, un barême de rémunération, des normes (...) elle a donné le ton", explique le jeune homme sur le tapis rouge qui mène à la soirée VIP.

Le tournant arrive réellement en 2010 avec l'Afrique du Sud et le Nigeria qui ouvrent la voie en organisant des Fashion Weeks, reconnues sur la "select" scène internationale de la mode. Les récents mouvements de lutte contre le racisme Black Lives Matter et de défense de la beauté des femmes noires participent au changement de mentalité à travers le monde.

Mais la raison du "boom" est aussi économique. "Les stylistes et les grandes marques comme Louis Vuitton, Dolce Gabbana, Balmain (...) ont compris qu'une grande partie de leurs clients sont Africains", tranche Elizabeth Elohor, assise dans un fauteuil jaune moutarde d'un créateur nigérian.

«L'Afrique c'est le futur»

"A l'époque, sur 50 agences internationales, il devait y avoir cinq top models d'origines africaines, au plus. Maintenant, chaque agence en a signé dix ou quinze!", sourit-elle, conquérante.

Tobi Momoh, 19 ans, en fait partie. Souriante, pleine de vie, elle passe de table en table, dans sa longue robe noire ajustée, pour saluer ici des stars de Nollywood - l'industrie nigériane du cinéma -, là des célébrités de l'afropop ou de la télé-réalité.  

"J'ai grandi en pensant que je serai juste une fille qui galérerait à trouver un boulot en sortant de l'école", raconte-t-elle dans un immense éclat de rire. "Et puis, Elizabeth m'a repérée alors que je marchais dans la rue, elle a demandé la permission à ma mère de me faire entrer dans son agence. Et voilà! Maintenant, regarde-moi. C'était facile en fait!"

Tobi a tout juste 15 ans lorsqu'elle remporte le concours d'Elite Model Look Afrique, qui la propulse sur les podiums de Milan, Paris et dans plusieurs agences internationales.

En Afrique, et au Nigeria, "on a le talent et la beauté pour briller sur les podiums!", assure-t-elle.

Elizabeth Elohor le sait. Et même si elle n'a plus le temps d'arpenter les rues ou les marchés de Lagos, sa passion pour trouver les perles rares de la beauté africaine ne la quitte pas.

A travers Futur Face Africa, casting géant qui se déroulera d'abord via les réseaux sociaux puis de façon plus "traditionnelle" en face-à-face, elle veut élargir son champ de prospection à tout le continent et faire bouger la mode en Afrique.

La structuration du secteur a en effet permis l'émergence de nombreux acteurs, des stylistes aux maquilleurs, en passant par les photographes. Kola Oshalusi, célèbre photographe de mode nigérian, a assisté lui-aussi à l'explosion de la demande et à la professionnalisation du mannequinat en Afrique ces dix dernières années.

Et la terrible crise économique et sécuritaire que traverse actuellement le géant de l'Afrique n'atteint pas son enthousiasme et son orgeuil national gonflé à bloc.

"L’Afrique, c'est le futur. Et l'Afrique, c'est le Nigeria", se réjouit le photographe, chapeau beige élégant et veste en coton. "Les filles nigérianes ont une telle confiance en elles qu'on les remarque dès qu'elles marchent sur les podiums. Un avenir incroyable s'offre à elles."  


Vol au Louvre: "les bijoux seront retrouvés", réaffirme Macron

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une réunion avec la communauté française à la résidence de l'ambassadeur de France à Mexico, le 7 novembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une réunion avec la communauté française à la résidence de l'ambassadeur de France à Mexico, le 7 novembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a assuré depuis le Mexique que les joyaux de la Couronne volés au Louvre seraient retrouvés et que la sécurité du musée serait entièrement repensée
  • Après des critiques sévères de la Cour des comptes, le Louvre lance des mesures d’urgence, dont un coordonnateur sûreté et davantage de caméras de surveillance

MEXICO: Le président français Emmanuel Macron a répété vendredi lors d'un déplacement au Mexique que les joyaux de la Couronne dérobés au Louvre seraient retrouvés et a promis que la sécurité du musée parisien serait revue.

"Nous avons commencé à interpeller une partie de la bande qui a mené ce vol. Les bijoux seront retrouvés, ils seront arrêtés, ils seront jugés", s'est engagé le chef de l'Etat auprès de la chaîne Televisa au cours d'une tournée en Amérique latine.

"De ce qui s'est passé et qui a été un choc pour tout le monde", c'est "l'occasion de sortir encore plus fort", a déclaré Emmanuel Macron.

Le 19 octobre, des malfaiteurs ont réussi à s'introduire dans le musée et dérober en quelques minutes des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros. Les bijoux restent introuvables et quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

Parmi les huit pièces "d'une valeur patrimoniale inestimable", selon les autorités, se trouve le diadème de l'impératrice Eugénie (épouse de Napoléon III), qui compte près de 2.000 diamants.

La Cour des comptes a vivement critiqué la gestion du musée de ces dernières années, affirmant jeudi dans un rapport que l'institution avait négligé la sécurité au profit de l'attractivité.

"La sécurité du Louvre sera totalement repensée", a assuré Emmanuel Macron vendredi, évoquant le plan de "Nouvelle Renaissance du Louvre" annoncé en janvier qui doit aboutir à une nouvelle grande porte d'accès ou encore une salle dédiée à la Joconde de Léonard de Vinci.

La Cour des comptes a revu à la hausse son coût à 1,15 milliard d'euros, contre 700 à 800 millions évoqués par l'entourage du chef de l'État. Elle a jugé le projet "pas financé" en l'état.

En attendant, la direction du musée le plus visité au monde a présenté vendredi des "mesures d'urgence" lors d'un conseil d'administration extraordinaire, parmi lesquelles la création d'un "coordonnateur sûreté" et le déploiement de caméras de surveillance supplémentaires. Leur manque aux abords du musée avait été pointé du doigt.


Le Salon des Arts met en lumière l’échange culturel à la Résidence de France à Djeddah

La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
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La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
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  • Le programme a présenté des performances live et des études visuelles reflétant l’esprit de l’échange culturel et mettant en avant la coopération culturelle croissante entre la France et l’Arabie Saoudite
  • Le Consulat de France à Djeddah a annoncé la création d’une nouvelle communauté d’anciens artistes en résidence à la Cité Internationale des Arts à Paris

​​​​​​DJEDDAH : La première édition du Salon des Arts s’est tenue mercredi soir à la Résidence de France à Djeddah, réunissant art, musique et échanges entre artistes saoudiens et français.

Le programme a proposé des performances live et des études visuelles reflétant l’esprit de l’échange culturel et mettant en avant la coopération culturelle croissante entre la France et l’Arabie Saoudite.

Au cours de la soirée, le Consulat de France à Djeddah a annoncé la création d’une nouvelle communauté d’anciens artistes en résidence à la Cité Internationale des Arts à Paris, initiative soutenue par les artistes saoudiennes Zahra Bundakji et Danah Qari. L’événement a également présenté des artistes saoudiens tels que Joud Fahmy, Zahiyah Al-Raddadi, Bricklab et Nour Gary.

Le Consul général de France à Djeddah, Mohamed Nehad, a déclaré : « Beaucoup d’artistes saoudiens présents ont déjà séjourné en France dans le cadre du programme de résidence, que j’aime comparer à un cocon de startup, un espace qui équipe les artistes de nouveaux outils, les connecte avec d’autres à travers le monde et les aide à développer et affiner leurs compétences.

« Des rencontres comme celle-ci sont essentielles pour renouer avec ces artistes, présenter leurs travaux à la Résidence de France et renforcer leurs liens. L’esprit de la France a toujours été de connecter les artistes français aux talents locaux pour créer ensemble, mêler saveurs françaises et saoudiennes, et construire quelque chose de significatif reflétant les deux cultures. »

Il a ajouté : « La scène artistique saoudienne est aujourd’hui incroyablement jeune et pleine d’énergie. Ces artistes nous inspirent et nous dynamisent avec leurs idées brillantes, rechargeant notre énergie créative à chaque rencontre. »

L’attaché culturel Quentin Richard a décrit l’événement comme un reflet du dialogue artistique continu entre les deux pays, déclarant : « Les résidences artistiques à la Cité Internationale des Arts à Paris et ici à Djeddah illustrent la vitalité du dialogue entre artistes français et saoudiens. Elles favorisent une dynamique d’échange basée sur la créativité, le respect mutuel et la découverte partagée de nos cultures. »

Le groupe français Oriki, dont les membres incluent Woz Kaly, Yann Saletes, Mourad Baitiche, Michel Teyssier et Khaled Baitiche, actuellement en résidence à Hayy Cinema en collaboration avec l’artiste saoudienne Salma Murad, a également participé à l’événement.

De nouvelles résidences artistiques débuteront en décembre en partenariat avec le Musée Tariq Abdulhakim et la galerie Athr.

Le chanteur d’Oriki, Woz Kaly, a déclaré : « Entre la première visite et aujourd’hui, il y a un lien émotionnel avec le territoire, la communauté et les artistes. Tant que ce lien existe, tout peut se créer à travers l’art. Lors de l’événement, nous avons interprété trois chansons faisant partie de notre projet de ciné-concert, chacune inspirée d’une scène de film différente.

« Même sans l’écran, l’idée est que le public imagine l’histoire à travers la musique et ressente son émotion. C’est un aperçu de ce que nous développons depuis notre arrivée à Djeddah. »

Pour Bundakji, le Salon des Arts a offert au public une rare plongée dans le processus créatif lui-même.

« Les gens connaissent l’artiste dans son atelier, mais ils ne voient jamais ce qui s’y passe. Ils ne voient pas les recherches, les idées, les expérimentations, les échecs », a-t-elle expliqué, ajoutant que l’événement permettait aux visiteurs d’interagir directement avec le processus artistique.

« Entre l’atelier et l’œuvre finale, il y a un grand espace où nous pouvons nous rencontrer, partager nos idées, où naissent les amitiés et la communauté. Je crois que c’est la vie elle-même, où les gens se connectent, parlent d’art et apprennent à se connaître face à face, pas seulement en voyant mon travail et mon nom sur un titre », a-t-elle poursuivi.

Elle a décrit la soirée comme un espace permettant aux visiteurs de toucher et d’expérimenter les recherches derrière chaque œuvre, « une tranche de la pratique de chacun dans son atelier ».

Qari a ajouté : « Je pense que c’est un bel espace pour que les gens se réunissent et aient réellement une conversation sur la vie qui imite l’art qui imite la vie. Nous voyons tous le travail des autres en exposition, mais nous ne connaissons pas vraiment les sentiments derrière ces œuvres. »

Elle a conclu : « Tout ce que nous créons provient de quelque chose dans nos vies : des histoires, des sentiments, des rêves, des peurs, des échecs. C’est une opportunité intime de créer un lien authentique entre les gens et de s’inspirer mutuellement. Utiliser la création d’autrui comme muse pour ce que nous vivons, pour savoir que nous ne sommes pas seuls. N’est-ce pas là le but de l’art et de la poésie, après tout ? »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Opéra de Saint-Pétersbourg présente Rigoletto de Verdi à Dubaï et Abou Dhabi

Rigoletto de Verdi mis en scène par Yuri Alexandrov, présenté par l’Opéra d’État de Saint-Pétersbourg. (Fournie)
Rigoletto de Verdi mis en scène par Yuri Alexandrov, présenté par l’Opéra d’État de Saint-Pétersbourg. (Fournie)
Direction artistique signée par Yuri Alexandrov, nommé Artiste du Peuple de Russie et lauréat du Golden Mask. (Fournie)
Direction artistique signée par Yuri Alexandrov, nommé Artiste du Peuple de Russie et lauréat du Golden Mask. (Fournie)
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  • L’Opéra de Saint-Pétersbourg, dirigé par Yuri Alexandrov, présente Rigoletto de Verdi à Dubaï et Abou Dhabi du 19 au 23 novembre
  • La mise en scène d’Alexandrov revisite le mythe du bouffon tragique, dans une production somptueuse portée par une troupe d’excellence

Dubaï: Le public des Émirats arabes unis s’apprête à vivre une expérience lyrique exceptionnelle : le chef-d’œuvre de Giuseppe Verdi, Rigoletto, sera présenté par le Théâtre d’État de l’Opéra de Saint-Pétersbourg, sous la direction du célèbre metteur en scène russe Yuri Alexandrov, les 19 et 20 novembre au Zabeel Theatre de Dubaï, puis les 22 et 23 novembre au Cultural Foundation Theatre d’Abou Dhabi.

Organisé par Art For All, cet événement marque le grand retour de la troupe russe aux Émirats, après son succès lors du programme culturel russe de l’Expo 2020. Fondée en 1987, l’Opéra de Saint-Pétersbourg s’est imposée comme l’une des compagnies lyriques les plus respectées d’Europe.

Un metteur en scène au génie reconnu

Figure majeure du monde lyrique, Yuri Alexandrov, nommé Artiste du Peuple de Russie et lauréat des prestigieux prix Golden Mask et Golden Sofit, a signé plus de 300 productions dans des maisons d’opéra de renommée mondiale, parmi lesquelles La Scala, le Metropolitan Opera de New York, l’Arena di Verona et le Théâtre Mariinsky.

Sa mise en scène de Rigoletto se distingue par une approche audacieuse, psychologique et profondément humaine. Alexandrov y réinvente les clichés traditionnels : ici, le bouffon n’est plus un vieillard difforme, mais un homme rusé, sarcastique, habité par la douleur et les contradictions morales d’un monde corrompu.

“Notre version de Rigoletto a triomphé dans de nombreux pays. Nos chanteurs, formés à cette exigence musicale, offrent une interprétation puissante et sincère,” explique Yuri Alexandrov.

Un spectacle grandiose

Mêlant costumes somptueux, décors fastueux et orchestre d’exception, Rigoletto incarne la quintessence de l’opéra italien. Le spectacle, chanté en italien avec surtitres en anglais, dure 3h15 (avec deux entractes).

Avec cette nouvelle tournée, Yuri Alexandrov confirme son rôle de passeur culturel entre la tradition russe et les scènes internationales, offrant au public émirien une immersion dans la puissance émotionnelle du théâtre lyrique.

En savoir plus : rigoletto.platinumlist.net.