Virus: assouplissements en France et au Japon, 500 000 morts au Brésil

Un travailleur médical choisit une seringue pour administrer le vaccin COVID-19 au bureau du gouvernement métropolitain de Tokyo. (AFP)
Un travailleur médical choisit une seringue pour administrer le vaccin COVID-19 au bureau du gouvernement métropolitain de Tokyo. (AFP)
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Publié le Dimanche 20 juin 2021

Virus: assouplissements en France et au Japon, 500 000 morts au Brésil

  • Trois jours après la fin de l'obligation du port du masque en extérieur, les Français vont retrouver dimanche une vie presque normale: le couvre-feu, instauré il y a huit mois, est levé à partir de 06H00
  • Au Japon, à un mois des Jeux olympiques (23 juillet-8 août), l'état d'urgence sanitaire a été levé dimanche comme prévu à Tokyo et dans huit autres départements

 PARIS : Sorties sans restrictions en France, levée de l'état d'urgence au Japon: certains pays assouplissent dimanche leurs mesures anti-Covid à la faveur d'une embellie sanitaire, une perspective encore lointaine au Brésil qui a franchi le seuil des 500 000 morts et où se profile une troisième vague de l'épidémie.

Trois jours après la fin de l'obligation du port du masque en extérieur, les Français vont retrouver dimanche une vie presque normale: le couvre-feu, instauré il y a huit mois, est levé à partir de 06H00 (04H00 GMT), au vu de la baisse des contaminations.

"La situation s'améliore plus vite que nous l'avions espéré", avait annoncé mercredi le Premier ministre français Jean Castex, qui a averti que la levée du couvre-feu n'empêcherait pas le maintien des protocoles sanitaires pour les lieux publics.

La France, l'un des pays d'Europe les plus touchés par le virus avec plus de 110 000 décès, était l'un des derniers à maintenir une telle mesure avec l'Italie et la Grèce. L'obligation de rentrer chez soi à 23H00 était toutefois de moins en moins respectée.

Avec la levée de cette restriction, elle suit l'exemple de plusieurs pays européens, comme la Belgique, tandis que d'autres, dont l'Allemagne ou l'Espagne, s'orientent vers une levée progressive du port du masque.

Au Japon, à un mois des Jeux olympiques (23 juillet-8 août), l'état d'urgence sanitaire a été levé dimanche comme prévu à Tokyo et dans huit autres départements, mais des restrictions sont maintenues et pourraient limiter la présence d'un public local aux JO.

Ce dispositif d'état d'urgence, instauré fin avril, consistait principalement à fermer les bars et les restaurants en début de soirée et à les empêcher de servir de l'alcool. Il est prolongé jusqu'au 11 juillet pour Okinawa (sud-ouest).

Dans le cadre du dispositif assoupli, les bars et restaurants seront de nouveau autorisés à servir de l'alcool, jusqu'à 19h00, mais devront continuer à fermer à 20h00.

Les restrictions allégées vont aussi permettre d'autoriser des événements (rencontres sportives, concerts) avec spectateurs, mais avec une jauge de 50% des capacités d'accueil de chaque site et dans une limite de 10 000 personnes maximum.

Par ailleurs, les six fan-zones initialement prévues pour suivre sur des écrans géants les compétitions olympiques à Tokyo sont supprimées en raison de la crise sanitaire, a annoncé samedi la gouverneure de la capitale japonaise, Yuriko Koike.

Troisième vague

Au Brésil, devenu samedi le deuxième pays au monde après les Etats-Unis à dépasser le seuil des  500 000 morts du Covid-19, l'augmentation récente des décès quotidiens confirme l'arrivée d'une troisième vague.

Le dernier bilan du ministère de la Santé, sous-estimé selon de nombreux épidémiologistes, fait état de 500 800 morts, dont 2301 enregistrés lors des dernières 24 heures.

Cette semaine, la moyenne hebdomadaire de décès quotidiens est repassée au-dessus des 2000 pour la première fois depuis le 10 mai, dans ce pays de 212 millions d'habitants qui accueille depuis dimanche dernier la Copa America de football.

Plus de 60% des décès (303 550) ont été comptabilisés depuis le début de l'année.

La situation est critique dans 19 des 27 Etats brésiliens, avec plus de 80% d'occupation des lits en soins intensifs, et 90% dans huit d'entre eux.

La campagne de vaccination au Brésil a débuté tardivement, à la mi-janvier, et seulement 29% de la population a reçu au moins une dose et 11,36% d'entre elle est complètement vaccinée.

Record à Moscou

De son côté, la capitale russe Moscou a enregistré samedi un nouveau record de cas de contaminations par le coronavirus pour le deuxième jour consécutif, avec 9120 infections en 24 heures. Moscou avait recensé la veille 9056 nouveaux cas, contre environ 3000 cas quotidiens il y a deux semaines.

Cette flambée de Covid-19 est due selon les autorités au variant Delta, apparu en Inde et qui menace de submerger les hôpitaux moscovites.

Pour endiguer la propagation du coronavirus, le maire, Sergueï Sobianine, avait décidé d'une semaine chômée du 12 au 20 juin. Il a aussi prolongé vendredi jusqu'au 29 juin la fermeture, décrétée le week-end dernier, des lieux de restauration se trouvant dans des centres commerciaux et la fermeture des restaurants et bars entre 23H00 et 06H00.

Il avait aussi décrété mercredi la vaccination obligatoire des employés du secteur des services. Quelque 60% d'entre eux, soit deux millions de personnes environ, doivent être vaccinés d'ici au 15 août.

La deuxième ville de Russie, Saint-Pétersbourg, également touchée par un rebond des contaminations, lui a emboîté le pas samedi en annonçant comme objectif la vaccination de 65% des fonctionnaires locaux.

L'ancienne capitale impériale, qui doit encore accueillir trois matches de l'Euro de football, a également annoncé que l'accès à sa principale fan-zone, place Koniouchenaïa, serait désormais limité à 3000 personnes, contre 5000 auparavant. 

En Chine, qui n'a pourtant rapporté vendredi que 30 cas de contamination, la vigilance reste maximale: l'aéroport de Shenzhen a annulé samedi des centaines de vols après la détection d'un cas de variant Delta chez une serveuse d'un restaurant de l'aéroport.

Dans ce contexte, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron ont appelé vendredi à la prudence lors des matchs de l'Euro face au très contagieux variant Delta.

"Quand je vois des stades remplis dans d'autres pays d'Europe, je suis un petit peu sceptique", a dit la chancelière, dans une référence évidente à la Hongrie, seul pays organisateur de la compétition qui n'impose aucune jauge dans son stade pour cet Euro.


CIJ: l'impartialité de l'UNRWA suscite de «sérieux doutes» selon les Etats-Unis

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
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  • La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre
  • Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ

LA HAYE: Un représentant des Etats-Unis a fait part mercredi à la Cour internationale de Justice de "sérieux doutes" concernant l'impartialité de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) lors d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens.

"L'impartialité de l'UNRWA suscite de sérieux doutes, du fait d'informations selon lesquelles le Hamas a utilisé les installations de l'UNRWA et que le personnel de l'UNRWA a participé à l'attentat terroriste du 7 octobre contre Israël", a déclaré Josh Simmons, de l'équipe juridique du département d'État américain.

La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ.

M. Simmons a déclaré aux juges qu'Israël avait "de nombreuses raisons" de mettre en doute l'impartialité de l'UNRWA.

"Il est clair qu'Israël n'a aucune obligation d'autoriser l'UNRWA à fournir une assistance humanitaire", a-t-il déclaré.

Israël a promulgué une loi interdisant à l'UNRWA, d'opérer sur le sol israélien, après avoir accusé certains membres du personnel d'avoir participé aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit.

Une série d'enquêtes, dont l'une menée par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a révélé des "problèmes de neutralité" à l'UNRWA, mais a souligné qu'Israël n'avait pas fourni de preuves de son allégation principale.

Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA, a déclaré mardi que plus de 50 membres de son personnel à Gaza avaient été maltraités et utilisés comme boucliers humains alors qu'ils étaient détenus par l'armée israélienne.

Lors de sa déposition face à la Cour, Diégo Colas, représentant la France, a appelé Israël à lever "sans délai" son blocage de l'aide vers la bande de Gaza".

"L'ensemble des points de passage doivent être ouverts, le travail des acteurs humanitaires doit être facilité, et le personnel doit être protégé conformément aux droits internationaux", a-t-il déclaré .

"Conséquences mortelles" 

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

"L'interdiction totale de l'aide et des fournitures humanitaires décrétée par les autorités israéliennes depuis le 2 mars a des conséquences mortelles pour les civils de Gaza", a déclaré dans un communiqué Claire Nicolet, responsable de la réponse d'urgence de l'ONG Médecins sans Frontières dans la bande de Gaza.

"Les autorités israéliennes utilisent l'aide non seulement comme une monnaie d'échange, mais aussi comme une arme de guerre et un moyen de punition collective pour plus de 2 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza," a-t-elle ajouté.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier les obligations d'Israël concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'États tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

En juillet dernier, la CIJ avait aussi rendu un avis consultatif jugeant "illégale" l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu'elle cesse dès que possible.


Après la panne géante, les énergies renouvelables sur le banc des accusés en Espagne

Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
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  • Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne.
  • Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.

MADRID : L'essor des énergies renouvelables a-t-il fragilisé le réseau électrique espagnol ? Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne, malgré les messages rassurants des autorités.

« Le manque de centrales nucléaires et la multiplication par dix des énergies renouvelables ont mis à terre le réseau électrique », assure en une le quotidien conservateur ABC mercredi matin. « Les alertes sur les renouvelables depuis cinq ans » ont été « ignorées », regrette de son côté El Mundo, également classé à droite.

Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui a fait de l'Espagne l'un des champions européens de la transition verte.

Selon le gestionnaire du réseau électrique espagnol REE, le solaire et l'éolien ont représenté en 2024 près de 40 % du mix électrique espagnol. C'est près de deux fois plus qu'en 2014, et près du double également de la part du nucléaire, tombée l'an dernier à 20 %. 

Cette évolution est défendue par l'exécutif, qui s'est engagé à fermer toutes les centrales nucléaires d'ici dix ans, mais elle est source de tensions dans le pays, plusieurs rapports ayant pointé ces derniers mois de possibles risques en l'absence de mesures fortes pour adapter le réseau.

- Une énergie « sûre » ?

Dans son document financier annuel publié fin février, Redeia, la maison-mère de REE, avait ainsi mis en garde contre « la forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations ».

Cela pourrait « provoquer des coupures de production », qui « pourraient devenir sévères, allant jusqu'à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l'approvisionnement en électricité » de l'Espagne, avait-elle écrit. 

Un message relayé par l'organisme espagnol de la concurrence (CNMC) dans un rapport de janvier. « À certains moments, les tensions du réseau de transport d'électricité ont atteint des valeurs maximales proches des seuils autorisés, dépassant même ces seuils à certains moments », avait écrit l'organisme.

Après la coupure de lundi, certains experts du secteur se sont interrogés sur un éventuel déséquilibre entre production et demande (difficile à corriger dans un réseau où l'éolien et le solaire ont une place prépondérante) qui aurait pu contribuer à l'effondrement du système électrique espagnol.

Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, Beatriz Corredor, la présidente de Redeia et REE (l'ex-députée socialiste) a cependant assuré que la production d'énergies renouvelables était « sûre ».

« Relier l'incident si grave de lundi à une pénétration des énergies renouvelables n'est pas vrai, ce n'est pas correct », a-t-elle insisté, en assurant que le rapport de février ne faisait que dresser la liste de risques potentiels, comme l'y oblige la législation. 

- « Ignorance » -

Mardi déjà, Pedro Sánchez avait lui aussi défendu le modèle énergétique mis en œuvre par son gouvernement, rappelant que la cause précise de la panne qui a provoqué le chaos au Portugal et en Espagne durant de longues heures lundi n'était toujours pas connue à ce stade.

« Ceux qui lient cet incident au manque de nucléaire mentent franchement ou démontrent leur ignorance », a assuré le dirigeant socialiste.

« Les centrales nucléaires, loin d'être une solution, ont été un problème » durant la panne, car « il a été nécessaire de rediriger vers elles de grandes quantités d'énergie pour maintenir leurs réacteurs stables », a insisté le chef du gouvernement. 

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la panne depuis deux jours, dont celle d'une cyberattaque. Mardi, la justice espagnole a ouvert une enquête pour déterminer si la panne avait été provoquée par un « sabotage informatique » susceptible d'être qualifié de « délit terroriste ».

REE estime cependant que cette hypothèse est peu crédible. « Au vu des analyses que nous avons pu réaliser avec l'aide notamment du Centre national du renseignement espagnol (CNI), nous pouvons écarter un incident de cybersécurité », a ainsi assuré le gestionnaire.

D'après REE, l'équivalent de 60 % de la consommation électrique de l'Espagne, soit 15 gigawatts, a disparu en l'espace de cinq secondes seulement lors de la panne survenue lundi à 12 h 33 (11 h 33 GMT), un phénomène qualifié d'« inédit » et « totalement extraordinaire ».


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.