Plusieurs centaines de personnes manifestent à Paris contre les licenciements

Parmi les manifestants se trouvaient notamment des syndicalistes CGT du voyagiste TUI, de Monoprix, des usines Cargill Haubourdin et PPG Sealants Europe (Photo, AFP).
Parmi les manifestants se trouvaient notamment des syndicalistes CGT du voyagiste TUI, de Monoprix, des usines Cargill Haubourdin et PPG Sealants Europe (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 19 juin 2021

Plusieurs centaines de personnes manifestent à Paris contre les licenciements

  • Entre 1 200 et 1 300 personnes selon les organisateurs, 650 selon la police ont participé samedi à une manifestation à Paris à l'appel de syndicats CGT, SUD et Solidaires
  • Pendant une heure se sont succédé les prises de parole, émaillées de slogans comme «Assez, assez, du pouvoir des patrons ! C'est nous qui travaillons, c'est nous qui décidons»

PARIS: Entre 1 200 et 1 300 personnes selon les organisateurs, 650 selon la police ont participé samedi à une manifestation à Paris à l'appel de syndicats CGT, SUD et Solidaires, pour protester contre les licenciements et la réforme de l'assurance chômage.

Parmi les manifestants se trouvaient notamment des syndicalistes CGT du voyagiste TUI, de Monoprix, des usines Cargill Haubourdin et PPG Sealants Europe, la CFTC de cette même entreprise, des représentants de SUD PTT, de la CGT Spectacle, de la CGT-HPE (Hôtels de prestige et économiques), ou encore des associations défendant les droits des chômeurs Apeis et AC!.

Plusieurs élus étaient également présents : les députés LFI Mathilde Panot, Eric Coquerel et Adrien Quatennens, la députée PCF Elsa Faucillon, le député européen Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne) et l'ancien candidat à la présidentielle Olivier Besancenot (NPA).

Rassemblés devant le siège du Medef, les manifestants ont été rejoints par une centaine de « gilets jaunes », dont des membres du Syndicat des gilets jaunes.

Pendant une heure se sont succédé les prises de parole, émaillées de slogans comme « Assez, assez, du pouvoir des patrons ! C'est nous qui travaillons, c'est nous qui décidons ».

« Il faut qu'on manifeste, il faut qu'on occupe la rue, il faut que le Medef qui est là et Matignon où on va aller au plus près, sachent que leurs plans de licenciements, on ne les accepte pas ! », a harangué depuis le camion de la CGT Gaël Quirante (SUD Poste 92). 

« Pour le CAC 40, c'est toujours l'argent sans aucune condition. Par contre, pour les salariés, pour les chômeurs, ce n'est plus le ‘quoi qu'il en coûte’, mais ‘il n'y a pas d'argent magique, Mesdames et Messieurs’ », a lancé à sa suite Mathilde Panot.

Particulièrement dans le viseur des manifestants, la réforme de l'assurance chômage qui doit entrer en vigueur le 1er juillet, à moins que le Conseil d'Etat ne décide de la suspendre cette semaine.

Le cortège s'est ébranlé vers 15H00, prenant la direction de Matignon, avant d'être bloqué par la police sur le boulevard des Invalides à l'entrée de la rue d'Estrée. Les organisateurs ont invité chacun à se disperser vers 16H30.

S'écartant du cortège, des « gilets jaunes » ont pris la pose quelques instants sur les marches du ministère des Solidarités et de la Santé, entonnant leur chant de ralliement « On est là, on est là ! ».

Le 3 juin, le ministère du Travail a indiqué que 1.041 plans de sauvegarde de l'emploi (PSE), totalisant 112 669 emplois menacés, avaient été initiés entre mars 2020 et le 24 mai 2021. 


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.